29 août 2006

Tue. 29th Aug. - Lemon Tree [Fool's Garden]

Un tout petit cette fois, parce que je dois faire mes paquets, exercice dont j'ai assez bien horreur d'ailleurs.
Depuis quelques jours je joue avec un outil d'analyse marketing des sites web, que j'ai branché sur le mien... et qui me permet par exemple de voir d'où viennent mes visiteurs... Assez logiquement, il s'agit d'une répartition principalement bipolaire Bruxelles-Toronto, avec toutefois quelques particularités: clin d'œil au visiteur de Krákow et celui de Santo Domingo (République Dominicaine)). Autre rapport, et je constate que la majorité d'entre vous n'a pas encore compris que remplacer Internet Explorer par Firefox ou Camino est probablement le geste que vous regretterez le moins cette année.

Enfin le plus comique, les recherches qui amènent chez moi.
C'est évidemment tricher de dire que chercher "baisers toronto" sur Google tombe chez moi (j'ai pas dit "baiser à Toronto", les malins!). Ou alors un truc farfelu du genre "catilinaire ketchup". Mais par contre, il y en a l'un ou l'autre assez surprenant:

  • "location des appart/hotel toronto" (6ème page, pas fort utile en l'occurence)
  • "photos rue aerschot bruxelles" (deuxième page, pas beaucoup plus utile...)
  • "trois petits mots hélin" (en tête)
  • "ou acheter des chemises a bangalore" (première place, pas sûr que le gars a trouvé a bonne adresse chez moi!)

... et le dernier, j'ai eu du mal à m'en remettre,
Je vous dévoile avec une fierté non-dissimulée que j'ai eu l'immense honneur d'accueillir sur mon blog un internaute mû par une quête admirable d'élévation spirituelle:


  • "affiches boulettes sauce tomates frites" (10 ème entrée)!!!




Bon allez, encore un peu de persévérence, puis je me fais slashdotter, puis il ne restera que le Pulitzer...

A bientôt! A moi l'Europe! Dites les gars, faites un effort, il a l'air de faire épouvantable chez vous! Ici il fait superbe, je n'attends rien de moins!

26 août 2006

Fri. 25 Aug. Jef [Brel]

Alors là, J'ai trouvé exactement l'anti-thèse de mon état d'esprit cette fois-ci...
"On parlera de l'Amérique où c'est qu'on va aller ..."... héhé...



Hier soir, en sortant du Hy's (une steakerie... mon steak était plus gros que moi!) où on a passé une excellente soirée entre mecs, je me suis arrêté un instant dans la rue, illuminée des mille feux de l'immense tour d'en face, le fond de l'air encore chaud avec une petite brise juste comme il faut, et cette vérité m'est tombée dessus comme une illumination soudaine: Je me plais ici! Je nage en plein dans mon rêve américain et j'aime ça! J'aime cette ville, j'aime ma vie, j'aime les gens que je fréquente ou que j'aimerais fréquenter. J'aime ce que je fais (sauf travailler le week-end, berk berk berk), ce que je vois, tout ce que je dois encore voir...

Je continue mon tour des boîtes de nuit. Ce soir, Carma (une ravissante Portuguaise des Açores) m'a invité dans un bar à Salsa. Finalement, après le pogo, la valse viennoise, la polka et le tango argentin, me voilà maintenant initié à toutes ces danses trémoussées: la salsa, la merengue, le bacciata,... Non content d'être trémoussées, ces danses sont aussi pas mal rapprochées, frôlées, frottées; il faut une bonne dose de discipline et de sang froid pour éviter l'émeute dans son slip! Et encore, la population était pas mal composée de mecs et de softbodies (voire flasquebodies)... J'ose pas imaginer la population du metro ici, il faut s'équiper d'un slip refroidi par eau!

23 août 2006

Fri. 18 Aug. - Bad [U2]

Ce soir, je suis invité à la deuxième édition de La Soirée Internationale de chez Arec et Maogocha. Bon, pour l'orthographe des noms je suis sûrement loin du compte, mais au moins c'est phonétique. Ce sont des potes de Ewa et Olivier, et ils sont tous deux Polonais. Donc bien sûr la notion de "International" s'étend surtout de Cracovie à Lublin, avec quelques détours par Louvain-la-Neuve, Guadalajara, Terre-Neuve et je crois qu'on a plus ou moins fait le tour.
Aujourd'hui, on fête le départ de Monika pour des mois à Montréal, on pend la crémaillère sur la terrasse de nos hôtes (Arec l'a construite de ses propres paluches adroites, tous les Polonais du monde sont les mêmes!) et je pense un anniversaire aussi, mais je suis pas sûr parce que ça ne ressemble en rien à notre air que je croyais pourtant internationalement partagé...

Le scoop de la soirée, c'est que un jury international (autant que l'événement le permettait) et absolument impartial, mené par l'énigmatique Magda, a décrété que le français était la langue la plus romantique de la planète, surclassant sans encombre l'anglais et le polonais, mais aussi l'espagnol (quoique personnellement, je trouvais l'espagnol très charmant(e)).


:-) Et là où je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de fierté, c'est qu'il s'agit bien précisément de notre français de Belgique (devrais-je dire du Brabant?), d'un nettement meilleur cru que celui de Paris, de Bordeaux ou encore de Québec. Eh oui, c'est écrit, la France devra cette année se contenter des secondes places.

20 août 2006

Sat. 19 Aug. - On & on & on [Catch 22]

J'ai perdu toute dignité aujourd'hui: j'ai accepté de travailler ce week-end! J'avais la prétention d'y arriver sans avoir recours (du tout) à ce genre de pratique esclavagiste, à coup d'organisation, de communication claire et ferme, et d'engagements fermes sur des dates déterminées et de refuser tout ajout tardif au cahier des charges. Mais là ça fait quelques semaines que Theresa, mon chef de projet, court dans tous les sens et ne sait plus où donner de la tête, un peu à la façon d'une poule étêtée, et que faute de ce genre d'organisation et de travail par engagements, elle perd (1) tous ses week-ends , et (2) le contrôle de la situation. Question d'avoir une chance de ne pas perdre totalement le contrôle, elle a négocié de nous faire venir ce week-end pour faire le point généralisé sur le projet, voire prendre un peu d'avance sur notre retard prévu. Et voilà pourquoi je suis là à passer mon samedi soir devant mon clavier au lieu de foncer à Queen Street tenter de retrouver la jolie Cléopatre. Quoi que depuis hier soir, je devrais penser à poursuire une autre piste plus blonde...

Mmmmh (King Kong Five [Le Manu Negra en live]), qu'est-ce que j'ai envie d'aller me fourrer dans un festival de rock!!!! Aaaaah! La Belgique, quel pays extraordinaire à ce point de vue-là! Un festival chaque week-end, dans des endroits aussi prestigieux que Werchter, Nandrin, Dour, Kiewit, Tienen,... Le bonheur intégral!

PS: Tiens, qui est en vacances à Saint-Alban? Et à Hemet, CA?

19 août 2006

Sat. 12 Aug. Insomnia [Faithless]

Si mon activité diurne de ce samedi a été plus que modérée, avec en point d'orgue une visite dans la gallerie de luxe de Hazelton Lanes (pensez la Toison d'Or à Bruxelles), ce n'est qu'une fois la nuit tombée que les choses se sont mises à devenir intéressantes. Mais avant tout, je m'empresse de dissiper un doute, des fois que l'un ou l'autre distrait eût pu croire que j'allais chez Dolce & Gabbana m'acheter des chemises à huit mille balles: ce qui m'a amené là-bas est une liste de naissance déposée chez Jacadi, qui vend des salopettes pour bébé à huit mille balles. La vendeuse s'est montrée très coopérante avec moi: elle a non seulement trouvé le machin rare qui rentrait dans mon budget, mais en plus l'a emballé avec beaucoup de panache dans un énorme paquet cadeau qui le faisait complètement! J'étais très amusé à l'idée d'offrir un cadeau qui incarnait tellement ce que je ne suis pas: 95% emballages et marketing, 4,95% de frais d'importation, 0,05% matière première et conception, 0% de touche personnelle. Je n'ai donc pas pu m'empêcher, une fois cette formalité accomplie, de compléter le joli montage par un exemplaire de la bédé de M. Satrapi, emballée dans un bête sac en plastique, cadeau qui me ressemble déjà beaucoup plus.

Enfin, la soirée elle-même était particulièrement réussie, on a bien mangé, causé avec des tas de gens, discuté le coup et un peu refait le monde (et apprécié le charme du mélange culturel, en particulier celui importé de Bangalore :-). Seulement, je sais pas ce qu'ils ont tous, mais à minuit ils sont tous sur le départ (peut-être que leur GMC 4x4 va se transformer en citrouille? J'aimerais bien voir ça!), et du coup je me retrouve à la rue bien trop tôt pour un samedi soir! Qu'à cela ne tienne, je comptais justement aller rendre une petite visite à ce DJ et sa copine curistes, c'est le moment!
Me voilà donc sur Queen Street West, devant le Funhaus. Je rentre en même temps qu'un gars un peu effeminé, habillé tout en noir avec plein de rimmel autour des yeux. Je me demande si je vais pas devoir faire attention à mes fesses, là-dedans... Et une fois à l'intérieur, je me rends compte que ce gars est probablement celui qui passe le plus inaperçu du lot! Je viens de passer derrière le miroir de Siouxsie au pays des merveilles: la couleur dominante est résolument le noir, de préférence en latex ou en résilles, pas mal de tattoos, de clous et d'épingles à nourrices aussi; les cheveux longs et les habits de femmes sont partagés de manière égale entre les deux sexes; j'ai l'impression d'être à un concert des Cure, en pire.

En dépit des apparences, ce petit monde est bien sympathique et la musique d'un tout grand cru (soirée EBM, Covenant, Front242, la délicatesse du rock électro allemand,...), et derrière le rimmel, les flonflons et les déguisements se cachent parfois de fort jolis minois... Une semaine plus tard, je vois encore celui des cette magnifique Cléopatre déguisée en Goldorak, une splendide Indienne (crois-je... je suis assez bien plongé dans mon fantasme sur les Indiennes -- d'Inde, j'entends; pas les squaws alcooliques du Nunavut! -- dernièrement... pour mon malheur, je n'en fréquente pas une seule) aux yeux bleus. J'en étais à ce genre de considérations quand je suis tombé sur Monika, une autre fille de ce groupe de Polonais que je fréquente de temps en temps par hasard (avec Magda, quelques Agneskas et des tas d'Annas, puis sûrement quelques gars mais j'ai pas trop fait attention de ce côté-là). Elle était là avec quelques copines pour brûler la culotte de l'une d'entre-elles (encore d'autres Agneskas et Annas). C'était elle aussi la première fois qu'elle mettait les pieds dans cet endroit: Toronto recèle décidément de coïncidences (mais j'ai pas trop élucubré sur celle-là, Monika est mariée).
Après je suis tombé sur Rome, la curiste, qui s'est montrée fort heureuse de me retrouver, elle en a profité pour me présenter à la moitié de la boîte (à l'exception tout-à-fait regrettable de Cléopatre, bien sûr, ce serait trop simple!)

12 août 2006

Sat. 5 Aug - Tora Tora Tora [Depeche Mode]


Un autre long week-end, une autre plage... Cette fois-ci c'était le grand jeu, cottage+plage+barbecue+hardbodies, la panoplie complète des vacances oisives selon la mode d'ici. Enfin, ça m'a permis d'attirer ce que Pat Bateman considère comme l'un des compliments les plus flatteurs qui soient: le très prisé «Nice tan, Bateman!» Dès lundi, euh non, mardi matin, j'en ai reçu au moins 5, ce qui m'a fait rire plus par allusion au Bateman que pour la valeur somme toute très relative que j'accorde à la beauté de mon bronzage :-D

Autre différence par rapport à la version «Bateman» du même événement, les seuls hardbodies qui ont fini sur le barbecue chez nous sont le T-Bone et les cuisses de poulet. Déception cependant quant au fait que les autres hardbodies ne soient même pas arrivées à proximité du barbecue, ça m'aurait déjà amplement suffit...

Avant son départ définitif du Canada, j'ai eu droit à une démonstration par Slim (c'est un ami Algérien qui a vécu ici pendant quelques années) de comment aborder une inconnue. Au resto, quelques regards, clins d'oeil à la nana de la table d'à-côté, en 20 secondes il a son nom; le numéro de téléphone suit dans les deux minutes, et un rancard avant la barre des dix minutes. De mon côté, dans le même temps j'avais fait une cartographie détaillée du fond de mon assiette...

04 août 2006

Fri. 4 Aug. - Canon for 3 violins & cello [Pachelbel]

Demain matin je mets les voiles pour Kincardine, encore une autre plage sur le lac Huron. C'est décidément l'été des plages, je pense que je m'y suis retrouvé presque chaque week-end.
Enfin au passage, ça m'a permis de faire d'autres observations scientifiques.
Darwin sévit sauvagement sur les routes de l'Ontario! Pas de la même manière que ce dont je me souviens de la Roumanie, où les nationales se transformaient en galleries d'expositions des œuvres les plus noires d'Andy Warhol (la collection Disaster de 1963, que j'ai eu la chance d'admirer récemment à l'Art Gallery of Ontario: des réplications ad nauseum de photos d'accidents de voiture), voire en cimetières de guerre. Non, ici ce sont plutôt tous ces petits animaux à 4 pattes et fourrures qui sont les victimes du processus inexorable de la sélection naturelle. Chats, lapins, ratons-laveurs, castors, écureuils, ils sont nombreux à pourrir les entrailles à l'air ou à ne plus ressembler à grand chose, touffe de poils scotchée au bitume, sur toutes les routes de l'Ontario.

Pourtant, les limites de vitesse sont drastiques, je suis le seul à me permettre de faire du 150 sur ces longues routes toutes droites et sans surprise, les autres ils paressent en général à 80... Ils n'ont donc aucune excuse pour s'auto-proclamer la Roue de Dieu dans ce génocide! Enfin sauf qu'à défaut d'aller vite, ils prennent toute la place avec leurs énormes machins, SUVs, Pick-ups, tous-terrains de tous poils. Dès qu'on arrive dans la campagne, on tombe tout de suite sur une autre population que la faune bigarrée et hétéroclyte de Toronto: les Red-Necks, les gars du terroir, bourrus, chemise à carreaux, gros pick-up et l'air pas malin pour un sou. On m'a avoué qu'ils étaient en général très accueillants, aimables, distingués, ouverts, charmants, je suis sûr que vous voyez le topo! ;-)