31 janvier 2008

Thu. 31 Jan. - It's over [Smiths]

Bon, voilà, rideau... Ma mission se termine en queue de boudin (a-t-elle été un jour autre chose que ça d'ailleurs?). Lors de la tantième échauffourée entre l'équipe de Paris et celle de Bangalore, j'ai pris le parti des derniers de manière un peu trop évidente, ce qui a dû être interprété comme de la haute trahison par les premiers; résultat, ils ne veulent plus de moi (et probablement qu'ils ne demandent qu'à se passer des Indiens aussi, sauf qu'ils sont tenus par les couilles par un contrat bien ficelé)... Un bon mois de préavis, puis je quitte Paris. Un second mois de préavis, et je démissionne.

Ca tombe assez bien, je suis épuisé et j'en ai ma claque de jouer au pigeon voyageur et de changer de lit tous les 5 jours, et de continent tous les 10. De toute façon, j'ai une nouvelle aventure qui promet d'être autrement passionnante qui m'attend dès avril, mais néanmoins j'aurais aimé partir la tête haute, comme un héros, acclamé de tous, sur fond d'une musique triomphante comme dans les films américains! Ca, c'était en décembre. Las! J'aurais dû me barrer là comme prévu!

Donc le temps de faire un transfert de connaissances, un dernier voyage en Inde pour dire adieu (et voir le Taj Mahal finalement?), et me voilà libéré de ce projet qui tiendra sûrement le titre de plus absurde de ma carrière pendant un bout de temps.

27 janvier 2008

Thu. 24th Jan. - Les Tzars [Indochine]

Question de rattraper l'occasion manquée la dernière fois, j'ai une nouvelle fois été invité à un mariage. La cousine au 3ème degré de mon collègue, ça rigole pas, autant dire que j'étais à compter parmi les proches!
Parmi les 5 ou 6 différentes cérémonies, on en a brossé la majorité et on en a vu deux: celle des chants et danses, et le mariage proprement dit, qu'on a en grande partie passé en voiture dans les embouteillages... on est arrivés juste à temps pour la partie cruciale: la bouffe! Malin, le collègue!

Pendant la cérémonie des chants et danses, il y a cet espèce de chant rituel où chacun à son tour est appelé à venir faire un petit pas de danse devant tout le monde. Bien sûr, mon collègue a prétexté une quelconque conf call avec Paris pour échapper au supplice, et j'ai eu le bonheur de remarquer que ma stratégie du caméléon avec la tapisserie près du bar avait marché à merveille et que je n'ai pas dû me plier à la coutume (ou alors, le chant étant en Hindi, ils m'ont peut-être appelé et j'ai rien pigé).

Après, évolution des mœurs oblige, la mama et son tambour traditionnel se sont effacés pour laisser place à un DJ, des boules disco et une soirée dansante en bonne et dûe forme. Musique dance du meilleur goût: point de Boney M, Abba, Faithless ou Beyoncé, mais toute la panoplie du Top Hits Hindi, ce qui ressemble un peu à un mélange entre des faces B de la Macarena et de la disco roumaine, le tout parfois enveloppé dans un peu de guitare Punjabi. Splendide!

Un 'tit coup d'œil du côté des platines et on a vite compris qu'on n'a pas précisément le dernier DJ hype du moment...

Une fois mon collègue en vadrouille pour sa conf call sur son BlackBerry, j'avais virtuellement perdu tout lien avec la foule avoisinante. La théorie selon laquelle on a dans ce genre d'occasions une bonne probabilité de rencontrer une tête connue ne s'étant pas vérifié, j'ai entamé une manœuvre d'approche de la tapisserie, on est tous passés par là en soirée un jour ou l'autre... J'en étais donc à me concentrer sur mon rôle de mimétisme avec la tapisserie quand la sœur du collègue me montre un groupe d'Européens qui viennent d'arriver et font la fête:
—«Ce sont aussi des Blancs, vas leur dire bonjour, tu dois les connaître»
—Ah ben bien sûr, tiens, j'y avais pas pensé... Des Blancs? Voyons,... il doit sûrement s'agir des Durant, qui habitent plus loin dans la rue, non?
Eh bien incroyable, non, ce n'était pas les Durant et je ne les connaissais pas! Ca alors!

Le jour du mariage proprement dit, on a donc raté la cérémonie. C'est dommage, il paraît qu'il y a un prêtre qui récite les droits et devoirs des époux en Sanskrit pendant 2 heures...
Enfin ça va, on est arrivés à temps pour la bouffe, c'était bien! Et pendant qu'on s'empiffrait, les mariés eux, posaient pour la photo avec, tour à tour, tous les invités. Quand on a atteint le pousse-café, eux, ils n'en avaient pas encore fini de sourire bêtement à la caméra... Super, la soirée!


Au passage, vous avez repéré la mariée, vous? Et encore, ici on peut deviner qu'elle se trouve plus ou moins au milieu du tas, mais imaginez dans une salle avec des tas de plein de gens (et pas comme chez nous des tas de gens pleins), comment faire pour ne pas aller féliciter la mauvaise (ce qui ferait certainement mauvais genre)... Il faut être nettement plus observateur que par chez nous hein? Eh bien, il y a un truc: La mariée, c'est celle qui est complètement bariolée de henné.

20 janvier 2008

Sun. 20 Jan. - Gone Away [Offspring]

Cette fois, je ne reste plus à l'hôtel, mais dans la villa que loue mon collègue. C'est moins luxueux, mais ça fait plus ambiance maison.

La villa est dans une propriété gardée pleine de villas et de belles avenues calmes bordées de palmiers. Point ici de crasses, d'égoûts à ciel ouvert, de klaxons incessants, de mendiants,... on est dans le Meilleur des mondes.
Par contre, une fois passée la première impresssion, on se rend compte que les murs d'enceinte ça marche dans les 2 sens, et que ça fait aussi un peu prison dorée ici. Après avoir profité du monde sans klaxons et regardé les palmiers, on peut continuer à passer sa journée à regarder les palmiers, parce qu'il n'y a pas grand chose d'autre à faire.

En Belgique, je me souviens qu'on peut vivre en ville ou à la campagne. En ville, c'est facile de sauter dans un bus et d'atteindre un parc, un cinéma, une rue commerçante ou un musée. A la campagne c'est un peu raté pour les musées par exemple, mais à l'inverse on peut facilement trouver une forêt, un lac ou une vallée où on peut faire des balades ou se prélasser au bord de l'eau.
Ici donc, c'est un peu le mélange des deux: il n'y a pas de bus, il faut 1h30 pour atteindre le centre, les cinémas (en hindi) ou le parc unique, mais en même temps, il n'y a aucun lac, forêt ou coin sympa pour faire une balade à moins de 2h de route. Il y a un petit centre d'amusement au milieu du machin, où on peut faire un tennis ou un squash (avec qui? Ils sont plantés devant la télé toute la journée, mes collègues...), se baigner ou boire des cocktails.

Bon heureusement, il reste Internet, quand le routeur veut bien marcher...
Allez, un peu d'optimisme... A 2h d'avion d'ici, il y a le Taj Mahal, les Maldives et le Sri Lanka. Je vais bien arriver à en débaucher l'un ou l'autre pour une petite escapade non?...

18 janvier 2008

Sun. 6 Jan. - Light From A Dead Star [Lush]

Je profite de mon séjour à Paris pour m'instruire sur la civilisation qui a donné naissance à ma langue bien aimée, et le Louvre me semblait un endroit tout indiqué pour revivre l'histoire de France. Comme je ne me suis donné que quelques heures et qu'il y aurait moyen de faire une rando d'une bonne semaine dans le musée sans voir la même vitrine deux fois, je n'ai vu qu'un mini aperçu de ladite histoire, et je me suis focalisé sur "il y a très longtemps".


En ces temps-là, à cause de la tectonique des plaques, la civilisation française a fleuri entre le Tigre et l'Euphrate, un coin qu'ils ont depuis abandonné à des tribus de barbares inclutes pour aller s'installer en Egypte, en Grèce et puis en Italie. Bien sûr, lors de tous ces déménagements, il a fallu voyager léger et les Français de l'époque ont confié pas mal de leurs affaires (des pots, des assiettes, des petites statuettes, des temples, des maisons, des pyramides, l'un ou l'autre sphynx) à des gardes-meubles. Au XIXème siècle, avec l'invention du chameau, certains Français sont retournés sur les lieux de leur histoire et ont récupéré leur bien chez les gardes-meubles, qui s'étaient d'ailleurs montrés peu scrupuleux avec le bien d'autrui, en avaient usé injustement, l'avaient laisser saccager au cours de nombreuses guerres, et avaient laissé le tout dans un état de délabrement avancé.

Bien heureusement, tous ces vieux souvenirs (oh vous savez, c'est des vieilleries, ça n'a qu'une valeur sentimentale voyons, c'est parce que c'est un souvenir de famille!) ont trouvé leur juste place dans une maison adaptée à leur valeur (sentimentale, hein?), le Louvre.


(J'aime bien l'art babylonien, parce qu'à l'inverse des Romains et des Grecs qui sculptaient de sordides guerriers et généraux qui tirent la gueule, ceux-ci font des joyeux drilles qui viennent de fumer un pétard)
On y trouve donc nombre de statuettes franco-babyloniennes, des vases franco-assyriens, des assiettes franco-persannes, des statues d'éléphants franco-indiens, des momies franco-égyptiennes (l'un ou l'autre Pharaon... probablement des aïeux de Charlemagne), , le palais royal de Sargon II, roi d'Assyrie (probablement un aïeul de la lignée des Louis, celui-là)

(Vous voyez, mécréants, qu'il s'agit bien de la culture Française (la Perse, l'Arabie etc... c'étaient des DOM-TOM, comme la Guadeloupe)

Evidemment, certains descendants des gardes-meubles de l'époque, visiblement des gens à l'esprit petit et mûs par un intérêt bas et inavouable, font les difficiles et prétendent qu'ils sont les légitimes héritiers de ces choses. Alors, en appliquant ce bon vieux principe qu'on soigne très efficacement un mal de tête en s'envoyant un bon coup de masse sur le pied, certains fervents admirateurs et par ailleurs amis proches de la civilisation française ont été distribuer quelques coups de marteau chez tous ces gens de mauvaise foi (... en invoquant d'ailleurs cet argument au premier degré!) pour leur apprendre à se mêler de ce qui les regarde!

(Ils étaient vraiment malins ces babyloniens! En faisant un bas-relef sur un petit cylindre, après on le roule sur une galette d'argile et en fait des bandes dessinées. Ils ont inventé l'imprimerie 5000 ans avant Gutenberg!)

Fri. 18 Jan. - Mmm Mmm Mmm Mmm [Crash Test Dummies]

J'ai atterri pour la quatrième fois à Bangalore cette nuit. Après une nuit trop courte (et surtout un matin beaucoup trop matinal!), je pointe mon nez dans les nouveaux bureaux (c'est la troisième fois que l'équipe déménage -- on est de retour au campus, zone industrielle sur le Ring de Bangalore, entre l'autoroute et des immeubles à bureaux en construction). La valse des bonjours, c'est pas trop éprouvant et assez relax, mais je suis néanmoins assez cassé quand je m'affale dans le taxi pour rentrer à l'hôtel.

Quand je me réveille après un petit somme, on est plantés au milieu d'un carrefour à attendre qu'un feu en panne passe au rouge pour interrompre le flux intarrissable de la circulation qui nous barre la route. Quinze minutes et cinquante mètres plus loin, je me rends compte que je n'ai pas la moindre idée de notre localisation. Pas sur la route habituelle en tous cas. J'essaye de me repérer: à gauche, un marchand de téléphones et un autre de sandales; à droite c'est de l'argenterie et des épices... Voilà qui va m'aider tiens! Je demande au chauffeur, qui me répond qu'on est sur C.M.H. Road (super! me voilà bien avancé!)

Je me rends compte alors que Bangalore c'est grand et que c'est partout la même chose: des rangées d'immeubles bas en platrât, des vendeurs de téléphones, de fringues, de bijoux,... Il n'y a pas de style d'architecture propre à différents quartiers (genre à Paris, si je roule de Montmartre à La Défense en passant par le XVIème et Neuilly, il suffit de jeter un œil dehors pour voir où on en est), pas de point remarquable (la Tour eiffel, l'obélisque de la Concorde, la Grande Arche, le Moulin Rouge,... ), les magasins sont partout les mêmes, les voitures sont toutes les mêmes et même les gens sont partout les mêmes (à l'inverse de Toronto ou Londres où on se repère facilement à voir la tête des gens du quartier: Little Italy, Chinatown, puis chez les Juifs, les Perses, les Ethiopiens, les Cubains,...)

Ah oui, autre élément de base de l'orientation en milieu urbain, les noms des arrêts de bus et de stations de métro... eh bien, ils en sont à excaver l'emplacement de la première station, donc c'est encore raté!

14 janvier 2008

Sat. 15 Dec. - California Dreaming [des cools]


Changement de décor ce week-end: on vire les Rickshaws, les embout' et la populace grouillante de la ville: place aux cocotiers, plage de sable fin, coktails en bord de piscine et bikinis. Un peu sur un coup de tête, avec un collègue on a décidé de se faire une virée à Goa, à un saut d'avion low-cost Kingfisher (C'est une marque de ... bières! Un peu comme voler sur JupilerAirlines, ou CaraAir, ça inspire confiance non? -- Sur la photo, on voit que, comme d'habitude en Inde, ils lésinent pas sur la quantité de personnel: les petits bonshommes en bleu, c'est le squad nettoyage de l'avion (presque un gars par siège), et les petites nanas en rouge derrière, c'est le personnnel de bord du vol suivant (presque plus nombreux que les passagers)) de Bangalore. Lieu mythique de pèlerinage mondial des babas-cool, l'endroit est tout-à-fait sympathique (les 33° en bord de mer aident pas mal!).


On y retrouve d'une part des plages crades, avec des échopes aux effigies de Che Guevara et John Lennon, plus de touristes que de locaux (touristes de longue durée: la chambre à 5$ la nuit et la bouffe à 3, on peut facile tenir sans rien glander pendant assez longtemps. Faire attention cependant, lors de la première visite de la chambre, de jeter un œil aux toilettes, qui deviendra le coin de prédilection pendant une bonne semaine au moins).
D'autre part, on a des plages impeccables bordées de gazon anglais et petits bungalows, piscine paradisiaque et 300 serveurs pour s'assurer que rien ne manque à votre confort. Là évidemment, on peut y passer toute une semaine sur le budget annuel des premiers...