18 décembre 2007

Sun. 18 Nov. - Searching [Young Marble Giants]

L'attraction touristique la plus proche de Bangalore, si l'on exclut les quelques collines pelées de Nandi Hills, c'est Mysore. Ancienne capitale du royaume, elle en a gardé un palais royal digne des plus grandes mégalomanies communistes. Un petit malin a eu une super idée ici pour recycler toutes ces ampoules de 60W que les gens remplacent par des lampes économiques:
en badigeonner les murs dudit palais. Et, ça cest le miracle Indien: à la tombée de la nuit, on branche la prise et ça fait même pas péter la centrale! La moitié de la ville se retrouve sans jus, mais le palais brille de milleux feux, c'est merveilleux!

La route de Mysore est parsemée de petits villages, de gars qui traversent la voie rapide, de casse-vitesses, de vaches sacrées et de temples hindous. On en a donc visité l'un ou l'autre, ce qui m'a permis d'observer les jolies statues qui en ornent le pourtour
(et qui démontrent de façon assez explicite qu'on savait s'amuser ici, au XIIè siècle — allez savoir où sont passées ces nobles traditions, enfouies désormais corps et biens dans un puritanisme qui ferait passer les Américains pour des joyeux libertins épicuriens?...). Et pour se laver la conscience d'avoir osé regardé ces choses impures, ils distribuent de l'eau bénite masala (j'ai goûté, c'est un peu épicé, pas mauvais du tout, l'eau de Vishnou)

11 décembre 2007

Tue. 11 Dec. - What you waiting for? [Gwen no doubt]

L'hotêl Ista étant plein cette fois, j'ai dû me rabattre sur le Leela Palace. En fait pour être tout-à-fait honnête, ça m'arrangeait bien puisque je ne voulais pas quitter Bangalore sans l'avoir essayé.

Dès l'arrivée, ça donne assez l'impression d'être dans un jeu vidéo. En me promenant dans ces couloirs kilométriques parsemés de grandes portes, petits salons, tentures, coffres, meubles, tables, fleurs, personnel, etc., je m'attendais à tout instant à voir sortir d'un recoin ou l'autre:
- un mort-vivant (Diablo)
- un monstre mutant (un jeu à la Doom)
- un objet insolite avec une énigme à résoudre avant de pouvoir ouvrir la porte qui mène au niveau suivant (genre Myst & co.)











Le gars que personne ne connaît, là sur la photo, c'est mon voisin d'avion, qui débarquait à Bangalore en parfait touriste en coach surfing et qui ne savait pas où il allait passer la nuit. On a sympathisé, et bon, c'était autre chose que la banquette à l'aéroport...

Tue. 11 Dec. - It's my heart [Mano Negra]

Ah, retour en Inde après une semaine romantique à Paris. Des saris, des moustaches, ça dodeline de la tête dans tous les sens, pas de doute je suis bien arrivé.

Epidémie dans mon équipe: c'est l'hiver, c'est normal c'est l'époque des angines, pharyngites et compangnie. Sauf que je vois pas trop comment ils font, avec 20° dehors. Moi je meurs de chaud si je sors pas en T-shirt...

30 novembre 2007

Au cœur de la globalisation - 7

La mi-temps

Pour fêter la fin de leur séjour, on a décidé de les amener dans une boîte. Une vraie, avec une sono et Village People et Soft Cell, la bière à 15Euros et tout le monde qui se trémousse.
Ils se sont compètement pris au jeu, ont dansé comme des macaques, se sont attaqué à tout ce qui bouge (ils sont mariés, au passage) et ont pris la moitié de la boîte en photo, genre (à un gars): tu peux me prendre en photo avec ta copine?
J'ai failli m'écrouler de rire quand j'en ai vu un s'approcher d'une nana qui dansait sur une table, se poster juste en-dessous d'elle et se mettre à la siffler avec un gros rire bênet.

Au cœur de la globalisation - 6

Première mi-temps, en coulisses

On m'avait décrit les Indiens comme un peu taciturnes, frileurx et pas trop sortir, genre boulot-dodo (oui, on les a logés à côté des bureaux, donc pas de métro).
Quand, après 3 jours à Paris, ils ont passé le week-end à Eurodisney, j'ai révisé mon jugement... Pour la suite des opérations, il visaient le Moulin Rouge, et le tour d'Europe, parce que Paris c'est un peu petit et on a vite fait le tour hein? Après avoir beaucoup étudié les possibilités d'aller à Rome (c'est dommage tout-de-même que le train mette 10h pour couvrir les 1200kms, c'est un peu long... En Inde, dans le même temps on atteint tout de suite la prochaine ville à 400 kms), ils se sont finalement contentés de Notre-Dame et le château de Versailles, jugeant les trains/avions/autos/bus européens scandaleusement chers.
Ils ont au passage pu goûter à l'autre particularité des transports français: la grève. Pour une raison que je ne pense pas être arrivé à leur expliquer complètement d'ailleurs (les régimes spéciaux de retraîtes, ah bon?)

On a aussi eu droit à un forum des employés de notre compagnie (on n'est plus au temps où ils se passaient dans des Hotêls de rêve aux Bermudes, mais on a tout-de-même eu droit au champagne dans la salle de réunion du siège à Paris), occasion pour notre PDG d'exhorter les troupes et répéter notre stratégie pour conquérir le monde. Ca tombait assez bien, il faut dire, que pour illustrer ladite stratégie, il y avait justement ce jour-là une dizaine d'Indiens: «Ils sont là, ils existent pour de vrai, voyez, on ne raconte pas [que] des mensonges!» Et donc, pour faire sympa, il fait un tour de présentation. A la fin duquel, un de mes gars lance: «Et tu es qui, toi?», qui a fait rire toute l'audience.

Wed. 28 Nov. - Motorcrash [Les sugacubes]


Je suis dans le taxi qui me ramène du boulot, coincé comme de bien entendu dans les embout', et en regardant autour de moi, partout, je vois des rickshaws.

Et je ressens une espèce de nostalgie anticipée à l'idée que bientôt, ces erreurs de la nature auront vécu et qu'on en sera débarrassés (et pour preuve, il n'y en a pas dans les rues de Bruxelles par exemple).
Ces machins puants, bruyants, pas sûrs du tout, faits de bric et de broc et rapiécés de toutes parts, pas fiables, marchant au 2 temps, une technologie complètement dépassée et qui néanmoins et contre toute logique, pulullent comme des cafards et sont partout, ce n'est pas sans rappeler cette autre calamité qu'est Microsoft Windows, tiens...
A la question "Peut-on vivre sans Rickshaws?", un Indien répondrait certainement par la négative. Or je sais, moi, que la réponse est "oui": donc, ça doit être vrai pour l'autre aussi :-)

26 novembre 2007

Mon. 26 Nov. - Tra la la hop hop [Le passage musical d'un film Bollywood]

Ah, ça chauffe aujourd'hui! Le développeur qui doit se faire comprendre par gestes et petits dessins est en passe de se faire jeter. Il a dû faire son petit dessin de travers, ou faire un geste obscène, je sais pas, toujours est-il que de l'autre côté, ça n'est pas bien passé et ça s'est mis à faire appel à du manager et comme on le sait bien, une fois que ceux-là s'en mêlent, c'est le bordel!

Je me suis donc retrouvé dans une conference call avec 5 ou 6 managers de tous bords, chacun y allant de sa petite anecdote ou remontrance, ça veut comprendre, ça résume, ça détaille, ça contextualise, ça relativise, ça pinaille, ça digresse, ça veut être bien clair là-dessus, ça n'aimerait pas qu'on prenne une décision hâtive, ça ne voudrait pas qu'on s'alarme pour si peu mais tout de même, ça devrait se discuter dans telle réunion, ça explique, ça n'écoute pas, ça papote, tous ensemble, ça cacophonise et, après une demi-heure, trois quarts d'heure à ce petit jeu, surtout, surtout, surtout ô grand Surtout, ça ne décide juste rien du tout.

Retour à la case départ.

Le gars va pouvoir encore faire des coloriages pendant un tour. La prochaine fois qu'il dépasse j'aurai droit à une nouvelle séance de commères. Ou alors, il sera effectivement jeté, décision prise "d'en-haut" par "on ne sait qui" et que j'apprendrai tout-à-fait par hasard en l'entendant dire dans la file d'à-côté à la cafet' à l'heure du café.

25 novembre 2007

Au cœur de la globalisation - 5

Première mi-temps: Les Indiens dans la ville

Trève de préparation et de tourner autour du pot, place à l'action:
Début octobre, l'équipe de Bangalore, fin prête, débarque à Paris pour la première mi-temps. On a réussi en dernière minute à avoir un visa pour chacun (en demandant pour certains un visa belge pour corriger le tir du visa français foireux... bah, c'est toudi la même chose non, en anticipant un peu le rattachement?), ils se sont acheté des pulls et des vestes pour affronter les températures extrêmes du grand Nord, on leur a donné un cours accéléré de "bonjour" et "s'il vous plaît"; ils sont gonflés à bloc.

Les premiers sont reçus aux petits oignons, avec introduction personnelle au métro, plan de Paris et bons plans à Paris, discours de bienvenue, t-shirts et tout le toutim.
Arrive le moment d'en découdre: on met les deux équipes en présence (avec arrivée sérieusement en retard de la mienne, faute que je pourrais facilement leur faire endosser même si la vérité est simplement que j'ai pas réussi à me lever à temps). On présente les futurs collègues les uns aux autres, Gopinath va travailler avec Abdallah et Shantakumar avec Sun-Li (oui, comme au foot, l'équipe de France est issue de la Grande France).
En général, on se retrouve avec:
- 1 gars qui parle Hindi, Telugu, Bengali et Indlish,
- face à 1 gars qui parle Français, Arabe, Berbère et Franglais.
Parmi les choix possibles, on évite le Telugu-Berbère au profit de Indlish-Frangalis, avec des résultats varibles. Plutôt bons dans le cas du Français qui est originaire du Pakistan et parle l'Anglais d'Oxford. Plutôt mauvais dans le cas du Français qui se souvient vaguement que son tailleur est riche, mais son Anglais s'arrête là. Ceux-là se retrouvent donc à devoir communiquer par gestes et petits dessins (ou encore, par écrit, en passant tout dans Google Translate).

Dans le même genre d'ailleurs, en plus d'une langue étrangère, il faut compter avec un clavier étranger: ces claviers bizarres où pour taper un "Q" il faut appuyer sur "A", etc... Ils sont habitués au QWERTY et ont eu du mal à se faire aux claviers français. Et comme dans toute bonne administration, on a commandé des claviers QWERTY qui sont arrivés le lendemain du départ des gars.

Premier temps de midi, premier lunch: j'emmène mes camarades pour un lunch typique du coin: la baguette jambon-beurre. Palabre de 20 minutes devant le comptoir, pour leur traduire tout l'étalage, leur expliquer ce qu'est le jambon, le thon, et pourquoi on n'a pas faire cuire la salade, plus embarras de la serveuse à trouver un sandwich végétarien.
Verdict: C'est fade, et c'est dur à croquer, ça fait mal en bouche, mais la salade de thon c'est pas mauvais.

Sun. 25 Nov. Another day in Paradise - [Les deux gars qui jouent du blues sur la terrasse de l'hôtel]

Au cœur de la globalisation - Je me sens moins seul

J'ai rencontré dans la piscine de l'hôtel ce Français, qui fait le même job que moi pour une autre banque: ils ont un centre offshore ici depuis quelques années, qui n'a jamais rien fait de bon. Jusque là, c'était toujours resté en-dessous du radar, mais récemment ils s'en sont inquiétés et donc le voilà, avec la mission de redresser la situation.

Ca fait tout de suite plaisir de se sentir moins seul et de partager nos déboires, observations et approches de solution: En résumé, Les Indiens sont très gentils, serviables, accueillants, pleins de bonne volonté, techniquement compétents, mais n'y connaissent rien en finance, ne sont pas rigoureux ni très organisés, et entrent très facilement dans un mode "veille" où ils ne font plus rien. Quant à avoir comment faire marcher tout ça convenablement, tout le monde y va de sa propre interprétation de la méthode "Agile": développement itératif avec feedback rapide (et qui se transforme souvent en micro-management à la Big Brother d'ailleurs)

23 novembre 2007

Fri. 23 Nov. - Love fool [Cardigans]

Coup de blues

Faut bien que ça arrive de temps en temps: j'ai un p'tit coup de blues.
Ce matin, mon collègue de Toronto est resté chez lui pour cause de malade, et du coup, je suis au bureau sans aucune connaissance de longue date. Tous mes collègues Indiens sont vraiment sympas, accueillants, charmants, attentionnés (et d'ailleurs ils viennent de m'inviter pour le lunch), mais je sais pas, je ressens là maitenant un besoin de... familiarité, plus que d'attention. Le genre de moments où j'ai envie de m'affaler dans un canapé chez les parents, ou dans les bras de Kalila, ou chez des bons amis qui parlent ma langue, voire même peut-être tout seul en écoutant un bon vieil album des Cure chargé d'un bon gros paquet de nostaligie remontant tout droit à l'adolescence (arme à double tranchant: on peut aussi verser dans la déprime solo là).

Peut-être le bon moment pour sortir faire un jogging?

Hier, j'ai assisté à une présentation sur la méditation et la santé. Un des collègues un peu versé dans tous ces machins a partagé sa vision et ses bonnes pratiques avec nous.

Présenté à coups de concepts qui heurtent violemment ma vision très scientifique et rationnelle du monde (le coup du stress représenté comme des flux d'énergie qui pénètrent notre corps par des chakras, points d'entrée spécifiques, et qui n'arrivent pas à entrer en résonnance avec les fréquences propres du corps pour nourir notre aura énergétique — irais-je même jusqu'à dire «un fatras de fadaises»?), j'y reconnais néanmoins une tentative d'expliquer des concepts qui sont eux, tout-à-fait palpables, sinon carrément universels.

Par exemple, je suis entré en résonnance (il a dû tomber sur le bon chakra) sur son modèle d'interaction de l'homme et du monde:
Le monde est composé des 3 choses : les objets, les gens et soi-même;
Pour interagir avec ces 3 choses, on devrait idéalement utiliser (dans le même ordre): son intelligence/raisonnement, ses émotions, la méditation/spiritualité;
Et si cela est fait correctement, cela nous apportera (toujours dans le même ordre): la joie, l'amour et la paix.
Et comme il y a partout des gars comme moi qui aiment tout mesurer et mettre en nombres, on a inventé les Quotients Intellectuel, Emotionnel et Spirituel. Ayant déjà vu les âneries pas possibles qu'on utilise pour mesurer le QI, j'en frémis quant à l'idée qu'on puisse tenter de "mesurer" les deux autres...


| objets | intelligence (QI) | joie |
| gens | émotions (QE) | amour |
| soi | méditation (QS) | paix |


Puis d'enchaîner avec les déboires d'utiliser le mauvais outil pour une chose, du genre aimer sa voiture ou méditer sur les autres (ou encore analyser les autres et soi-même, tiens...)

S'adressant à un public d'ingénieurs, je suppose que la dérive la plus probable est celle de vouloir mettre en équation ses relations aux autres et la compréhension de soi; je ne pense pas que je puisse honnêtement réfuter tout ça ;-)

Allez, petit atelier personnel: A qui vous fait penser chaque association, du genre "aimer soi-même" ou "méditer sur son iPhone"?

21 novembre 2007

Wed. 21 Nov. - Euh, voir en-dessous

Dans la série "And now, something completely different", ça faisait longtemps que je n'avais plus médit de Microsoft, tiens, probablement lié au fait que je ne subis plus leurs méfaits au jour le jour.

Et donc, venu tout droit de chez les copains:

ceci...

et

Au cœur de la globalisation - 4

A ma droite: Les Indiens.

L'Inde, pays magnifique et mystérieux, au senteurs exotiques et envoûtantes, etc. etc. et où les fermes à informaticiens poussent comme des champignons.

Le truc dommage à Bangalore, c'est que tout ce bétail qui bosse dans les campus (buildings tout neufs, de verre et d'acier, assez semblables à ceux qu'on trouve chez nous), n'y est pas logé. Donc ça fait pas mal de monde qui circule dans tous les sens les matins et les soirs. Etonnamment, les seuls qui restent sereins dans tout ce bordel, ce sont les vaches sacrées à qui tout le monde fout la paix et qui peuvent aller paître où bon leur semble. Pour les autres, c'est la bagarre pour traverser la ville et arriver au bureau avant midi (ou arriver chez soi avant minuit, dans l'autre sens).
La conséquence immédiate, c'est qu'il n'y a pas un chat dans les bureaux avant 10h du matin (ne me demandez pas comment moi j'y étais, à cette heure-là, ça tient de l'exploit!). Et comme il faut éviter les embout' du soir, il faut quitter vite vite avant 18h. La philosphie régnante ici, vous l'aurez compris, c'est "pas pousser bobonne", ou "pourquoi faire aujourd'hui ce que je pourrais prétendre faire toute la semaine prochaine?".

Einstein a dû penser à son principe de la relativité du temps après un voyage en Inde: toutes les durées y sont dilatées. Il y a, en occident, une espèce de crainte de l'ennui qui fait que les gens en général débordent de créativité pour occuper leurs temps morts. Si j'attends un coup de téléphone dans 15 minutes, je vais faire autre chose en attendant: écrire un mail, parler à machin, lire un truc, n'importe quoi (et me mettre en retard pour le coup de téléphone, d'ailleurs au passage)...
En Inde, si on attend un truc dans 15 minutes, pas de problème, on est zen: en attendant, on attend. Ils ont cette incroyable faculté complètement cool de pouvoir attendre sans trépigner, sans devenir fous.
Là où ça devient comique aussi, c'est que comme c'est une activité normale d'attendre, personne ne vient se plaindre qu'il est en train d'attendre. Par exemple, j'assigne une tâche à un développeur. Il a un problème de connexion qui l'empêche de travailler. J'appelle le service qui règle les problèmes de connexion, et lui suggère quelques pistes d'autres trucs à faire en attendant. 3 jours plus tard, je retrouve le gars, il attend toujours qu'on lui règle son problème pour commencer à bosser... Et en attendant, ... il a attendu. Et pas foutu une bille.
Un autre exemple, je leur demande (aux 10 gars de l'équipe) un rapport de leur activité du mois de septembre: c'est sans ciller qu'ils me répondent qu'ils ont passé 60 jours à obtenir leurs visas (soit un tiers du mois). Après, c'est mon problème de présenter au client un rapport un peu moins couillon et d'inventer ce qu'ils auraient bien pu faire pendant ce temps s'ils n'avaient pas bêtement attendu que le formulaire arrive par la poste...

Un autre élément facilitateur de non-travail, c'est qu'ils sont fragiles. Il n'est pas rare que l'un de leurs proches tombe malade. Sa mère. Ou son cousin. Ou le père du frère de la femme par deuxième mariage du cousin, celui qui habite à la frontière du Bangladesh («un proche!! On a gardé les cochons ensemble!» — Quels cochons, au fait??). Et comme il faut être solidaire avec la famille, il faut bien que quelqu'un se dévoue pour aller au chevet du malade, vous comprenez bien. A ce sujet, on médisait d'ailleurs (entre Belges) qu'elle serait vachement heureuse, la malade, de voir à son chevet ne fût-ce qu'un dixième des proches qui prétendent y être...

Parfois, ils sont un peu cassés eux-mêmes, ce qui n'est finalement pas très étonnant au vu du champ de bataille dans lequel ils sont fourrés, matins et soirs, sur les routes, juchés à 2 ou 3 sur leurs vieilles guimbardes 125cc au milieu des voitures, rickshaws, camions et vaches sacrées.

20 novembre 2007

Mon. 19 Nov. - Les brunes comptent pas pour des prunes [Lio]

Alors là, je rêve!!!
J'ai lu dans le Times of India ce matin que le 19 Novembre avait été déclaré le "jour de l'homme", parce que quand même, dans ce pays (et probablement dans un bon 189 des 193 autres aussi), certain(E)s bafouent allègrement et sans vergogne les droits fondamentaux des hommes (par ex. celui de requérir que la bière soit servie bien fraîche devant le cricket, ou celui de ne pas se faire déranger par des conversations téléphoniques intempestives pendant le match, ou encore que ces enfants pourraient pas arrêter de brailler cinq minutes, non, c'est quand même pas la mer à boire!, etc.). En citant (sans rire*) que les 364 autres jours de l'année, les hommes doivent supporter des sarcasmes, et de rappeler que «Qui c'est qui a marché sur la Lune, découvert la théorie de la Relativité, ou vaincu l'Everest, hein? hein?»

(*) A moins que le 20 Novembre soit leur 1er avril et que je me suis fait avoir?...

19 novembre 2007

Au cœur de la globalisation - 3

Le Scenario

Première étape de la mission: collecter les demandes.
Il s'agit de faire le tour des chefs de projets qui ont passé commande pour avoir de l'Indien, et rédiger des bons de commande. Ca ressemble en gros à "je veux un développeur qui connaît java", ou "... connaît c++". Les plus malins d'entre eux rusent: "... qui connaît java, parle Français couramment et sort de Polytech". Eviter toutefois le "... connaît java, le whist, la belote et s'y connaît bien en bons vins", ça donne trop la mèche quant à ce qu'on fout vraiment dans cette cellule-là.
Ensuite, quand on a un bon paquet de demandes (disons 10), envoyer le tout au grossiste en Inde.

Deuxième étape, en Inde: le recrutement.
Quand le grossiste, en Inde, reçoit les bons de commande, il doit s'arranger pour envoyer des CVs de gars qui correspondent au profil. Donc il prend sa machine à écrire, invente 10 noms exotiques (par exemple Shantakumar, ou Gopinath... plus ça sonne bizarre, plus ça fait authentique) et crée de toutes pièces 10 CVs qui correspondent justement aux commandes. Le gars a tout de même un talent: il sait faire des voix et imiter les accents. Parce qu'après, il doit se faire passer pour ses 10 gars différents pour faire les interviews. Oui, mais ... côté contenu des interviews? Boarf, l'interview se fait en anglais, par téléphone, avec un Français. Il pose des questions, on massacre un peu l'anglais en baratinant n'importe quoi: après 3 ou 4 essais, il se lassera de demander de répéter la réponse...

Etape rien que pour rire: les changements d'avis
Du côté Français, c'est pas tout de passer commande de bonshommes, après il faut aussi changer d'avis. Finalement, le projet se fait pas / est retardé / on a tout changé / on a redéfini les priorités / on vous avait donné la liste de l'an dernier / ah non, c'est la liste des courses, ça... Les raisons sont nombreuses, et en tous cas les changements aussi: «Mais non, pas 3 "java": 1 "c++"», «Ah oui, il doit comprendre le Portuguais aussi», etc.

Etape "rions aussi": réagir au changement
C'est là que la compétence du grossiste fait toute la différence, et qu'on voit que c'est un vrai métier. Il doit continuer à faire coller ses CVs aux demandes, voire jongler un peu, permuter de ci de là... mais surtout pas s'emberlificoter dans ses bidouilles, parce que s'il tombe sur un coriace de l'autre côté, il pourrait en résulter une sérieuse baisse de crédibilité (genre le développeur qui change subitement de sexe, ou qui passe à 12 ans d'expérience alors qu'il a 23 ans, etc.).
Au terme de cette étape, on devrait obtenir une liste de sièges (jobs) et une liste de personnes (ressources), et même une correspondance entre les deux, qui fait qu'on sait qui mettre où.

Troisième étape: l'onboarding
Assez curieusement, envoyer du travail offshore commence par faire venir les gars en France. C'est ce qu'on appelle l'onboarding: monter à bord. Ils doivent venir à Paris montrer leur binette, faire un joli sourire, puis subir un transfert de connaissances. De manière à maintenir l'illusion que quand ils retourneront en Inde, ils vont travailler, et pas seuelement regarder le cricket.
Oui mais, là où avait laissé notre grossiste, avec ses CVs et son téléphone, on le sent dans l'embarras maintenant, avec 10 personnages dans son one-man-show.
C'est qu'il a plus d'un tour dans son sac, notre homme. Et justement il a un beau-frère (ou le cousin du voisin de la mère de la femme en second mariage de son oncle, enfin quelqu'un de très proche quoi) qui tient une agence de voyage: il est justement temps de faire des promotions pour les voyages à Paris, attention nombre de places limitées à 10!
Pour venir en France, les Indiens ont besoin d'un visa. Pour obtenir ce visa, il leur faut aller au consulat de France (à Mumbai... ce n'est qu'à 1000 kms) munis d'une lettre d'invitation. Ca a l'air gérable jusque là. Si ce n'est à leur retour du consulat, quand ils nous annoncent que leur visa de 30 jours commence à courir le jour même... «Mais!... Abruti! le client t'attend dans 25 jours à Paris: tu vas y rester 5 jours peut-être???»

17 novembre 2007

Au cœur de la globalisation - 2

Au centre: La Consultant Company ("Coco")

Coco a commencé comme une boîte de consultance, où on vend du service. Puis s'est transformée en boîte de service de transformation, qui aide ses clients à se réorganiser. Puis l'an dernier, Coco s'est fait racheter par une compagnie Indienne d'élevage d'informaticiens (ils ont un cheptel de 3000 têtes) et s'est donc transformée en boucherie au détail: on écoule de la viande d'informaticien indien à qui veut bien en acheter. Pour l'instant, on les compte encore en "têtes", mais pour faciliter on va bientôt passer au "kilo":
- «Bonjour, j'aimerais 350 kgs de programmeur Java et 280 kgs de programmeur C++ pour ce mois-ci, je vous prie»
- «Voilààà... 362 kgs ça vous va? Et avec ça, je vous mets quoi? Un p'tit chef de projet, quelques sessions de formation? On a une super-promotion sur les spécialistes en prêts immobiliers à risque ce mois-ci: vous en recevez 3 pour le prix d'1!»
- «Allez, soyons fous, je prends la super-promotion alors. Emballez-les bien, c'est pour surgeler»
- «Et hop, emballé, c'est pesé! Je vous fait livrer le tout demain matin à l'adresse habituelle! Bonne journée, madââme!»

Et donc Coco place du consultant et de l'informaticien dans La Banque, selon les principes bien établis de la vente au porte à porte: on passe dans tous les bureaux, "toc-toc, vous auriez pas besoin de quelques kilos d'informaticien par ici?", puis quand on se fait sortir par la porte, on revient par la fenêtre; on joue sur l'affectif des gens ("vous verrez, ils sont très attachants, vous ne le regretterez pas!"), ou sur la jalousie ("Michel, du département Compta, en a pris 14 et il en est très content!"), enfin c'est du grand Benoît Poelvoorde dans les Portes de la Gloire!

16 novembre 2007

Fri. 16 Nov. - Creep [de, mais pas par, Radiohead]

Le titre tombe assez bien, je vais causer de politique.

Depuis que j'ai adopté le Google reader, je suis devenu assez assidu aux nouvelles (notamment, et sans grande orignialité, Le Soir), qui me permettent de suivre le feuilleton fleuve de la politique belge, et tout le reste. C'est ainsi que j'ai appris, amusé, que les partis d'extrême droite européens, qui s'étaient unis pour former un groupe parlementaire reconnu et subsidié (eh oui...) se sont chamaillés, ont joué à «T'es plus mon ami!» et du coup le groupe a implosé et paf, plus de subsides!

C'est malin aussi, d'essayer de regrouper des gens qui ont comme idéal commun... la haine de l'autre! Ca marche quand on est deux et qu'on peut se renforcer à haïr un troisième, mais dans l'Europe des (combien encore? 15, 20, 25?), on va vite se retrouver à haïr le gars qui s'assied à la même table évidemment! Et donc voilà, comme tout le monde là-dedans n'a pas eu le bon goût de haïr en-dehors de l'Europe, ça a merdé quand la parlementaire italienne a dénigré les Roumains (qui à leur tour haïssent probablement les Hongrois, qui eux haïssent les Slovaques etc. etc.) et que les derniers sont partis en claquant la porte.

Vraiment, des querelles de cour de récréation!

Comme si on faisait ça, chez nous tiens! Essayer de former un gouvernement avec les andouilles régionalistes de tous poils, tiens, le FDF et la NVA par exemple...

Fri. 16th Nov. - We Shall Overcome [Joan Baez]

J'ai trouvé qu'ici les gens aiment en général faire simple. Par exemple pourquoi s'encombrer d'un volumineux code de la route quand quelques panneaux montrant les infractions et leur coût c'est bien plus simple et efficace. Et en jetant un œil auxdites amendes, eh bien, on se rend compte qu'on n'est en effet pas chez nous où on peut couper les cheveux en quatre pour 10 km/h d'excès 300 mètres après la fatidique plaque blanche d'agglomération sur l'autoroute... Jugez plutôt:
- Bruler un feu rouge (ah, grande nouvelle: ça veut dire qu'il y en a!): 100 Roupies (2 Euros)
- Klaxon fantaisie : 100 Roupies
- Emprunter un sens interdit : 100 Roupies
- Phares éblouissants : 100 Roupies
- Téléphoner au volant : 300 Roupies (infraction grave, alors?)
- Conduite dangereuse : 100 à 300 Roupies (selon la cylindrée)

Enfin, pour faire encore plus simple que ça, c'est en fait à la tête du client, puisque l'amende se transforme quasi toujours en pot-de-vin au policier.

Fri. 16 Nov. - Tailler la zone [Souchon]

Lu ce matin en première page du Times of India:
Bangalore in grip of cold wave Et de poursuivre en déplorant l'hiver rigoureux qui sévit ici, avec des températures record (de froid) pour la période, le tout expliqué par la proximité du cyclone qui fout le bordel au Bangladesh.

Mes yeux se portent alors sur les petits dessins météo et... ouh là oui, c'est vraiment pas ordinaire: là il fait tout-de-même 19°, et attention, ça pourrait tomber jusqu'à 12°C ! Inouï! En plein novembre, vous n'imaginez pas???

12 novembre 2007

Au cœur de la globalisation - Interlude

Pas de chance pour lui, j'ai un collègue qui est tombé malade. Il a pas fait les choses à moitié, et il est à l'hosto avec une fièvre typhoïde. Ah ça, vistier les pays exotiques, c'est bien excitant mais ça comporte des risques! Et donc le gars est tout tremblant de fièvre, alimenté au baxter, avec l'anus qui prend un air de pompe à bière un jour d'oberbayern.
Après une semaine de ce traitement, il commence à avoir de sérieux doutes sur la qualité de l'endroit et la compétence du médecin qui selon lui veut le garder alité beaucoup trop longtemps, et que d'ailleurs un bon signe qu'il n'est pas soigné correctement est justement qu'il traîne encore là! «Mais ils n'y connaissent rien en médecine ici! Chez moi, ce serait déjà réglé cette affaire!»
Ajoutant probablement à son inconfort, la nourriture qu'on lui sert ne lui semble pas du tout comestible (il y a donc pire que le hospital food: la même dans un pays étranger!). Avec les collègues, on lui apporte donc quelques rations de base, de quoi survivre dans ce monde barbare...
J'ai été le visiter deux fois, et pour ma part j'ai trouvé l'hopital et le médecin tout ce qu'il y a de plus communs. Ca reste l'hotel le plus cher que j'aie vu, mais le service est aux petits oignons...

On en était à arranger avec tout le monde qu'on allait le rapatier anticipativement dès que possible chez lui pour sa convalescence, quand le gars a décidé qu'il voulait sortir dimanche, contre l'avis du médecin, et qu'il allait rejoindre la civilisation, où on allait enfin le soigner comme il faut.

J'ai finalement réussi à le convaincre que ça n'allait pas aller comme ça et qu'il fallait se relaxer et attendre bien sagement que le médecin fasse son travail et que oui, il sait ce qu'il fait et c'est pas un guignol, et qu'il est aussi compétent que ceux qu'on trouve en Inde...
Il va repartir en gardant une idée sympa de la France en tous cas, le bonhomme... Et pour ma part, je me suis rendu compte que dans cette situtation, les scénarios sont parfaitement symétriques et que venir en France représente pour des voyageurs Indiens exactement la même insécurité vis-à-vis d'une destination exotique et un peu sauvage que le voyage inverse à nos yeux...

07 novembre 2007

Au cœur de la globalisation - 1

A ma gauche: Les Français.

Dans cette banque (ça ne sert à rien de la nommer, je suis sûr que c'est toutes les mêmes, ce sera donc simplement "La Banque"), on retrouve les habituels managers (ceux qui causent) et les employés (ceux qui font, et qui sont pour la plupart contractants d'ailleurs). Typiquement, de temps en temps, un manager se dit qu'en plus de causer, il ferait bien de prendre une décision... Aaaaïe, c'est là que les ennuis commencent, l'aurait mieux fait de rester dans le giron de ses compétences, le gars, c'est comme ça qu'on l'aime.
Et donc voilà, ce jour-là le manager de l'informatique, il avait la gueule de bois, il s'était fâché avec sa femme, son équipe favorite avait perdu le match, je sais pas moi, mais il a décidé qu'il fallait outsourcer offshore, c'est-à-dire envoyer du boulot en Inde. Quoi? Comment? Qui? Aeuuuh, sais pas! D'ailleurs une décision par mois c'est bon comme ça hein? après, débrouillez-vous, c'est plus de mon ressort.
Du coup, La Compagnie de Consultance ("Coco") entre dans la danse: La Banque veut des hommes, on va lui donner (louer, eh!) des hommes. Ca tombe bien, c'est justement devenu depuis peu la spécialité de Coco: Louer des hommes.
Le principe est assez simple: La Banque est composée d'une multitude de cellules vaguement organisées en strucutre très peu cohérente, et chacune a droit à son quota de bonshommes: 1 ou 2 par-ci, 10 ou 20 par là (selon la taille de la voiture du chef de cellule, je pense). Après, ses bonshommes, il en fait plus ou moins ce qu'il veut, le chef de projet, de toute façon il doit rendre de comptes à personne. Idéalement, ils devraient travailler sur des projets.

Certaines cellules se sont retrouvées volontaires (bien souvent malgré eux d'ailleurs) pour démarrer l'offshoring. C'est-à-dire qu'au lieu de recevoir des chouettes bonshommes bien de chez nous qui connaissent le dernier bar branché à Paris, suivent le championnat de foot ou encore sont toujours partants pour faire le quatrième à la belote, ils vont recevoir des martiens venus de loin qui n'ont jamais mis les pieds à Paris, suivent le cricket et jouent au mangala, en plus d'accessoirement même pas parler Français et vivre à 8000 km de là! Mais bon, on n'en est pas encore là.

06 novembre 2007

Au cœur de la globalisation - Prologue

Comme je l'ai déjà écrit, ma mission actuelle c'est de participer à la grande fête mondiale de la globalisation: j'envoie le travail des Français en Inde. L'aventure est probablement assez originale pour mériter un petit feuilleton à épisodes. Après le blog, je publie le livre, on en fait un film co-production Bollywood-Canal+, j'outsource le tout, avec les royalties j'achète un palais à Chennai, j'embauche une armée d'Indiens que je lance à la conquête du monde et je deviens maître du monde, hniyark gnark gnark!

Allez, j'envoie l'épisode 1 demain!

27 octobre 2007

Fri. 19 Oct. - Harry Potter and the Order of the Phoenix

Et me voilà de nouveau dans mon avion favori, le 747 qui me ramène à Toronto.

Le hall de l'aéroport est un endroit étonnamment relaxant pour moi. Non qu'il soit particulièrement confortable, bien sûr: un hall d'attente ordiniaire, avec ses marchands de bricoles de dernière minute, ses marchands de nourriture qui donne déjà un avant goût avancé de ce qui sera servi dans l'avion, ses retardataires qui courent, des enfants qui grouillent un peu partout, en particulier dans les pattes des derniers... Bref, on est loin du calme et de la sérénité d'un bon chez soi ou d'un salon d'hôtel confortable...

Mais je suppose que la raison d'un tel sentiment d'apaisement et de relâchement vient en fait du contraste avec l'heure d'avant, course effrénée contre la montre, bataille de tous les instants pour ne pas perdre la minute fatidique, attraper la correspondance, courir dans ces couloirs interminables, pousser la petite vieille qui bouche le passage sur l'escalator, retrouver ce fichu ticket de métro qui s'est perdu dans le fond de quelle poche encore?...
Enfin cette fois, c'était différent puisqu'ils étaient tous en vacanc, euh, en grève (très étonnemment ils avaient prolongé la grève du jeudi le vendredi), et donc j'étais dans un taxi et c'était donc pour la poire du chaffeur de s'énerver dans le trafic.

Après ça, l'avion - dans la classe économique, on parle d'un standard de relaxation des plus rudimentaires - est aussi source de relâchement: je sais que j'y suis pour un bout de temps et que je n'ai rien de très intense ou urgent à y faire... lire le Monde, résoudre le sudoku du Monde, regarder du cinéma sur l'écran nain, bloguer un coup, dormir...

Et donc me voilà le nez sur Harry Potter et l'Ordre du Phénix et aïe, qu'est-ce qu'ils ont fait? Le casting est à côté de la plaque!
Dans le livre, j'aimais beaucoup la farfelue Tonks, que j'imaginais en petite grosse marrante avec des cheveux tout bouclés, peints en rose. Et là, c'est une bimbo jeune et séduisante, ça ne va pas du tout.
Une autre qui colle pas, c'est la Luna déjantée, que je voyais plus grande et plus dans la lune (forcément vu son nom).
Un peu décevant tout ça, alors que jusque là, Harry et ses potes étaient plutôt bien tapés.

20 octobre 2007

Mon. 8 Oct. - Aint It Funny [Shakira]

Je suis devenu vraiment accro au vélib', le vélo louable de la ville de Paris. C'est vraiment super cool, tu sors de chez toi, tu vas au parc à vélo tout proche, il y a une file de 10 personnes devant l'appareil, ah, c'est malin. Pas grave, tu marches un peu, tu trouves le parc à vélo suivant, tu bondis sur l'appareil, tu achètes ton ticket, prends le seul vélo qui reste, clac et bardaf, sa chaîne est cassée, c'est malin! Un peu de marche, parc suivant, plein de vélos et pas de file, quelle chance! Ah si, il y a un gars de la maintenance, qui chipote dans l'appareil, qui lui, est en panne, c'est malin! Là ça commence doucement à ressembler à un lundi matin selon Sttellla (quoiqu'en fait l'épisode s'est passé un dimanche soir). Un peu de marche de plus, une file et quelques ratés plus tard, je roule au milieu de la circulation sur mon beau velo vélib'.

Petits couacs à part, j'aime *vraiment* le système, qui est d'ailleurs apparemment très populaire. Il y a des parcs à vélo un peu partout en ville (assez proches l'un de l'autre) et on loue un vélo pour 1€, en une opération facile avec une carte banque. A destination, on remet le vélo dans un autre parc et c'est tout. Alors le dimanche, quand il fait beau, qu'ils ont coupé la circulation aux voitures sur les quais de la Seine, ça devient tout bonnement du vrai bonheur! En plus quand l'alternative est d'être comprimé comme une sardine dans un métro souterrain...


Samedi soir, la ville lumière est restée allumée pour cause de "nuit blanche", l'événement d'art contemporain nocturne, avec des installations et expositions un peu partout en ville. J'ai été vraiment très surpris par l'engouement pour l'événement, que je croyais en général réservé à un public très averti. Sur les Champs Elysées, il y avait une foule de gens en délire, brandissant des drapeaux français et chantonnant à tue-tête, surprenant vraiment! D'autres roulaient en voiture ou en moto, tous klaxons dehors et parfois à 10 par voiture (ça me rappellait Bangalore, c'est fête tous les jours là-bas!), tout autant en délire que les pédestres... Curieux, j'ai tendu l'oreille pour voler quelques commentaires sur l'histoire, comprendre comment l'art peut avoir une influence aussi marquante, mais je n'ai pas tout compris: "essai transformé", "il s'en est fallu de peu", "on est les meilleurs", "ligne défensive", "demi-finale", "champions du monde", "comme en 80-18", "les champions de l'ovale"...
J'ai cru comprendre qu'en début de soirée, une des installations a été retransmise dans tous les pubs et bars de la ville, un espèce de mime qui se joue à 30 grands costaux avec un ballon et des grands piquets.

Ah là là, me dites pas qu'ils vont gagner, on va encore en avoir pour nos oreilles pendant 4 ans!

17 octobre 2007

Wed. 17 Oct. - Gold Lion [Yeah Yeah Yeahs]

En allant dans ce bon petit resto français du terroir, j'ai essayé de me réconcilier avec l'Andouillette (en fait j'aime son nom: il me fait rire), en la prenant en entrée, question de limiter les risques.
La dernière fois, j'avais conclu l'expérience précipitemment, mais elle avait des circonstances atténuantes: cantine de société. Et les collègues de m'affirmer que je ne devais pas rester sur cette mauvaise expérience, que tiens voilà l'adresse DU spécialiste mondial de l'andouillette, etc. etc.

Et me voilà donc devant un exemplaire de meilleure qualité. Eh bien non, ça a toujours ce goût de viande de porc avariée, ou plus précisément de ce morceau de bidoche teigneux qui est allé se coincer dans une dent du fond et qu'on retrouve 2 heures après le repas, suite à un intense exercice de gymnastique de la langue. Bref, ragoûtant au possible! Le tout noyé dans un gelée non sans rappeler la tête-pressée, mmmh, rien que du bon!

Donc non, plus d'Andouillette c'est définitif!

D'ailleurs, Wikipedia renseigne l'Andouillette au rang des goûts acquis, au même titre que le boudin, les câpres, le chèvre, le Dr. Pepper, le Pho et le whisky...

15 octobre 2007

Mon. 15 Oct. - I Drove All Night [Cindy Lauper]

Je viens de recevoir en pleine figure la constatation que les chambres d'hôtel n'ont pas de mémoire. Hier soir, c'était le foutoir ici suite à notre retour d'une escapade dans le Val-de-Marne. Ce matin encore, même foutoir sur fond olfactif de vieille pizza froide.
Je rentre du boulot ce soir: tout est nickel, plus une trace, la chambre est comme neuve. Kalila est dans l'avion et l'hôtel ne se souvient pas de son passage.

Enfin, le côté positif de l'histoire, c'est que je vais avoir un peu de temps pour poster quelques histoires, après les avoir vécues...

Au passage, je me permets de recommander très vivement le manoir où nous avons passé le week-end: A 1 heure de Paris, en rase campagne, une propriété superbe et des hôtes charmants... le pied!

Le manoir de Beaumarchais

29 septembre 2007

Sat. 15 Sep. - Precious Thing [Tori Amos]

La vue


Une chose est sûre: ici, les gens aiment la couleur. Des saris fabuleux aux chemises flashy d'un goût nettement plus douteux des hommes, en passant par les statuettes de Ganesh orange fluo et les temples barbouillés en arc-en-ciel, on est loin de la sobriété parfois un peu terne de Toronto!



L'ouïe

La, c'est simplement la catastrophe! Les rues sont complètement saturées, ce qui est déjà pas mal un plaie en soi, et qui devient une véritable calamité auditive quand on comprend la conduite à l'indienne: ici, on n'utilise pas les feux clignotants: on klaxonne. On klaxonne pour avertir qu'on tourne. Ou qu'on freine. Ou encore qu'on accélère, qu'on passe à gauche, à droite, qu'on approche du virage, qu'on prend la route en sens interdit, qu'on décroche le téléphone, qu'on pète au volant, qu'on respire... Bref, c'est un concert incessant. Passé l'amusement que cela occasionne les quelques premiers jours, j'imagine que ça peut devenir sérieusement agaçant.

Le toucher
Peux pas toucher!

27 septembre 2007

Sun. 16 Sep. - Hit that [Offspring]

L'odorat


L'odeur dominante pour l'instant est celle de l'air conditionné en cycle fermé, ce qui n'est pas très représentatif, évidemment. Ce qui l'est plus, et qui est la raison principale du "cycle fermé", c'est l'omniprésente odeur d'échappement des Rickshaws, ces infernaux taxi-tricycles montés sur moteur de tondeuse à gazon, et qui donnent un air de suicide au monoxyde de carbone à toute la ville.

26 septembre 2007

Sat. 22 Sep - Only Happy When It Rains [Garbage]

L'inde en 5 sens...



Le goût
Une fois passé le problème de se faire cautériser les papilles gustatives à coup de chutney (soit on s'y habitue, soit il faut s'habituer à ajouter le "non-spicy please" à chaque commande... avec un résultat variable!), c'est un véritable festival gustatif ici! Répondant à des noms plus exotiques les uns que les autres, les mets sont en général soigneusement teintés de 1001 touches épicées, marinées, mélangées et me permettent de redécouvrir le concombre aigre-doux, les noix et cacahuètes et encore toutes sortes de trucs dont je ne connais pas le nom. Même les cuisines asiatiques (de l'est) sont adaptées et mises à la sauce indienne.

Ici, je suis encore vivant (= je n'ai pas encore touché aux explosifs sur mon assiette), devant une table de cuisine sud-indienne (du Kerala): feuille de bananier (qu'on ne mange pas), soupe piquante, crottes de brebis (je crois que ce sont des chouffleurs en fait) piquants, pain qui sert d'ustensile à manger la sauce aux lentilles (piquante) et les morceaux d'agneau (piquant) marinant dans sa sauce au chutney (euh... devinez). A ma gauche, dans la bouteille en plastique, c'est de l'eau, cadeau des dieux et seul répit pour les papilles...

Mon. 24 Sep. - Celebrity Skin [Hole]


Je dois avouer qu'ils ont pas fait les choses à moitié pour rendre mon séjour agréable et excitant: je vous ai déjà parlé quelques fois de cette drôle de coupe du monde de football qui se joue avec une batte, des wickets et des positions ridicules. Ils se sont donc arrangés pour faire coïncider la finale avec ma date de départ, qualifier leur équipe nationale pour jouer en finale, et même finalement gagner la finale!
Et c'est là qu'on se rend compte qu'il s'agit bien, malgré les apparences, d'une coupe du monde de foot: Les pubs sont envahis de gars qui boivent de la bière et hurlent devant les écrans de télé, et à la fin du match, il y a des tas d'idiots qui klaxonnent en rue (enfin ça, ça change pas beaucoup de l'ordinaire!) en agitant des drapeaux. Vous voyez: ici ou ailleurs, c'est toudi la même chose!

24 septembre 2007

Mon. 24 Sep. - La Dernière Heure


C'est revenu! La finale de la coupe du monde de cricket ce soir va opposer l'Inde ... au Pakistan! Et rebelote, on est de nouveau à deux doigts de la guerre nucléaire ici!
Et justement, c'est ce soir que je m'envole pour la France: j'ai toutes les chances que mon avion survole le Kashmir, soit pris par les uns comme une intrusion illégale et arrogante de la part des autres sur leur territoire et soit envoyé par le bas à coups de missiles sol-air.
Ou soit touché par les mêmes missiles mis à feu par les militaires saoûls fêtant la victoire et en mal de feu d'artifices.
Bref, je risque ma vie!

Bon, pour au moins être sûr d'arriver vivant jusqu'à l'avion, «Allez Inde!»

(image © yahoo.com)

21 septembre 2007

Fri. 21 Sep. - Sugar Coma [Courtney]

Comme on s'y attendait, prendre sa voiture pour traverser la ville est à chaque coup une mission périlleuse. Le résultat? Hier, un des gars de l'équipe m'écrit qu'il ne viendra pas parce qu'il doit passer à l'hosto pour un gros bobo au genou suite à une chute de moto. Un autre boîte. Aujourd'hui, un autre gars débarque avec un bras en écharpe... Ils ont l'air de s'esquinter facilement, les pauvres!


On comprend vite la raison quand on se retrouve dans la circulation, au milieu de la bataille: le code de la route, ici, c'est tout au plus un ensemble de suggestions, de bonnes pratiques, vaguement respectées par une partie des mobiles (et en plus, il faut compter avec la surprise des obstacles mobiles que sont les vaches sacrées!)

20 septembre 2007

Thu. 20 Sep. - All the small things [Blink 182]

Un petit point MarketWatch, pour marquer l'événement, tiens:

Jetez un coup d'œil là en-bas, aux cours de change:
Le dollar canadien est à 1 pour mille de rattraper la valeur du dollar U.S. Ce dernier est en effet en train de dégringoler sérieux. Bon, vu la junte qui occupe la maison blanche depuis 7 ans, ce n'est que normal, mais quand on atteint ce genre de paliers, ça étonne toujours.

A l'inverse, le SENSEX, l'index des valeurs indiennes côtées au BSE (Bombay Stock Exchange) est en progression de 60% sur 1 an et demi, et leur roupie se porte comme un charme.

En conculsion, j'enverrai bien mes dollars U.S. en état de déliquescence avancée vers des terres plus prometteuses...
En seconde conclusion, les Etats-Unis vont bientôt devenir une terre de vacances sympa et bon marché. Enfin, sympa pour autant qu'on évite les villes fantômes pleines de maisons modestes vides et mises en vente forcée suite au défaut de payement des propriétaires (qui eux,, n'occupant plus lesdites maisons, campent dans les parcs?). Ambiance morose assurée!

19 septembre 2007

Wed. 19 Sep. - Le mix du lounge bar de l'hôtel [Dans le lounge bar de l'hôtel]


Comme je suis, là, en train de blogger en wireless, affalé sur un des divans du lounge bar de l'hôtel (je commence pas à me répéter sur celle-là?), avec un bon thé chai masala (oui, d'autres auraient probablement opté pour le verre de Talisker ou le vodka martini, shaken, not stirred) pour digérer le très bon buffet de produits de la mer du Leela Palace, écoutant alternativement le très bon beat du mix des DJ du jour (hier, dans le resto, on a eu droit à de la musique arabisante, pas mal du tout aussi d'ailleurs) et les débordements de joie du personnel du fait que l'Inde est en train d'étaler les Brittons au cricket (je viens juste d'assister à un wagonwheel, soit une série de six sixes (= les homeruns du base-ball)) je me dis que là, tout de même, y a pas à dire,... je suis bien!

Je sais pas si je l'ai déjà assez dit, mais après presque une semaine, je suis toujours aussi amoureux de l'Inde. Malgré l'état général de la ville, les différences sociales incroyables, le manque criant d'infrastructure, les embouteillages pas possibles et la pollution qui en ressort, je sais pas, il y a un truc magique. Les gens sont serviables, souriants, aimables, amusés, accueillants, colorés, et ont l'air de prendre la vie du bon côté, de rester zen en toute occasion (ce qui par ailleurs n'en fait pas des bêtes de ponctualité - même moi je m'en suis rendu compte!). On sent bien que s'ils règlent les quelques problèmes logistiques du début du paragraphe, l'endroit a tout pour devenir un paradis (quoique, assez peuplé, le paradis).

Comme je suis le genre de gars qui aime partager ses expériences, je suis tout prêt à céder ma place à qui veut sauter sur l'occasion dès l'an prochain. Pour postuler, il faut (1) Parler Français, (2) Avoir plus ou moins mon profil professionnel (taille moyenne, cheveux longs, DrMartens... ah non, je m'égare). A la clé: voyages, dépaysement, extase gustative, confort, luxe et service inégalés, choc culturel garanti.

17 septembre 2007

Sat. 15 Sep. - See You Later [Elliott Smith]


Alors on a tous bien compris que l'Inde, c'est le pays des bidonvilles, que le prix de la vie c'est pas un balle et ce genre de considérations...
Mais bon, pas ici: Bangalore subit une urbanisation massive accélérée, et condense une croissance de 500 ans à Londres ou de 100 ans à Toronto en 5 ou 10 ans. Du coup elle ne s'y retrouve pas trop dans cette crise d'adolescence express. Notamment, point de vue immobilier. A deux pas de la photo ci-dessus (et encore, j'ai pas la photo du village-sous-bâche de l'autre côté de la rue), se trouve Palm Meadows, un quartier gardé (c'est-à-dire clôtures, porte d'entrée et gardes à l'entrée: n'y entrent que les habitants et leurs invités), une espèce de Rhodes-St-Genèse tropicale inspirée de l'urbanisation nord-américaine à la SimCity (on réplique des maisons identiques sur un quadrillage régulier de rues). Il y est interdit de klaxonner en rue, les rares voitures y roulent tout doucement, les enfants roulent tranquillement à vélo au milieu de la rue...


Quid du prix de la tranquillité? Bah, trois fois rien, on l'a pour le prix d'un manoir à Uccle je suppose: du genre dix mille dollars par mois de loyer pour un maison 3/4 chambres. Alors, voyez, ceux qui se plaignent de Bruxelles: il reste de la marge. Par contre, ça en fait un placement immobilier absolument fabuleux, puisque le prix d'achat lui est plus ou moins normal (tout de même aux environs du million de dollars pour la même maison). Mais faites le rapport: Le retour sur investissement est ultra-rapide.


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14 septembre 2007

Fri. 14 Sep. - Numb [Linkin Park]

Je sens jusqu'ici le souffle de soulagement de tout le pays, dont l'équipe vient de voler à l'arraché le match nul dans la coupe du monde de cricket contre l'ennemi abhorré, le Pakistan, en sauvant les deux derniers jets.
Je le sens, mais ne l'entends pas car, en bonne tradition britannique, toute la ville ferme boutique à 11h, on met les poivrots au lit et la vie s'arrête.

Ah tiens non, c'est pas fini, on joue les prolongations. Aïe, la guerre nucléaire n'est pas encore totalement écartée.

Fri. 14 Sep. - Love fool [Cardigans]

Pour ma première expérience en Inde, je dois avouer que l'immersion se fait en douceur. Je commence ma journée dans un hôtel tout ce qu'il y a de plus occidental, je suis trimballé en voiture par notre chauffeur attitré et je travaille dans un immeuble à bureaux tout neuf tout droit importé de chez nous aussi, avec son open-space, ses portes en verre et ses ascenseurs OTIS. En gros, c'est un peu comme si je voyais l'Inde au cinéma: par les vitres de la voiture, la miniature du Taj Mahal dans l'entrée des bureaux, les collègues en sari (pas tous... les gars sont en jeans et t-shirts), et les bidonvilles par la fenêtre de la cantine au bureau...

Le lieu de travail. Comme vous voyez, il a un peu plu cette nuit.

13 septembre 2007

Wed. 13 Sep. - Hindu-English mix [Les Saris de l'Open-Space]

Et voilà, me voici dans l'Open-space de mes collègues Indiens, à Bangalore! Arrivé dans la nuit, je m'enchante de ma recontre avec l'Inde depuis 12 heures.

L'hôtel est super luxe, sur l'artère principale de la ville, mais style gros hôtel occidental, pas beaucoup de charme, tout moderne, écran géant, console domotique et tout le bazar (y compris coupures d'électricité de temps en temps)
Vue de la fenêtre de ma chambre

Il faut se brosser les dents à l'eau en bouteille: malgré les apparences (robinets nickel), l'eau grouille de sales machins infectieux. Je n'ai pas vérifié moi-même, mais je me fie à l'avis des autres.

La ville ressemble un peu à l'Europe de l'est, ou à l'Afrique du nord (plutôt, vu le temps et les palmiers): quelques batiments jolis, beaucoup en construction, des façades pas très soignées, des millions de gens en mobilettes ou en 3-roues qui grouillent sur les rues, et (ça par contre, c'est spécifique à ici) contournent soigneusement les vaches avachies (eh) au milieu de la route, en train de brouter les bas-côté. Pas mal d'embouteillages aussi (enfin, pas plus qu'à Paris en fait).

Des tas d'indiens partout, des jolies indiennes en saris aussi

Mon ventre qui se sent déjà à moitié bien, sais pas si c'est la nuit trop courte, la crainte que ça va pas aller ou le déjeûner déjà... :)


Frederic is offline. Messages you send will be delivered when Frederic comes online.

11 septembre 2007

Wed. 5 Sep. - One Way [Levellers]

A force, je commence à m'habituer aux transports aériens. Par exemple, même si les aéroports sont en général des endroits tout à fait charmants et bucoliques, il ne faut pas abuser des bonnes choses et j'ai appris à résister à l'appel des compagnies aériennes qui nous invitent à y passer 3 heures avant chaque vol. Ils ferment le comptoir d'enregistrement 1 heure avant le décollage, donc je me spécialise dans le fait d'y arriver 1h05 avant. Une bonne manière d'éviter les mauvaises surprises, c'est de s'enregistrer à l'avance, sur internet . Du coup, comme par magie, on passe devant toute la file pour déposer ses bagages.

Le risque, c'est que ça fait des tas d'histoires quand je vise mal et qu'il reste 50 minutes avant le décollage, peut plus enregistrer les bagages, donc je perds les flacons de shampooing et de mousse à raser quand je passe par la case "contrôle". Un truc pas mal aussi, c'est de savoir le terminal d'où le vol part. J'ai déjà parcouru 4 des 6 terminaux de l'aéroport de Paris parce que le système d'affichage des informations était en panne, c'est d'un intérêt touristique non négligeable, mais on profite peu quand il reste 1h02 aux horloges...
Ah oui, voir avant de partir vers l'aéroport si le vol serait pas retardé par hasard (systématique pour les vols du soir vers New York par exemple), peut aussi permettre de ne pas allonger la glande dans les salles d'attente.

Les avions ne sont pas tous les mêmes. En général, les modèles plus récents sont mieux équipés. Ceux qui datent de 1975, moins équipés (Astuce: c'est un peu comme les voitures en fait. La vaillante Mercedes 200 de 1975 a des gadgets moins sympas que la dernière série 5). Les MD-80, 737, 747 c'est des vieux trucs. Les Airbus 330, Boeing 767 et 777 sont mieux.

Dans l'avion, toutes les places ne sont pas les mêmes. Sans aller jusqu'à payer le double du prix pour voler en business class, j'ai repéré les numéros des places du pont supérieur du 747 (de 60 à 69), qui sont plus spacieuses, et il faut aussi repérer celles des places près des sorties de secours, qui sont pas mal aussi. Une autre manière de faire pour choisir sa place, c'est d'entrer le dernier dans l'avion et de s'asseoir sur n'importe quelle place libre qui a l'air cool. Je me demande si ça marche aussi en première classe, tiens, ce coup-là...

Un bref aperçu des mauvais plans:
- essayer de s'allonger pour piquer un somme dans l'allée centrale,
- aller dire bonjour au pilote pendant le vol, en particulier lui faire une blague du genre "pan, t'es mort!"
- s'installer en douce dans les porte-bagages
- économiser sur le billet d'avion et voyager en soute
- insulter le gars de la douane U.S.
- gonfler les gilets de sauvetage et organiser un beach-volley dans l'avion
- ouvrir une porte de secours pour ventiler un coup quand le voisin retire ses chaussures
- passer les portes de sécurité en courant


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Bon, ma technique du "juste à l'heure" s'est retrouvée prise en défaut ce vendredi. Faut dire qu'ils y ont mis le paquet: un vendredi soir heure de pointe, une horde de supporters bariolés pour aller soutenir les bleus dans le match inaugural de la coupe du monde de rugby (a-t-on idée! D'ailleurs ils ont perdu, bien fait pour eux tiens!), un pignouf qui se pend au frein de secours du RER (deux fois de suite même) et la machine qui veut plus lire mon ticket à la sortie... Mais bon, c'est juste le train que j'ai raté, et là c'est pas la mort d'embarquer sur le suivant 25 minutes plus tard...

08 septembre 2007

Fri. 24 Aug. - Ocean Size [Jane's Addiction]

Comme promis, une description de "tout le bien que je pense" de WBI, le système que je suis en train d'apprendre, et qui s'inscrit dans la famille très à la mode pour l'instant des EAI - Enterprise Application Integration. La banque pour qui on bosse a décidé de baser toute son informatique sur cet outil.

En un mot, c'est complètement nul. A un point tel que je me demande comment l'abruti qui a un jour (il y a 5 ans) décidé d'acheter cette chose ose encore se regarder dans la glace. Et d'ailleurs, plus fondamentalement, qui sont les débiles mentaux qui ont même eu l'idée de construire un tel outil, pour commencer.

L'outil en question, c'est une belle boîte à outils Fisher Price, avec le gros tournevis rouge, les vis jaunes et le marteau vert. IBM leur a vendu cette chose en leur prétendant qu'on était entrés dans l'ère du «building block» et que ça leur simplifierait la vie («même un enfant pourrait l'utiliser!»), «vous allez voir comment que vous allez réaliser tous les travaux de la maison en un clin d'œil avec ça!» Le clin d'œil à pas louper, c'était celui du commercial d'IBM à son patron.

Et donc voici un résumé de leur situation à l'heure actuelle: ils ont assemblé tous les meubles de la maison avec les grosses vis jaunes en plastique et ils se demandent maintenant pourquoi ça tient pas bien, qu'il a fallu mettre des emplâtres dans tous les sens avec des vraies vis en métal pas belles du tout, et que vous êtes sûrs que ça va tenir l'an prochain, quand on va doubler le volume des transactions?
C'est alors qu'on se retourne vers le commercial d'IBM qui, pas de chance, a pris sa retraîte anticipée avec l'argent de la commission qu'il s'est faite sur cette vente juteuse et qui est quelque part sur une île aux Caraïbes. Quant au service technique d'IBM: «Oh là là, me dites pas que vous traînez encore ce dinosaure? C'est complètement has-been votre truc, sooooo nineties! Non non, on supporte plus cette antiquité depuis des mois! Vous devriez migrer sur notre nouveau produit WPI tiens... d'ailleurs, on va vous envoyer un commercial qui va vous emballer tout ça vite fait, il a justement envie d'aller prendre l'apéro avec son copain en Guadeloupe...»

Jusque là, j'en rigole. Là où le rire jaunit (comme les vis), c'est quand on essaye de m'apprendre (pour que je puisse ensuite diriger une équipe d'Indiens qui feront la même chose) comment utiliser les outils primitifs en plastique de couleur, et comment bidouiller pour en contourner les limitations, pour construire des machins dont je sais bien que je les réaliserais impeccablement en un quart du temps avec mes bons vieux outils standard (et gratuits) que sont java, eclipse et jboss.

Il n'a d'ailleurs pas fallu deux jours pour que l'instructeur, en train de montrer comment utiliser tel ou tel outil de son gadget fisher-price-IBM, nous sorte éclaire un peu sur le fond des choses:
- «Alors ce module-là, 'faut pas faire trop attention, c'est complètement buggé»
- «Mais!?!?... C'est complètement neu-neu ce machin-là!»
- «Maaaais kessqu'il me fait là??? N'importe quoi!» (eh non, pas en parlant de moi... mais de l'outil qui essayait péniblement d'interpréter mon modèle)

06 septembre 2007

Thu. 6 Sep. - Je sais pas [Starbucks compilation]

Je me suis laissé tenter par le mythe: Je suis dans un Starbucks à siroter un caramel macchiato devant mon MacBook connecté au monde (tellement connecté d'ailleurs que j'y rédige ce message).

La musique est un machin un peu mou, une contrebasse et une trompette, un gars avec une grosse voix et le tout fait penser à New York New York

En dépit de toutes ces apparences, je ne suis ni à Manhattan ni à Toronto, mais bien à La Défense, le quartier tout neuf de Paris qui ressemble à Louvain-la-Neuve...

<edit> (voir le commentaire de Jules...)
Une des ressemblances frappantes, c'est les dalles au sol sont les même que celles de la terrasse de la maison de ma famille à LLN :-) A part ça, il y quelques habitation troglodytes qui font très Louvain-en-Woluwe, et puis pas mal de béton nu, comme on en trouve du côté des Sciences. Et puis l'esplanade piétonne, un étage au-dessus des voitures... Mais je reconnais que pour le reste, la forêt de tours en acier et verre ne ressemble à rien, et c'est très laid.

23 août 2007

Wed. 23 Aug. - Why Don't You Do Right [Jessica Rabbit]

Je devrais commencer à mentionner où je suis plutôt que ce que j'écoute. Tout à l'heure, quand je rêvassais à l'élaboration de ce message, j'étais sur la place Victor Hugo, dans le XVIème à Paris. J'imagine que c'est devenu assez difficile de suivre mes mouvements et j'avoue que je me demande parfois où je suis moi-même quand je me réveille le matin.

Enfin, je suis donc ici pour suivre une formation, comme au bon vieux temps! Cool, horaires relax, rien à branler après 5h30, eeeeeaaaasy life! Je dirai tout le bien que je pense du système que j'apprend une autre fois... Je suis accompagné par 6 autres élèves, tous fraîchement engagés par la banque à leur sortie d'école. J'ai donc été délibérément vague quant à la raison de ma présence parmi eux.

En effet, je suis l'avant-garde de l'infanterie asiatique qui, chevauchant le spectre de la globalisation, va déferler céans assoiffée de travail, de prospérité, de croissance et d'argent facile (et de sang aussi, n'oublions pas que ces sauvages mangent leurs enfants hein!). Et donc je me suis dit que j'allais pas clamer tout ça trop fort, question de pas jeter un froid dans la classe en passant pour l'instrument de leur mise à la retraite anticipée imminente.

Ah! S'ils savaient! On est loin du compte! La globalisation vue de l'intérieur, eh bien, c'est tout autant le bordel qu'à l'ordinaire, si pas encore plus. Las! Point d'armée en marche, tous au pas comme un seul homme, courageux comme le puma mais rigoureux et empreint d'abnégation telle la fourmi, ai-je entendu de mes collègues à Bangalore:
- «Faudra faire avec ce qu'on a!» «
- «Puis, faut pas les effrayer, ou les ennuyer avec des jobs moroses, sinon ils démissionnent et vont voir chez le voisin»,
- «Puis faut les faire voyager, on leur a promis pour les faire signer»,
- «'parlent pas un mot de Français: ils sont bilingues Hindi-Kanaataka, ou Hindi-Tamoul, certains parlent aussi un drôle d'Anglais avec des R roulés et des T qui claquent vite»

Et donc moi je dois m'arranger pour que cette bande de saltimbanques s'intègre et collabore efficacement avec les gars d'ici qui se méfient d'eux comme de la peste.



:-) Encore de belles histoires en perspective!




PS: Ah oui, en voyage il faut toujours se plier aux coutumes locales, donc j'ai mangé de l'Andouillette ce midi. Enfin, "manger"... Bref, plus jamais, quoi!
Heureusement, la sole meunière grillée à la perfection de ce soir a redressé la barre...

15 août 2007

Wed. 15 Aug. - Mono [La Veuve Cobain]

Parfois dans la vie, il faut faire preuve d'un peu de jugeotte... Par exemple, quand on se donne rendez-vous dans un magasin qui s'appelle World's biggest bookstore, on peut logiquement s'attendre à pas se retrouver en 30 secondes. Surtout que comme d'hab, le biggest s'entend au premier degré, en terme de surface ou de volume et pas comme on pourrait s'y attendre en terme d'éclectisme ou d'étendue de choix (on a tout de suite droit à un rayonnage complet de volumes du dernier Harry Potter)

21 juillet 2007

Fri. 5 Jul. - A Prince In A Pauper's Grave [Carter USM]

Il m'est arrivé un truc bizarre aujourd'hui où je me suis senti tout con... J'étais dans le métro à Paris, à l'heure où il y a juste plus trop de monde, j'étais debout perdu dans mes pensées (ou en train de mater une .... noooon, je ne fais plus ça voyons!), puis le gars qui était assis là tout près de moi se met à tomber par terre, boum!

Deux autres personnes l'aident à le remettre sur son siège, làààà tout va bien, puis la dame qui est assise à côté de lui commence à lui dire qu'il est blanc comme un cierge et qu'il a probablement eu une chute de tension, ou qu'il a besoin de manger du sucre ou en tous cas aller voir un médecin. A la station suivante, elle sort de la rame et lance à la cantonnée "Le gars là il est tout pâle, il va pas bien, il faudrait faire quelque chose; moi je peux pas je suis pressée." Comme le siège est libre, je m'assied à côté du pâle, puis je commence à sonder un coup "ça va mieux?", "quelle station vous sortez?", "avez-vous pensé à aller voir un médecin/prendre du repos?" etc. Il baragouine des machins incompréhsenbiles et j'ai alors un peu honte à l'idée que je sais déjà que je ferai rien pour lui.

Je suis pas sorti à sa station, conduit au SAMU le plus proche et veillé sur lui comme un frère. L'idée m'a effleuré l'esprit: j'étais pas particulièrement pressé, mais je connaissais pas du tout le coin, quoi faire du bonhomme, où trouver où l'emmener et pire que tout, comment lui présenter cette invasion de sa sphère d'auto-détermination.

Je me sens maintenant con de ne pas l'avoir fait (surtout que je suis arrivé une demi-heure en avance à mon rendez-vous, qui n'a finalement pas eu lieu), de ne pas avoir pris cette chance de faire preuve d'un brin de solidarité Amélie Poulainsque, et d'être resté guindé dans ma réserve, pour la bête raison que je savais pas trop comment m'y prendre.

Du coup j'ai été faire du shopping, comme une fille (clin d'œil au film "A good woman").

13 juillet 2007

Tue. 4th of July - That Joke isn't funny anymore [Les Smiths]

J'avais pas remarqué, mais c'est les vacances! Je ne sais trop comment, en traversant la Seine dans le métro mon esrpit s'est mis à divaguer sur l'expression "réussir ses vacances", dans le sens de "mais pourquoi? -- pourquoi même en vacances on ne se fout pas la paix avec cette obsession de la réussite?". Depuis qu'on est petit, on nous bassine avec "réussir son année", "réussir ses examens", "réussir son permis de conduire", "réussir sa carrière", "réussir son mariage", "réussir ses projets", et même le terrifiant "réussir sa vie"... Pourquoi de temps en temps on prend pas aussi un peu son pied à foirer (c'est un plus beau mot que "rater", non?) des trucs? Ou à la limite à riendutout des trucs, juste les vivre tels qu'ils viennent?

Si l'école ne formattait pas tout le monde avec ça dès le plus jeune âge, est-ce que la vie serait plus cool? un peu moins compétitive? moins trépidante? plus chiante?

Ca me rappelle un texte que j'ai lu un jour qui prétendait que l'Homme ne trouve satisfaction que dans l'échec. Les ambitieux et ceux à qui tout réussit continueront toujours à viser plus haut, plus loin, plus difficile jusqu'à trouver la planture finale et délivrante; que l'ambition d'un homme est mesurée à la hauteur de sa chute. Et de citer en exemple nombre généraux, hommes de guerre ou dirigeants politiques, ou encore artistes (Napoléon, Hitler, Ian Curtis, Michael Jackson...)

08 juillet 2007

Thu. 21 Jun. - Que Paso que paso [Radio Bemba Sound System]


Je ne sais pas encore trop par quel miracle (merci Jaczek!), dans la tourmente de mes déplacement intempestifs et mes changements de plans incessants, j'ai réussi à aller voir un concert à Toronto, sold-out depuis des mois, à une date où j'étais censé être partout sauf là.

Et quel concert mes amis! La réplique de ce fabuleux show de Manu Chao, le Radio Bemba Sound System, dont je parle d'ailleurs dans un post précédent. L'a pas perdu son énergie, le bonhomme! Toujours aussi excité, toujours autant de Que Paso Que Paso pour ponctuer le concert, il a une fois de plus mis le feu. Sauf que les gens ici sont un peu mous et l'ambiance n'avait rien de celle de réacteur nucléaire en surchauffe de Forest-National à l'époque...

Il nous a tout de même gratifiés de 3 rappels généreux et d'un bon 3 heures de concert, et quelle ne fut pas notre surprise, alors qu'on flânait à la sortie en quête de cochonneries à se mettre sous la dent, de voir le petit Manu prendre un bain de foule minettes, distribuer bisous accolades et autographes à un attroupement de fans hystériques...

Sat. 23 Jun. - Godless [Dandy Warhols]

Entre la fin de ma mission à New-York et le début de celle de Paris, je me repose une semaine à Toronto, je reconnecte avec mes amis en tous genres, pas trop travailler et profiter un peu de la vie. Donc samedi, Kalila m'invite à un événement organisé par un des siens amis, OpenCities.

L'idée est de rassembler des gens (ouvert à tous) autour du sujet de "Open Cities", qui est un hybride entre Open (de Open Source, le logiciel libre) et City (de Sex & the City? euh sais pas, City comme dans city quoi). Quelque part entre "j'ai fumé la moquette" et "le berceau de la prochaine révolution urbaine", il s'agit d'une soupe "on refait le monde" très ouverte autour des thèmes des transports publics, de l'urbanisation, des principes de démocratie participative, de l'internet comme accélérateur et facilitateur des relations humaines et des services citoyens...
J'ai retenu les gars qui organisent des batailles d'oreillers dans les rues (et qui exportent le concept à New-York maintenant), ceux qui dansent au son de la musique des magasins en rue, le gars qui veut faire une encyclopédie collaborative de la ville (torontopedia.com), ceux qui veulent devenir une force politique, celui qui a pas dit un mot tellement il était en symbiose avec son MacBook...

J'y ai aussi découvert que l'esprit d'entreprise (ou d'initiative) est en effet nettement plus développé ici qu'en Belgique. Ici, les gens essayent tout et n'importe quoi, ils transforment n'importe quelle vague idée en un business (ou un non-business). Je suppose que la majorité se plante, mais pas de problème ils recommencent. En Belgique, j'ai l'impression qu'avant de commencer quoi que ce soit, on veut d'abord acquérir la certitude sur papier, en théorie, dans un gros business plan, que ça va marcher à tous les coups, qu'on ne laisse aucun détail dans l'ombre et qu'on se prépare à toute éventualité. Résultat? tout le monde devient employé et pense à son compte d'épargne-pension.

28 juin 2007

Wed. 20 Jun. - Emportée par la foule [voir plus bas]

L'actualité cinéma

De la même manière qu'un nouveau Batman ou Mission Impossible met un temps variable à traverser l'Atlantique et arrive dans nos salles alors qu'il est déjà sorti en DVD depuis longtemps aux USA, l'inverse est tout aussi vrai.
J'ai donc été voir à New-York la première de "12:08 à l'Est de Bucarest", film roumain de 2006 projeté en salle en janvier, et "La Vie en Rose" à Toronto, probablement aussi bien après sa sortie en France. Etonnemment, la traversée de l'Atlantique n'est pas qu'une question de distance, puisque "Paris je t'aime", que j'ai vu en mars à La Havane, a atteint Manhattan en juin.

12:08 à l'Est de Bucarest est un film complètement absurde qui se complaît dans la petitesse et le minable, un tout bon dans le genre. Les Américains aiment les personnages grands et nobles, les héros inoxydables qui font triompher le bien sur le mal; le cinéma francophone (en particulier belge) aime pas mal les anti-héros, ces Gaston Lagaffe du grand écran qui sont souvent touchants par force d'être juste comme tout le monde; et le cinéma est-européen va souvent chercher les champions du minable et du l'a-pas-de-chance-dans-la-vie.
L'action de ce film tient donc en l'achat d'un costume de Père Noël, faire des origamis sur un plateau de télé et une chorale qui enregistre un cantique, l'intrigue concerne une ivrognerie de bistrot, le tout tourné à la bonne franquette. Pour un véritable commentaire sensé sur le film, voyez par vous-même sur le web.

La Vie en Rose, comme son nom le laisse entendre mais j'avais pas capté avant d'être dans la salle, est une biographie de la vie d'Edith Piaf. Je suis pas un grand fan de la Môme, mais le film est pas mal du tout et surtout Marion Cotillard y est absolument époustoufflante! Je ne me souviens pas avoir un tel jeu d'acteur depuis bien longtemps (peut-être maintenant que Paris Hilton est sortie de tôle?...)! J'ai eu un peu de mal au début à ne plus la voir en Sophie de "Jeux d'Enfants", qui clochait assez bien avec la Edith Piaf vieille cramoisie...

Ah oui, côté je perds mon temps, j'ai aussi vu la pénible fin de la saga des Pirates des Caraïbes, on prend les mêmes et on arrondit les fins de mois: pan pan, boum boum, et vlan que je te remette un couche sur les effets spéciaux.... Vous voyez Matrix 3? Non? Eh bien ne voyez pas Pirates 3 non plus.

En vol pour Paris (France, pas Hilton cette fois), je vais pas rater le Persepolis aussi, qui vaut très probablement le détour.

21 juin 2007

Thu. 21 Jun. - Oreste Et Electre [Cranes, et un peu Beaudelaire aussi]

Eh voilà, je me suis fait avoir: A force de flâner dans les aéroports, j'ai lu cette brochure publicitaire de United Airlines: "Inscrivez-vous aujourd'hui et gagnez un paquet de Miles(*), Save! Win! Earn!" et ça y est, je suis foutu, j'ai mis un doigt dans cet engrenage infernal!
J'ai donc ouvert un compte à MilesUnited Airlines. Puis je me suis rendu compte que mes vols Continental Airlines ne rapportent pas de Miles United, mais des Miles Continental. Donc paf! Un compte chez Continental, puis un autre chez Delta, un chez American Airlines, British Airways,... ça n'arrête plus! Et j'ai maintenant des petits paquets de Miles dans chacun de ces comptes.

Je suppose que c'est pas comme ça que c'est sensé marcher, que je devrais plutôt sélectionner une compagnie et tout envoyer sur le même compte, ce qui veut dire voler exclusivement sur cette compagnie et ses copines, au détriment de ma liberté de choisir mes correspondances et heures de vol sur toute la gamme disponible, eh oui la fidélité est à ce prix!

Je n'en suis pas encore là, ni à sélectionner les vols en 4 étapes pour maximiser les Miles que j'empoche sur le trajet, mais je me rends compte que ces infâmes pratiques mercantiles squattent néanmoins beaucoup plus que leur dû d'espace-cerveau, ne fût-ce que pour s'assurer que mes vols me rapportent bien ce qu'ils doivent et de profiter des offres bonus en tous genres. Sans compter le parcours du combattant que sera le processus d'effectivement transformer un jour ces Miles en un avantage quelconque qui mérite bien son titre d'Avantage (par exemple, pas Recevez un iPod gratuit! Juste 299$ de frais de dossier et de port).

(*) C'est les points de fidélité des compagnies aériennes

18 juin 2007

Mon. 18 Jun. - A Strange Day [The Cure]

Ce matin, j'ai fait mes adieux à New York depuis le hublot de l'Airbus qui me ramenait définitivement à Toronto. J'ai terminé ma mission comme prévu au début de la semaine, puis j'ai invité Kalila pour profiter des derniers jours de location de mon palace de Columbus Circle pour le week-end. De retour à la maison, je me réinstalle chez moi avant de rebondir vers d'autres aventures (Paris, dans un premier temps).

Dans l'immédiat, quelques images avant de passer à la littérature...

La salle de travail chez le client n°2. C'est là que le statut du consultant perd toute sa superbe (si toutefois il en avait): on les entasse par paquet de 10 dans des minuscules salles de réunion, où ils restent enfermés 12h d'affilée dans une chaleur étouffante (eh, z'avez vu les grosses machines? Ca dégage, croyez-moi!), dans les odeurs du mélange héteroclytes des lunch-polystyrène et de café froid, de sueur, de pieds et de pets; équipés du matériel dont vraiment personne d'autre ne veut plus (eh oui, les grosses machines sont des Pentium III datant de l'ère glaciaire), souquant comme des bêtes à longueur de journée (oui, enfin, comme partout hein: certains souquent plus que d'autres ;-)



Dernière addition à l'équipe, elle a le courage ou la chance d'être seule représentante de la gent féminine dans une équipe jusque là totalement masculine. Elle mérite un post à elle seule, ça viendra dans quelques jours...

A l'occasion de mon départ, j'ai invité une troisième fois toute la bande à picoler chez moi... La photo floue donne un rendu réaliste de la vision de chacun en fin de soirée, et je vous invite à jeter un œil attentif aux diverses victuailles sur la table: c'est plein de bonnes choses de chez nous!

Et j'ai évidemment gardé le meilleur pour la fin


Du côté de la bande son, j'ai pas trouvé A Strange Day, mais ceci vaut l'écoute:

06 juin 2007

Wed. 6 Jun. - Fly on the Windscreen [Depeche Mode]

Comme les autres Belges de l'étranger, j'ai voté en avance sur les continentaux. J'ai voté par webcam, ce qui était un peu inattendu, mais requis par le fait que mes bulletins de vote et moi n'allions pas nous croiser avant le 10 juin. J'ai donc eu droit à la lecture des noms de nos peut-être représentants avec un délicieux accent canadien, c'était mignon quoique pas très efficace.

Au passage, je me suis soumis au test que Stéphanie m'a envoyé (voir ici) et qui, en 20 questions, vous dit pour qui vous auriez dû voter. Et donc, pour autant que ça ait une quelconque valeur, et que j'aie été honnête, j'étais pas très loin du compte (il m'a quand même sorti le PS en tête, hein?)

Wed. 6 Jun. - Killing moon [Echo & The Bunnymen]

Après avoir passé hier une bonne demi-heure (littéralement!) à me battre avec cette ruine que Capco me prête gracieusement en guise de PC portable (... j'allais le réactiver pour jeter un œil aux specs du processeur, mais l'idée d'attendre 10 minutes qu'il se décide de se réveiller de son hibernation et afficher une fenêtre a tué l'idée dans l'œuf) pour le décider à:

1) s'activer,
2) se connecter sur le réseau interne de Capco
3) ouvrir un browser
4) afficher une page
5) imprimer ladite page

j'ai décidé que j'en avais marre de courir derrière les incapables de leur service technique et j'ai été m'acheter un PC portable, un vrai, à l'Apple Store de la 5ème Avenue.
Ça frime, non? :-P
Et donc me voilà équipé d'un petit portable compact tout blanc, léger, sympa, qui survit plus de 20 minutes sans prise de courant,... rien que du bonheur! Ah oui, simple, intuitif, qui se plante pas, enfin, vous avez sûrement aussi vu les pubs, non?

:-) En plus, maintenant je peux le sortir sans honte au Starbucks ou à l'aéroport
:-) Re-et en plus, je peux de nouveau mettre tous ces jolis accents sur mes lettres sans devoir le faire à l'aveuglette au moyen d'acrobaties pénibles!