28 décembre 2006

Sat. 16 Dec. - Dirty Old Town [folk irlandais]

(Retour à l'histoire de Frontenac) Après avoir marché et traqué le castor et l'orignal comme des brutes pendant toute un journée, on a décidé de ne pas camper dans les bois, mais à Kingston(*), dans un
motel, ces célèbres endroits où il se passe toujours quelque chose pendant la nuit (selon les films américains): des braqueurs de banque en vadrouille viennent se partager leur magot, il y au moins 3 viols, quelqu'un se fait poignarder dans sa douche, voire même tout le machin s'embrase et tous les clients rôtissent...

Nous n'avons pas fléchi devant la menace et nous avons donc courageusement pris une chambre dans ce lieu dangereux... Déjà, à voir la déco, il n'y a pas de doute: cet endroit incite à quelque chose!



Voilà, qu'est-ce que je vous disait? Il se passe des trucs pas nets dans le coin!



Le soir, on a participé à la vie nocturne de Kingston: à 8h30, on était les derniers clients du resto, puis on est allé sketter des pints dans un pub irlandais. Il y avait un groupe d'Irlandais intérprétant du bon gros folklore irlandais qui tache, des clients irlandais (ou leurs descendants) à qui la serveuse irlandaise (d'origine chinoise, celle-là) servait de la bière irlandaise, bref on était loin de l'éclectique Toronto... En même temps, loin de la grande ville, on se retrouve tout de suite beaucoup plus dans une ambiance de kermesse du village (ouéée! C'est la fiesse!), entourés des gros malabars de l'équipe de football américain du coin (des gars tout en finesse, je leur donnais dans la tonne et demie pour la dizaine de gars) et de l'équipe de leurs supporteresses je suppose (tout aussi dans la finesse). C'est évidemment beaucoup plus bourrain, mais aussi nettement moins guindé et donc plus sympa et chaleureux qu'en ville!

A gauche, le groupe qui reprend Dirty Old Town.
A droite, le groupe qui reprend The Drunken Sailor.





La différence? ...




Voilà:



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(*) Oui oui, je suis déjà venu ici, en avril ou en mai, souvenez-vous...

27 décembre 2006

Wed. 27 Dec. - Polyushko Ploye (Plaine ma Plaine) [en russe]

J'ai encore des tas de trucs à raconter sur Kingston et les fêtes, mais là j'ai une urgence, cet épisode-ci ne peut souffrir aucun délai.
Avec les fêtes, je me suis embourgeoisé dans le fait qu'on m'invitait à gauche à droite et donc j'ai un peu délaissé mes plans du soir, enfin bon voilà, ce soir j'avais pas de plan, et faim. Je dois encore faire une digression sur le fait d'aller manger seul au resto, et donc pour être bien sûr de digresser correctement, c'est ce pour quoi j'ai opté: armé de ma Veuve de papier de John Irving, j'ai été manger un burger au pub irlandais dans le FlatIron building (très joli building d'ailleurs). En sortant, je tombe sur l'inévitable clodo de service, un Native people, qui commence à me baratiner sur ... et puis non, se ravise, et me demande si je suis moi aussi Native (l'a pas les yeux en face des trous mon bonhomme... Ouais, je suis l'Apache, guerrier des plaines brabançonnes, frère!), enfin puis blabla fêtes, monnaie, à vot' bon cœur...

Du coup, mon côté con idéaliste prend le dessus et je lui dis que non je lui filerai pas d'argent, mais que je peux lui acheter quelque chose. Il veut une bière, on se dirige donc logiquement vers un pub. En chemin, on fait connaissance, il s'appelle Roger (ça s'invente pas!....), il vient de Sarnia (5h de bus d'ici), il vit dans une réserve, fait des petits boulots en été et la manche en hiver. Il a un bus vers chez lui demain matin à 5h du mat et il fait du kick-boxing... Ah oui, il sort de taule aussi. Détail que j'ai mis du temps à comprendre parce qu'en gros, je comprends à trois quarts pas ce qu'il me raconte...

Dans le pub, mon Roger décide d'aller s'asseoir au comptoir, ça tombe bien il reste juste deux places libres entre plein de gars... Je commence déjà à me demander dans quoi je m'embarque quand les deux gars à côté de lui, genre costauds en chemise en train de se pochtronner après une journée au bureau, commencent à nous parler, avec des sourires un peu narquois et faire des apartés sur les Natives. Merde, je leur ai rien demandé moi à ceux-là, peuvent pas s'occuper de leurs couilles?

Comme il y a du bruit et qu'ils sont saouls, je comprends rien à ce qui se raconte, mais suffisamment pour piger que leur réalité, c'est que Roger et moi, on est deux potes égarés loin de notre réserve du bout du monde, en vadrouille dans la grande ville! C'est un malin aussi l'autre, de venir se fourrer au comptoir! Il est habillé comme un singe et pue comme un bouc (dans la rue, je m'étais forcément pas rendu compte de ce détail désagréable au possible), c'est sûr qu'il allait pas passer inaperçu!

L'instant d'après, Roger est en train d'expliquer à un de ces gars qu'il ressemble à un flic, ce qui a l'air de pas lui plaire, au gars... Enfin ça va, comme il est plus saoul que susceptible, ils s'en tiennent à pinailler sur le sujet de la calvitie du gars... Alors l'autre, pour faire causette, commence à me raconter qu'il travaille dans un banque comme analyste programmeur (non? Allez donc!) et là, au fur et à mesure que je prends le relai de ce qu'il me raconte et que j'y ajoute quelques détails de mon propre cru, je vois qu'il est assailli de doutes et que sa réalité est en train de s'effondrer de toutes pièces, je dois dire que son regard incrédule m'amuse beaucoup! Sur ce, les bières sont finalement vides; non Roger, on n'en prend pas une dernière pour la route; la note sivouplaît. L'analyste-programmeur me sers la main bien cinq fois en disant qu'il me respecte beaucoup bla bla, salue Roger de manière apparemment un peu plus trash (genre à faire un concours de celui qui a les plus gros biceps si j'ai bien tout compris); puis je prends finalement congé de mon "frère de sang" (un Ojibway tiens, note pour Oli S.) et je reviens à ma réalité, pas fâché de retrouver mon petit chez moi tout chaud!

Je vous l'avais dit que c'est hyper facile de se faire des relations dans les bars ici! (hmmmm....)

PS: Pour les fêtes de Noël, j'ai adopté comme tout le monde des chants rouges: ceux de l'armée de la même couleur! Marre de ces niaiseries mièvres qu'on nous bassine de tous côtés!

25 décembre 2006

Sat. 16 Déc. - Lion Sleeps Tonight [Britney Spears -- le lion se retourne dans sa tombe]

(au passage, j'ai aussi complété l'entrée du 10 décembre ci-dessous, finalement)

Après deux semaines, on avait assez vu Toronto, il fallait aussi aller voir le vrai Canada, celui du bûcheron dans sa cabane au fond des bois, à côté de l'étang et de la colonie de castors. Le tout recouvert de neige, mais pour ce point-là, le service ne s'est pas montré à la hauteur (en fait de neige, on a eu droit à 2mm le jour de l'arrivée de Laurent, puis c'est tout).

A l'occasion d'un repas avec des ex-collègues, je leur demande donc quelques tuyaux sur où peut-on trouver un coin reculé, loin de tout, où il y a moyen de faire des balades intéressantes (pour rappel, l'Ontario ressemble assez à la Flandre occidentale: c'est tout plat, avec des champs et des fermes... Pas vraiment palpitant au niveau scénique. Il y a bien sûr des exceptions, et même sans devoir courir jusque dans les Territoires du Nord-Ouest, mais il faut les trouver, c'est tout un art).
Leur réponse m'a fait rire:

«Euh, je sais pas trop, le parc d'Algonquin peut-être?... En fait, celui à qui il faut poser cette question, qui connaît l'Ontario comme sa poche à force de l'avoir visité en long et en large, c'est ... Olivier!»

Pour finir, on a trouvé tous seuls comme des grands en fouinant dans des bouquins: le parc de Frontenac, juste au nord de Kingston (C'est donc moi qui reprend le flambeau; j'en connais d'ailleurs déjà probablement plus sur l'Ontario que la plupart des Canadiens)

Avant de lire le récit (de toutes façons, l'est pas encore là...), il y a un pré-requis:
Voir ceci (et comprendre un élément essentiel d'étymologie moderne).






C'est donc ici qu'on retrouve bien l'image qu'on se fait du Canada:
- Le lac à castors (ces sales bêtes vont fourrer des barrages dans tous les coins, du coup il y a de l'eau partout, ça devient un vrai bourbier par ici! Même le sentier est quasi partout inondé!



- Le bûcheron (aller voir à ce sujet La Chanson du bûcheron, indispensable pour bien comprendre en profondeur la psychologie du bûcheron canadien... «I cut down trees I eat my lunch I go to the lavatory...»)



- Les castors, enfin eux on les a pas vus, mais c'est des fichus gaspilleurs, ils rasent la moitié des arbres de la forêt et les laissent pour la plupart traîner là...



- Une 'tite pause pique-nique au milieu du grand rien, suivie d'une petite baignade (vraiment petite, bien 30 secondes!...)




Allez, une petite dernière photo pour la route avant de retrouver l'autre forêt, celle de béton de Toronto...

19 décembre 2006

Mon. 18 Dec. - Mr. Brightside [The Killers]

Eh bien voilà, je viens de mettre Laurent dans l'avion d'Etihad, au milieu de plein de babshka cagoulées de noir qui vont jusqu'à Dubaï (je trouve que la burqa donne un air de poupée russe, en général en version peu bariolée cependant). Comme d'hab, je me retrouve donc maintenant tout seul dans mon appartement et c'est un peu la déprime. Les pistes habituelles pour guérir la déprime sont:

1. Mettre de l'ordre, déménager des machins, réaménager, bref, s'occuper chez soi: vu la masse de choses que j'ai ici, ça a été expédié en une demi-heure.
1bis. La même chose, en version digitale: mettre de l'ordre sur mon disque dur. Ouh là là, j'ai pas fini avant le printemps! Je n'y pense même pas!

2. Faire du shopping. C'est plutôt bon pour les filles ça, non? En tous cas avec moi, ça marche très moyen. Sur ma wish-list, il y a l'un ou l'autre film (que je ne peux pas acheter ici, parce que mon ordinateur ne veut pas de leurs DVDs d'ici... bande de crétins! -- donc je dois me les procurer autrement), des bandes dessinées (introuvables ici), une planche à repasser et des presse-livres. J'ai acheté la planche la semaine dernière, donc voilà pour le shopping.

3. Se plonger jusqu'au cou dans le travail... Tiens oui, avec ce que j'ai foutu de ce côté-là les deux dernières semaines (=rien), on pourrait croire que j'ai du pain qui s'est accumulé sur la planche. Mais la vérité est toute autre! Vous avez remarqué comme on attribue toujours le travail à ceux qui sont déjà occupés? C'est tout-à-fait contre nature de donner du travail à celui qui ne fait rien! Donc pour recevoir du travail, il faut faire semblant qu'on est très occupé et qu'on en a déjà trop. A l'inverse, pour faire le Gaston et épargner aux autres l'idée même de nous assigner le moindre iota de travail, il faut ne rien faire et se faire oublier. Je devrais donc commencer à avoir l'air occupé, si je veux recevoir du travail. Ou alors, me faire mon propre programme et m'occuper tout seul... j'ai justement quelques idées de ce côté-là.

4. Sortir avec des potes. La majorité est un peu loin de moi pour l'instant, mais bon je vais passer en revue tout mon répertoire téléphonique tiens... Je devrais d'ailleurs au passage me mettre en chasse pour le nouvel-an.

5. Filer le parfait amour avec une charmante naïade, mais les choses ne sont jamais aussi simples, la naïade en question ayant déjà un Apollon. Commencer par aller voir Cosi fan tutte alors.

6. Ecrire, ça tombe plutôt bien j'ai des tas de trucs à raconter!
6bis. Répondre à mon courrier en retard (cf. Gaston, je me relirais bien l'intégrale tiens justement!)



Allez, hop, au travail!

16 décembre 2006

Sun. 10 Déc. - Mala Vida [En version salsa de Yuri Buenaventura]

Dimanche, las de voir des centres commerciaux pleins de gens et gavés de cette fabuleuse ambiance de Noël qui a subitement fondu sur la ville comme un bloc d'emmenthal dans le chaudron à fondue (ou, pour faire plus local: comme une tranche de cheddar sur un Quarter-Pounder McDonalds) dès le lendemain d'Halloween, nous avons mis les voiles sur les vastes étendues sauvages et glacées pleines de ces animaux mythiques indissociables du Canada: les mooses, les ours, les castors, toutes ces jolies p'tites bêtes.


Là haut, on peut apprécier le froid terrifiant de l'hiver canadien: on a trouvé de la glace quelque part! (Mais non, l'effet de serre n'y est pour rien au fait qu'on va pouvoir passer Noël en terrasse sous un bon 20° au Soleil, voyons!)





On a eu beaucoup de chance d'être parmi les rares promeneurs à qui il est donné de rencontrer un ours polaire (surtout à 10km de Toronto), et parmi les fabuleux veinards qui sont ressortis de cette rencontre autrement que sous forme de canigou! (Là, Laurent est en train de subjuguer l'animal pendant que j'immortalise l'instant... Quelle maîtrise!)


Enfin, le Canada est un pays plein de surprises, et les variétés de castors qu'ils ont ici ne ressemblent en fait pas du tout aux notres, où à ce qu'on montre à nos enfants dans nos livres. Ce castor-là était pas content parce que son copain castor lui avait piqué son déjeûner.



Et finalement, le moose (un orignal ... vous voyez, le coup du cheval mort dans sa baignoire pour ceux qui suivent encore...), lui aussi, ne ressemble pas tellement à l'image qu'on peut véhiculer en Europe. Ah, menteurs tous ces livres et documentaires animaliers!

Fri. 8 Déc. - Minha Galera [Manu et ses copains bruyants]

Cette semaine, j'ai fait un remake de «Vis ma vie»: j'ai joué à l'agent immobilier, visitant les plus beaux coins de Toronto pour voir où j'irais bien habiter si je n'avais pas à bêtement faire attention au prix du loyer (mais oui me direz-vous, quelle basse considération matérielle que celà! Quel manque flagrant d'élévation spirituelle! Chassons vite cette détestable pensée!). Selon les règles de l'émission, donc, pendant ce même temps, un agent immobilier était censé faire mon travail. Pour cette dernière partie, je ne sais pas trop ce qu'il est advenu, j'ai fait confiance. Comme personne ne s'est plaint, je suppose que le travail en question a été correctement fait (hem hem...).

Donc la visite a commencé par la Casa Loma, une jolie demeure ayant appartenu à un riche industriel du siècle dernier, juchée sur une colline avec une vue plongeante sur la ville. Une petite maison sympa et cosy, pour donner une idée de la convivialité et de l'intimité des lieux, ils ont failli en faire un hôtel de luxe de 80 chambres, quand l'industriel en question a misé sur les mauvais chevaux (il a aussi acheté des actions de Capco, tiens?) et s'est retrouvé sur la paille...



Le problème avec ce genre de maison évidemment, c'est que ça ne tourne pas sans une armée de domestiques et ça résonne et ça fait vide et glauque si on n'a pas en permanence une cinquantaine de courtisans qui se trimballent, discutent, complotent et manigancent dans les couloirs. Et pour entretenir tout ce petit monde, il faut garder un petit fond de caisse bien sûr. Une manière de réduire ces faux frais, c'est de faire comme la maîtresse des lieux, de s'adjoindre la compagnie de scouts (qui coûtent pas trop cher et en plus aiment rendre service, c'est toujours apprécié du personnel de maison, et ça met de l'animation quand ils transforment la grange à foin en feu de veillée) en devenant rien de moins que marraine d'honneur de la fédération des girl-guides du Canada.



Il y a quelques autres quartiers sympas aussi. Ainsi, bien au nord, du côté de Sheppard Street, on a visité un suburb, vaste étendue d'élevage intensif (on y élève du Canadien). Ca ressemble un peu à un SunParks, il y a un ou deux modèle(s) de maison, qui sont copiés en quelques centaines d'exemplaires disposés de manière parfaitement régulière l'une à côté de l'autre. Chacune est dotée d'une porte de garage avec un panier de basket, un petit jardin, deux ou trois voitures dont bien sûr un gros pick-up 4x4, ça paraît essentiel en ville. Dans un coin du suburb, il y a un McDonalds et un vendeur de pizza, c'est là que les jeunes se retrouvent le samedi soir pour faire la fête (youpie!).


Dans un autre genre, on a apprécié (pour de vrai cette fois), Kensington Market et ses vieilles bicoques colorées et dépareillées; Old Cabbage Town et ses maisons aux allures anglaises, et bien évidemment, l'île!



A à peine 30 minutes à la brasse du cœur de la ville (alternativement, c'est 8 minutes en malle; on a plutôt choisi cette option-là, question d'y arriver vivant), cette île est un parfait petit paradis... Un quartier de jolies petites maisons en bois toutes charmantes et colorées, une petite communauté qui fait un peu penser à la Baraque de Louvain-la-Neuve (on n'a pas vu le champ de chichon, mais je serais pas trop étonné d'en voir un), je vous laisse juge sur ces quelques clichés...


En plus, c'est une toute petite île, il n'y a qu'une seule route, pas vraiment de voitures, juste un bus et des vélos, puis une petite marina avec des bateaux pour aller faire des tours sur le lac ou en ville... C'est pas le pied ça? Là évidemment, c'est difficile de ne pas tomber sous le charme. Voyons donc ce que ça donne du côté "immobilière": il y a genre 650 maisons, toutes occupées et une liste d'attente de 500 personnes qui en veulent une... Le paradis est effectivement réservé à une stricte élite...

08 décembre 2006

Mon. 4 Dec. - The Last Day Of Summer [le dernier album des The Cure]

A l'inverse de l'école de danse que j'ai fréquentée à Bruxelles, où la norme était de venir avec son/sa partenaire et de ne plus le/la lacher pendant toute l'année, l'école de tango ici mélange la donne à chaque cours: on y vient seul et on trouve un(e) partenaire sur place.

En règle générale, on se met par deux, on danse deux ou trois danses, puis la prof lance un "switch partners!" et hop, une autre tête, et ainsi de suite, on en voit défiler 4 ou 5 sur l'heure de cours. Je trouve que c'est plutôt bien, ça permet de se frotter (hmm, non, c'est pas de la salsa, c'est pas le bon mot) à différents styles et niveaux.

Et donc lundi a fait exception et c'est justement au moment où je suis tombé sur un gros boudin inepte qui avait dû s'empiffrer de machin à l'ail avant le cours que la prof a oublié son fameux "switch partners" pour la moitié du cours, eh bien, une demi-heure, ça peut être très -- très! -- long...

05 décembre 2006

Mon. 4 Dec. - Shut Your Mouth [Garbage]


Et voilà, c'est le temps des adieux, là c'est vraiment mon dernier jour sur le projet. J'ai eu droit à mon troisième "Good-bye lunch" (il a fallu attendre la fin pour qu'ils se civilisent un peu, au niveau alimentaire...), ça fait la troisième fois que je leur dis que je ne reviendrai pas, je pense que je commence à me la jouer Robert Smith (des Cure), «Promis, c'est le dernier album, juré, après y en a plus!»! Et donc cette fois, j'ai même pris soin d'éteindre l'ordinateur, c'est un signe!
(Par contre, j'avais oublié mon petit Manneken Pis enneigé, j'ai donc dû aller le chercher ce mardi soir, en même temps qu'une autre dernière course que j'avais à faire là).




Le temps des adieux est forcément aussi le temps des bilans, Theresa (ma Project Manager) m'a donc accordé une bonne demi-heure pour me dire ce qu'elle avait pensé de mes prestations, dont elle va faire part à Capco dans le mécanisme des évaluations des employés, parce que elle-même n'en fera pas grand chose: elle a trouvé une autre offre d'emploi et va revivre l'aventure des start-ups à la sauce ère dot-coms de la fin des années 1990.

Le plus éloquent de sa part est probablement qu'elle repartirait dans un autre projet avec moi les yeux fermés.

Si notre projet se termine en un succès (et c'en est un: les utilisateurs sont ravis, le management de CIBC est content, tout le monde a trouvé que l'aventure avait été intense, mais sans drame), c'est principalement par mon action: j'ai mené l'équipe de développement, circonscrit les requirements et réalisé une architecture robuste et flexible, réestimé le travail de manière réaliste (en effet, ça, ça nous a sauvés!), livré les versions successives à temps et avec la qualité voulue, aidé tous azimuts en-dehors de mes attributions initiales, le tout sans (trop) broncher ni foirer.

Elle a beaucoup apprécié (et je suis très heureux qu'elle l'ait noté!) le fait que je ne sors pas enorgueilli de l'aventure pour avoir été le héros-pompier qui a éteint les incendies et résolu les problèmes, mais justement parce que je me suis arrangé pour qu'il n'y ait pas d'incendie!

Et enfin, un autre commentaire bien flatteur (et apparemment mérité), c'est que je n'ai juste rien merdé! Quand je m'occupe d'un truc, je le fais jusqu'au bout et au final, c'est (bien) fait. Je ne laisse rien au hasard, rien dans l'ombre, je ne balaye pas les crasses sous le tapis (enfin, ça ce n'est vrai qu'au figuré!). La vérité est je pense un peu plus pragmatique et moins super-héros infaillible: simplement, quand un truc n'est pas fini ou merde, je le dis haut et fort dès que j'en ai l'occasion. Je n'ai jamais prétendu que tout allait bien quand ce n'était pas le cas, cette attitude est loin d'être commune ici.
En conclusion, il y a très peu de Development Managers qui sont aussi efficaces que moi... En gros, j'en connais un autre, duquel je me suis pas mal inspiré ;-)

Un autre manager a été impressionné par la qualité de notre produit (c'est sympa à entendre, mais il n'en voit que la surface), et j'ai été vraiment fier d'entendre la même chose de la bouche de mon développeur le plus doué: il trouve qu'on a atteint une qualité supérieure à la moyenne des projets auxquels il a contribué et ce, malgré les challenges de la formation de l'équipe (équipe assez grande sur une courte période, dont la moitié sans expérience).

:-)Bon, après tout ça, je suppose qu'il va être temps de passer au tiroir-caisse chez Capco, alors?...

:-(Un petit bémol, selon moi: je trouve qu'il n'y avait aucune ambiance dans l'équipe, hors du contexte purement professionnel. J'aurais aimé vivre aussi de ce côté-là une expérience inoubliable, même si je suis le seul à m'en soucier. Je suppose que c'est mon côté formateur scout qui ressort, où je dois avouer qu'on tirait une certaine fierté à voir l'ambiance parfois exceptionnelle qui se créait dans nos groupes!

01 décembre 2006

18-22 Nov. - Coucoucoucoucoucoucoucou Gamin! [Auguste Herbin]


Après m'avoir embarqué à San Antonio (où j'avais un peu l'air d'un plouc, avec ma veste en laine et mon écharpe, à 30° sous le Soleil...), et fait un road-trip typiquement américan (larges routes toutes droites et rien autour) sur l'Interstate 10, on est arrivés dans la célèbre ville de Fort-Stockton (vous connaissez pas? Ben, moi moi plus je connaissais pas; et maintenant que je connais je peux vous certifier: vous ne ratez rien du tout!) pour faire dodo dans un motel. Dans tous les bons road-movies, il y a toujours bien un motel quelque part et en général, il s'y passe des choses pas nettes. A l'aube, étonnemment, on n'a pas eu de cadavre à dénombrer... En attendant, on peut apprécier le bon goût de la déco de la chambre (on trouve le même genre de kitsch dans les motels et B&B's canadiens)

Le lendemain donc, on s'est rendus dans le parc proprement dit, on s'attendait à entendre l'harmonica de Ennio Morricone et voir débouler Clint Eastwood sur son cheval à tout moment! Plaines arides, cactus, montagnes rocheuses, on s'y croyait vraiment.
De gauche à droite: Renaud, Frédéric, moi, Florence, Isabelle et Cécile.


On s'est offert une petite balade digestive pour se mettre en jambe; il y a certains circuits qui prennent plusieurs jours, il faut alors embarquer une tente et faire bivouac là, au milieu de nulle part, il faudra que je revienne un jour faire ça aussi!




Il nous a semblé très opportun d'aller passer la soirée dans le saloon de Terlingua, la ville fantôme (qui ne ressemble pas trop à celle de Lucky Luke, c'est quelques ruines de maisons en pierres éparses), puis au dodo avec les poules; une fois le soleil couché, il y a pas grand chose à faire dans le coin.

Comment faire rentrer tout ce foutoir (nos affaires, la bouffe, l'eau, la caisse-à-merde -- eh oui, on n'est pas supposés laisser traîner ses crottes dans la nature, allez savoir pourquoi!--, les tentes, et puis nous aussi, accessoirement) dans les canoës? Wokety Pokety .... Au fil des jours, on a clairement vu la ligne de flotaison des canoës remonter petit-à-petit, à mesure qu'on vidait la bouffe et l'eau (au passage, on n'a pas touché à la cathy-cabine, ça va aller bien encore?), puis on a aussi vidé le réchaud et quelques autres menus machins au fond du fleuve, mais ça c'est une autre histoire.



Dernier contact avec la civilisation: le village de Boquillas, sur la rive mexicaine du fleuve. On dirait le Sud...

30 novembre 2006

18-22 Nov. - La suite....


Ensuite, on est entrés dans le canyon pour une bonne vingtaine de miles, une vue à couper le souffle à chaque virage...
Une chose qui nous a positivement étonnés est que nous étions vraiment seuls. Pas comme sur la Lesse en été, une suite ininterrompue de kayaks plein de Hollandais. On n'a vraiment vu personne pendant 2 jours.
Au fil de la descente, notre technique de pagayage s'est sensiblement améliorée, me permettant notamment de ne pas avoir à changer de côté tous les trois coups de pagaye, arrosant au passage toutes les affaires dans le canoë.

Vers 5h, il est temps de penser à s'arrêter pour monter le camp, question de ne pas le faire dans le noir.
Après le repas, on se fait une petite veillée autour du feu, qui rappelle à chacun son temps chez les scouts. Une fois la nuit tombée, chaque mission qui nous éloigne du feu devient une véritable expédition, il faut bien ça pour tenir à l'écart la meute d'ours et de pumas affamés qui rôdent certainement autour du camp prêts à nous sauter dessus, non?

De jour, la descente se poursuit, peinards...



Parfois, profitant d'une malheureuse fausse manœuvre, les éléments se déchaînent contre nous. Un petit écart de trajectoire nous échoue sur des hauts-fonds et on est bons pour mettre pied à l'eau et tirer/pousser ce satané canoë qui pèse des tonnes et qui veut pas bouger. Une seconde d'innattention dans un courant rapide projette impitoyablement le canoë sur la berge, dans les touffes de végétaux sadiques pleins de picots ou autres machins qui griffent et érafflent. Enfin, certains prennent aussi l'option "crêpe", qui consiste à retourner le canoë pour jouer au Titanic, puis envoyer son contenu par le fond (sur ce coup-là, on a béni mille fois les sangles qui ont permis de limiter les pertes au réchaud à gaz et un appareil photos).

Et finalement, l'arrivée, un pont jeté sur le fleuve, reliant le Texas et le Mexique, symbole d'ouverture, d'accueil et de fraternité, un peu comme Check-Point Charlie à Berlin, à la grande époque (ici, le côté américain, l'auriez-vous deviné?).

29 novembre 2006

19-22 Nov. - Why Can't I Be You? [Les The Cure Bien Sure]

Allez, quelques petites photos des vacances dans le parc Big Bend...
Question de bien commencer, le premier habitant du parc qu'on a croisé était assez poilu, plutôt grand pour son espèce, et plein de pattes:




Rappelez-vous, les Etats-Unis, c'est le pays de l'alerte terroriste permanente: leur indicateur de menace terroriste ressemble à l'indicateur de pollution de nos grandes villes, sur l'échelle vert-orange-rouge, le vert n'est là que pour faire joli. A Big-Bend, les terroristes sont tellement barbus qu'ils ressemblent à des ours! Et apparemment ils sont friands d'attentats à la poubelle. Raison pour laquelle ils ont installé un peu partout des poubelles blindées. Il y a aussi dans tous les coins des notices sur ce qu'on doit faire si on rencontre un ours. Laissez-moi vous proposer quelques options:
1. S'évanouir
2. S'enfuir
3. Rester là, le défier du regard et insulter sa mère.
Tout le monde a bien compris que si la chose arrive, pendant que le cerveau essaye de se souvenir quelle est la bonne réponse, les jambes, elles, auront déjà opté pour l'une des deux premières options...




Mais finalement, des ours et des pumas, on n'en a vu que les traces: quelques empreintes, pas mal de fantasmes (surtout une fois la nuit tombée), quelques crottes, et .... le contenu des crottes, à l'état naturel/avant absorption: leurs déjeûners. Ces petits jambonneaux poilus s'appellent en fait des javali... japale... javanais? jasaisplus! L'appellation "javanais" était assez proche de la réalité, tant phonétique que sémantique (pour peu qu'ils jouent le rôle du dessert, disons...) et s'est donc imposée à nous comme une évidence.

Enfin, le seul animal qui nous ait suivi tout au long du trajet, et qui a même eu la bonne idée de ne pas se perdre, c'est une sorte de javanais sans poil, le porteclé; ici en train de prendre un bain de boue sèche:

28 novembre 2006

Tue. 28 Nov. - Can't stand me now [The Libertines]

De retour de vacances, le contact avec la réalité est toujours un peu ardu, les choses n'ont plus le même air qu'avant. Ce matin, la ville était enrobée d'un épais brouillard qui sentait le speculoos.

Je me repointe donc lundi au bureau, où j'ai encore deux trois histoires à boucler avant de quitter CIBC: au lieu des 150 mails pressants traditionnels, j'en trouve cinq fois moins, la majorité d'entre-eux étant des messages impersonnels sans interêt. Un de mes developpeurs a subreptiscement échangé mon beau grand écran avec le sien, moins beau et moins grand (et en plus, elle prétend qu'elle a appris cette pratique de moi, quel toupet!), pas le moindre meeting a l'horizon, il y a des tas de décisions dont on ne me met même pas au courant... Je suis bel et bien hors du coup! Vieux schnoque!

En gros, comme toujours, il me reste la passionnante responsabilité de m'assurer que la documentation (vous voyez, le gros tas de papiers que personne ne va jamais lire) est à jour et complète ('vais de ce pas aller imprimer l'intégrale de Soljenitsine pour le volet "complet", tiens...).

Et puis, d'un côté plus ... "informel" disons, je dois assurer la perennité de cette intense activité sociale que j'ai développée ici dernièrement, en emmenant toutes ces jolies poulettes en sorties du midi ou de la pause café (ben oui, depuis qu'Olivier n'est plus là, j'ai bien dû trouver d'autres plans pour garder le rythme des pauses! Ca fait des discussions moins animées, mais, avec tout le respect que je lui dois, une amélioration sensible au niveau intérêt visuel :-). Le challenge étant que de la sortie du midi à la sortie du soir, il y a parfois un cap décisif à franchir, en particulier quand j'entre du coup en concurrence directe avec le boyfriend, un sombre crétin qui, sous prétexte qu'il est déjà dans la place, croit avoir le monopole de l'emploi du temps extra-business de ladite poule, voire même dans certains cas, croit jouir d'un droit de reproduction exclusif, vous imaginez l'aberration?

:-( Et par ailleurs, cette fois j'ai vraiment intérêt à faire attention à qui je divulge l'adresse du blog.... et vite vite enterrer cette page-ci sous un tas d'autres plus innocentes.

26 novembre 2006

Tue. 21 Nov. - ...


Je reviens d'une semaine de ça (la descente du Rio Grande en canoë -- cliquez sur la photo pour la voir en grand), le temps de m'en remettre et je raconte deux-trois histoires...

15 novembre 2006

Wed. 15 Nov. - Oualalaradime [Zebda]

Je dois encore vous raconter le bordel de la fin de mon projet, entre la fin du développement (en mi-septembre) et maintenant (quoi que, c'est pas encore fini!). En gros, on a passé tout ce temps à faire à peu près rien... Enfin, je me suis pour ma part pas mal réorienté vers l'extension de mes relations humaines avec des tas de gens qui ne travaillent absolument pas pour ou avec moi, mais qui offrent néanmoins (ou justement, pour cette raison?) d'autres intérêts...

Mais voilà, toute bonne chose a une fin, et j'ai bien mérité une semaine de vacances! Pour l'occasion, je vais rendre visite à Isa-de-Lousiane, c'est le pays voisin ce serait dommage de se rater, non? Justement, elle va avec quelques potes faire un tour dans un parc au Texas pour dire bonjour aux crocodiles; on va se retrouver entre gens de bonne tenue qui parlent Français: on va pouvoir moquer tranquilles!
Bon, quand je dis qu'on est voisins, ils ont évidemment encore complètement déconné avec les distances ici... Ca me fait la même trotte que si vous alliez dire bonjour à votre cousin qui vit à Moscou, quoi...

Tue 14 Nov. - Some Velvet Morning [Primal Scream]

Comme un con, je me suis fait prendre à mon propre jeu. A force de toujours insister pour faire quelque chose de mes lunches, j'ai évidemment sauté sur l'idée quand un autre gars a lancé l'idée d'utiliser les vendredi midi pour faire un lunch en équipe... Comme on était là en train d'en parler avec Catherine et lui (Catherine aime bien manger bien, si je me fais bien comprendre, et donc j'ai trouvé en elle une alliée précieuse pour mes lunch gourmets; du coup je l'ai adoptée dans mon équipe, elle qui est dans un autre projet qui n'est pas du développement et donc bardé de jolies donzelles, j'aurais probablement dû m'adopter chez elles plutôt que l'inverse... mais elles ont cette déplorable habitude de manger en quatrième vitesse n'importe quoi n'importe comment, aucun savoir vivre!), et l'idée a subreptiscement dévié vers un lunch en nos locaux, sous forme d'auberge espagnole.

J'en étais à me souvenir les drinks interminables et richement achalandés que j'ai vécus à la Société Générale (Ah ces Français, ils savent prendre la vie du bon côté, en particulier quand ça passe par l'œsophage!), consistant en quelques plateaux de fromages et charcuteries, accompagnés de vins et bières. Facile. Puis une autre andouille a décidé de monter les enchères en passant dans le rayon des plats cuisinés, recettes, poissons, marinades et ce genre de bazar.

Forcément, je n'ai pas pu m'en tirer à si bon compte et maintenant je ne peux rien faire de moins que cuisiner un truc! Ca fait probablement un an que j'ai pas touché une casserolle, imaginez ma détresse! Et c'est pas comme les autres paresseux qui peuvent faire appel à Maman ou à Chérie... Le dit plat tirerait une drôle de tête après le voyage en DHL courier express...

Donc ce soir en rentrant, je me suis plongé pour une fois dans un livre de recettes, puis j'ai même entrepris d'en faire une ici pour moi tout seul. J'ai bien évidemment dû changer mon fusil d'épaule devant la pauvreté de mon équipement (pas de râpe, raté pour les röstis). Mais bon, je m'en suis tiré, je trouvais même ça tout-à-fait rafraîchissant pour une fois de pas aller au resto.

Bon pour vendredi, je dois préparer un truc de chez moi. On m'a proposé les gauffres et les moules, mais j'ai pas de gauffrier ni de moulier, ça n'ira donc pas. C'est comment encore la salade liégeoise?

12 novembre 2006

Sun. 12 Nov. - One [Vanessa Paradis]

Bon, ils sont vraiment pénibles, ces gens qui répondent pas au téléphone et ne rappellent pas. Ca fout en l'air tous mes "plans" de dernière minute! Ca servait à quoi qu'ils (... elle en fait) me passe son numéro alors?

Allez, encore deux-trois trucs en vrac:
1. La suite de l'autre jour: Qu'est-ce que je fais de manière routinière tous les matins?
Eh bien là, c'est beaucoup plus simple, parce que en général au moment où j'émerge, je devrais déjà être au boulot. Donc ça se résume assez bien en le minimum de gestes requis pour que rien ne merde par après (genre, pas oublier mes clefs ou le téléphone). Tout ce qui est vaguement optionnel est systématiquement négligé (éteindre le réveil, faire mes lacets, manger, repasser une chemise -- mon cauchemar!). L'avantage du désordre d'hier soir est que je retrouve toutes mes affaires sans même ouvrir un tiroir. Ce n'est pas de la négligence, c'est de l'optimisation!

2. J'en ai entendu une bien bonne hier soir, à l'occasion d'une discussion qui a dérivé vers les pentes glissantes de la manière dont les différentes cultures du monde appréhendent les rôles respectifs de l'Homme et de la Femme, le machisme, les femmes soumises, l'égalité des sexes et tout ce bouillon d'idées agrémenté de toute une cavalcade de clichés gros comme des maisons...
Il paraîtrait donc que dans pas longtemps, 70% de la population mondiale aurait la peau sombre. J'ai été tout-à-fait surpris de me faire confirmer que les Jaunes de tous poils étaient compris dans les "sombres"! Dans le spectre entre l'Irlandais et le Togolais, pour ma part je placerais le Chinois plutôt du côté du premier... Et le Yuppie américan qui abuse du banc solaire du côté du second. Ceci strictement en distance chromatique bien sûr!
Enfin, je me suis contenté de rire de l'absurdité, je n'ai pas creusé plus loin pour en savoir plus sur les éventuelles conséquences attendues de cette statistique très "sérieuse"... Je suppose que ç'aurait été plus difficile d'en rire.

Et finalement, mon interprétation de la même statistique serait plutôt la suivante:
... C'est parce que suite au réchauffement climatique, tout le monde va bronzer plus.

Fri. 20 Oct. - L'Homme Pressé [Noir Désir]

Je me rends compte que j'ai été assez bavard ces derniers temps, il est temps de mettre quelques images, là. Les dernières que j'ai datent du week-end à Montréal avec Véro et Xavier, et Monica et Yatsek (qui me prétend que son nom s'écrit Jacek, avec sûrement quelques accents ou autres fioritures sur la majorité des lettres, mais alors plus personne ne comprend).

Avant tout, j'ai une fois de plus été trahi par ma perception des distances. Montréal, c'est la prochaine grande ville, pas très loin puisqu'il y en a d'autres qui sont vachement plus loin encore. Un peu genre de Bruxelles à Namur ou Gand: c'est loin, enfin c'est pas le Luxembourg quoi. Compter une bonne heure et on y est. Eh bien non! Aller à Montréal, c'est comme de Bruxelles à Hambourg, Munich, Birmingham ou Zurich. La porte à côté, quoi!


En plus, pour ajouter au pittoresque de la route, il s'est mis à faire vraiment dégueu, genre tempête de neige, ça y est l'hiver nous tombe sur la tête, sauve qui peut!

Montréal donc. Apparemment tout le monde s'entend sur le fait que la vie y est nettement plus joyeuse et pétillante qu'ici: tout le monde en vante la fameuse «joie de vivre» à la Française, et une grande ville qui a su préserver son âme.
Qu'en est-il vraiment? Le quartier de la vieille ville, qui a effectivement un air bien de chez nous, avec vieilles pierres, pavés, routes étroites et tout le bazar, y compris boutiques à touristes, caricaturistes à touristes, restos à touristes, et ... touristes. Enfin, en toute honnêteté, ça aussi c'est comme chez nous...
Autre différence par rapport à Toronto, l'hôtel un peu pourri, à la salubrité douteuse, et où on peut profiter pleinement de la conversation des voisins (en l'occurence, c'est plutôt les voisins qui ont profité de l'ambiance de notre salle de jeu improvisée). Avant d'oublier définitivement cet hôtel, il faut tout-de-même que je lui attribue le César du déjeûner le plus infect que j'ai jamais eu dans un hôtel. A un tel point qu'on n'a même pas pris la peine d'aller le chercher la deuxième nuit.
Autre point saillant de la ville: la Rue St Denis, pleine de restos et de bars, fourmille de vie comme nulle part ici. Les serveurs sont sympas, même style un peu commercial qu'ici, mais ils sont un peu plus cool et enclins à papoter. Pas seulement les serveurs d'ailleurs: les voisins de table aussi, les gens dans la rue,...
Enfin, il y autant d'habitants de la rue (les SDF), mendiant dans les rues, qu'ici, mais ils ont plus le look de nos mendiants de Belgique que ceux de New-York (une bande de punks bariolés assez farces avec une meute de chiens en train de se rouler des pétards par opposition à un barbu terne en imperméable tout seul assis sur sa bouche d'aération du métro en train de se saoûler au whisky dans un sac en papier)


Sur l'autre berge du Saint-Laurent, on trouve cet espèce de complexe d'habitation post-moderne des années 70, j'aime assez bien.

07 novembre 2006

Tue. 7 Nov. - Sixth Of May [Cranes]

Je conçois que le titre est un rien décalé... En fait, tout compte fait, il est même totalement aux antipodes, le hasard est facétieux!

Allons-y pour un morceau 100% "tranche de vie": qu'est-ce que je fais quand je rentre chez moi? Vous savez, cette myriade de petits gestes qui deviennent vite complètement routiniers, puis à la limite franchement maniaco-rituels, le premier pas vers les TOC, rien que ça! Posez-vous la question, je suis sûr que vous serez surpris de la réponse. Ca tombe bien, aujourd'hui je rentre bien tôt, j'ai tout le temps.

Je commence en général par ouvrir la boîte à lettres (en bas) et virer la quasi-totalité dans la boîte à spams. Ensuite, je profite du trajet en ascenseur pour me regarder dans les miroirs, voire effectuer un petit pas de danse (ou un pogo si c'ets Manu Chao dans les écouteurs de l'iPod), juste le temps de me rappeler que je suis filmé et alors j'arrête, un peu honteux (Note: je me tiens beaucoup plus tranquille quand il y a d'autres personnes dans l'ascenseur, chacun regarde plus ou moins ses pieds)
Une fois chez moi, j'allume la lumière, je ramasse les papiers que le courant d'air de la porte d'entrée a flanqués par terre (je devrais un jour me mettre à fourrer ces papiers ailleurs que juste à côté de la porte, tiens,...), je jette mon sac dans un coin de la pièce et mon manteau dans l'autre, puis je poursuis le travail dans ma chambre et je me mets à moitié à poil (Stop Fantasming! J'ai dit "à moitié"...). Parfois, je pends mon manteau dans le placard selon un principe que je discerne pas encore totalement...
Ensuite, je réveille mon ordinateur, je regarde où en sont les downloads de la journée (il y a de ces trucs qui mettent des plombes à arriver, ils devraient améliorer le service!), je mets la musique, puis je pense à arrêter l'iPod quand la superposition est trop dissonante, puis je relève ma boîte à e-mails (c'est tout à fait malin, je l'ai fait il y a 5 minutes en quittant le boulot), puis je nourris mes vaches et mes moutons sur Les Royaumes.
Un petit tour dans la cuisine me désespère un peu, car il n'y a en général rien de comestible. Il reste bien quelques carottes qui sont en train de se désoler dans le fond du frigo, et qui vont pas tarder à me désoler aussi, si je ne me décide pas un jour à les envoyer promener (elles sont dans un état comateux où il n'est même plus question de les manger... je sais que je dois les jeter, mais je sais aussi que dans la poublle, ce sera encore pire que dans le frigo, ça va sentir et tout!).
Après, rien que de l'ordinaire: boire des grands verres de lait, manger du fromage ou du chocolat (ou encore mieux: les deux à la fois!), regarder la ville sous ma fenêtre, écrire à l'un ou à l'autre, ou au monde, reporter à demain les trucs chiants du genre papiers officiels, banque etc., me demander qui a pu laisser la porte du placard ouverte, c'est pénible quoi à la fin! Et puis ces chaussettes qui traînent dans tous les coins, ça fait désordre!
Dans les rares cas où je rentre directement du boulot (comme aujourd'hui), je dois encore me mettre en chasse pour le repas du soir: donner quelques coups de téléphone, voir qui est partant pour aller manger où, c'est dur la vie quand on n'a pas une nana pour organiser son agenda!

04 novembre 2006

Sat. 4 Nov. - Mad on your sister [Showstar]

J'ai donc eu le bonheur d'être l'invité de Cédric Godart pour l'émission PureBlog sur PureFM aujourd'hui. C'était sympa de changer de moyen de communication et remplacer la plume par la parole pour une fois. J'en ai donc profité pour faire notamment l'apologie du Français, une fois de plus...

Enfin, pour les ceusses qui l'auraient raté en live et qui voudraient un rattrapage, il est disponible en Podcast sur le site de PureFM (avec même en prime un post pour moi tout seul!):
http://pureblog.purefm.be/.

Le Podcast lui-même est là: http://podcast.rtbf.be/sound/PureBlog_04-100-2006__La_vente_liee_-_Revue__1480179.mp3
(attention, ce lien s'autodétruira dans 10 jours, soit le jour de sortie des prochaines aventures de mon héros à gadgets préféré! -- un indice? "Vodka-martini, shaken, not stirred")

La suite n'a rien à voir----
Il y a quelques jours, j'ai entrepris de repasser une chemise, il faut bien faire ça de temps en temps... Mais l'équipement sommaire de mon appartement, s'il comprend bien un fer à repasser, ne compte cependant pas son alter ego, la planche du même nom, au nombre de son inventaire. Planche que j'ai donc remplacée par un habile montage fait d'une surface plane et d'un essuie (oups, pardon, une serviette de bain pour les lecteurs d'outre-Dour).
Là où l'opération a commencé à tourner au vinaigre, c'est avec les miettes de chocolat bien sûr!
Enfin, en dehors du fait que ça sentait bon le caramel, l'objectif final d'avoir une chemise bien nette pour la journée était assez raté, puisque je n'avais même plus besoin de manger comme un porc pour qu'elle soit maculée de taches, qui plus est à des endroits plutôt insolites.

03 novembre 2006

Fri. 3 Nov. - Man Next Door [Massive Attack]

J'ai découvert récemment que la médisance est un besoin primaire. Selon la personne, à placer dans la pyramide des besoins juste à côté de "se nourrir" ou à peine plus haut.

J'ai toujours trouvé ça très drôle de médire sur tout le monde (Aahh! Les délicieux moments de la Mère Casier, le journal du cercle étudiant!), et je n'y ai jamais vu le mal, même quand le sujet était moi (quoi que j'arrangeais assez bien, en tant que rédacteur, pour que ça arrive assez peu). Et je pense que de tous temps, j'ai fréquenté des gens qui maîtrisaient assez bien cette matière.
Maintenant, je me rends compte que cette activité anodine et parfaitement innocente requiert en fait un ensemble d'éléments très précis pour se réaliser dans de bonnes conditions, et que comme je suis là, je sens que je vais avoir du mal à les réunir; par conséquent je suis un gens en voie de précarisation, en passe de me retrouver carrément un marginal, puis ce n'est plus qu'une question de temps pour que je vive une mort atroce par déprivation de médisance! Ouh là là, si j'étais moi, je ferais quelque chose!

Quelles sont donc ces fameux éléments essentiels pour médire? Eh bien, avant tout, il faut un pote qui compile correctement les seconds degrés (voilà tout de suite 250 millions de Nord-Américains hors course!), qui a de la répartie et aime causer, qui arrive à surenchérir correctement et qui a de la relance. En règle générale, un homme fait mieux l'affaire qu'une femme (règle qui souffre plein d'exceptions!), surtout parce que du coup, il n'y a aucun équivoque possible avec une relation de séduction qui produit pas mal d'interférences et empêche de profiter pleinement de l'instant.
Ensuite, ça aide pas mal si on arrive à fleurir la conversation de la richissime palette décorative de la langue française; médire en Anglais, c'est comme le pain sans sel ou le lait écrémé!
En enfin, il faut partager un minimum d'expérience commune, genre fréquenter les mêmes gens, avoir le même job, vivre dans la même ville, lire les mêmes news, voir les mêmes machins à la télé, enfin tout ce genre de trucs qui n'ont comme seul intérêt que d'offrir autant de sujets à médisance.

En attendant, j'ai toujours l'alternative de médire par écrit, ça ne me changera pas beaucoup, mais du coup c'est en public et je devrais faire un peu gaffe de pas trop publier d'âneries, je sens bien venir le coup foireux (en filant l'adresse d'ici à une collègue, je me suis demandé si j'avais pas trop moqué à son sujet déjà...). Ou alors, je peux aussi tomber amoureux. De mon expérience, c'est assez efficace pour faire table rase de tous les autres besoins & envies, donc en un sens ça règle le problème de la médisance. Pour un temps.

02 novembre 2006

Wed. 1 Nov. - Super-electric [Stereolab]

Ca y est, je deviens célèbre! Ce samedi, les quelques 9.999.960 Belges qui ne sont pas encore au courant de mon existence l'apprendront par mon apparition en prime time sur PureFM, dans l'émission PureBlog! Après, ils n'auront plus aucune excuse pour ne pas venir prendre de mes nouvelles chaque semaine ici même. Ceci en attendant le Pulitzer, bien sûr...

Rendez-vous sur les ondes de PureFM samedi vers 19h30 donc. Ou plus tard en Podcast si j'ai bien tout compris.

31 octobre 2006

Tue. 31 Oct. - Our Farewell [Within Temptation]

Comme le disait si bien Rudy, il faut savoir tourner l'Apache (et de me faire tournoyer, hilare... comprenne qui pourra!); cette page-là, je peux pas la rater: en deux jours, l'aéroport me vole ma sœur et ma famille d'accueil, l'automne amène comme un vent de changement (vous vous souvenez, Wind of Chaaaaange, les gros lourdeaux de Scorpions en 1990?) sur ma vie. Bah, même pas mal d'abord, j'en ai vu d'autres... Je suis (très) curieux de voir comment je vais vivre cet hiver-ci... Continuer sur ma lancée de tout voir, tout essayer et rencontrer un maximum de gens de tous poils, ou suivre la mode d'ici de s'emmitoufler dans son intérieur confortablement chauffé et s'affaler devant la télévision ('faudrait encore que je la branche, tiens...)? Ou encore sauter sur la première occasion pour tirer ma révérence et rentrer au pays, voire aller voir autre part comment ça se passe.
En parlant d'ailleurs, je suis tout aussi curieux de voir comment Olivier et ses femmes vont s'acclimater aux vaches mauves et aux combinaisons chiffrées de la Suisse, et surtout à Google: comment le rêve va-t-il laisser place à la réalité?...

Question de pas faire les choses à moitié, comme mon projet est en production (enfin pas tant que ça... personne ne l'utilise et on découvre encore des couacs chaque jour. On est devenus des as de le prestidigitation, on arrête pas de sortir des bugs d'on-ne-sait-où, pour les faire disparaître aussi mystérieusement), de ce côté-là aussi, ça menace de changement. Les prévisions se précisent et pour l'instant, on parle de trois possibilités:

  • Un projet interne, à Toronto + Bangalore

  • Goldman Sachs, à New York

  • Banque Nationale, à Montréal


Tout ça m'a l'air bien alléchant, mais je ne me prononce pas encore sans avoir tous les détails... Bangalore, s'il s'agit bien d'aller y faire un tour pendant quelques mois, me semble particulièrement intéressant. Si en revanche tout ce que j'en vois sont des e-mails et le résultat d'un développement à distance (déjà quand mes développeurs sont dans un autre open-space, ils font n'importe quoi, alors à 12.000 km, et 10h de décalage horaire, faut pas demander!), ça devient tout à coup nettement moins exotique!

28 octobre 2006

Sat. 28th Oct. - The Private Psychedelic Reel [Chemical Brothers]

Ca y est, c'est la guerre, ici! On met mon projet en production.

Il y a la tout un regiment de gars qui se sont mis en branle hier soir et qui ont deja passe la nuit a faire tout un tas de trucs absolument passionnants (ahem...) question d'arreter cette machine monstrueuse pour pouvoir y ajouter mon projet, puis tout remettre en marche. Pour le coup, ils m'ont fait venir en plein milieu de la nuit (vraiment: a 5h du matin!) pour verifier que tout va bien (ce qui n'est evidemment pas le cas).

C'est assez surprenant comme ambiance, ca fait un remake tout a fait plausible du "Jour le plus long", a l'aube avant le debarquement: meme excitation febrile dans tous les sens, tout le monde qui sursaute a la moindre alerte, chaque petit detail prend des proportions pas possibles, chacun a son tout petit bout de truc a faire dans le plan d'ensemble et se prend tres au serieux, ca communique de toutes parts dans plein de conference bridges, il y a des managers dans toutes les salles qui font les cent pas, s'inquietent en permanence et se preparent des ulceres (le mien, un charmant gentleman Britannique qui ressemble a Sean Connery, en a meme perdu tout son flegme!), et puis il y a moi qui vous fait part de mon observation de tout ce petit monde (bon, j'aide aussi un peu a investiguer les differentes merdes qui emergent ca et la)...

Bon, aux dernieres nouvelles, il n'y a encore aucune victime a deplorer...

Ah oui, et desole pour les accents, je suis ici sur un PC, et cette saloperie est vraiment pas cooperante.

24 octobre 2006

Tue. 24 Oct. - Stripped [Depeche Mode]

Ca y est, je laisse Véro (ma sœur) seule pendant 2 heures dans l'appart et elle m'inonde la salle de bains en allant essayer de pêcher les poissons du repas dans la baignoire... Finalement, pour se faire pardonner, on a droit à un steak :-)

15 octobre 2006

Sat. 14 Oct. - My Secret Garden [Depeche Mode]

Ah, plein de souvenirs ça, le vieux Depeche Mode de 1982...

Après une soirée chez un de la bande des Polonais, où tout le monde s'est barré trop tôt pour des tas de bêtes raisons (baby-sitters,...) et où j'ai pas eu la présence d'esprit d'aller terminer la soirée dans un nightclub, je suis en train de surfer sur les sites les plus cons de la toile et de me tordre de rire devant les imbecillités... Que je m'empresse donc de partager.

D'abord, un documentaire qui explique rationnellement les événements majeurs des quelques dernières années: (je pense que c'est un truc russe)

Ensuite, un article dénonçant Apple comme les ordinateurs préférés des homos:
de Shelley la républicaine
, dans lequel on apprend tout de même que «(... and) Osama Bin Laden are avid Apple Mac users». Tiens, on ne dit pas s'il est homo?...

En cherchant sur le même site (c'est une mine d'or!), j'ai trouvé un autre article, sur les dangers de l'athéisme celui-là: The second in a series of articles about the Godless minority who pose an even bigger threat to our society than the Muslims.
Cette inénarrable Shelly parle aussi du Canada, de l'Europe, de l'Environnement, de jeux vidéo, de la Musique, ... Ceci dit, c'est tellement drôle et gros que je me demande sérieusement s'il ne s'agit pas tout de même d'une imposture, d'une satire... Et non d'une authentique Américaine Républicaine Patriote Chrétienne Lobotomisée.

14 octobre 2006

Sat. 7 Oct. - The Walk [Cure]

Pour le dernier long week-end de l'année, j'ai mis les voiles pour le parc de Killarney, dont on m'avait dit le plus grand bien. C'est vraiment pas mal, la façon dont l'Ontario a placé ses congés: à peu près chaque premier lundi du mois est ferié pendant toute la période où il n'y a pas de neige. Comme c'est chaque fois un lundi, ça fait autant de longs week-ends tout prêts à aller faire une escapade dans un coin ou l'autre de la province.



Ce petit bled de 500 habitants est perdu au milieu d'un océan de nature en tous genres (lac, îles, marais, forêts, montagnes, rivières, ours, champignons, canards, castors,...), c'est un vrai bijou! Au-dessus, photo du plus célèbre "Fish & Chips" de toute la région (ouais, pas dur, à 80 kms à la ronde, il y a en gros deux coins à barbecue et une hutte de trappeur!). Un peu surpris tout de même par le fait qu'en arrivant à 7h10 le soir, ils sont fermés et ne servent plus...



On était évidemment juste à la période voulue pour admirer tout cela couvert des parures de l'été indien, magnifique! J'en ai même profité pour prendre mon dernier coup de soleil de l'année, à l'occasion de la sieste au sommet des rochers. (C'est même possible de voir les photos en plus grand simplement en cliquant dessus).



Pendant le tour en bateau le lendemain matin, on a côtoyé une escadrille de canards en vol en rase-mottes (enfin, rase-vagues) à 20 cms du sol, à 60 km/h, avant qu'ils décident que finalement on n'était pas intéressants et ils ont mis un coup d'accélérateur et nous ont facilement laissés sur place... impressionnant!

11 octobre 2006

Tue. 10th Oct. - Happy Home [Garbage]

Il ne m'a pas fallu observer la mappemonde très longtemps pour découvrir ce principe, aussi stable que celui de Murphy ou que de la Thermodynamique, deuxième du nom:

«Dans un espace géographique confiné, les gars du Nord regardent toujours leurs voisins du Sud avec dédain.»*

Quelques exemples? Eh bien, le Monde complet, forcément; la Belgique, évidemment; l'Italie; le pays basque et l'Andalousie en Espagne; quel Viêt-Nam a gagné la guerre? Quels Etats ont gagné la guerre de sécession? Le Maroc et le machin contesté du sud; l'Europe du Nord et du Sud; le Royaume-Uni (je vous l'accorde, selon un point de vue très Ecossais); les Etats-Unis et le reste de l'Amérique-sous-Texas...

Comme tout bon principe, celui-ci admet des tas d'exceptions, genre les pays ou villes qui auraient tendance à déformer la mappemonde pour se placer au pôle Nord: Israël, Paris, Moscou; voire ceux qui poussent la déformation jusqu'à prendre toute la place et mettre tous les autres au pôle sud (... je suis sûr que vous voyez qui je vise, tiens justement ils sont là, juste au sud de chez moi...)

Au-delà des exceptions et cas bizarres, j'ai beaucoup cherché les contre-exemples, et je je viens d'en trouver un ici: Toronto. Le centre de la ville n'est pas au centre, mais au sud de la ville. Et donc, quand on remonte vers le Nord d'ici, c'est plus chic jusqu'à Bloor Street (où il y a le centre commercial haut-de-gamme Yorkdale), puis ça devient de plus en plus zone, banlieue, puis carrément trou perdu quand on arrive vers Barrie etc. Le genre d'endroit "calme et rustique", un peu. Puis après, c'est le grand Nord, pour lequel il y a même plus d'adjectif, tellement il fait froid!

Et donc Bloor Street est la ligne d'inversion de polarité du dédain en Amérique! Et hop, une attraction touristique de plus!

--
* NB: Ce n'est pas pour autant que j'adhère personnellement à ce principe, loin de là!

10 octobre 2006

Wed. 4 Oct. - Tombé pour la France

{Ouh, loin de moi cette idée!}

Premiers contacts avec le monde médical: il doit y avoir un truc déréglé dans le système hydraulique de mon oreille, j'entends comme un bruit du côté droit (enfin, en l'occurence, j'entends justement comme pas de bruit...). Je me rends donc au centre médical tout près de chez moi, tout fraîchement installé dans un bâtiment tout neuf. Tout m'a l'air bien propret, produits et prospectus en tous genres* bien soigneusement rangés dans les étalages juste devant les fauteuils de la salle d'attente, tout prêts à aguicher le client (Mmmmh, je me laisserais bien tenter par un p'tit dépistage de l'hépatite B aujourd'hui!). Je suis accueilli par le sourire radieux d'une réceptionniste affable, genre "Ne vous inquiétez surtout pas, on s'occupe de tout, carte VISA ou MasterCard?"

Après une attente plus que raisonnable, une chinoise appelle le client suivant et il me faut bien 10 secondes pour comprendre que ce qu'elle vient d'énoncer est le résultat de la lecture à sa mode de ce que la réceptionniste a compris de mon nom ("Le Boubarg" ou un truc du genre, énoncé en un truc qu'il est absolument impossible de reproduire même avec l'arsenal de l'alphabet phonétique international). Elle m'invite dans un espèce de débarras exigu où s'entasse une panoplie d'appareils médicaux probablement au rebut, m'installe sur une chaise pliante et, sortant son matériel d'une caisse quelconque, prend ma pression artérielle. Facile, je réussis la première épreuve haut-la-main!

Je passe ensuite au poste numéro 2, une autre salle tout aussi petite où, vu la présence d'un lit et d'un bureau cette fois, il faut pas avoir trop peur de la proximité corporelle... Cette fois-ci j'ai rendez-vous avec une jolie Indienne (c'est fou jusqu'où ils vont pour fidéliser le client, non?) qui inspecte mes oreilles et me baratine des salades de médecin généraliste («c'est à cause de vos allergies»... mais, je suis allergique en juin moi, pas en octobre... -- enfin, c'est finalement pas plus poétique que les autres «évidemment, vous êtes natif du deuxième décan!», ou «C'est une expression de la somatisation d'un trauma refoulé depuis votre petite enfance»). Puis me prescrit un machin, à essayer pendant une semaine et revenez me voir alors si les symptomes persistent.

C'est une invitation? Chiche...

Et donc, une consultation chez le généraliste coûte 85$ ici, dont je ne sais pas quelle partie est remboursée par la mutuelle que je n'ai pas encore.

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* J'ai profité de mon temps d'attente pour observer que même quand on le lit pour la première fois, on peut pas rater le nom d'un médicament... Chosyne, Machinol, Trucolon, faut pas les lire deux fois pour piger que c'est pas des poudres à lessiver ou le dernier modèle de berline de Chevrolet!

05 octobre 2006

Sat. 30 Sep. - Vapour Trail [Ride]

Soirée très multiculturelle, à commencer par une petite leçon de Cha-cha-cha, puis quelques valses et quick-step, question de dérouiller tout ça, quelques tangos et salsa dans le mix, et ça donne la première soirée, celle du cours de danse. Quatre heures plus tard, plus la demie-heure réglementaire de papotte dans la voiture avec Corinne qui me ramène jusqu'au métro, je prends mon courage à deux mains et j'affronte la foule gothique du Funhaus pour une soirée rétro années-80.

Alors là, mes amis (en l'occurence, je ne sais pas si d'autres que Igor ou Patrick apprécieront la suite à sa juste valeur, excepté Olivier, mais il sait déjà), il s'agit d'une play-list comme j'en ai jamais vue, je ferais pas mieux moi-même: D'abord un choix subtil dans les classiques (Depeche Mode: Everythiing Counts, Madonna: Into the Groove, Eurythmics: Love Is A Stranger, New Order: True Faith, Blondie: Call Me), puis quelques morceaux de derrière les fagots (Siouxsie & the Banshees: Peek-A-Boo, Joy Division, Pulp, The Cure, Smiths, Clash: Train in Vain) et enfin quelques véritables perles inattendues (Bauhaus: Lagartija Nick, Pixies: Bone Machine, The the: "Perfect", et l'excellentissime Vapour Trail de Ride!). Manquait plus qu'un p'tit Lush, tiens, pour couronner la soirée...


Enfin, tout concentré que j'étais sur ma délectation de la bande sonore, je n'en ai pas pour autant négligé de trouver une charmante compagne pour aller faire un tour dans la "Nuit Blanche", une exposition d'art contemporain nocturne dans le centre de la ville (J'ai bien essayé d'appeler Magda vers 3h du matin, mais j'ai appris le lendemain par un autre gars qu'elle avait finalement opté pour rester au pieu contre toute attente. J'espère que je l'ai réveillée, tiens! Le gars en question l'a appellée vers 4h du mat, elle a dû passer une bonne nuit ;-)


La «Nuit Blanche», concept qui apparemment est importé d'Europe (Paris, Bruxelles, Milan...), c'est une nuit où de nombreux artistes exposent, ouvrent leur porte, installent, performent,... gratuitement pour tous les amateurs qui ont eu le courage de défier la fatigue (et la pluie). Le concept a l'air parfaitement charmant, mais à 5h du mat, quand le programme nous invite à la cinémathèque pour voir des chefs d'œuvre du cinéma allemand d'avant-garde des années 1920, je me dis que tant qu'à m'effondrer de sommeil dans les 25 secondes, autant le faire dans mon lit...
Quant au reste, ben il y avait à boire et à manger, mais on a souvent échangé des regards perplexes, Machine (je crois que quand Rome nous a présentés, elle a dit un nom, mais je devais faire plus attention à ce que chantait Ian Curtis probablement... du coup je connais pas son prénom. Comme par ailleurs on n'a rien mis en œuvre pour se revoir, elle restera donc parmi ces amitiés qui se sont évanouies aussi vite qu'elles s'est créée... comme c'est si souvent le cas ici) et moi. Enfin, l'ambiance générale, les paumés du petit matin, les endormis qui se trimballent, tout ça avait un air éminemment sympathique, et je regrette finalement de pas en avoir un peu plus profité (mais je ne regrette en rien mon passage au Funhaus en revanche)

01 octobre 2006

Fri. 15 Sep. - Caquètements [Oies Canadiennes]

C'est visuellement que j'ai attribué les caquètements aux oies sauvages et non à Céline Dion en acapella.

Après une semaine de visite de Toronto et de vie urbaine, j'ai emmené mes parents tout au bout de la Péninsule Bruce, tout au bout du Bruce Trail (c'est un GR qui fait 800km entre Niagara Falls et Tobermory), là où on est loin de tout, et où la nuit est noire et silencieuse.
Et pour ce qui du jour, une photo remplace avantageusement 5 pages de descriptions soporifiques à la Flaubert (je suis en train de décrocher petit à petit de Madame Bovary, c'est un peu lourdingue comme style), et fait gagner du temps à tout le monde...










Il prétend que c'est un miracle surhumain... Oah, hé, d'abord, je le fais aussi moi, quand Il veut!

28 septembre 2006

Thu. 28 Sep. - Que Paso Que Paso

A l'écoute de Radio Bemba Sound System (de Manu Chao, ou devrais-je dire la Mano Negra?), je ne peux m'empêcher de repenser avec moult nostalgie à ce fabuleux concert à Forest-National, il y a 4-5 ans... J'étais alors avec un paquet d'amis qui avaient été charmés par la gratouille sympa des deux albums solo de Manu Chao, petite chansonnette douce et mélodique, Me Gustas Tu? et compagnie; bref ces gens allaient donc là pour voir un espèce de Souchon hispanique, un récital intimiste quasi acoustique, un peu feu de camp, une rencontre poétique entre le Manu et sa gratte et son public.


Quelle ne fut pas leur surprise, lors de l'extinction des néons et de l'insipide musique d'ambiance pré-concert (mais où vont-ils donc la chercher d'ailleurs, cette musique qu'ils passent avant et après les concerts, vague cousine de la musique de supermarchés?), de voir débarquer en fanfare deux batteurs, une poignée de guitaristes, des trompettes, des trombones, des cors de chasse, des danseuses, des tambourins, des singes sautillants et cabriolants et Manu Chao remonté comme une pile! Surprise rapidement confirmée par l'ouïe: à l'opposé de Souchon, il paraîtrait que cette bande-là aurait plutôt tiré son inspiration des Béruriers Noirs ou des Sex Pistols!
En tous cas, les deux batteurs nous ont offert un rythme soutenu de 120 BPMs ininterrompu pendant une bonne demie-heure, sur lequel le reste de la bande enchaînait prestemment et bruyamment des tas de morceaux à peine différenciables. Le public a été conquis dès les premiers morceaux et la salle a rapidement tourné à l'émeute. Toute la salle. Toute? Non... Autour de moi, le groupe d'irrédcutibles fans de la chansonette franco-hispanique sympa et un peu molle échangait des regards perplexes, suivis d'une espèce de déception ou d'ennui... Enfin, pour ma part, même si j'étais un rien désolé pour eux, c'était plutôt mon élément, ça me rappelait les stage diving du dernier concert de la Mano Negra à Liège, 10 ans auparavant... Et j'ai apprécié chaque minute de ce concert fabuleux, la reprise du magnifique Mala Vida, le fabuleux Monkey, la version punk de Me Gustas tu?, le très récurrent Que Paso Que Paso (qui est bien revenu 5 fois sur le concert, question de chauffer les esprits pendant les intermèdes...).

Et donc chaque fois que mon iPod a la bonne idée de programmer une chanson de cet album que je ne qualifierais rien de moins que le meilleur album live de tous les temps (non,... après le "concert" des Cure), je suis pris d'une furieuse envie d'un concert de Ska/rock/rythmes sud-américains endiablés, comme je n'ai pas la moindre idée qui peut faire ça de ce côté de l'Atlantique (ni de l'autre, je ne sais pas si le copain Manu sévit encore??)