21 juillet 2007

Fri. 5 Jul. - A Prince In A Pauper's Grave [Carter USM]

Il m'est arrivé un truc bizarre aujourd'hui où je me suis senti tout con... J'étais dans le métro à Paris, à l'heure où il y a juste plus trop de monde, j'étais debout perdu dans mes pensées (ou en train de mater une .... noooon, je ne fais plus ça voyons!), puis le gars qui était assis là tout près de moi se met à tomber par terre, boum!

Deux autres personnes l'aident à le remettre sur son siège, làààà tout va bien, puis la dame qui est assise à côté de lui commence à lui dire qu'il est blanc comme un cierge et qu'il a probablement eu une chute de tension, ou qu'il a besoin de manger du sucre ou en tous cas aller voir un médecin. A la station suivante, elle sort de la rame et lance à la cantonnée "Le gars là il est tout pâle, il va pas bien, il faudrait faire quelque chose; moi je peux pas je suis pressée." Comme le siège est libre, je m'assied à côté du pâle, puis je commence à sonder un coup "ça va mieux?", "quelle station vous sortez?", "avez-vous pensé à aller voir un médecin/prendre du repos?" etc. Il baragouine des machins incompréhsenbiles et j'ai alors un peu honte à l'idée que je sais déjà que je ferai rien pour lui.

Je suis pas sorti à sa station, conduit au SAMU le plus proche et veillé sur lui comme un frère. L'idée m'a effleuré l'esprit: j'étais pas particulièrement pressé, mais je connaissais pas du tout le coin, quoi faire du bonhomme, où trouver où l'emmener et pire que tout, comment lui présenter cette invasion de sa sphère d'auto-détermination.

Je me sens maintenant con de ne pas l'avoir fait (surtout que je suis arrivé une demi-heure en avance à mon rendez-vous, qui n'a finalement pas eu lieu), de ne pas avoir pris cette chance de faire preuve d'un brin de solidarité Amélie Poulainsque, et d'être resté guindé dans ma réserve, pour la bête raison que je savais pas trop comment m'y prendre.

Du coup j'ai été faire du shopping, comme une fille (clin d'œil au film "A good woman").

13 juillet 2007

Tue. 4th of July - That Joke isn't funny anymore [Les Smiths]

J'avais pas remarqué, mais c'est les vacances! Je ne sais trop comment, en traversant la Seine dans le métro mon esrpit s'est mis à divaguer sur l'expression "réussir ses vacances", dans le sens de "mais pourquoi? -- pourquoi même en vacances on ne se fout pas la paix avec cette obsession de la réussite?". Depuis qu'on est petit, on nous bassine avec "réussir son année", "réussir ses examens", "réussir son permis de conduire", "réussir sa carrière", "réussir son mariage", "réussir ses projets", et même le terrifiant "réussir sa vie"... Pourquoi de temps en temps on prend pas aussi un peu son pied à foirer (c'est un plus beau mot que "rater", non?) des trucs? Ou à la limite à riendutout des trucs, juste les vivre tels qu'ils viennent?

Si l'école ne formattait pas tout le monde avec ça dès le plus jeune âge, est-ce que la vie serait plus cool? un peu moins compétitive? moins trépidante? plus chiante?

Ca me rappelle un texte que j'ai lu un jour qui prétendait que l'Homme ne trouve satisfaction que dans l'échec. Les ambitieux et ceux à qui tout réussit continueront toujours à viser plus haut, plus loin, plus difficile jusqu'à trouver la planture finale et délivrante; que l'ambition d'un homme est mesurée à la hauteur de sa chute. Et de citer en exemple nombre généraux, hommes de guerre ou dirigeants politiques, ou encore artistes (Napoléon, Hitler, Ian Curtis, Michael Jackson...)

08 juillet 2007

Thu. 21 Jun. - Que Paso que paso [Radio Bemba Sound System]


Je ne sais pas encore trop par quel miracle (merci Jaczek!), dans la tourmente de mes déplacement intempestifs et mes changements de plans incessants, j'ai réussi à aller voir un concert à Toronto, sold-out depuis des mois, à une date où j'étais censé être partout sauf là.

Et quel concert mes amis! La réplique de ce fabuleux show de Manu Chao, le Radio Bemba Sound System, dont je parle d'ailleurs dans un post précédent. L'a pas perdu son énergie, le bonhomme! Toujours aussi excité, toujours autant de Que Paso Que Paso pour ponctuer le concert, il a une fois de plus mis le feu. Sauf que les gens ici sont un peu mous et l'ambiance n'avait rien de celle de réacteur nucléaire en surchauffe de Forest-National à l'époque...

Il nous a tout de même gratifiés de 3 rappels généreux et d'un bon 3 heures de concert, et quelle ne fut pas notre surprise, alors qu'on flânait à la sortie en quête de cochonneries à se mettre sous la dent, de voir le petit Manu prendre un bain de foule minettes, distribuer bisous accolades et autographes à un attroupement de fans hystériques...

Sat. 23 Jun. - Godless [Dandy Warhols]

Entre la fin de ma mission à New-York et le début de celle de Paris, je me repose une semaine à Toronto, je reconnecte avec mes amis en tous genres, pas trop travailler et profiter un peu de la vie. Donc samedi, Kalila m'invite à un événement organisé par un des siens amis, OpenCities.

L'idée est de rassembler des gens (ouvert à tous) autour du sujet de "Open Cities", qui est un hybride entre Open (de Open Source, le logiciel libre) et City (de Sex & the City? euh sais pas, City comme dans city quoi). Quelque part entre "j'ai fumé la moquette" et "le berceau de la prochaine révolution urbaine", il s'agit d'une soupe "on refait le monde" très ouverte autour des thèmes des transports publics, de l'urbanisation, des principes de démocratie participative, de l'internet comme accélérateur et facilitateur des relations humaines et des services citoyens...
J'ai retenu les gars qui organisent des batailles d'oreillers dans les rues (et qui exportent le concept à New-York maintenant), ceux qui dansent au son de la musique des magasins en rue, le gars qui veut faire une encyclopédie collaborative de la ville (torontopedia.com), ceux qui veulent devenir une force politique, celui qui a pas dit un mot tellement il était en symbiose avec son MacBook...

J'y ai aussi découvert que l'esprit d'entreprise (ou d'initiative) est en effet nettement plus développé ici qu'en Belgique. Ici, les gens essayent tout et n'importe quoi, ils transforment n'importe quelle vague idée en un business (ou un non-business). Je suppose que la majorité se plante, mais pas de problème ils recommencent. En Belgique, j'ai l'impression qu'avant de commencer quoi que ce soit, on veut d'abord acquérir la certitude sur papier, en théorie, dans un gros business plan, que ça va marcher à tous les coups, qu'on ne laisse aucun détail dans l'ombre et qu'on se prépare à toute éventualité. Résultat? tout le monde devient employé et pense à son compte d'épargne-pension.