14 janvier 2007

Sat. 13 Jan. - Fire in Cairo [le meilleur groupe de tous les temps]

Une petite réflexion rapide sur le statut d'expatrié, tiens...

Dans la vie normale, je me plaignais parfois de l'aspect un peu ennuyeux de la routine. La démonstration en était assez simple: au nouvel an 2005, je regardais comment était ma vie en 2003 et en quoi elle avait changé: l'ennui est inversément proportionnel au changement. Or, comme dans ce cas, absolument rien n'avait changé, je bossais pour la même boîte, au même endroit, à faire quasi les mêmes trucs, les mêmes hobbies, fréquenter les mêmes gens, aucun déménagement à recenser, j'en ai conclu que la routine avait probablement dû atteindre un sommet.

A l'inverse, si je compare mon nouvel an 2007 avec celui de 2006, c'est assez simple: à part la date, il n'y a rien de commun. Mais alors là, rien!

Là où ça devient un peu perturbant, c'est le rythme effréné du changement ici. En 10 mois, j'ai déménagé deux fois de domicile, quatre fois de lieu de travail, j'ai renouvellé totalement mes collègues deux fois, j'ai fait plus d'adieux que dans tout le reste de ma vie, et j'ai aussi vu je ne sais combien de nouvelles têtes (je me demande toujours si elles ont remplacé de vieilles têtes dans ma mémoire, et le cas échéant, qui ai-je oublié?).

Si j'arrive à m'adapter sans aucun problème à un déménagement (ça fera jamais que la 20ème fois ou quoi...), à changer de lieu de travail ou de collègues (ça demande déjà un peu plus d'adaptation... faut se plier aux nouvelles règles, tenter de prouver sa valeur, se faire reconnaître -- quoi que sur ce coup-là j'ai été assez négligent cette dernière fois), j'ai en revanche un peu du mal avec mon environnement social qui est en perpétuelle transformation sans point fixe... Après les expériences plutôt agréables des visites que j'ai eues en automne et le départ d'Olivier et sa famille, je me suis donc mis à fréquenter d'autres gens et à m'en rapprocher. Mais comme vous allez voir rien n'est stable dans le coin:
- Mike et Avideh, collègue et amis, rentrent en Belgique en février
- Uma et Namrata (c'est sa fille, que je trouve parfaitement adorable... je n'ai jamais rencontré le mari et père, qui travaille à Dallas pour l'instant), sont en vadrouille au Texas, avec une vague idée d'y déménager pour de bon (question de réunir la famille)
- Anand et Sangita, que je ne connais pas très bien, mais ça pourrait bien arriver, parlent aussi de retourner en Inde dès que l'occasion se présente
- Ania emmène son copain-et-mari-en-puissance à Cracovie (enfin, ça reste à voir, ça fait un temps qu'ils en parlent)
- Michelle (la stupéfiante Mexicaine toujours impeccablement tirée à quatre epingles) et son maq, euh, copain prospectent pour aller s'installer au Mexique
- Dorotha et Slim, tiens, qui ont été faire trois petits tours et sont revenus à la surprise générale!
- et tout simplement, j'ai pas la moindre idée où je serai moi-même dans 3 mois...

Mine de rien, au-delà de la joie de rencontrer tant de monde et d'avoir le bonheur de les découvrir petit à petit (oh, pour certains, ça peut aller très vite aussi!), tout ça pompe pas mal d'énergie!

J'en arrive donc à apprécier grandement que là-bas au loin, mais à portée de mail, les choses restent plus ou moins en place et me servent encore de temps en temps de repères fixes. Rien que l'idée de faire escale dans tel ou tel lieu familier, la maison familiale ou le chaleureux foyer des amis, m'aident parfois à ne pas me sentir submergé par cet univers en constant changement.

J'en profite pour avoir une pensée pour ceux qui partagent cette expérience (à Zürich par exemple...), et en même temps, ça me donne un vague aperçu de ce que ça doit être d'être un véritable immigrant, ou pire encore, un réfugié... J'espère garder à l'avenir de cette expérience une bonne dose d'ouverture vis-à-vis de ces gens qui, à l'inverse de moi, n'ont pas choisi de vivre ça et n'ont simplement plus du tout de repère...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

sale étranger, va! retourne dans ton pays… heu,non, je veux dire reste dans ton pays∞ tes pays, enfin, t'as compris quoi…
Quand ke c'est ke tu repasses par ici??

Thierry Le Boulengé a dit…

Je viendrai faire un petit coucou au pays fin avril. Pour le reste, je viens de me rendre compte que je ne vais pas rester ici beaucoup plus longtemps, mais que je vais essayer d'aller ailleurs (New-York? Inde? Suisse? chaispas encore...)