29 juin 2006

Wed. 26 June - Oreste et Electre [Cranes]

Il m'arrive parfois de m'arrêter devant un truc, que j'observe, puis je me dis que c'est absolument génial et que son concepteur est un vrai malin, ou à l'inverse, que c'est complètement con et qu'il faudrait tordre le cou à son incompétent inventeur.
Un exemple dans chaque catégorie.

:-) Chez David, j'ai été mis à contribution (oui, on frise l'esclavagisme, vous allez voir): il avait tondu la pelouse quelques jours auparavant et rempli des sacs d'herbe, qu'il fallait aller jeter au parc à conteneur municipal. Jusque là, rien que du très ordinaire. Les sacs. Les sacs pleins d'herbe sont en papier et se décomposent sans laisser de trace au même rythme que leur contenu! Pas besoin de vider les sacs, d'en foutre partout et de laisser traîner les sacs plastiques sur le compost. Ici, on balance les sacs sur le tas, hop, emballé c'est pesé! Seul point désagréable: c'est pas fait pour les gars organisés comme moi, qui laisseraient traîner les sacs pendant des semaines dans le garage; résultat: le sac s'est transformé en lambeaux de papier enroulés autour d'un compost déjà fort avancé... De toute façon, je commencerais déjà par pas tondre la pelouse et de toute façon j'ai pas de pelouse. En tous cas, c'est une invention maline.


:-( Il est 6h, je suis à la bourre et je dois prendre de l'argent liquide. En plus, je suis en train de raconter ma vie au téléphone. Je rentre dans un guichet automatique de ma banque, je me débrouille avec une seule main pour sortir ma carte de ma poche, la glisser dans l'appareil, faire mon opération, grouille-toi sale bête, oui allo, patati patata, non je veux pas de reçu, oui j'ai fini, rends-moi ma carte, zwouf, hop ... ah zut, l'est tombée.
...
«Attends un peu, j'ai un problème là. C'est quoi ce truc idiot?!?» Juste en-dessous de l'appareil bancaire, il y a une tablette horizontale en verre épais, juste bien pour déposer ses affaires quand on est pressé ou qu'on a qu'une main disponbile. Parfait. Au milieu de cette tablette, il y a une fente, avec écrit WASTE juste en-dessous. Au fond, en-dessous de la fente, il y a des tas de papiers, des reçus je suppose. Et ma carte, maintenant. Il m'a bien fallu trois quarts de seconde pour me rendre compte que Waste, ça se traduit par «Déchets» et que par conséquent, ce tas de papiers de dessous la fente, et ma carte par la même occasion, sont dans une poubelle! Dans sa conception débile, ce truc est bien fait jusqu'au bout: pas moyen d'aller fouiner dans les reçus... Bon, dans les situations désespérées, il faut pouvoir faire un choix: j'ai raccroché, j'ai pris les billets dans ma poche et j'ai abandonné la carte à son triste sort (c'est mieux que l'inverse!). Vous croyez que je suis le seul abruti à qui ce genre de truc arrive? Ou cette poubelle est une manne à trésor à la fin de la journée? C'est les pourboires des éboueurs? Enfin, j'en ai conclu que le concepteur de ce truc était un débile rare.

27 juin 2006

Tue 27 June - Everytime [...]

Bon, là j'ose absolument pas dire qui interprète cette chanson-là, ça cadre absolument pas avec mon personnage musical. C'est même à peu près la négation de tout le reste, genre "on peut pas tomber plus bas"...

Tout ça pour dire que je reviens au plat pays pour quelques jours le 31 août. «Tonton Cristobal est revenu Des pesos des lingots il en a le cul cousu!» Ou, selon un autre auteur, «Au pays j'irai voir Margot à son doigt je passerai l'anneau», si quelqu'un voulait bien retrouver le doigt de Margot ça m'arrangerait; la seule que je connais, du haut de ses 5 ans, n'a pas les doigts assez boudinés à mon goût...

Bon voilà c'est tout pour aujourd'hui, je vais faire plouf dans ma piscine, bonne nuit à tous!

25 juin 2006

Sat. 24 June - Hasta Siempre Che Guevara

Au nightshop qui se trouve à presque 50m de l'entrée de mon immeuble, ils vendent des tas de choses intéressantes, voire indispensables (le lait, le chocolat, la crème glacée, je crois que j'ai fait le tour), et notamment des bouteilles de 1,5 litre d'eau de SPA! Excellente nouvelle, puisque depuis que j'ai découvert cette eau exquise (merci Virginie), je la place au rang de petit plaisir de l'existence (presque à égalité avec le grand verre de lait et le camembert-cacao)

18 juin 2006

Sun. 18 June - Disintegration [Cure]

Si le titre a quelque chose à voir avec ma condition acutuelle, ce n'est que strictement physique, après avoir passé le week-end outdoors, entre la plage (et quelle plage!!!) et un magnifique chemin de randonnée, sur le Bruce Trail.

Bon, suite et fin de ma palabre sur mes nouveaux concitoyens. J'avais fait un copion des différents sujets à aborder, pour pouvoir mieux les saucissonner en posts plus courts, mais dans le processus de redémarrer mon Mac (pour la première fois depuis 2 mois, les temps changent!), je l'ai perdu donc je suis foutu... Je me souviens du mot «matérialisme».

Les gens sont clairement motivés par l'argent. Gagner plus, c'est mieux (enfin, c'est pas très neuf comme concept, aussi...). Ca permet d'acheter une plus grosse maison, avec encore plus de chambres (genre 8 ou 10 chambres c'est pas rare... Je suis pas sûr quant à l'affectation des 3 ou 5 chambres supplémentaires au-delà de papa-maman, enfant#1, enfant#2, bureau-de-papa, bureau-de-maman?), une plus grosse voiture (j'ai vu des espèces de monstres à 6 roues, c'est assez affolant!), ou encore consommer plus. Consommer, posséder, c'est le bonheur! C'est du pur bonheur je vous dit! Mais c'est pas évident, même si on a l'argent, encore faut-il savoir quoi acheter! Heureusement, quand on tombe à court d'idées, arrive le meilleur allié de la consommation, la Télévision! A n'importe quelle heure de la nuit ou du jour, en moins de 10 secondes, il y a moyen de tomber sur une publicité vantant les mérites de tel ou tel truc qu'il-est-inconcevable-de-ne-pas-avoir, qu'est-ce-que-vous-attendez-pour-filer-au-magasin-le-plus-proche? Et ça tombe bien, le magasin le plus proche, il est justement ouvert, ce serait inhumain de priver les gens de bonheur non? Ah! Je m'émerveille devant tant d'à-propos! Il y a des couillons qui placent le bonheur dans les copains, dans l'amour ou ce genre de trucs, mais essayez un peu de prendre votre dose de bonheur à 4h du mat, hein? Ou de trouver un nouveau copain comme ça, hop, en 20 secondes devant la télé? Bon, alors, qui c'est qu'est le plus malin?

En revanche, la possession est quelque chose de sacré, et le vol a l'air assez inexistant dans le coin. Le Canadien ne s'approprie pas le bien d'autrui, parce que c'est pas cool pour autrui et parce que c'est la loi. Moi j'interprète ça comme «C'est cool, je peux être complètement négligent comme d'hab», je ferme jamais ma porte, ni celle de la voiture quand j'en ai une, je laisse traîner mes affaires n'importe où, je suis dans mon élément. Le Canadien moyen, par contre, «n'est jamais trop prudent» et, mettant Michael Moore en défaut, ferme sa porte à double tour, met force cadenas et verrous sur ses affaires et se méfie tout de même un peu...

Ah oui, pour revenir à la publicité, c'est une véritable infestation! Partout, tout le temps, impossible d'y échapper! Par exemple, les abords des autoroutes sont un défilé d'affiches, de machins qui bougent, qui clignotent, qui débordent de couleurs vives, parce qu'il faut être sûr de capter l'attention de tous ces automobilistes qui sont bêtement en train d'essayer de se concentrer sur autre chose! Téléphoner aux copains au volant, ça c'est dangereux et interdit! Mais lire le message publicitaire ça c'est bien!

Enfin, un autre concept omniprésent, c'est qu'on peut avoir son bonheur à prix réduit! Ca s'appelle «Save». Vous imaginez ça vous? Vous pensiez devoir payer 250$ pour être heureux aujourd'hui et voilà qu'on vous annonce Save 30$!: ce ne sera que 220$! De quoi être doublement heureux, non? Ah, qu'est-ce qu'on fait pas pour vous!
Tous les mois, quand je reçois ma facture de téléphone, j'ai une bonne raison d'être heureux: la facture n'est pas épouvantablement élevlée, mais elle est épouvantablement élevée et ça aurait pu être pire si mon opérateur ne s'était pas coupé en quatre pour me faire Sauver des dollars! Si c'est pas gentil ça!

Et moi là-dedans? Eh bien, selon cette logique, ça fait 4 mois que mon bonheur est enfermé dans des caisses aux quatre coins de Bruxelles, j'ai bien dû trouver une alternative non? Chez moi, je vis selon la logique «moins de brol = moins de désordre», et je n'ai rien acheté qui ne se mange pas, le Mac excepté (et croyez-moi, c'est tout de même le bordel chez moi, rien qu'avec ce que j'ai amené de Belgique, et ce que j'ai reçu: la vaisselle, une montagne de spams, une autre de sacs plastiques, des emballages...). Je n'ai pas allumé ma télé plus de deux fois. Je suis un être vil, malheureux et étranger aux vraies valeurs du monde, pour peu je mangerais mes enfants, comme les communistes!

17 juin 2006

Fri. 16 June - Minority [Green Day]

Something rather incredible happened to me today. I bought a few games (La guerre des moutons, le génialissime Citadelles, Guillotine) and then I was invited for dinner with friends. I took a cab and when I arrived, I found it strange the guy was kind of waiting before leaving... Then I noticed that my games were still in the car! I gave a startle, took a shoot of adrenaline and started running after the cab, that was not waiting anymore, but was slowly going away at the other end of the street now... Still, driving slowly is quicker than running at full speed, so I nearly car-jacked a poor woman that was sitting in her car, but she wouldn't help, so I ran again (ever seen Lola Rennt?...), then jumped in another cab that was stopped at a red light, enjoined the driver a very James Bondesque "Follow that car!". We chased him all along Queensquay, lost sight, spotted again, up Bay Street, lost him again, re-spotted again, is that him? All cabs f***ing look the same!, left on Wellington, right on York, and finally, hopeless, caught up the cab on Queen, and most unexpectedly, it was the good one! I thanked the guy a million times and tipped my driver quite genereously.

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Il m'est arrivé un truc pas possible aujourd'hui alors je le raconte, même deux fois tiens!. J'ai été m'acheter quelques jeux (La guerre des moutons, le génialissime Citadelles, Guillotine), puis comme j'étais invité à aller manger au yacht-club de Nele, je prends un taxi pour y aller. Quand j'arrive, je téléphone pour qu'on m'ouvre le porche d'entrée, ça traîne un peu, je passe, et je remarque que bizarrement le taxi traîne toujours là, comme hésitant. Tout à coup, le franc tombe: mes affaires sont restées dans le taxi! Je bondis, je reçois un bon shoot d'adrénaline, j'arrive à la grille (fermée), avant de sauter au-dessus, je comprends en un quart de seconde comment cette saleté s'ouvre, et je vois, tout au bout de la rue, le taxi qui démarre pépère et s'éloigne... Je cours comme ça m'est plus arrivé depuis un moment, mais le moteur à explosion est plus rapide que mes gambettes. J'essaye de car-jacker une nana qui traîne dans sa voiture, moteur allumé, tout prêt à se lancer dans la poursuite (enfin, dans mon interprétation du monde), mais elle se montre moins que coopérative et plus que suspicieuse, donc j'abandonne et je reprends ma course. Je retrouve mon taxi, assez loin maintenant, sur QueensQuay et je continue à courir derrière, ne sachant pas trop comment je compte m'y prendre pour le rattraper (un 'tit falshback de Lola Rennt, mais j'ai pas trop idée comment reprendre le film au début moi). En arrivant à un feu rouge, j'aperçois un autre taxi libre, je m'engouffre dedans et je lance au conducteur un très James Bondesque "Suivez cette voiture!" (Que d'ailleurs je ne voyais déjà plus, mais je le sentais bien là devant nous, à deux, trois feux d'avance). Le gars, plutôt coopératif, slalome un coup entre les autres trainards, on le suit tout le long de Queens Quay, on le perd, on le repêche, il s'arrête, non c'est pas lui, il tourne sur Bay (c'est bien lui??? Ces taxis sont tous les mêmes!), à gauche sur Wellington, à droite sur York, finalement, à bout d'espoir, on rattrape un taxi orange et vert sur Queen Street... et c'est lui! J'en crois pas mes yeux, je bondis hors de la voiture, le gars assez surpris me rend mes affaires, je le remercie mille fois, je félicite l'autre, et je bénis Hollywood pour le scénario! J'ai bien écouté mais j'ai pas entendu de générique pompeux à la "We are the champions".

15 juin 2006

Wed. 14 June - Enigma of the Absolute [Dead can Dance]

Through bad management of my stomach, I found myself hungry after the tango tonight. I guess much to Mother's sadness, my options for getting food narrowed at that time/place (i.e. 11 PM/subway station) to McDonalds' fast ... thing. Back home with the stuff, bad management of the rest of my guts led me to renew that absolute metaphysical experience of the unbearable tubularity of being, that every one should attempt at least once in his lifetime. Moreover, on top of that very tubular feeling, the seemingly similar composition of the input and output of the process added another fundamental thermodynamics by Lavoisier dimension to it ("matter can neither be created or destroyed").

Et voici les sous-titres:
Suite à une gestion malheureuse de mon estomac, une faim m'est tombée dessus après le tango ce soir. Au grand dam de maman, mes options quant à trouver de quoi manger en ce lieu et temps (11h, station de métro) se résument au fast chose de McDonalds. De retour chez moi avec la mixture, une gestion tout aussi malheureuse du reste de mes entrailles (c'est pas parti pour s'arranger, avec ce que je leur offre :-/ ) m'a mené à renouveller cette expérience de métaphysique absolue de l'insoutenable tubularité de l'être, expérience que chacun devrait tenter au moins une fois dans sa vie. Qui plus est, outre cette expérience métaphysique du tube (je me demande si mon inconscient ne réclame pas de la lecture francophone, tiens...), l'étrange similarité entre ce qui entre dans le tube et ce qui en sort ajoutent une sérieuse dimension thermodynamique fondamentale par Lavoisier à l'événement ("rien ne se perd, rien ne se crée")

11 juin 2006

Sun. 11 June - Dessine-moi un mouton [Mylène Fermière]

Bon, la suite de ma diatribe (un dictionnaire des synonymes m'a proposé d'utiliser 'catilinaire' en lieu et place, j'avoue que l'idée me tente assez, ne fût-ce que par référence à notre Amélie nationale, mais sans un bon dictionnaire de la langue pour me confirmer ce que ce mot signifie vraiment, j'ai une certaine réserve...) sur ma perception de la faune locale...

Une règle sociale assez absolue ici est qu'il faut toujours montrer le meilleur de soi, voire même encore un peu mieux que ça. Autrement dit, il faut toujours positiver. C'est valable aussi aux U.S.A. (Donc pour les gens que je connais qui déménagent bientôt en Lousiane: entraîne-toi...). Qu'est-ce que ça veut dire exactement? Je dois expliquer avec soin, parce qu'en Belgique, on est plutôt les champions de exactement l'inverse.

Première règle: l'expression «de merde» ne se traduit pas: «J'ai un boulot de merde» se dit «I have a very good job, but I think I would be able to move to something else» (notez le «very good» qui remplace «wonderful», qui lui veut dire «pas trop mal» en Belge) «Il fait un temps de merde» (bon, là, je suis pas sûr que cette expression peut être comprise dans toute son ampleur par des gens ne venant pas de chez nous évidemment...), un truc du genre «I hope it gets better tomorrow»;...

Deuxième règle: La question «How are you?» n'est pas une question, c'est une invitation à dire «very good, thank you» Une réponse du genre «Not that good», «Could be better« sont proscrites.

Troisième règle: Si par hasard quelqu'un a un doute sur vos compétences ou réalisations, voire même (ô horreur!) vous accule à avouer une faiblesse ou une faute (ça, c'est la fin du monde!), toujours répondre par une tournure positive. A nouveau, nous Belges avons besoin d'un petit guide du débutant:
- «Je ne sais pas» = «Je connais bien» (j'ai la nuit pour apprendre)
- «J'ai vaguement entendu parler» = «Je domine à fond» (ce que je sais est probablement suffisant pour le bluffer)
- «J'ai une vague notion du truc» = «Je suis un expert imbattable» (de toute façon, les autres en sont à la phrase ci-dessus, je crains rien)
- «Le truc que j'ai fait est une merde» = «Le boulot est fait, c'est une version draft» (de toute façon, personne s'en rendra compte, en particulier dans le cas fréquent de la rédaction d'un document)
- «J'ai pas la moindre idée comment faire ça» = «OK je m'en charge, comptez sur moi» (j'ai jusqu'à la deadline pour qu'ils annulent de toute façon le machin)
- «C'est bourré de fautes, ta merde!» = «Ce sera nickel demain matin» (ce petit jeu-là se répète facilement, parfois jusqu'à plusieurs mois)

et hors du milieu professionnel:
- «Je vis dans Suburbia, c'est moche et loin de tout» = «C'est plus calme et loin du tumulte du centre» (ah! le calme et le charme de l'échangeur d'autoroute!)
- «J'ai des habitudes alimentaires déplorables» = «Encore un peu de ketchup sur mon double whooper meal deal with bacon and cheese, please!»

Enfin, la palme d'or revient tout de même à mon ami Philip, qui après s'être cassé la jambe en ski: «C'est sympa j'avais une chambre d'hôpital avec une super vue sur la montagne»

Il y un côté pas mal à ce positivisme, c'est que tout le monde a l'air toujours plus ou moins heureux, content de son sort, d'avoir bon espoir en un demain encore meilleur, on nage un peu dans le meilleur des mondes. Le truc pas cool évidemment, c'est que dès qu'on sous-entend que quelque chose ne va pas, c'est un peu assimilé à dire «J'ai la chaude-pisse, ou la peste», ils balancent entre la compassion et la quarantaine (ça pourrait être contagieux!). N'oublions pas qu'à chaque carrefour traîne un gars puant en haillons avec une tasse en carton qui nous rappelle au quotidien à quoi ça mène, de pas «aller bien»! De «Je déprime» au gobelet en styrofoam, il n'y a qu'un pas!

A choisir cependant, je préfère probablement cette attitude positive pour l'enthousiasme, la bonne composition et l'espoir qu'elle véhicule par rapport au négativisme plus généralisé en Belgique, qui mène en général à dénigrer, décourager, abandonner, se plaindre, être contraire. Sauf que quand à force de ne voir que le côté positif, on en devient complètement partiel ou hypocrite, c'est foireux évidemment.

06 juin 2006

Tue. 6 June - Dear Jessie [un truc dance]

Hey did you notice, we're the 6/6/6? Besides, that may read the 666, maybe this is the end of the World? Well, seems somewhat unlikely however.

Bon, j'étais là à traîner en ville, un peu déprimé(*) parce que touseul, quand mes pas m'ont mené dans le magasin de jeux tout près de chez moi, ouvert bien tard le soir comme le reste des commerces de première urgence ici (vous avez jamais eu besoin d'un Loup Garou en toute urgence à 11h du soir vous?). Du coup j'ai bien passé une heure à fureter, regarder toutes ces boîtes qui me rappellent tant de bons souvenirs (Puerto Rico, Citadelles, les moutons, Bang, Kahuna, les rails, Amon Ré -d'une découverte très récente, ...) et rêvassant à la possibilité de me refaire une ludothèque ici, j'ai tout ce qu'il me faut sous la main... Sauf les joueurs :-/

Donc, c'est pas question de faire de la ségrégation linguistique, mais plutôt par souci de proximité et donc de faisabilité que je passe à l'Anglais pour la suite, que je mets d'ailleurs dans le post suivant pour être plus clair. Enfin, en gros je fais ça dans un élan d'enthousiasme très spontané, ne me confirmez pas que c'est parfaitement inutile, un morceau rationnel de mon cerveau me l'a déjà signalé, merci.

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(*) Je me rends compte que mes jours "déprimés" sont complètement sur-représentés ici, puisque chaque fois, j'en profite pour venir écrire, alors que quand je suis occupé, forcément, j'ai pas le temps d'écrire quoi que ce soit.

Tue. 6 June - Fascination Street

After 4 months of abstinence, I badly need to play some games. Settlers of Catan, Citadelles, Diplomacy (the best!), the Werewolf, anything will do. I can provide the place, the game, the drinks, even the food (no comment please!), but I desesperately need a bunch of players. So if you are one, or know some friends, neighbours, remote friends, collegues, whatever, that are, please put them in contact with me. Thanx.

04 juin 2006

Mon. 22 May - Jef [Brel]

Retour à quelques images du MoMA...


Non non, de près, on ne voit rien de plus que d'ici...


Si on en juge par le temps que les gens passent devant, la notice est plus artistique que la toile.




De l'art éphémère: moi parti, il a dû perdre une bonne partie de son intérêt.


Un autre dans le même genre, mais que j'ai trouvé plus intriguant:

03 juin 2006

Sat. 3 June - 10:15 Saturday Night [Cure]


... But my tap doesn't drip under the strip light, drip drip drip drip drip drip ....
On the other hand, would it drip (drip drip drip etc.), I would hear it because I'm having a quiet indoors Saturday evening (translate that into watching TV for most people; for me it means doing stuff on the Mac and gobbling up ice cream by Häagen Dazs -- I'm currently reading American Psycho and I simply love the main character, the handsome preppy sophisticated and passably deranged yuppie dandy Patrick Bateman, I'll talk a little bit more about him later), since Saturday came so suddenly at the end of the week and I haven't had the time to make up any plan and so I'm just there comme un con. The bright side of that is it leaves me plenty of time to write. It is well known that boredom and sadness are greater drivers for creativity, expression and art. Happy or lazy people don't have any reason to be creative, so they are just not. The best artists are the ones that are sad, depressed, bored. Traits usually come from needs, so efficiency and speed come from fear; perseverance from hunger and, as said, creativity from boredom. Happiness and comfort mean no more need, so nothing to drive development anymore. One should never see comfort as a goal in life, at most make it a short restful break on the otherwise rocky path of your life. Ambition is a great yet dreadful tool to make it so. Well, so much for la psychologie à deux balles/de comptoir.

Bon, la suite dans mon point sur ma vie ici, je vais me hasarder un étage plus haut et parler d'un délicat point de vue social: comment je perçois les gens ici. Perception qui est bien entendu un mélange entre les tas de préjugés que j'avais, les quelques personnes que j'ai rencontrées ici et les impressions partagées avec les copains d'ici.
La première chose qui saute aux yeux, du moins une fois qu'on a dépassé les bouledogues de la douane (qui n'arrivent pas à la cheville de leurs collègues états-uniens, qui ont dû passer un Master en Mépris&Rusticité avec mention), c'est que les gens sont affables, courtois, polis, avenants. Par exemple, dire bonjour ne se résume pas à «'lut!», mais relève du véritable dialogue «Good morning, how are you today? - I am very well, how are you? - feeling fine, thank you». Je crois que je n'ai pas croisé beaucoup d'exceptions à cette règle, même les mendiants font preuve de courtoise quand je refuse de leur donner quoi que ce soit (je n'ai pas encore adopté le comportement de ma nouvelle idole Pat Bateman vis-à-vis des clochards, mais là pour le coup, la pudeur m'empêche d'en dévoiler plus...).

Si d'aventure mon interlocuteur pense qu'il existe une possibilité que notre relation se concrétise dans le court-terme en un cash-flow de ma poche vers son tiroir-caisse, alors l'amabilité se transforme en empressement et la courtoise en serviabilité, c'est absolument insupportable! Personne ne se soucie que le service soit effectivement rendu avec une quelconque qualité, ce qui importe c'est que le serveur soit poli, déférent, ne me lâche pas une seconde et me montre et me démontre qu'il fait tout ce qui est humainement possible pour s'occuper de mon problème. Le problème, justement, c'est que du coup il est tellement occupé à essayer de me convaincre qu'il agit au mieux de mes intérêts, qu'il néglige l'aspect fondamental du machin, qui est finalement de faire ce que je lui demande. L'exemple typique est le sevice dans les restos, où les serveurs montrent un empressement zélé, mais la bouffe traîne du côté "infect" de l'échelle, ou le gars au guichet de la banque qui m'explique avec moult excuses et déférence qu'il ne peut pas me donner cette information, que je suis prié d'appeler ce numéro de téléphone - quoique dans ce dernier cas, le gars du guichet c'est Heidi, que c'est une bimbo à tomber raide ("tomber"?) et que donc elle était tout excusée d'avance!

J'ai encore des tas de trucs à raconter sur le sujet, mais j'ai lu qu'un auteur ne devait pas lourder ses lecteurs avec des tartines interminables, donc je vais la jouer à l'américaine (John Gray, des phrases courtes, des petits chapitres, peu d'idées pour un gros livre, on en a pour son argent et en plus c'est vite lu et tout le monde comprend, pas de malaise; on saute troic chapitres et on n'a rien perdu! Que du bonheur!) et pas à la Française (Balzac, des phrases de 5 pages, un livre de 5kg imprimé sur papier-bible en caractères minuscules, t'es dérangé par une mouche pendant 2 secondes et t'as perdu le fil du bouquin).

A demain, donc!