08 avril 2007

Thu 4 Apr. - Leaving New York [R.E.M.]

Eh non, raté, on est vendredi 5... Je suis en train de perdre mon temps dans le terminal 3 de l'aéroport JFK, et surtout en train de me dire "plus jamais"!

Récapitulons... lundi je prends l'avion tout guilleret pour New-York, dans la perspective enchanteresse d'une nouvelle mission là-bas pour une durée de quelques mois: Appartement sur Times Square au milieu du Theatre district, les restos, les bars branchés, Broadway, les sorties, la belle vie, quoi! (Je vais éviter de faire référence à Patrick Bateman, des fois que d'aucuns y voient une obsession, voire un intérêt pour ses activités morbides).

Permier contact avec le sol New-Yorkais: une kyrielle de chauffeurs de taxi qui plongent sur les passagers dans le hall des arrivées de La Guardia pour leur extorquer une course à un prix nettement avantageux... pour eux! Le gars roule comme un malade et klaxonne en permanence, je me demande encore par quel miracle je suis arrivé à destination en un seul morceau. L'hotel (eh oui, l'appart, c'est pas encore réglé) est plutôt miteux, la chambre est minuscule, le seul truc un peu moderne, c'est qu'ils sont équipés d'un système de clés magnétiques, ce qui est super pratique surtout quand ledit système est en panne et que du coup tout le monde doit se faire accompagner à sa chambre par un spirou, et qu'il y a 2 sprious pour tout l'hotel. Finalement, c'est pas trop dépaysant par rapport à Cuba... Grosso modo, il y a des règles que personne ne respecte et tout marche à la débrouille.

Au-delà de ces quelques détails, deux choses s'imposent très rapidement comme premières impressions de la ville: l'énormité et la New-York attitude. Je pensais que Toronto était une grande ville Nord-Américaine; eh bien à côté de New-York, elle fait figure de charmante petite ville de province. La jungle urbaine de Toronto s'étend sur 4 pâtés de gratte-ciels (dont je profite d'une vue intégrale depuis la fenêtre de mon appartement); celle de New-York s'étend en gros sur toute l'île de Manhattan (un rectangle de 12 avenues x 150 rues). Vu d'en-dessous, ça donne un vrai sentiment d'énormité, et surtout de "où est la sortie?" Lundi soir, j'ai été faire un tour sur Times Square, où il fait clair comme en plein jour, et qui grouille de monde, probablement de jour comme de nuit. La New-York attitude, c'est aussi l'opposé de ce qu'on trouve à Toronto: les gens sont désagréables et tirent la gueule. Ah oui, et stressés et pressés aussi, pour tout arranger.

De manière similaire, je me suis rendu compte que l'antenne canadienne de la boîte fait aussi office de succursale de province par rapport aux bureaux de New York. Les bureaux y sont décorés selon le style officiel (tout en noir et blanc, très sobre et peu inspiré). On est résolument dans le monde de la consultance: c'est plein de gens pas trop malins qui se la pètent comme c'est pas permis, la technologie ici se limite à 3 péquenots qui sont vaguement capables d'installer une imprimante sur un PC. J'ai d'ailleurs appris que si l'on avait sollicité mon aide sur ce projet, en tant qu'expert en technologie, ce n'était nullement pour concevoir quoi que ce soit, mais plutôt pour réaliser un inventaire des systèmes informatiques du client (oui, oui, ça sent la stimulation intellectuelle quasi-stellaire!). Tant que je suis sur ce sujet, le chef de projet est une vraie klette, absolument incapable de gérer son temps et celui des autres, il a l'air d'être assez bien du genre à passer ses journées à les perdre et ses nuits à essayer de les retrouver. Je m'attend à une interaction assez sulfureuse avec moi...
Enfin, à part ça, la vie chez les consultants est principalement concentrée sur un concept assez absent chez les geeks (les gars versés en technologie): ça fourre dans tous les sens. Ici, la valeur d'un Homme ne se mesure pas à la vitesse du processeur de son PC, ni même au montant de son bonus, mais à la vitesse avec laquelle il se tape ses collègues femelles, et apparemment il y a des experts! On évoque même la métaphore du chien qui marque son territoire sur tout ce qui bouge, pour donner une idée...

Jeudi soir, après une semaine un peu too much, c'est donc empreint d'un enthousiasme certain que je me rend à l'aéroport JFK pour voler vers un week-end à Montréal avec Kalila. Enthousiasme qui s'écrase solidement sur le sol du terminal 3 de Delta Airlines quand je vois que c'est le bordel intégral, un millier de passagers en train d'attendre dans la pagaille que les systèmes de sécurité se remettent en marche: il y a eu une Security Breach(*).
Avec un certain désespoir, je vois les minutes s'égréner jusqu'à dépasser l'heure de mon vol, le Terminal étant toujours au point mort. Une heure plus tard, les choses se remettent à bouger, les passagers du vol pour Barcelone sont attendus porte 3, ceux du vol pour Mexico, porte 16, etc. Quand j'arrive au guichet d'enregistrement, j'apprend que mon avion s'est barré (sans moi donc!) au beau milieu de la pagaille, avec la moitié de ses passagers.
Des différentes options qui s'offrent à moi (étrangler la préposée, placer une bombe dans l'aéroport, détourner une autre avion, passer la nuit à l'hotel le plus proche et prendre l'avion demain à matines), j'avoue avoir été peu aventureux et finalement assez conservateur.

Et me voilà donc le lendemain matin à 6h30 en train de glandouiller en attendant mon vol à 8h30 (oui, cette fois j'ai compté large). Question d'ajouter un peu d'insulte à l'injure (eh non, raté, c'est une traduction littérale et dénaturée de l'anglais) de retourner le fer dans la plaie, j'ai tiré un billet d'enregistrement gagnant à la tombola «Contrôle de sécurité renforcé» au cours duquel les cerbères très avenants (tu parles!) de la sécurité ont décrété que mon tube de dentifrice posait une menace à la sécurité aérienne et me l'ont donc confisqué (je pense que je dois m'estimer heureux de m'en être tiré sans interrogatoire, c'est ça?)

Vivement que quelqu'un décide d'installer une ligne de TGV dans le coin! Marre de l'avion!!!

Bah, la vie est belle, dans quelques heures je serai à Montréal dans les bras de ma blonde, comme ils disent (quoi que celle-là soit loin d'être une blonde!)


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(*) Probablement que quelqu'un a essayé de passer frauduleusement un tube de pâte à dents ou une canice de jus de canneberges; résultat: 1000 passagers en retard, 35 vols retardés, 5 annulés...

29 mars 2007

March - Cuba

En guise d'introduction à tout le chapitre de posts que je consacre à mes deux semaines à Cuba, voici quelques anecdotes méli-mélo.


La Havana, probablement la seule vue qui donne l'impression que tout y est propre et net! Notez les boulets de canon, j'en reparle plus bas.


La Havane est bel et bien un musée de l'automobile à ciel ouvert! On y suit clairement l'histoire du pays au gré des ancètres qui crapahutent sur les routes: Chevrolets et Oldsmobiles des années 50, Ladas sovétiques et camions Roman roumains de années 70, Hyundaïs et bus Ytong (comme les blocs du même nom?) chinois contemporains.

Un cocotaxi, ces charmants moyens de transport où l'on bénéficie en totalité de l'expérience olfactive des rues de la ville: les gaz d'échappements de tous ces moteurs vieux de 50 ans. On a même droit à ceux de la vespa elle-même! Expérience extrême - je mets fin à mes jours au CO dans mon garage - garantie!



Selon la légende (enfin, la légende en question n'est probablement rien d'autre qu'un bobard de ce poivrot d'Hemingway), la chic du chic est de se bourrer la gueule à midi au Daïquiri au Floridita et le soir au Mojito à la Bodeguita del Media. Les dits cocktails n'y sont jamais qu'à deux ou trois fois le prix, légende oblige... Donc pour ceux qui ont suivi, on est où, ici?


La photo ne rend qu'assez mal l'ambiance du bar de la Badeguita, où le comptoir et ses poivrots, les touristes et le groupe se partagent les 3 mètres carrés disponbiles... Et malgré tout, il en est toujours un pour trouver un moyen de se danser une Rumba (assez rapprochée, forcément) avec une touriste blonde...




I'm a poor lonesome Cow-boy far away from home...

March - Cuba 1 (Tropicoco)

Etonnamment, mon aventure de routard sac au dos à Cuba commence par une halte au Tropicoco, un hôtel all inclusive de 250 chambres au bord de la plage, faisant plus penser aux bronzés qu'à Nicolas Hulot.
A Cuba, il y a les forteresses espagnoles, les jolies maisons coloniales, puis une évidente influence soviétique des années 70. L'hôtel est de cette dernière catégorie: un charmant immeuble tout en finesse à l'architecture soignée et délicate. Oui, un peu comme Bucarest, c'est bien ça!

Pour une raison qui m'échappe, il s'agit - de loin - de l'option la moins chère pour dormir là-bas (si on exclut toutefois les options gratuites telles le camping sauvage et les prisons politiques, quoique pour les secondes, il faut en général compter au minimum quelques millions de dollars de support de la maffia de Miami sinon on n'est pas crédible).
Qui dit Les Bronzés dit évidemment toute la bande des personnages du film, que j'ai bien entendu retrouvés là-bas:

1) Le Jean-Claude Dusse (Michel Blanc): Un bossu Italien au regard lubrique, un peu fouineur, flairant la foufoune à 100m à la ronde, ses yeux tels une boussole rivée sur la paire de fesses la plus proche et très «ce soir, je le sens je vais conclure!». Au début du séjour, il a systématiquement abordé tout ce que l'hôtel comptait comme touristes munis d'une paire de seins («ne pouvant pas tout miser sur le physique, fonce dans le tas, on sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher!»), puis s'est rabattu sur les services - payants - des indigènes.

2) La symétrique, la Christiane (Dominique Lavanant): La célibataire femme fatale qui a déjà servi quelques fois de trop, toujours habilement assise seule aux endroits stratégiques (le petit salon près du réfectoire avant les repas, celui à la porte au moment d'aller à la plage, celui près de la réception lors des nouveaux arrivages...) à fumer et regarder passer les gens du coin de l'œil.

3) Le vieux roublard habitué du coin, qui sait comment tout marche, qui a tout vu et connaît toutes les ficelles, toujours prompt à prodiguer conseils et bons tuyaux (plus toujours très frais, les tuyaux rouillent vite à Cuba!)


4) Le pilier de bar, qui visite la carte des cocktails en long et en large chaque soir (forcément, il se souvient plus trop de la veille), toujours partant pour causer politique (et ce d'autant plus qu'il était Québecquois et passionnément indépendentiste, ce qui m'a valu quelques débats intéressants, étant personnellement farouchement fédéraliste). Très accueillant et éminemment sympathique.

5) Les poulettes Italiennes, très méticuleuses sur leur bronzage, qui déambulent avec la certitude de laisser un sillage admiratif où qu'elles aillent

6) Les frimeurs Allemands, l'équivalent masculin des précédentes, d'ailleurs pas mal souvent fourrés avec elles

7) Le vieux débris qui file le parfait amour avec une jeune et jolie Cubaine qui n'a d'yeux que pour ses fesses (en particulier la fesse droite). Les filles sont en général assez bonnes actrices, on y croirait presque



8) Des groupes d'ados canadiens en congés scolaires, qui courent dans tous les sens et font beaucoup de bruit. Le dernier de ces groupes, 20 joueuses de Volley-ball de 17 ans, n'est pas passé inaperçu, surtout auprès de la population masculine locale («Me gustas las chicas!»)

March - Cuba 2 (Vamos a la playa)

Une plage des Caraïbes, y a rien à dire, ça vaut le détour. Jolie plage, mer tout en camaïeux de bleus tout à fait ravissants, palmiers,... Qui plus est, quand on s'éloigne de Varadero (l'usine à tourisme), on échange les grosses Allemandes flasques contre des jeunes Cubaines bien fermes, ça aussi, ça contribue à l'embellissement du paysage.
Comme il fallait bien une raison de se plaindre, le vent nous a amené ces drôles d'animaux gélatineux et transparents, qui ressemblent un peu à une sorte de dessert anglais (des morceaux des touristes flasques de Varadero charriés par la mer?), les méduses. En dehors d'offrir la possibilité à la méduse du centre du banc de voir le paysage à travers les autres (merci Geluck!), elles ont aussi la subitement-moins-comique sale habitude des orties de piquer au toucher.

Un truc étonnant que je n'avais jamais vu sur une quelconque plage, c'est ce policier et ses jumelles. Je suppose qu'il s'agit d'un agent du ministère de l'embellissement du paysage, qui vérifie si les petites jeunes bien fermes font bien leur travail? (En fait, il a aussi une radio et des copains. Quand il en voit une qui se rapproche un peu trop d'un touriste, il leur envoie un copain qui vient se mêler de ce qui ne le regarde pas et, selon le cas, sépare les intéressés, envoie la fille au poste, ou plus simplement, demande 20$ pour n'avoir rien vu).

March - Cuba 3 (La Habana)

La Havane est assez bien exactement aux antipodes de Toronto, pour une ville qui est de taille similaire (3 millions d'habitants).

D'abord, il y a un centre historique, une vieille ville superbe, faite de maisons et forts aux architectures espagnoles, de ruelles principalement piétonnes, de parcs, de places envahies par les terrasses des cafés. Toute la vieille ville appartient aux piétons (circuler en voiture y est possible, mais c'est un enfer), qui sont pour moitié des touristes, l'autre moitié étant des gens qui vivient pour ou par le tourisme: horeca, vendeurs, guides, arnaqueurs de tous poils,... L'ambiance y est la même qu'à Venise ou à Carcassonne: on y est suspendu hors du temps!

L'endroit est idéal pour flâner, traîner, faire les boutiques (de souvenirs...), manger en terrasse, boire un verre au son d'un groupe "traditionnel" (... guajira Guantanamera ...) , rencontrer des gens (seulement des étrangers... les Cubains qui vous rencontrent ici n'ont qu'une seule idée en tête, même s'ils sont parfois assez habiles pour la dissimuler sous un prétexte farfelu... au bout du compte, ils demandent toujours un truc: de l'argent, leur acheter un machin, mon GSM, mes godasses (sic!),...).
Autre différence par rapport à Toronto: les bâtiments ont clairement du style, mais sont sales et tombent en ruine. Enfin, ça s'arrange, principalement sur les circuits touristiques.

Le tourisme est encore très respectable: on y trouve une majorité de Latino-Américains (Mexicains, Brésiliens,...), puis des tas de Canadiens aussi, mais très peu d'Etats-Uniens. J'ai vu plein de jeunes sac sur le dos, de gens se trimballer par 2 ou 3, et bien heureusement très peu de troupeaux de gros touristes en bedaine, chemise hawaïenne à fleurs et appareil-photo (difficiles à manœuvrer dans les ruelles étroites je suppose).

La ville moderne garde la même caractéristique que tout est sale et délabré, mais l'architecture coloniale espagnole cède le pas à l'architecture communiste à certains endroits, surtout pour les bâtiments officiels. C'est tout de suite moins romantique, voire carrément glauque après le coucher du Soleil.
Vue sur la ville (vielle et moderne) à partir de l'ancien fort de l'autre côté du chenal. Tous les soirs, il y a une cérémonie traditionnelle au cours de laquelle ils tirent un coup de canon. On comprend mieux pourquoi la ville est délabrée.

La même, quelques heures plus tard...

Etonnante et imposante représentation du Christ, précisément dans l'épisode peu connu des pets flambés (in Mt 25, 14-30)

March - Cuba 4 (Le bled)

Après avoir passé quelques jours à visiter La Havane et observé la vie somme toute très tranquille et monotone du resort, j'ai eu des chatouilles dans les jambes et je me suis lancé à l'aventure, sac au dos dans la poussière, mon légionai-ai-ai-re.

Première aventure très contrôlée sous forme d'une excursion d'un jour du côté de Matanzas pour y faire des activités à la mode éco-nature: visite de grottes, nager dans une cirque au tuba, bouffe dans une plantation de café, le tout en jeep avec juste 2 autres touristes espagnoles. Ca sent un peu le tour touristique - tout est planifié, il ne peut rien arriver - mais la région vaut clairement le détour, et la formule permet de papoter avec le guide, ce qui était un joli plus.
Ca doit être mon côté Ingénieur qui ressort, ça, de m'intéresser aux ponts!


La vallée de Viñales, avec une formation géologique unique au monde ou presque, les Mogotes
Pour la seconde aventure, je voulais expérimenter le train. L'expérience a tourné court quand je me suis rendu dans la gare centrale de La Havane et que j'y ai vu: des tas de gens en train d'attendre (et las d'attendre depuis un certain temps), quelques guichets, un train ou l'autre, mais point d'affichage d'une quelconque information, genre de celles qui mentionnent destinations, horaires ou quais. J'ai abandonné quand finalement un morceau de papier m'a appris qu'il n'y avait simplement plus de train vers Piñar del Rio, contrairement à ce que mon Lonely Planet prétendait. J'ai donc opté pour une seconde excursion vers Viñales, en bus avec guide, tour organisé, attractions chosies et tout et tout, mais je suis descendu du bus pour passer 3 jours sur place tout seul - foutez-moi-la-paix, sans guide, tour, horaire etc.

Ci-dessus, une attraction touristique (pompeusement appelée le mur de la préhistoire; en gros, un espèce de gros gribouillis sur une falaise), et l'envers du décor... vous voyez ce que je veux dire?...

A nouveau, la région est absolument fantastique, la petite ville de province parfaitement pittoresque et relativement authentique, les habitants nettement plus sympathiques qu'à La Havane (et parlant encore nettement moins Anglais -- ici, hors de l'Espagnol, point de salut!)


Ci-dessus, la rue principale du village, et moi en train de prendre le frais sur le porche de ma casa particular.

Le temps d'une matinée, on s'est perdus à 4 (le guide et moi, plus nos 2 cheveaux) dans ces magnifiaues paysages des Mogotes. Je me suis un peu pris au jeu de «sur les traces du Che»

March - Cuba 5 (?)

Je vais compléter celui-ci plus tard, parler un peu de ma perception du communisme des Caraïbes et ce genre d'affaires

March - Cuba 6 (Voyage en solo)

Ce voyage a été pour moi l'occasion de m'essayer au voyage en solo. J'ai déjà essayé les voyages en groupes de potes ou autres, grands ou petits, en famille, à deux, avec un pote ou une copine, mais jamais tout seul. On m'en avait chaudement vanté les mérites, mais j'avais néanmoins encore une petite inquiétude par rapport à celà: Et s'il n'y avait personne pour partager mes émerveillements, mes découvertes,...? ; Et si je m'enlise dans l'indécision et l'inaction avec personne pour me motiver à faire des tas de trucs? Et s'il m'arrive un truc?...

La vérité, évidemment, c'est que je n'ai absolument pas voyagé seul, j'ai juste eu complètement le choix de mes compagnons de voyage parmi tous les autres touristes disponibles!

Dans l'avion, j'ai découvert que l'ado assis à côté de moi allait repeindre une école avec d'autres Canadiens et des Cubains aussi, ce qui m'a semblé d'emblée être un super cool plan!

En glandant dans l'aéroport (vers 3h du matin) en attendant la navette pour l'hôtel, j'ai fait connaissance avec les 5 autres personnes que j'ai toujours eu plaisir à revoir par la suite et avec qui j'ai partagé nombre repas, verres et causeries.

Le second jour, on embarque pour un tour à La Havane avec Yuki et Ian, qui rentrent à l'hôtel pour le repas de midi, me laissant seul là-bas. Après une demi-heure, je m'installe à une table en terrasse, je m'incruste en fait à la table d'un autre gars qui s'avère être un comme moi qui voyage seul et qui vient d'arriver: assez logiquement donc, on se retrouve à passer une bonne partie des jours suivants à découvrir la ville ensemble. Bon, les moyens de communications étant ce qu'ils sont, on a fini par louper un rendez-vous et on s'est perdus de vue.

A l'hôtel, tout un groupe de Québecquois occupe le bar tous les soirs. Le rapprochement linguistique fait des merveilles pour enfoncer les portes: A l'étranger, le gars qui parle la même langue devient immédiatement le vieux pote avec qui on a gardé les cochons! Enfin, c'est pas trop vrai avec l'Anglais puisque tout le monde le baragouine plus ou moins, mais par contre avec le Français ça marche, qui plus est avec ces amoureux tenaces de cette langue que sont les Québecquois! Ca a l'air de marcher moins bien avec le rapprochement national: si de mon côté j'ai été heureux de voir un couple d'Anversois perdu dans l'arrière-pays, les Canadiens du Québec et d'ailleurs gardent précieusement leurs distances.

(C'est le réfectoire de l'hôtel, avec une serveuse - Kedy selon ma mémoire phonétique - assez sympa et plutôt mignonne, photographiée par Wayne).

L'hôtel est en général un endroit où il est plus que facile de rencontrer n'importe qui, mais le taux de rotation des gens est très élevé. Par exemple, le premier soir, je cause avec une groupe d'étudiants français plutôt sympas, mais ils sont partis la nuit même. J'ai causé un peu avec les poulettes italiennes, mais je n'ai pas trouvé utile d'aborder le Jean-Claude Dusse. J'y ai aussi rencontré des Cubains, dans les limites de ma maigre connaissance de leur langue: le personnel de l'hôtel, une danseuse de cabaret, une pute (la discussion n'a pas survécu longtemps à la révélation que je n'allais pas l'inviter dans ma chambre), des gars sur la plage,...

J'ai participé à deux excursions. Le bus touristique est très peu propice aux rencontres (mais j'y étais déjà en compagnie d'Adrien, un jeune Français très sympa -- un autre rapprochement linguistique efficace -- que j'avais rencontré à l'hôtel), principalement parce que j'ai passé la majeure partie du voyage à pioncer, puis que les visites se font en troupeau au pas de course. Par contre, j'en ai fait une seconde en Jeep où forcément, à 4 dans la voiture ça papote plus. D'autant plus que pour la première fois, je suis tombé sur un Cubain qui parlait très bien anglais et que j'ai donc copieusement arrosé de questions en tous genres sur le pays, le système, sa perception,...

A Viñales, j'ai failli jouer le rôle de l'entremetteur (j'ai refusé celui du mari jaloux) entre un Cubain qui essayait de draguer en espagnol une Allemande qui m'accompagnait et que je connaissais depuis un bon 10 minutes (et qui ne parlait pas un mot d'espagnol bien sûr). J'y ai aussi rencontré un couple d'Anglais en nageant ensemble dans une piscine naturelle au fin fond d'une grotte (et sur ce coup-là j'ai manqué d'opportunisme, parce qu'il y avait aussi cette superbe Espagnole que je n'ai jamais revue).

Le dernier jour, j'ai été très ému par l'histoire de cette Tunisienne qui a décidé de réaliser finalement son rêve d'enfance de voir Cuba et qui a cassé sa tirelire pour prendre un billet ouvert et partir seule à la découverte du Paradis Socialiste qu'on lui avait dépeint à l'école.

Lors du retour encore, j'ai finalement rencontré cette écrivain Palestinienne qui habite à Toronto et avec qui j'ai eu le plaisir de partager mes impressions sur Cuba et Toronto et le contraste entre les deux.

Tout ça était plus ou moins le fruit du hasard, avec aussi un peu de culot de m'asseoir à une table sans y être invité, d'aborder les gens sans avoir été présenté,...

Mais je me suis aussi lancé un défi, que j'ai relevé et réussi avec brio, et là, je suis pas peu fier de moi!! Il y avait ce groupe de joueuses de Volley d'Ottawa, qui n'est forcément pas passé inaperçu (20 jeunes filles sportives, ça faisait assez bien contraste dans le paysage de l'hôtel). Je me suis dit que le truc que me manquait sérieusement par rapport à des vacances entre potes, c'est de jouer (ah! Ces endiablées parties de Tarot ou de whist!), et que par ailleurs, animer un groupe d'une dizaine d'ado, c'est assez bien dans mes cordes, en tous cas quand ils ont tous un foulard autour du cou...
Et donc, un «Cap' ou pas cap'» plus loin, me voilà en train de leur apprendre puis de leur animeur une soirée de Loup Garou (pour ceux qui ne sont pas initiés au jeu: c'est un jeu absolument fabuleux, développant des qualités humaines de premier ordre tels le bluff, le mensonge, la délation etc. et qui se joue à plein - 8 à 15 joueurs), et elles m'ont même invité pour une récidive le lendemain!

28 mars 2007

Tue. 27 Mar. - Sleep [Dandy Warhols]

Me voilà de retour de mon aventure sur l'île dangereuse, totalitaire et liberticide aux mains d'un dictateur fou dangereux qui abuse honteusement de sa position (description de Cuba selon leurs voisins du Nord,... ou peut-être est-ce la description de ces mêmes voisins du nord selon le reste du monde? Ah non, ils ne sont pas une île!)

Enfin, je vais bientôt relater quelques morceaux choisis de mon épopée, mais ça me prendra bien quelques posts (et jours).

En attendant, me voilà revenu chez moi (enfin, dans un chez-moi, j'avoue que je commence doucement à m'y perdre), retour à la réalité, à l'impitoyable agression de la publicité omniprésente ici (et bannie là-bas, remplacée par la propagande d'Etat, qui est plus comique), et retour au travail (ça m'avait presque manqué, tiens!). Apparemment, quelqu'un a décidé de m'assigner sur un nouveau projet, à New-York.

Aujourd'hui, j'ai eu le plaisir d'assister à ma première réunion d'équipe du projet, par téléphone avec les 6 autres qui sont là-bas.
... Si l'incompétence est une maladie contagieuse, j'ai peut-être intérêt à quitter le milieu de la consultance vite fait! J'ai l'impression que je suis tombé dans un foyer particulièrement actif, là!

Le chef de projet se pointe dans la réunion avec une bonne vingtaine minutes de retard, essaye de commencer son histoire, s'embrouille, lance quelques blagues; un autre met au point le plan pour le repas du soir; le premier se dit que finalement ce serait bien d'envoyer un document à tout le monde, attendez, je le trouve pas; on attend 10 minutes, il envoie le truc puis se rend compte que finalement ça ne servait à rien. On va passer un autre document en revue, prenez la page 4; il passe encore 10 minutes à discuter mise en page et autres trucs sans importance qui ne regardent personne... Après 2 heures (au cours desquelles je me suis permis d'aller faire un tour, passer à la banque, prendre un café,...), il a finalement ajourné la réunion à dans 1 heure. Sur 8 participants et 2 heures, 6 ont simplement totalement perdu leur temps, et les 2 derniers ont travaillé bien 15 minutes.
J'en ai eu marre et je me suis barré, en faisant l'impasse sur le deuxième épisode. D'après les mails que je viens de lire, ils ont terminé la troisième mi-temps vers 10h ce soir! Qu'est-ce que c'est que ce panier de crabes???
Ca promet d'être animé, vu que je suis totalement réfractaire à faire des heures supplémentaires à cause de l'incompétence des autres! Enfin, par ailleurs, si ça continue sur cette lancée, ça pourrait bien être la cruche qui fait déborder le vase, et qui me décide finalement à aller me faire pendre ailleurs...


11 mars 2007

Sun. 11 Mar. - Hasta Siempre [Nathalie Cardone]

Ça s'invente pas tiens... Le titre est en effet très à propos! Las de passer mon temps à le perdre au boulot, je mets les voiles ailes pour Cuba pour 15 jours de vacances au Soleil! En gros, j'en profite tant que:
- Je suis pas trop loin, et il ne faut pas traverser un océan pour y aller
- Leur pape est encore en vie, et j'ai une vague chance de voir une bénédiction publique
- L'île est encore interdite à 300 millions de touristes potentiels (interdiction qui vient d'ailleurs de leur propre gouvernement, avouez que c'est assez inédit -- ça me rappelle exactement les Allemands de l'Est interdits de séjour à l'ouest en fait)... la levée de cette interdiction changera probablement profondément le paysage là-bas.

Et avant de partir, un dernier petit frisson sur les pistes de Mont-St-Louis... Deux petites collines skiables, on arrive au pied des pistes avant d'avoir pu dire "ouf" (oui, on est loin des 22km de La Sarenne de l'Alpe d'Huez évidemment!), mais c'est toujours une petite mise en jambes sympathique, puis ils ont bien aménagé tout ça, avec des parcs freestyle: des sauts, des bosses, des glides,... La veille de mon départ, le jour était plutôt mal choisi pour me casser une patte, raison pour laquelle je ne me suis pas mis à faire des saltos et des girouettes dans tous les sens....


09 mars 2007

Tue. 27 Feb. - Emerge [Fischerspooner]

On est en Amérique du Nord, donc il fallait bien que j'adopte dans mon intérieur un élément rappelant la culture locale. En Europe, on a 7 arts (peinture, poésie, architecture,...) plus quelques bonus genre la bédé. Ici, comme ils ne doivent pas s'encombrer de tas de trucs qui prennent la poussière depuis 500 ans dans les musées et qui n'intéressent plus personne (genre tous ces bustes de généraux romains, ou les 3 millions de portaits vieillots de la vierge et son mioche), ils ont simplifié et ils n'en ont que 4:
- le hockey
- le basket
- le base-ball
- le football (américain bien sûr)


Laissant de côté l'option d'installer un goal dans le salon ou de peindre des lignes sur le tapis tous les 10 yards, j'ai opté pour un petit panier de basket (si je traduis aussi le dernier mot, ça donne «un panier de panier», ce qui ne veut vraiment rien dire!) avec sa balle, ce qui me permet de m'entraîner au lancer au panier de temps et temps et après 6 mois d'entraînement intensif, j'ai le grand honneur de montrer au monde, preuve à l'appui (sisi, regardez bien, elle est en train de tomber dedans!), que j'ai finalement marqué un panier!
Yeah, je vais aller postuler chez les Raptors!


08 mars 2007

Thu. 8 Mar. - Bolero [Ravel]

Depuis deux mois, je me suis forcément un peu ramolli au niveau «Je me bouge pour trouver un plan, un truc à faire et voir du peuple chaque soir», donc un peu en panne d'idée pour ce soir, je me laisse tenter par une invitation d'un groupe d'activité online.

Celle de ce soir: visite du musée Bata. Oui, oui, comme la marque de chaussures des années "Ça plane pour moi!": c'est un musée du foutware, de la chaussure: des poulaines, des chopines, des sandales, des babouches, un escarpin en verre (le prince charmant, désespéré, a fini par la léguer au musée), des bottines; au total, une bonne dose de ridicule (un must: les bottes originales d'Elton John!), et beaucoup de choses très moquables.

Le principe, donc, c'est de retrouver une dizaines d'autres zigues que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam, puis de visiter le musée vaguement ensemble. Pour changer, je suis arrivé en avance, et j'ai donc vu les autres arriver au compte-goutte, me permettant chaque fois de renouveler ma surprise: «Qu'est-ce que c'est que ce(tte) barge?» Je les ai ensuite pas mal vite tous perdus, jusqu'à la fin de la visite, où je vais trouver deux charmantes jeunes filles pour leur demander «C'est quoi la suite?», mais à leur air perplexe, j'ai vite compris que ces deux-là n'avaient rien à voir avec mes drôles...

Lors du repas qui a suivi, j'ai été un peu étonné de voir mon voisin terminer les restes de frites de mon assiette (la dose canadienne est en général supérieure à ce que mon estomac peut endurer), amusé de voir le gars d'en-face (qui finalement avait l'air tout à fait sympathique) subir stoïquement la logorhée de sa voisine, puis un peu surpris de la voir régler sa note à coup de pièces de 10 cents (vous m'en mettrez un demi kilo...).


06 mars 2007

Tue. 6 Mar. - Stormy Weather [Pixies]

Je suis tout seul sur le quai à regarder ce train démarrer et sortir de la gare... qui emporte ce large sourire qui m'est cher et familier vers les brumes enneigées et glaciales de Montréal.

Pendant que Kalila va profiter de l'hiver là où il est pire qu'ici, je vais pour ma part mettre les voiles (enfin, les ailes) dimanche pour Cuba, question de profiter de l'île tant que les Américains y sont interdits de séjour (par leur propre gouvernement!); cette situation en fait bien entendu la destination favorite des Canadiens!

Bon forcément, ça fait pas deux heures qu'elle est partie et j'ai déjà le blues, mais ça me permettra de remettre un peu mes affaires en place, de dormir le matin, de poster toutes ces histoires qui s'accumulent dans ma tête, de répondre à quelques mails, de faire tous ces machins que j'ai un peu négligés depuis deux mois (et même, exactement deux mois, tiens).

28 février 2007

Wed. 28 Feb. - Godless [Dandy Warhols]

Bon, allez, un peu de bonnes nouvelles du front du piratage lié au droit d'auteur -- j'entends évidemment par là le scandaleux racket organisé par les firmes de distribution des œuvres et qui, sous prétexte de rémunérer les auteurs à la hauteur de bien 1 ou 2 Euros par album, en demandent dix fois autant au consommateur. Ils sont finalement en train de comprendre que l'avance technologique changera le monde, avec ou sans eux, et qu'il n'y a plus besoin de prendre un métro, d'aller fouiller dans un magasin (et possiblement commander le machin qui n'est pas en stock, et revenir dans deux semaines si vous voulez bien) pour voir/entendre de la musique/un film qu'on peut downloader du net en 40 secondes / 3 heures.

Et donc, après iTunes, Napster et compagnie pour la musique, voilà que les films aussi se mettent à bénéficier d'un système de diffusion légalement acceptée, et basé sur un des moteurs de la distribution légalement non-acceptée, BitTorrent (source: Le Soir).

Apparemment, les prix sont plus ou moins convenables (de 0 à 4 $), c'est évidemment pas encore disponible en Europe (il faut toujours qu'ils voient un peu ce que ça donne d'abord aux U.S.), les films dans le domaine public sont accessibles gratuitement (c'est pas trop tôt), mais par contre j'ai pas encore bien compris l'implication du bouton «rent» (louer): Ca veut dire que le ficher s'auto-détruit après une vision? après un certain temps? Ils peuvent pas nous foutre la paix, non?


-- edit:
Oui, enfin, après avoir un peu joué avec leur site, en effet le fichier a l'air de s'autodétruire après la premièr vision, du coup il est dans un format débile qui ne marche que sur Windows, ce n'est finalement qu'un tout petit pas dans la bonne direction. Bah, ça aura toujours l'avantage de familiariser les gens avec le système, question d'en attirer plus du côté de la distribution libre...


(profitez-en l'esprit tranquille, c'est de la distribution non-réprouvée par certains)

Fri. 23 Feb. - I See You Baby [FatBoy Slim & Groove Armada]

Comme vous ne le savez probablement pas, Capco a récemment été rachetée par STG (je crois, suis pas sûr du nom). Un des résultats, c'est que j'ai finalement pu revendre ces actions que j'avais achetées à l'époque, enfin en terme d'investissment, j'aurais été mieux inspiré en achetant autant de casiers de bière: j'aurais retiré plus avec la consigne des vidanges que ce que j'ai finalement tiré de cet investissement exécrable!
Un autre résultat, c'est une espèce de réorganisation interne qui n'a probablement aucun intérêt (tiens non, pour une fois "réorganisation" ne signifie pas "la porte!", on n'est pas en Europe ici), mais au passage je me trouve faire partie d'une nouvelle entité de la société et on nous a envoyés au vert question de définir ce que ça voulait bien dire. Le "au vert" en question est une petite station de ski au Nord de Toronto appelée Horseshoe, et on était invités à amener skis et équipement.

«—Cool», me dis-je! «Commence sous de bonnes auspices, cette nouvelle ère!», et de me frotter les mains fiévreusement à l'idée de refaire le monde autour d'un vin chaud après une bonne journée de ski. C'est donc plein de motivation et la tête dans la poudreuse que j'arrive à Horseshoe vendredi vers 3h.


Première surprise, sur la dizaine de gars qui sont invités, je ne vois qu'une paire de skis, la mienne.

Deuxième surprise, on a rendez-vous dans une salle de conférence au sous-sol. Drôle d'endroit pour distribuer des skipass et louer du matériel, non?

Troisième surprise, une fois dans ladite salle de conférence:
«—M'enfin???»
En guise d'agence de location de ski improvisée dans la salle de conférence, je vois: une table de réunion, mes collègues assis autour de la salle avec qui des calepins, qui des portables, un projecteur au milieu de la table, qui projette sur un écran un pamphlet introductif de l'événement avec une vague image de neige.
Las! point de ski, d'odeur de fart (à ne pas confondre d'ailleurs: en anglais, ce mot a une toute autre signification! -- cf. la fartmachine pour ceux qui s'en souviennent :-), de doux son du cliquetis des fermetures des bottines...
Un coup d'œil à l'ordre du jour me confirme bien que j'ai dû me tromper de salle: présentataion de la nouvelle entité, présentation du projet TECP, présentation du projet EBO (tiens, c'est moi qui la donne, celle-là), révision du système des bonus,... Moi j'étais venu pour Pourdeuse, descente du kilomètre lancé, champ de bosses et sauts acrobatiques!

Après avoir passé toute l'après-midi, pris le déjeûner et le lunch du samedi en face du même écran, j'ai eu le privilège de pouvoir projeter(*) un extrait des «Bronzés font du ski» pour annoncer (pas trop tôt!!!) la fin des séances de torture et le début des festivités!

Et donc dernière surprise du week-end: le temps de me changer, et je me rends compte qu'ils se sont quasi tous enfuis! Pffuuuiiit! Disparus les collègues! Il en restait plus que deux (mes co-navetteurs, ils avaient pas trop le choix)!
J'ai donc eu droit à toute une heure de ski! Enfin, il n'en fallait pas beaucoup plus pour parcourir le domaine de long en large, fort de 6 remonte-pentes et bien 15 pistes...

Outre ce flagrant manquement dans les priorités, qu'est-ce que je retire du week-end (des séances de torture, je veux dire)? On a constaté que pour faire vivre l'entité, il fallait prendre en charge diverses tâches, telles l'organisation de la formation, de la communication, la gestion des ressources adultes, les programmes des jeunes,... euh, je m'égare, là! Mais oui, en gros, c'est exactement la même chose que ce que fait l'équipe pédagogique d'une organisation scoute! Sauf que, au passage, les gars de l'équipe pédagogique sont nettement plus compétents dans ce genre de machins. (Message caché: si vous voulez vous refaire une 'tite place sur le marché du travail, il y a probablement un truc à exploiter là, hein?)


--
(*) Sauf que, sur le projecteur, l'image du DVD player est restée obstinément toute noire; on a finalement dû regarder l'écran du portable. Encore une technologie Microsoft: Ça marche? Oui, mais non.

21 février 2007

Wed. 14 Feb. - 'Til you Faint [Ghinzu]

En revenant de faire des courses quelconques, le sac en plastique a refusé de rentrer dans mon tiroir à sacs en plastique: il était plein! (le tiroir, pas le sac -- et pas moi non plus, bande d'andouilles!)

J'ai donc fait l'effarante constatation qu'en quelques mois, j'ai réussi à accumuler une telle montagne de sacs en plastique, alors que j'en refuse déjà un bon paquet (les caissiers ont l'habitude d'en mettre deux dès qu'il y a un machin un peu lourd, et d'emballer systématiquement tout, même ce qui rentre dans mes poches ou mon sac à dos), et que j'en consomme déjà assez peu au départ, vu que je mange souvent dehors et je n'achète presque rien puisque je ne cuisine pas!

J'ai donc pris la résolution d'intensifier ma war on plastic et de trimballer mes propres sacs, que je tends à la caissière quand elle scanne mes emplettes. Alors elle tire une drôle de tête et je dois lui expliquer que je combats l'invasion plastique; j'espère qu'à côté de celles/ceux qui me prennent pour un zozo, j'arriverai bien à en convaincre l'un ou l'autre du bien fondé de mon combat.
Attaquons l'ennemi à la source: à la caisse!


PS: Au passage, la saucisse turque (Kolbassa) est la première victime de la chinoisiation (du chinoisement?) de mon night-shop: Plus de Kolbassa, remplacé par du jambon portuguais!

C'est pas vrai, ils l'ont!

20 février 2007

Sun. 18 Feb. - A Jeun [Brel]

Skkkiiiiiiiiiiiiiiii!!!!!!!

Là pendant la semaine, il est tombé une bonne chape sur Toronto... Le lac forme maintenant une belle étendue immaculée. Puis la température a même décidé d'atteindre des niveaux sub-polaires. Et donc maintenant, chaque matin en quittant mon petit appartement, quand je passe la porte, j'ai instinctivement envie de me diriger vers les casiers à skis et d'aller chatouiller de la piste noire... Je vous dis pas, évidemment, l'ampleur de la déception quand j'arrive au bureau, qui est complètement surpeuplé ces derniers temps, et où ce qui m'attend n'a assez bien rien en commun avec les plaisirs de la glisse (sauf les deadlines, qui sur ce projet-ci ont l'air de pas mal apprécier la glisse!)


Ce qui est bien dans le coin, c'est qu'il faut pas attendre d'avoir une semaine de congés pour allez à Avoriaz: on peut décider le samedi soir d'aller le lendemain à Blue Mountain passer la journée à skier! Bon, faut avouer aussi que les domaines ne jouent pas dans la même cour de récré que ceux des Alpes, avec une poignée de télésièges, une vingtaine de pistes et 60m de dénivelé, c'est évidemment pas la même chose! (voir le plan des pistes ici). Et puis, il y a encore une dizaine d'autres petite buttes avec quelques télésièges un peu partout en Ontario, à une ou deux heures de route d'ici.



Eh bien voilà qui est clair et intuitif tiens!



(c'est pas la bonne, mais l'autre ils l'ont pas)

17 février 2007

Sat. 17 Feb. - Who is it? [Vitalic, et un peu Björk aussi]

Dans l'idée d'améliorer le confort de lecture du blog, je viens d'adopter (sur une suggestion d'Olivier) ces petits machins fournis par RadioBlog, qui permettent maintenant d'entendre le morceau de musique auquel le titre fait référence...

Par exemple:
Enjoy!

14 février 2007

Wed. 14 Feb. - Electric Chair [ANET]

Eh bien voilà, ça fait un an maintenant! Il est donc de bon ton (quoi que finalement très conformiste) de faire un chtit bilan de l'expérience...
Je retrouve Toronto exactement dans l'état dans lequel je l'avais trouvée en arrivant: froide et blanche.


A l'inverse de l'an dernier toutefois, je ne me perds plus dans le PATH, j'arrive à trouver un magasin du premier coup dans Eaton Center (il y a un Apple Center dans Eaton, plus besoin de courir au bout de la ville), je sais où me procurer un bon steak, du dentifrice, un bon film, des bandes dessinées, une boîte de Spam ou des chips, je ne m'étonne plus de trouver l'eau minérale dans le même rayon que les crèmes vaginales, j'ai une raison de me battre pour réserver une table dans un resto ce soir (hint: regardez la date), je me suis fait à l'idée de manger mon dîner dans un ravier en polystyrène et boire mon café dans un gobelet en carton,...

J'ai mis à profit mes 52 semaines pour mener rondement un beau petit projet de développement, emballé, expédié et reconnu: du beau travail!
J'ai profité de mes 52 week-ends pour (surtout pas faire la même chose!) quadriller la ville et ses parcs à vélo, visiter toutes les villes atteignables en voiture, me prélasser et mater des fesses sur toutes les plages de l'Ontario, me balader dans toutes sortes de coins perdus, fréquenter quelques hauts-lieux de la vie nocturne (oui enfin là, je n'ai sûrement visité que le sommet de l'iceberg), aller skier un peu mais de loin pas assez!

J'ai joui d'une vie sociale assez riche, faite d'amitiés solides et indefectibles, d'amitiés à distance, de mails, de blogs (plus d'un message tous les trois jours, je suis prolixe!) et de webcams, j'ai savouré la présence de quelques visiteurs, j'ai profité de mes visites au grand-méchant pays d'à-côté, j'ai rencontré des tas de gens sympas ou moins, d'ici et d'ailleurs, des grands et des petits, des gentils et des méchants, j'ai pas mal fréquenté et courtisé (mais, tel Jean-Claude - chuis sur un coup, là! - Dus*, je n'ai pas brillé dans l'aspect "conclusion"), j'ai construit de nouvelles amitiés solides (ces gens qui se mettent même à m'appeler de leur propre initiative, ça me fait tout drôle!) ou moins (tel Ann, qui sur les 87 fois où je l'ai invitée à luncher, a tout de même accepté 3 fois).

J'ai évidemment eu froid (très froid), je me suis énervé sur Theresa et mes développeurs (j'en ai même viré un, tiens!), j'ai eu des soirées de déprime, je me suis souvent demandé, au mileu d'un repas ou d'une soirée, ce que je foutais là, j'ai eu quelques déceptions, la tristesse de voir des amis me quitter, la nostalgie du pays, j'ai bouffé des tas de cochoncetés, pas assez dormi, mais pas un instant je n'ai regretté d'être venu ici.

La suite?
Ma prochaine escale en Belgique: le 27 avril, pour une semaine (complète). Il n'y a plus de vols directs, donc je dois faire escale quelque part: j'exclus d'office les New York, Chicago et Washington, associés à des tas d'emmerdes inutiles. Ca laisse donc Londres, Francfort, Paris et ... Zürich, tiens?... Je passerais bien faire un petit coucou aux vaches Milka, non?

Et puis, je devrais aller visiter Cuba vite tant que Fidel y est pour tenir les hordes de touristes américains à l'écart (Cuba c'est le paradis des Canadiens... imaginez c'est un peu comme si la Corse était fermée au tourisme de toute l'Europe sauf les Belges), aller skier dans les Rocheuses et visiter la Baie d'Hudson tant que je suis dans le coin.


C'est exactement la même vue que la photo du dessus, mais quelques heures plus tard.

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(*) Des "Bronzés font du ski", allez revoir vos classiques!

07 février 2007

Wed. 7 Feb. - Daddy Cool [ah non tiens, pas Placebo?]

Même aller acheter du lait au Paki du coin devient toute une expédition (ça fait tout de suite 20 m à découvert, mais on m'a raconté que par -60°, le simple fait de respirer vous cristallise instantanément les alvéoles pulmonaires, donc je suis prudent...)!

A propos du «Paki du coin» (qui s'appelle le «dépanneur» à Montréal, et le «nightshop» en Français, à ne pas confondre avec «Convenience Store» en Anglais), le mien était tenu par une bande de Turcs qui ont gagné ma sympathie et mon respect en m'approvisionnant en eau de Spa. Eh bien, je sais pas trop ce qui leur est arrivé, mais depuis peu c'est une bande de Chinois qui tient la boutique. Je trouve ça très comique de voir les Chinois vendre du Loukoum, du Houmous, des saucisses Kolbassa, des Baklava et des Samosas... Mais je me demande combien de temps ça va leur prendre pour te nous transformer tout ça en nems, loempias et jus de lychees.

Wed. 7 Feb. - !@*$%# [Fischerspooner]

Waugh! Nondidju de saleté de pays! L'hiver c'est pas de la blague ici! Ce truc infernal qui me gèle les couilles me suit partout! Ce week-end, il nous est tombé dessus quand on est sorti de chez moi (voyez le genre: le bout du nez tout rouge; on a l'impression que les oreilles, toutes gelées, ont dû se détacher et tomber quelque part; quand le vent souffle un coup on n'arrive même plus à respirer...), du coup on a voulu faire les malins et le semer en prenant le métro, mais voilà qu'il nous attendait à la sortie à Bathurst station, le filou!




Là je trouve qu'ils y ont été assez fort: ils ont carrément gelé le lac! Oui, ça y est, boum, plus besoin de la malle pour aller sur l'île, il suffit de prendre ses patins!

Un truc qui m'a beaucoup étonné, c'est que j'ai vu ressortir de l'eau le canard qui y a plongé. Je n'imagine pas une seconde ressortir de l'eau si daventure j'avais la mauvaise idée d'y faire un plongeon! J'assimile assez peu l'histoire que me racontaient hier soir ces Russes sur les gros pleins morts (le terme est une réminiscence du temps du chigé2 :-) qui nagent dans la Volga pour dessaoûler, après avoir scié leur trou dans la glace.

03 février 2007

Sat. 3 Feb. - Fly on the windscreen [Depeche Mode]

Sale temps pour les mouches, là aujourd'hui on peut dire que ça commencer à canner sec. Fini les hivers doux et les questions sur le global warning. Par -16°, on ne réfléchite plus, on grouille se réfugier au chaud. Ou plutôt, on reste au chaud. Les possibilités de sorties sont sérieusement réduites, qui plus est, les gens qui sont déjà pas très sorteurs par défaut, ont une excuse en béton maintenant. Et même moi je me dégonfle quand je vois le froid par la fenêtre (oui, ça se voit qu'il fait froid dehors, brrrr..... j'en frissonne rien que d'en parler).

Enfin, dans toute cette adversité, Mike et Avideh (qui quittent le pays dans une semaine) ont décidé d'aller faire leurs adieux au charmant petit village de Niagara-on-the-Lake et j'en profite donc pour renouer avec le voyage (le petit voyage), puisque j'ai pas bougé d'ici de tout le mois de janvier. A part ça, je me retrouve dans la position assez étonnante où j'ai des tas d'invitations et de propositions qui me tombent dessus sans que j'aie à courrir derrière, ça me change!
Enfin, l'étape suivante, c'est que j'apprenne à faire preuve de discernement, pas me laisser embarquer dans des plans consistant à fournir une audience au crétin qui fait étal de sa réussite sociale à grands renforts de grosses bagnoles, machins électroniques inutiles et dernier cri, et autres histoires où il n'oublie pas d'exhiber l'étiquette du prix... J'adore!... Ca me rappelait pas mal Patrick Bateman et ses copains dans American Psycho. Un peu plus de détails bientôt, là je sors.

Sat. 3 Feb. - All over the World [Pixies]

(<- Les chutes du Niagara, détail)
La suite, donc...

Le temps n'est pas franchement à mettre le nez dehors, mais par contre, que c'est beau quand on observe tout ce froid depuis l'intérieur confortable d'un resto chaleureux et campagnard, avec des bûches qui crépitent au coin du feu (oui enfin, en matière de feu, ces Canadiens sont surtout très forts pour faire le coup du feu en plastique -- quoi que ce coup-ci on a eu droit à des vraies flammes, qui sortaient d'un vrai bec à gaz! -- J'imagine que c'est pour mieux s'accorder avec les fleurs en plastique, les briques en plastique de la façade, le marbre en plastique, le bois en plastique,...).
Ce resto fait partie du Peller Estates, qui est une cave à vins. Pour promouvoir leurs vins, ces gens ont eu la bonne idée de convertir une aile de leur fermette (c'est quoi, le nom des bâtiments des vignerons?) en un resto ma foi très recommandable où la carte sert de prétexte à un voyage gustatif fait de Merlots, de Cabernet Sauvignons, de Muscats ou de Gewürztraminers produits dans un rayon de 5km d'ici. Et si on a aimé, ça tombe bien, on peut justement passer à la boutique pour en ramener quelques souvenirs à la maison (pour ma part, j'ai beaucoup aimé la soupe à l'oignon, mais je n'en ai pas trouvé dans la boutique... dommage!)


Mike qui tente d'expliquer à Aderyn, sa fille, la différence entre le Merlot et le Pinot.

(ils ont pas All Over The World, mais Cecilia Ann fait bien l'affaire)

22 janvier 2007

Fri. 19 Jan - Porque Te Vas [Jeanette? Cékiça?]

Dans quel film de Claude Sautet Romy Schneider donne-t-elle la réplique à Michel Piccoli?

19 janvier 2007

Fri. 19 Jan. - For America [Red Box]

(Eh oui, j'ai retrouvé ce vieux machin de 1987... yodeli yodela yeah)

On va causer un peu boulot aujourd'hui, faute d'en avoir fait...
Pour rappel, j'ai fini le projet EBO en décembre et j'ai vraiment commencé sur le suivant début janvier.
En un mot, c'est que du flan.

Du temps de EBO, on passait 100% du temps a travailler (= produire quelque chose), et la chef de projet passait encore quelques soirs, sans emmerder personne, pour mettre à jour ses rapports d'avancement et ce genre de bazar, puis faire le point avec les comités de direction etc.
C'était parfois un peu dur, des longues journées, un p'tit week-end par ci par là, mais c'était totalement excitant, je voyais l'édifice progresser petit-à-petit, le travail qui avance, une brique après l'autre...

Maintenant, c'est le contraire. Bienvenue dans le monde de la consultance: il n'est pas tant question de produire quoi que ce soit d'intéressant, mais surtout de faire beaucoup de bruit et de vent... Donc pour chaque heure passée à produire un truc, il y en a au moins 5 pour prévoir le travail, le planifier, le mettre en perspective, faire un rapport préliminaire, faire un (ou des) rapport(s) d'avancement intermédiaire(s), voir où en sont les delivrables, faire un weekly status meeting, en parler à gauche à droite, être sûr que tout le monde a bien compris qu'on a travaillé dur pour produire ce machin, probablement glisser un petit "jusqu'à 11h hier soir", ou "dimanche matin à 7h". Et puis en remettre une couche encore, «ouh là là, qu'est-ce qu'on a bossé comme des brutes» chaque fois qu'un galonné passe dans les bureaux. A les entendre brailler, on se dit qu'on vient d'achever les Pyramides, je suis donc assez étonné de voir que ce qui a véritablement été produit tient en quelques présentations PowerPoint d'une vingtaine de pages...

Comment expliquer ce tour de passe-passe? Eh bien, prenons le temps de disséquer la portion grasse(*) de la journée d'un consultant: la réunion. Elle se décline en plein d'espèces différentes, mais en règle générale il s'agit d'un dialogue entre deux personnes, avec un nombre variable d'autres gars qui somnolent dans la même salle (ou pendus au téléphone). Une fois sur deux, le dialogue n'intéresse même pas les deux intéressés (oui, je n'ai pas pris la peine de mentionner que une fois sur une, il n'intéresse pas les 5 somnolents), et du coup, 100% des participants ont «bossé dur» ... à combattre l'endormissement, mais ça s'arrête à peu près là. Faire? Agir? Construire? Comment? Attendez, on doit reprogrammer une autre réunion pour en parler!

J'ai réussi à retrouver un document historique qui prouve que ce n'est pas neuf du tout: Voir ce documentaire unique et antique (en Anglais)

A côté de ça, il faut encore ajouter cet élément essentiel du travail: attendre. En effet, chaque document doit être soigneusement relu, revu, corrigé, approuvé par une quantité impressionnante de gens, puis il faut aussi relire les révisions, corriger les relectures, approuver les corrections, enfin, une explosion combinatoire d'allers-retours qui fait qu'un nombre non négligeable de personnes peuvent perdre un temps tout à fait conséquent à ne rien faire d'utile sur la phase de finalisation d'un document. Je suppose que le consensus est à ce prix...
Mais c'est pas fini! Question de mettre un peu de piment dans tout ce processus, on distribue des grades à tous ces gens, et alors selon son grade, le gars a le droit de prendre plus ou moins de temps, et d'être plus ou moins chiant dans sa relecture/révision/... Parfois aussi, il a le droit de dire des âneries pas possibles et les autres doivent faire semblant de le croire (Tiens, je ne l'ai pas encore rencontré celui-là, je suppose que ça va arriver...).

Lors d'une réunion du début de la semaine, la chef de projet a déclaré le «Crunch Time»: c'est une sorte de période d'alerte, où toute l'équipe est censée être mobilisée en permanence (nuit et jour, 7 jours/7). En conséquence, j'ai bien dû travailler 20 heures cette semaine, y compris suivre la keynote d'Apple sur l'introduction de l'iPhone et lire les news. Bah, je dois m'estimer heureux, les consultants qui ne sont pas sur mon projet ont bien dû bosser 3 heures sur la semaine...

Bon, je devrais être un peu moins con et pas raconter tout ça en public, et profiter de la chance que j'ai de pouvoir "gérer mon temps de travail", mais je suppose que mes collègues ne me lisent pas (sinon: «Coucou!»), ou qu'ils le prendront avec le sourire :-)

Nondidju pourquoi est-ce que ces andouilles ont choisi d'acheter ce machin, au lieu de le construire???? Ca, c'était un projet bandant, foutredieu!!


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(*) J'ai cherché un peu partout (dans les tiroirs, sous le lit...) pour une expression équivalente, qui utilise des patates ou du pain, ou meat & potato, mais j'ai pas trouvé. Si quelqu'un voit ce dont je parle, merci de me l'envoyer

18 janvier 2007

Thu. 18 Jan. - L'Internationale Boursière [René Binamé]

Je me permets avant tout de féliciter ces artistes qui privilégient la distribution libre de leurs œuvres au fait d'y voir un acte commercial... et donc de vous inviter sur leur site de téléchargement où une bonne partie de leur œuvre est disponible en téléchargement libre et gratuit. Prenez et écoutez-en tous!

Allez, une petite critique cinéma en quatrième vitesse.
Pour je ne sais quelle raison de curiosité mal placée, j'ai regardé le film Basic Instinct, deuxième du nom. Comme j'avais vu le premier quand j'étais adolescent ou pas loin, il avait fait bel effet sur moi, probablement que j'avais été ébloui par le jeu d'acteur de Sharon Stone (en particulier son jeu de jambes).

Alors dans le second épisode, on retrouve la même Sharon qui n'a pas pris une ride. Enfin, à la façon de Cher, quoi: elle s'est fait retendre la face dans tous les sens et a troqué ses rides contre un air de momie vivante. Quant à son jeu d'acteur, elle a dû l'oublier à la maison...
Le film lui-même ressemble assez bien à un film porno dont on aurait coupé les scènes un peu trop explicites (à l'excpetion notoire de la longueur du film, évidemment!). Donc on a droit à un film où le scénario ne tient pas debout, le tournage ne ressemble à rien, les acteurs ne savent pas jouer, même la prise de son est mauvaise (la V.O. devait valoir une V.F. d'un téléfilm petit budget peut-être?), et il y a des belles voitures et des (ex-)jolies filles. Le tout se traînant sur presque 2h, c'était vraiment bien!

Par ailleurs, j'ai vu le film "Bon cop bad cop", un film canadien tourné à Montréal et Toronto (c'est comique de voir ma ville dans un film!), rencontre improbable entre le bon flic ontarien très correct, respectueux des règles et un peu coincé et le ripoux québecois, ordurier et expéditif, beau gosse et séducteur, qui doivent résoudre une affaire de meurtres en série lié au hockey (j'ai rien compris au mobile... le hockey reste encore un mystère dans ma découverte du pays). Le tout sur toile de fond de grande fraternité interlinguistique (tu parles!). Le film est en bilingue Anglais/Québecois (c'est assez original) renforcé de moult clichés de part et d'autre (les filles québecoises sont vraiment chaudes et faciles?). Le tout m'a beaucoup fait rire, et heureusement que les parties québecoises du film étaient sous-titrées (non non, je ne niaise pas! ils ont un calice d'accent pas possible, tabernacle! :-).

On devrait glisser à l'oreille de quelqu'un d'en faire un remake "Bon filc slecht flic", je suis sûr qu'il y a de quoi faire aussi, potferdoem! J'ai vraiment apprécié le caractère bilingue du film, on devrait généraliser ça chez nous aussi tiens!

-- Bon, sur ce, je dois revoir "Bienvenue en Suisse", tiens, comme prélude à une possible future transition ;-)

14 janvier 2007

Sun. 14 Jan. - At Ease [P.I.L.]

On n'en est pas encore à avoir besoin de raquettes, mais cette fois c'est un peu plus sérieux que la dernière fois:


Autre bonne nouvelle, dont le timing est du coup absolument parfait:
La piscine est réparée, et même rouverte!


Ci-dessus, la très sympathique Markham Street, avec plein de bouquinistes et libraires intéressants: un bédéiste (où j'ai trouvé plein de Sfar, Trondheim, Larcenet; des bédés de l'Association, de Dargaud et de Delcourt, le tout en français s'il vous plaît! Je pense que je vais rapidement devenir un habitué du coin!), quelques libraires d'art en tous genres (où il y a aussi moyen de passer l'après-midi); en face, de quoi rassasier le ventre après l'esprit, plein de petits cafés et restos sympas.

Sat. 13 Jan. - Fire in Cairo [le meilleur groupe de tous les temps]

Une petite réflexion rapide sur le statut d'expatrié, tiens...

Dans la vie normale, je me plaignais parfois de l'aspect un peu ennuyeux de la routine. La démonstration en était assez simple: au nouvel an 2005, je regardais comment était ma vie en 2003 et en quoi elle avait changé: l'ennui est inversément proportionnel au changement. Or, comme dans ce cas, absolument rien n'avait changé, je bossais pour la même boîte, au même endroit, à faire quasi les mêmes trucs, les mêmes hobbies, fréquenter les mêmes gens, aucun déménagement à recenser, j'en ai conclu que la routine avait probablement dû atteindre un sommet.

A l'inverse, si je compare mon nouvel an 2007 avec celui de 2006, c'est assez simple: à part la date, il n'y a rien de commun. Mais alors là, rien!

Là où ça devient un peu perturbant, c'est le rythme effréné du changement ici. En 10 mois, j'ai déménagé deux fois de domicile, quatre fois de lieu de travail, j'ai renouvellé totalement mes collègues deux fois, j'ai fait plus d'adieux que dans tout le reste de ma vie, et j'ai aussi vu je ne sais combien de nouvelles têtes (je me demande toujours si elles ont remplacé de vieilles têtes dans ma mémoire, et le cas échéant, qui ai-je oublié?).

Si j'arrive à m'adapter sans aucun problème à un déménagement (ça fera jamais que la 20ème fois ou quoi...), à changer de lieu de travail ou de collègues (ça demande déjà un peu plus d'adaptation... faut se plier aux nouvelles règles, tenter de prouver sa valeur, se faire reconnaître -- quoi que sur ce coup-là j'ai été assez négligent cette dernière fois), j'ai en revanche un peu du mal avec mon environnement social qui est en perpétuelle transformation sans point fixe... Après les expériences plutôt agréables des visites que j'ai eues en automne et le départ d'Olivier et sa famille, je me suis donc mis à fréquenter d'autres gens et à m'en rapprocher. Mais comme vous allez voir rien n'est stable dans le coin:
- Mike et Avideh, collègue et amis, rentrent en Belgique en février
- Uma et Namrata (c'est sa fille, que je trouve parfaitement adorable... je n'ai jamais rencontré le mari et père, qui travaille à Dallas pour l'instant), sont en vadrouille au Texas, avec une vague idée d'y déménager pour de bon (question de réunir la famille)
- Anand et Sangita, que je ne connais pas très bien, mais ça pourrait bien arriver, parlent aussi de retourner en Inde dès que l'occasion se présente
- Ania emmène son copain-et-mari-en-puissance à Cracovie (enfin, ça reste à voir, ça fait un temps qu'ils en parlent)
- Michelle (la stupéfiante Mexicaine toujours impeccablement tirée à quatre epingles) et son maq, euh, copain prospectent pour aller s'installer au Mexique
- Dorotha et Slim, tiens, qui ont été faire trois petits tours et sont revenus à la surprise générale!
- et tout simplement, j'ai pas la moindre idée où je serai moi-même dans 3 mois...

Mine de rien, au-delà de la joie de rencontrer tant de monde et d'avoir le bonheur de les découvrir petit à petit (oh, pour certains, ça peut aller très vite aussi!), tout ça pompe pas mal d'énergie!

J'en arrive donc à apprécier grandement que là-bas au loin, mais à portée de mail, les choses restent plus ou moins en place et me servent encore de temps en temps de repères fixes. Rien que l'idée de faire escale dans tel ou tel lieu familier, la maison familiale ou le chaleureux foyer des amis, m'aident parfois à ne pas me sentir submergé par cet univers en constant changement.

J'en profite pour avoir une pensée pour ceux qui partagent cette expérience (à Zürich par exemple...), et en même temps, ça me donne un vague aperçu de ce que ça doit être d'être un véritable immigrant, ou pire encore, un réfugié... J'espère garder à l'avenir de cette expérience une bonne dose d'ouverture vis-à-vis de ces gens qui, à l'inverse de moi, n'ont pas choisi de vivre ça et n'ont simplement plus du tout de repère...

13 janvier 2007

Sat. 13 Jan. - Dormir Dehors [Daran et les chaises]

Je l'ai pas fait exprès, mais il y a un semblant de transition vers ce qui je pense est mon premier article complètement détaché de mon vécu personnel:

J'ai été complètement abasourdi par cette nouvelle apparemment complètement anodine et présentée presque comme un fait divers:

«Des avions américains ont été bombarder un village dans le sud de la Somalie.»

En regard de ce qui se passe chaque jour en Iraq, il ne s'agit en effet probablement au plus que d'un fait divers militaire, comme tant d'autres qui sont passés sous silence chaque mois aux quatre coins du monde, mais ça fait tout de même le troisième pays dans lequel ils vont foutre la merde en autant d'années...
Donc, si mes souvenirs sont bons, la Somalie doit caracoler en tête du hit-parade des pays les plus pauvres du monde, famine, guerre civile, hygiène remarquable, maladies et consorts, c'est sûr que ces gens-là sont en passe de constituer une menace terroriste de portée mondiale (ils seraient pas en train de développer un programme de force de frappe nucléaire sur base spatiale derrière le dos de tout le monde, par hasard?). Les Etats-Unis y auraient-ils trouvé un adversaire à leur taille? Question de marquer quelques points pour balancer le merdier de l'autre côté par exemple...

Ah oui, mais c'est qu'il y avait trois grands chefs terroristes, en train de préparer leur prochaine attaque, planqués au milieu d'un troupeau de moutons, les fourbes! Alors on ratisse le village, on rôti les moutons, les bergers, les chiens et toute la zone et puis on publie un communiqué de presse victorieux comme quoi on a toutes les chances de croire que les 3 drôles en question sont au nombre de la centaine de victimes (sans compter les moutons)!

J'ai dû lire trop de romans d'espionage, ou voir trop de James Bond... Il sert pas à ça, lui? C'est pas le genre de gars qu'on envoie justement traquer les ben-laden et compagnie, et leur faire la peau discrètement, sans devoir faire dans le collatéral dégoûtant? Allez, même les Russes ont pigé ce concept et ils ont réussi à empoisonner proprement leur Litvinenko sans trop déborder [404-Brain not found, et là aussi], ni devoir pour autant recourir à nucléariser Londres, par exemple...

- Apparemment, les quelques 200.000 Somaliens qui habitent ici ne se sont pas réjouis du feu d'artifice... [The Globe & Mail] quel manque d'humour!
- Ah zut, tiens, ils ont raté leur coup: les trois drôles courent toujours! [Le Soir] Faudrait peut-être voir à atomiser toute la région, juste pour être sûr?

08 janvier 2007

Mon. 8 Jan. - Sexy Lady [euh, sais pas, c'est qui ce gars-là? Shaggy ou quoi...]

Je suis d'humeur assez joyeuse ce soir (Capco a, hmm, apprécié mes prestations à leur juste valeur :-).

Et comme j'ai trouvé quelques perles sur le google-analytics du blog (oui, je sais, c'est assez narcissique d'aller regarder ça, mais qu'est-ce que vous voulez?... D'ailleurs, c'est assez bien décrit, voire décrié ici: Décomposé, mais il s'agit surtout des requêtes farfelues (qui ont amené un internaute sur ce blog, donc...)), j'ai décidé de vous en faire part (c'est plus facile et rapide qu'un tas d'autre trucs que j'ai encore sur le feu):

- le castor est con mais moins que le bucheron
- creme+glace+thermodynamique+loi
- what does bon baiser de toronto mean in english {mmh! Je dois avoir un ticket! :-)}
- photo des plus gros biceps du monde {Alors là!!! S'il ou elle compte sur moi pour ça!?!}

07 janvier 2007

Mon. 1 Jan - Metal Heart [Garbage]

Selon iTunes, j'ai donc commencé l'année avec Garbage (à 3h du mat, je me proposais de rejoindre une jeunette* et ses cops en train de faire la fête au Guvernment -- c'est une boîte de jeunes, techno & ecstasy, si j'ai bien compris -- mais comme je l'ai trouvée online sur MSN, j'en ai conclu que la fête était finie), ça promet!

Or donc, lors de mes quelques festivités de l'an neuf, j'ai constaté que je me suis retrouvé bien contre mon gré propulsé connaisseur en vins (ceux qui me connaissent peuvent juger l'absurdité à sa juste valeur: après 2 verres de rouge, j'en prends la couleur et je suis dans les vappes, après une bouteille je suppose que je suis bon pour les urgences -- c'est idiot ce que je raconte, si je m'endors après 2 verres, comment je fais pour boire la suite?). Et donc voilà qu'on me propose de goûter et d'apprécier tel ou tel vin, Saint-Emillion par-ci, Merlot par là...

Enfin, mes notions primaires d'œnologie m'ont déjà permis de découvrir qu'en règle générale, les Canadiens y connaissent encore moins que moi (où d'autre qu'ici pourrait-il y avoir de la publicité pour un vin vendu en Tetra-Pak???) et il m'a été donné de goûter d'«excellents»vinaigres balsamiques et autres piquettes qui tâchent dur!

Je devrais m'y mettre en fait, ça frime assez non, d'être un vrai connaisseur en bons vins?


--
* qui répond au prénom absolument fabuleux de Neroshine. Mais à part ce détail, il n'y a rien d'autre à commérer...

06 janvier 2007

Sat. 6 Jan - Caterpillar [The Cure]

Emotion intense, la piscine de mon immeuble est de nouveau pleine d'eau!!! Pour rappel, en novembre, ils l'ont vidée, puis commencé à plâtrer, cimenter, peindre et tout ce genre de choses qui l'ont rendue un rien impraticable... En attendant, on avait la permission d'utiliser la piscine de l'immeuble d'à-côté, qui a l'avantage d'être au 35ème étage (du coup, on a une superbe vue sur la ville - ou le lac - en se baignant, c'est très joli), mais c'est encore moins pratique pour descendre le cheval mort (ça, c'est pour l'orignal de malchance, mais c'est une private joke!), et le désavantage d'être dans l'immeuble d'à-côté.

Mon parcours de working out (oui c'est pris très au sérieux ici) habituel est le suivant:
- je me mets en maillot (sec)
- je vais faire deux trois pompes sur les machines à gonflette (eh oui, tout arrive!...)
- je vais faire plouf dans la piscine
- je termine par m'endormir dans le sauna
- puis je rentre chez moi prendre une douche et m'habiller.

Là où ça devient intéressant of course, c'est l'aspect "je vais dans l'immeuble d'à-côté en maillot de bain" (qui plus est, mouillé au retour!), où je croise toujours en chemin l'une ou l'autre vieille, emmitouflée jusqu'au goulot de moult peluches et froufrous, assez étonnée de me voir en si simple appareil...

Par contre, il faut avouer que même si ça m'arrange bien en l'occurence, le fait que je puisse me trimballer en maillot dégoulinant dehors en janvier au Canada sans avoir les couilles qui se transforment instantanément en autant de petits glaçons est globalement assez inquiétant... Je commence à me demander sérieusement s'il est pas temps d'encadrer mes photos du ski parce que c'est un sport en voie de disparition, et que je ferais bien de viser la Baltique (ou la Baie d'Hudson) pour acheter un p'tit mas provençal pour ma retraîte...

Enfin, comme le décrit cet article, finalement, la cause est entendue et les dirigents prennent des résolutions sérieuses (ahem!).

Fri. 5 Jan - Can't Take My Eyes From You [Gloria Gaynor] ;-)

(j'ai vraiment entendu ça? Euh, je me souviens plutôt de Yann Tiersen et d'autres trucs français assez flan... Mais, bon, soyons larges...)

Je me souviens de la réflexion très juste de Michelange au sujet de la STIB, les transports en commun bruxellois: ils transportent les gens vers leur boulot et retour, point. Combien d'innocents n'ont pas cru bêtement qu'il allait en être de même pour les sorties et se sont retrouvés, à la fermeture du bar vers 2h du mat, coincés devant un arrêt de tram désert?

Eh bien pour la TTC, les transports en commun torontoniens, c'est mieux organisé, ils incluent aussi les sorties: les métros et trams circulent jusque vers 1h30 du mat, et de toute façon tous les bars sont fermés bien avant ça! Ils ont gardé un petit quelque chose de leurs copains anglais, ces farceurs: A l'heure où ils sonnent le Last Call, les Espagnols se mettent à table!... On m'a raconté que c'était probablement LA raison des velleités d'indépendance du Québec, où je suppose que les bars ferment à une heure normale...

01 janvier 2007

Thu. 14 Dec. - Trepak [Tchaikovsky, ou Пётр Ильич Чайкoвский]

Je suppose que tout le monde doit plus ou moins passer par là: j'ai été voir le Casse-Noisette de Pyotr (voir le titre) avec Laurent. Eh bien, je me suis étonné du nombre de morceaux que je connaissais (au moins 8 si j'ai bien compté). Fantasia y serait-il pour quelque chose? Notamment, la surprise de reconnaître l'air de «Cadet Rousselle» (ou «Bali-balo» dans la version Parents warning: explicit lyrics). Les «trois canards au bord de l'eau» ou «les couilles de grand-père pendues au plafond» trouvent aussi leur place dans un autre ballet ou opéra célèbre? J'imagine assez bien dans Faust ou La Traviata
La photo n'est pas de moi, mais d'un illustre inconnu.

Enfin, somme toute, très belle soirée, belle salle (entièrement rénovée et réouverte depuis 1 ou 2 mois), jolis costumes; tout le public s'était mis sur son 31 (on a par exemple beaucoup apprécié l'ensemble jeans troués-clapettes, la jupe en couvre-lit, ou les crocs™ du dimanche! -- qu'est-ce qui peut vous faire penser qu'on a moqué, m'enfin!?!)