28 mars 2008

Fri. 28 Mar - Canadian Idiot [Al Yankovic]

Les Canadiens sont aux Américains ce que les Belges sont aux Français (et vice-versa). Et donc hier soir je regardais la vidéo de "Canadian Idiot" avec Kalila, compilation de tous les clichés canadiens qui font marrer les Américains, ce qui nous a fait rire tous les deux, dont un jaune (jaune le rire, pas jaune l'un d'entre nous of course).

Et en attendant de quitter le plus gros exportateur de sirop d'érable et de Céline Dion, je vais aller faire un petit tour de l'autre côté du pays pour voir à quoi ça ressemble. Question de bien profiter du paysage, et par réaction à ma récente overdose d'avions, c'est donc en train qu'on va rejoindre Vancouver.

On prend donc le bien nommé «The Canadian» qui nous emmène en 3 jours de l'autre côté du continent, sur la côte Pacifique, via les plaines interminables de l'Ontario et les Rocheuses. Au passage, on fait tout de même une petite halte dans lesdites Rocheuses pour se dégourdir les jambes, puis on va chercher le soleil en suivant la côte jusqu'à San Francisco.

J'en dirai plus dans deux semaines :)

25 mars 2008

Tue. 25 Mar. - E.G. Shining [Cranes]

J'ai découvert un principe que je veux mettre à l'épreuve:

Là où l'on perçoit une différence de comportement entre les Ricains et nous, il y a de bonnes chances que les Indiens soient comme nous, en pire.

Par exemple la politesse. Les Américains sont les champions de la politesse, ils sont gentils et courtois avec tout le monde. En Europe, on fait dans la sobriété et le service minimal. En Inde, je ne sais même pas s'ils ont un mot pour ce concept inexistant: même s'il existe une traduction du mot "merci" en hindi, c'est un anachronisme que personne n'utilise.
Au lieu de demander un verre d'eau à Chandru, on injonctive: "Chandru! Eau!" et le gars amène le verre d'eau avec un "yessir!" (ou ignore la demande s'il pense que son devoir n'est pas d'amener l'eau).

Cela est peut-être un reflet d'une société où la place des individus dans la société est très statique: A la naissance, les dés sont jetés et le résultat reste assez bien figé (exemple typique: la caste). Ils croient beaucoup au destin (ce qui arrive devait arriver). Chez nous, c'est un peu plus flexible: on jette les dés lors des études supérieures, et on va traîner la marque de son diplôme (voire même de l'établissement, en France) jusqu'à la fin de ses jours. En Amérique, où ils se shootent au rêve américain, ils jouent leur vie comme une partie de poker et croient jusqu'à la fin que c'est pas de chance et qu'ils vont se (re)faire en dix jours...


J'ai aussi découvert autre chose très à contre-courant de mes pensées: je suis en fait beaucoup plus proche de la culture et des valeurs américaines que je le croyais (et ça m'en coûte de l'avouer!). Je me suis en effet pris à penser que l'influence des films et séries TV américaines ici devait être incontestablement positive, selon mes critères (en particulier sur les sujets de respect des autres, égalité des droits, droits et place de la femme en général, initiative individuelle, le personnage insupportable de la belle-mère, le patriarchaïsme etc.)

18 mars 2008

Tue. 18 Mar. - Le café

Merci à Bruno pour ce lien absolument fabuleux :)
Attention, c'est sonore! C'est le moment de couper le son pour ceux qui veulent rester discrets

(Héhé, je viens de comprendre comment empêcher ce truc de chanter à chaque fois qu'on charge la page...)

Mon. 19 Nov - Fire In Cairo [The Cure]

Troisième billet sur la circulation: Les véhicules d'urgence

La ville est équipée de quelques ambulances, plus petites et moins flashy que les nôtres. Elles ont aussi une sirène qui, une fois activée, signifie «cassez-vous, je veux passer». Seulement, avec des routes pleines de véhicules que c'est pas possible d'y intercaler une fourmi, style container de meubles Ikea, c'est pas un sirène qu'il faut mais un désintégrateur! A défaut, elles ont la permission de circuler dans tous les sens sur toutes les voies. Y compris, donc, prendre les sens-uniques à rebrousse poil.

Un matin en allant travailler, j'ai donc été surpirs de voir une ambulance avancer dans la même direction que moi, mais de l'autre côté de la barrière centrale, en plein contre-courant. Puis au motard qui, en face, tout content de s'être faufilé entre les camions, prend une bonne accélération et paf le motard! Dans le pare-brise de l'ambulance!
Le truc bien dans l'histoire, c'est qu'il a pas dû attendre bien longtemps pour les secours, puisqu'ils étaient déjà sur place!

A l'inverse du cas moyen, où il faut déjà 1 à 2 heures pour que les secours arrivent. Encore compter la même chose pour atteindre l'hôpital: il n'est pas rare que l'état des blessés se soit considérablement aggravé avant même qu'il n'atterisse sur son lit d'hôpital.

(Sur la photo, cliquez dessus pour l'agrandir: la mini-camionnette de barbie blanche, c'est l'ambulance, qui s'est arrêtée dans sa progression à contre-courant, et un attroupement de gens s'est formé autour du motard KO sur la droite de l'ambulance)

16 mars 2008

Fri. 22 Feb. - L'Homme Pressé [Noir Désir]

Deuxième billet sur le trafic: Comment s'orienter et battre le trafic:

1) Toujours aller sur la route où le trafic est le moins important, peu importe où elle mène

2) Sur les routes à plusieurs bandes de circulation (genre nationales à 2x2 bandes), choisir celle des 4 bandes qui est la moins encombrée, sauf s'il y a des gros camions qui viennent en contre-sens

3) Au feu rouge: évaluer les chances de s'en tirer vivant si on avance. Si c'est plus de 60%, on y va.

3bis) Au feu rouge: accélérer et passer sur la bande en face, elle est presque vide.

4) Quand il y a un trottoir, c'est cool: là on peut foncer parce qu'il n'y a pas de camions, seulement des rickshaws et plein de motos (et quelques piétons suicidaires aussi).

5) Règles pour emprunter un sens unique: faire stroboscope avec les grands phares et klaxonner, surtout quand on le prend à contre-sens

6) Se garer = s'arrêter au milieu de la route

En fin de course, le fait d'arriver à temps ou pas, vivant ou pas, c'est pas la responsabilité du chauffeur, mais du Dieu du trafic, donc pourquoi se gêner?
Le trafic a un côté très pratique, parce que c'est l'excuse universelle pour tous les retards («Tu as une heure de retard, Sampar!» &mdash«Ah sir! trafic very bad this morning!»)

14 mars 2008

Fri. 22 Feb. - Another time, another place [U2]

Quelques billets sur le trafic, qui est un sujet de discussion omniprésent à Bangalore...

Premier de la série: Comment dépasser:

1) Se déporter vers la droite (oui, ils roulent en général à gauche, comme les Anglais)

2) Klaxonner


3) Regarder qui vient en face:
  • - Si c'est un piéton, un chien, une moto ou un rickshaw: accélérer et klaxonner
  • - Si c'est une autre voiture: faire des appels de phare et klaxonner. Celui qui gagne le duel d'appels de phares a le droit de rester sur cette bande.
  • - Si c'est un camion, un bus ou un 4x4: freiner et klaxonner
  • - Si c'est une vache: contourner à tout prix, sous peine de damnation éternelle. Ne pas klaxonner.


4) Une fois dépassé le(s) véhicule(s) gros et lent(s) à sa gauche, se rabattre à gauche (et vite encore, s'il y a un gros camion en face à 5 mètres).

4bis) S'il restait des véhicules légers et lents dans le chemin, se rabattre malgré tout et klaxonner

4ter) Sinon, klaxonner aussi, on sait jamais.

P.S.: Regardez-bien l'image: le gars a écrit Horn please à l'arrière du camion, ce qui ne laisse que peu de doutes sur le volume sonore attendu de la circulation ici, si tout le monde respecte ces consignes (c'est sur tous les camions...)

10 mars 2008

Mon. 10 Mar. - Embarquement immédiat pour ... [Annonce micro]

On a réussi à pas se perdre dans la jungle, et là je suis dans l'aéroport à Paris à attendre le vol qui me ramène à Toronto et qui conclura 6 mois de bougeotte internationale.
Evidemment, pour faire plus drôle, il y a tempête sur l'aéroport, donc c'est pas encore complètement fini... Je pourrais encore avoir quelques prolongations ici, à Londres ou là où le hasard des réaffectattions me portera (pourvu qu'il y fasse beau et chaud)

09 mars 2008

Fri. 22 Feb. - Every You Every me [Placebo]

Par les temps qui courent, ça devient presque de l'ordre de la survie de pouvoir mesurer le degré de pollution de l'air: ozone, oxydes d'azote, particules fines, mercure, etc. etc.
Eh bien il existe un indicateur très simple et universellement disponible. Il suffit de suivre cette procédure:

  1. Avant de commencer, il est indiqué de se laver les mains, pour éviter de fausser les mesures.
  2. Avec ton index, tu vas fouiller consciencieusement dans ton nez
  3. Tu récupères le produit de ta fouille et tu le packages en une petite boulette molle entre l'index et le pouce.
  4. Tu observes bien la couleur de la boulette:
    1. Jaune: bonne nouvelle, l'air est pur!
    2. Beige: quelques particules en suspension, pas de quoi s'alarmer
    3. Brun: la dose de particules en suspension dans l'air est sérieuse
    4. Brun foncé: alerte pic de pollution, sors ton masque à gaz
    5. Noir: attention au coup de grisou!
    6. Vert: prends un rendez-vous chez le médecin: une bonne dose de staphylocoques dans ton système respiratoire
    7. Rouge: prends un rendez-vous chez la manucure, il est probablement temps de te couper les ongles.

06 mars 2008

Tue. 19th Feb. - We Only Come Out At Night [Les Citrouilles]

Aujourd'hui, de par mon état de grâce de démissionnaire, j'ai échappé à la visite clients: Un gros paquet de managers du client qui débarquent pour palper la marchandise. S'enfermer dans une salle de réunion, rester sérieux, ne pas s'endormir, c'est un peu dans le genre «La nuit des powerpointivores» en moins drôle et beaucoup plus soporifique.

Pour faire un break, ils débarquent dans l'open space pour tester la camelote: voir que derrière la machine à CVs, il y a des vrais bureaux, des vrais bonshommes en chair et en os, des PCs (c'est bien, pour des développeurs), et tout et tout.
Dans la foulée, j'ai aussi échappé à la suite incontournable: la bouffe client, se taper à 20 dans un resto, faire gallerie pour ceux d'entre-eux qui aiment faire le malin, déguster du homard, siroter des grands crus et sucer du client, mmmmh!

Et donc je suis rentré à la maison et j'ai mangé là (ce que prépare notre cuisinière Nord-Indienne; mon collègue et sa femme, originaire de Calcutta, n'ont pas adopté la première cuisinière, Sud-Indienne, pas confondre c'est pas la même chose!). Un peu plus tard, un soudain creux nocturne m'a poussé à ouvrir le frigo pour y fureter à la recherche de ce dessert qu'on a acheté hier... Mais malgré mon entraînement, j'ai été contraint à capituler. Le frigo est plein de petits pots contenant toutes sortes de concoctions et préparations d'origine douteuse (Nord-Indienne) et à la mine insondable. Impossible de détecter le dessert des légumes exotiques ou de la sauce explosive.

02 mars 2008

Mon. 3 Mar. - Lost Souls Forever [Kasabian]

Ça y est, on est finalement arrivés! En retard bien sûr (et on a d'ailleurs failli ne jamais arriver, le bus partait en pièces), mais entiers.

En attendant quelques photos de l'aventure, un petit coup d'œil à la progression:


  • À mon arrivée ici, séjour au Ista: 200 Euros/nuit + taxes
  • Le week-end dernier: tour de 3 jours avec un pote, genre 2000kms à travers tout l'Etat: 200 Euros pour les 2 pour tout le week-end.
  • Ce week-end, qui avait tout du week-end scout: 20 Euros/personne.

Evidemment, le niveau de luxe, de confort, de sécurité (en particulier sanitaire) et de disponibilité de papier aux toilettes a suivi la même progression...