Je suis au coeur de l'enfer du décalage horaire: ce matin , mon horloge interne a décrété que la nuit se terminait vers 7h30 (un samedi!), quelle horreur!
Enfin, à part ça, ça a du bon la vie d'expat: un petit voyage pour aller dire bonjour aux potes restés au pays se solde par vivre deux fois cette agréable sensation de «retour à la maison»: une fois à chaque descente d'avion. Enfin, si on omet les descentes intermédiaires, en particulier la halte à Washington chez les débiles paranoïaques, qui donne exactement l'impression radicalement opposée: «qu'est-ce que tu viens faire chez nous, étranger?»
Alors quoi de marquant en Belgique? D'abord, un immense plaisir à revoir tout le monde (et une cruelle déception de justement ne pas avoir eu le temps de voir tout le monde... mais ce n'est que partie remise!), de retrouver ces ambiances uniques de bouffes, verres ou jeux entre amis, ou encore de pouvoir s'affaler sur un canapé sans faire de manières, bref, de pouvoir être moi. C'est aussi farce de voir les changements de manière quantique (j'aurais bien utilisé le mot "discret", dans le sens opposé à "continu", mais je suis par sûr que cet entendement du mot l'aurait emporté), en particulier chez les plus jeunes. Par exemple Colin qui ressemble un peu plus à un garçonnet et Thaïs sur qui on a tout à coup collé une nouvelle tête.
Les lieux quant à eux n'ont pas changé. Tout est assez charmant, mais conforme à mon souvenir et donc de peu d'intérêt à mes yeux. Le hasard a toutefois fait de moi un des pionniers de l'extension de la ligne de tram 94 entre Wiener et Hermann-Debroux, que j'ai empruntée le jour même de son ouverture (je me souviens de travaux en cours sur le boulevard du Souverain il y a longtemps, avant que je parte).
Une visite au Labyinthe de Barvaux m'a permis de revoir avec beaucoup d'amusement des specimens de familles des terroirs bien de chez nous, autant du nord («Yo! Da's toch nie mochelek, zech!») que du sud («Oufti! C'é-t-y pas ben possip!»), et aussi le fait que la qualité de la nourriture peut atteindre les mêmes profondeurs en Belgique qu'ici, finalement...
09 septembre 2006
29 août 2006
Tue. 29th Aug. - Lemon Tree [Fool's Garden]
Un tout petit cette fois, parce que je dois faire mes paquets, exercice dont j'ai assez bien horreur d'ailleurs.
Depuis quelques jours je joue avec un outil d'analyse marketing des sites web, que j'ai branché sur le mien... et qui me permet par exemple de voir d'où viennent mes visiteurs... Assez logiquement, il s'agit d'une répartition principalement bipolaire Bruxelles-Toronto, avec toutefois quelques particularités: clin d'œil au visiteur de Krákow et celui de Santo Domingo (République Dominicaine)). Autre rapport, et je constate que la majorité d'entre vous n'a pas encore compris que remplacer Internet Explorer par Firefox ou Camino est probablement le geste que vous regretterez le moins cette année.
Enfin le plus comique, les recherches qui amènent chez moi.
C'est évidemment tricher de dire que chercher "baisers toronto" sur Google tombe chez moi (j'ai pas dit "baiser à Toronto", les malins!). Ou alors un truc farfelu du genre "catilinaire ketchup". Mais par contre, il y en a l'un ou l'autre assez surprenant:
... et le dernier, j'ai eu du mal à m'en remettre,
Je vous dévoile avec une fierté non-dissimulée que j'ai eu l'immense honneur d'accueillir sur mon blog un internaute mû par une quête admirable d'élévation spirituelle:
Bon allez, encore un peu de persévérence, puis je me fais slashdotter, puis il ne restera que le Pulitzer...
A bientôt! A moi l'Europe! Dites les gars, faites un effort, il a l'air de faire épouvantable chez vous! Ici il fait superbe, je n'attends rien de moins!
Depuis quelques jours je joue avec un outil d'analyse marketing des sites web, que j'ai branché sur le mien... et qui me permet par exemple de voir d'où viennent mes visiteurs... Assez logiquement, il s'agit d'une répartition principalement bipolaire Bruxelles-Toronto, avec toutefois quelques particularités: clin d'œil au visiteur de Krákow et celui de Santo Domingo (République Dominicaine)). Autre rapport, et je constate que la majorité d'entre vous n'a pas encore compris que remplacer Internet Explorer par Firefox ou Camino est probablement le geste que vous regretterez le moins cette année.
Enfin le plus comique, les recherches qui amènent chez moi.
C'est évidemment tricher de dire que chercher "baisers toronto" sur Google tombe chez moi (j'ai pas dit "baiser à Toronto", les malins!). Ou alors un truc farfelu du genre "catilinaire ketchup". Mais par contre, il y en a l'un ou l'autre assez surprenant:
- "location des appart/hotel toronto" (6ème page, pas fort utile en l'occurence)
- "photos rue aerschot bruxelles" (deuxième page, pas beaucoup plus utile...)
- "trois petits mots hélin" (en tête)
- "ou acheter des chemises a bangalore" (première place, pas sûr que le gars a trouvé a bonne adresse chez moi!)
... et le dernier, j'ai eu du mal à m'en remettre,
Je vous dévoile avec une fierté non-dissimulée que j'ai eu l'immense honneur d'accueillir sur mon blog un internaute mû par une quête admirable d'élévation spirituelle:
- "affiches boulettes sauce tomates frites" (10 ème entrée)!!!
Bon allez, encore un peu de persévérence, puis je me fais slashdotter, puis il ne restera que le Pulitzer...
A bientôt! A moi l'Europe! Dites les gars, faites un effort, il a l'air de faire épouvantable chez vous! Ici il fait superbe, je n'attends rien de moins!
26 août 2006
Fri. 25 Aug. Jef [Brel]
Alors là, J'ai trouvé exactement l'anti-thèse de mon état d'esprit cette fois-ci...
"On parlera de l'Amérique où c'est qu'on va aller ..."... héhé...

Hier soir, en sortant du Hy's (une steakerie... mon steak était plus gros que moi!) où on a passé une excellente soirée entre mecs, je me suis arrêté un instant dans la rue, illuminée des mille feux de l'immense tour d'en face, le fond de l'air encore chaud avec une petite brise juste comme il faut, et cette vérité m'est tombée dessus comme une illumination soudaine: Je me plais ici! Je nage en plein dans mon rêve américain et j'aime ça! J'aime cette ville, j'aime ma vie, j'aime les gens que je fréquente ou que j'aimerais fréquenter. J'aime ce que je fais (sauf travailler le week-end, berk berk berk), ce que je vois, tout ce que je dois encore voir...
Je continue mon tour des boîtes de nuit. Ce soir, Carma (une ravissante Portuguaise des Açores) m'a invité dans un bar à Salsa. Finalement, après le pogo, la valse viennoise, la polka et le tango argentin, me voilà maintenant initié à toutes ces danses trémoussées: la salsa, la merengue, le bacciata,... Non content d'être trémoussées, ces danses sont aussi pas mal rapprochées, frôlées, frottées; il faut une bonne dose de discipline et de sang froid pour éviter l'émeute dans son slip! Et encore, la population était pas mal composée de mecs et de softbodies (voire flasquebodies)... J'ose pas imaginer la population du metro ici, il faut s'équiper d'un slip refroidi par eau!
"On parlera de l'Amérique où c'est qu'on va aller ..."... héhé...

Hier soir, en sortant du Hy's (une steakerie... mon steak était plus gros que moi!) où on a passé une excellente soirée entre mecs, je me suis arrêté un instant dans la rue, illuminée des mille feux de l'immense tour d'en face, le fond de l'air encore chaud avec une petite brise juste comme il faut, et cette vérité m'est tombée dessus comme une illumination soudaine: Je me plais ici! Je nage en plein dans mon rêve américain et j'aime ça! J'aime cette ville, j'aime ma vie, j'aime les gens que je fréquente ou que j'aimerais fréquenter. J'aime ce que je fais (sauf travailler le week-end, berk berk berk), ce que je vois, tout ce que je dois encore voir...
Je continue mon tour des boîtes de nuit. Ce soir, Carma (une ravissante Portuguaise des Açores) m'a invité dans un bar à Salsa. Finalement, après le pogo, la valse viennoise, la polka et le tango argentin, me voilà maintenant initié à toutes ces danses trémoussées: la salsa, la merengue, le bacciata,... Non content d'être trémoussées, ces danses sont aussi pas mal rapprochées, frôlées, frottées; il faut une bonne dose de discipline et de sang froid pour éviter l'émeute dans son slip! Et encore, la population était pas mal composée de mecs et de softbodies (voire flasquebodies)... J'ose pas imaginer la population du metro ici, il faut s'équiper d'un slip refroidi par eau!
23 août 2006
Fri. 18 Aug. - Bad [U2]
Ce soir, je suis invité à la deuxième édition de La Soirée Internationale de chez Arec et Maogocha. Bon, pour l'orthographe des noms je suis sûrement loin du compte, mais au moins c'est phonétique. Ce sont des potes de Ewa et Olivier, et ils sont tous deux Polonais. Donc bien sûr la notion de "International" s'étend surtout de Cracovie à Lublin, avec quelques détours par Louvain-la-Neuve, Guadalajara, Terre-Neuve et je crois qu'on a plus ou moins fait le tour.
Aujourd'hui, on fête le départ de Monika pour des mois à Montréal, on pend la crémaillère sur la terrasse de nos hôtes (Arec l'a construite de ses propres paluches adroites, tous les Polonais du monde sont les mêmes!) et je pense un anniversaire aussi, mais je suis pas sûr parce que ça ne ressemble en rien à notre air que je croyais pourtant internationalement partagé...
Le scoop de la soirée, c'est que un jury international (autant que l'événement le permettait) et absolument impartial, mené par l'énigmatique Magda, a décrété que le français était la langue la plus romantique de la planète, surclassant sans encombre l'anglais et le polonais, mais aussi l'espagnol (quoique personnellement, je trouvais l'espagnol très charmant(e)).
:-) Et là où je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de fierté, c'est qu'il s'agit bien précisément de notre français de Belgique (devrais-je dire du Brabant?), d'un nettement meilleur cru que celui de Paris, de Bordeaux ou encore de Québec. Eh oui, c'est écrit, la France devra cette année se contenter des secondes places.
Aujourd'hui, on fête le départ de Monika pour des mois à Montréal, on pend la crémaillère sur la terrasse de nos hôtes (Arec l'a construite de ses propres paluches adroites, tous les Polonais du monde sont les mêmes!) et je pense un anniversaire aussi, mais je suis pas sûr parce que ça ne ressemble en rien à notre air que je croyais pourtant internationalement partagé...
Le scoop de la soirée, c'est que un jury international (autant que l'événement le permettait) et absolument impartial, mené par l'énigmatique Magda, a décrété que le français était la langue la plus romantique de la planète, surclassant sans encombre l'anglais et le polonais, mais aussi l'espagnol (quoique personnellement, je trouvais l'espagnol très charmant(e)).
:-) Et là où je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de fierté, c'est qu'il s'agit bien précisément de notre français de Belgique (devrais-je dire du Brabant?), d'un nettement meilleur cru que celui de Paris, de Bordeaux ou encore de Québec. Eh oui, c'est écrit, la France devra cette année se contenter des secondes places.
20 août 2006
Sat. 19 Aug. - On & on & on [Catch 22]
J'ai perdu toute dignité aujourd'hui: j'ai accepté de travailler ce week-end! J'avais la prétention d'y arriver sans avoir recours (du tout) à ce genre de pratique esclavagiste, à coup d'organisation, de communication claire et ferme, et d'engagements fermes sur des dates déterminées et de refuser tout ajout tardif au cahier des charges. Mais là ça fait quelques semaines que Theresa, mon chef de projet, court dans tous les sens et ne sait plus où donner de la tête, un peu à la façon d'une poule étêtée, et que faute de ce genre d'organisation et de travail par engagements, elle perd (1) tous ses week-ends , et (2) le contrôle de la situation. Question d'avoir une chance de ne pas perdre totalement le contrôle, elle a négocié de nous faire venir ce week-end pour faire le point généralisé sur le projet, voire prendre un peu d'avance sur notre retard prévu. Et voilà pourquoi je suis là à passer mon samedi soir devant mon clavier au lieu de foncer à Queen Street tenter de retrouver la jolie Cléopatre. Quoi que depuis hier soir, je devrais penser à poursuire une autre piste plus blonde...
Mmmmh (King Kong Five [Le Manu Negra en live]), qu'est-ce que j'ai envie d'aller me fourrer dans un festival de rock!!!! Aaaaah! La Belgique, quel pays extraordinaire à ce point de vue-là! Un festival chaque week-end, dans des endroits aussi prestigieux que Werchter, Nandrin, Dour, Kiewit, Tienen,... Le bonheur intégral!
PS: Tiens, qui est en vacances à Saint-Alban? Et à Hemet, CA?
Mmmmh (King Kong Five [Le Manu Negra en live]), qu'est-ce que j'ai envie d'aller me fourrer dans un festival de rock!!!! Aaaaah! La Belgique, quel pays extraordinaire à ce point de vue-là! Un festival chaque week-end, dans des endroits aussi prestigieux que Werchter, Nandrin, Dour, Kiewit, Tienen,... Le bonheur intégral!
PS: Tiens, qui est en vacances à Saint-Alban? Et à Hemet, CA?
19 août 2006
Sat. 12 Aug. Insomnia [Faithless]
Si mon activité diurne de ce samedi a été plus que modérée, avec en point d'orgue une visite dans la gallerie de luxe de Hazelton Lanes (pensez la Toison d'Or à Bruxelles), ce n'est qu'une fois la nuit tombée que les choses se sont mises à devenir intéressantes. Mais avant tout, je m'empresse de dissiper un doute, des fois que l'un ou l'autre distrait eût pu croire que j'allais chez Dolce & Gabbana m'acheter des chemises à huit mille balles: ce qui m'a amené là-bas est une liste de naissance déposée chez Jacadi, qui vend des salopettes pour bébé à huit mille balles. La vendeuse s'est montrée très coopérante avec moi: elle a non seulement trouvé le machin rare qui rentrait dans mon budget, mais en plus l'a emballé avec beaucoup de panache dans un énorme paquet cadeau qui le faisait complètement! J'étais très amusé à l'idée d'offrir un cadeau qui incarnait tellement ce que je ne suis pas: 95% emballages et marketing, 4,95% de frais d'importation, 0,05% matière première et conception, 0% de touche personnelle. Je n'ai donc pas pu m'empêcher, une fois cette formalité accomplie, de compléter le joli montage par un exemplaire de la bédé de M. Satrapi, emballée dans un bête sac en plastique, cadeau qui me ressemble déjà beaucoup plus.
Enfin, la soirée elle-même était particulièrement réussie, on a bien mangé, causé avec des tas de gens, discuté le coup et un peu refait le monde (et apprécié le charme du mélange culturel, en particulier celui importé de Bangalore :-). Seulement, je sais pas ce qu'ils ont tous, mais à minuit ils sont tous sur le départ (peut-être que leur GMC 4x4 va se transformer en citrouille? J'aimerais bien voir ça!), et du coup je me retrouve à la rue bien trop tôt pour un samedi soir! Qu'à cela ne tienne, je comptais justement aller rendre une petite visite à ce DJ et sa copine curistes, c'est le moment!
Me voilà donc sur Queen Street West, devant le Funhaus. Je rentre en même temps qu'un gars un peu effeminé, habillé tout en noir avec plein de rimmel autour des yeux. Je me demande si je vais pas devoir faire attention à mes fesses, là-dedans... Et une fois à l'intérieur, je me rends compte que ce gars est probablement celui qui passe le plus inaperçu du lot! Je viens de passer derrière le miroir de Siouxsie au pays des merveilles: la couleur dominante est résolument le noir, de préférence en latex ou en résilles, pas mal de tattoos, de clous et d'épingles à nourrices aussi; les cheveux longs et les habits de femmes sont partagés de manière égale entre les deux sexes; j'ai l'impression d'être à un concert des Cure, en pire.
En dépit des apparences, ce petit monde est bien sympathique et la musique d'un tout grand cru (soirée EBM, Covenant, Front242, la délicatesse du rock électro allemand,...), et derrière le rimmel, les flonflons et les déguisements se cachent parfois de fort jolis minois... Une semaine plus tard, je vois encore celui des cette magnifique Cléopatre déguisée en Goldorak, une splendide Indienne (crois-je... je suis assez bien plongé dans mon fantasme sur les Indiennes -- d'Inde, j'entends; pas les squaws alcooliques du Nunavut! -- dernièrement... pour mon malheur, je n'en fréquente pas une seule) aux yeux bleus. J'en étais à ce genre de considérations quand je suis tombé sur Monika, une autre fille de ce groupe de Polonais que je fréquente de temps en temps par hasard (avec Magda, quelques Agneskas et des tas d'Annas, puis sûrement quelques gars mais j'ai pas trop fait attention de ce côté-là). Elle était là avec quelques copines pour brûler la culotte de l'une d'entre-elles (encore d'autres Agneskas et Annas). C'était elle aussi la première fois qu'elle mettait les pieds dans cet endroit: Toronto recèle décidément de coïncidences (mais j'ai pas trop élucubré sur celle-là, Monika est mariée).
Après je suis tombé sur Rome, la curiste, qui s'est montrée fort heureuse de me retrouver, elle en a profité pour me présenter à la moitié de la boîte (à l'exception tout-à-fait regrettable de Cléopatre, bien sûr, ce serait trop simple!)
Enfin, la soirée elle-même était particulièrement réussie, on a bien mangé, causé avec des tas de gens, discuté le coup et un peu refait le monde (et apprécié le charme du mélange culturel, en particulier celui importé de Bangalore :-). Seulement, je sais pas ce qu'ils ont tous, mais à minuit ils sont tous sur le départ (peut-être que leur GMC 4x4 va se transformer en citrouille? J'aimerais bien voir ça!), et du coup je me retrouve à la rue bien trop tôt pour un samedi soir! Qu'à cela ne tienne, je comptais justement aller rendre une petite visite à ce DJ et sa copine curistes, c'est le moment!
Me voilà donc sur Queen Street West, devant le Funhaus. Je rentre en même temps qu'un gars un peu effeminé, habillé tout en noir avec plein de rimmel autour des yeux. Je me demande si je vais pas devoir faire attention à mes fesses, là-dedans... Et une fois à l'intérieur, je me rends compte que ce gars est probablement celui qui passe le plus inaperçu du lot! Je viens de passer derrière le miroir de Siouxsie au pays des merveilles: la couleur dominante est résolument le noir, de préférence en latex ou en résilles, pas mal de tattoos, de clous et d'épingles à nourrices aussi; les cheveux longs et les habits de femmes sont partagés de manière égale entre les deux sexes; j'ai l'impression d'être à un concert des Cure, en pire.
En dépit des apparences, ce petit monde est bien sympathique et la musique d'un tout grand cru (soirée EBM, Covenant, Front242, la délicatesse du rock électro allemand,...), et derrière le rimmel, les flonflons et les déguisements se cachent parfois de fort jolis minois... Une semaine plus tard, je vois encore celui des cette magnifique Cléopatre déguisée en Goldorak, une splendide Indienne (crois-je... je suis assez bien plongé dans mon fantasme sur les Indiennes -- d'Inde, j'entends; pas les squaws alcooliques du Nunavut! -- dernièrement... pour mon malheur, je n'en fréquente pas une seule) aux yeux bleus. J'en étais à ce genre de considérations quand je suis tombé sur Monika, une autre fille de ce groupe de Polonais que je fréquente de temps en temps par hasard (avec Magda, quelques Agneskas et des tas d'Annas, puis sûrement quelques gars mais j'ai pas trop fait attention de ce côté-là). Elle était là avec quelques copines pour brûler la culotte de l'une d'entre-elles (encore d'autres Agneskas et Annas). C'était elle aussi la première fois qu'elle mettait les pieds dans cet endroit: Toronto recèle décidément de coïncidences (mais j'ai pas trop élucubré sur celle-là, Monika est mariée).
Après je suis tombé sur Rome, la curiste, qui s'est montrée fort heureuse de me retrouver, elle en a profité pour me présenter à la moitié de la boîte (à l'exception tout-à-fait regrettable de Cléopatre, bien sûr, ce serait trop simple!)
12 août 2006
Sat. 5 Aug - Tora Tora Tora [Depeche Mode]

Un autre long week-end, une autre plage... Cette fois-ci c'était le grand jeu, cottage+plage+barbecue+hardbodies, la panoplie complète des vacances oisives selon la mode d'ici. Enfin, ça m'a permis d'attirer ce que Pat Bateman considère comme l'un des compliments les plus flatteurs qui soient: le très prisé «Nice tan, Bateman!» Dès lundi, euh non, mardi matin, j'en ai reçu au moins 5, ce qui m'a fait rire plus par allusion au Bateman que pour la valeur somme toute très relative que j'accorde à la beauté de mon bronzage :-D
Autre différence par rapport à la version «Bateman» du même événement, les seuls hardbodies qui ont fini sur le barbecue chez nous sont le T-Bone et les cuisses de poulet. Déception cependant quant au fait que les autres hardbodies ne soient même pas arrivées à proximité du barbecue, ça m'aurait déjà amplement suffit...
Avant son départ définitif du Canada, j'ai eu droit à une démonstration par Slim (c'est un ami Algérien qui a vécu ici pendant quelques années) de comment aborder une inconnue. Au resto, quelques regards, clins d'oeil à la nana de la table d'à-côté, en 20 secondes il a son nom; le numéro de téléphone suit dans les deux minutes, et un rancard avant la barre des dix minutes. De mon côté, dans le même temps j'avais fait une cartographie détaillée du fond de mon assiette...
04 août 2006
Fri. 4 Aug. - Canon for 3 violins & cello [Pachelbel]
Demain matin je mets les voiles pour Kincardine, encore une autre plage sur le lac Huron. C'est décidément l'été des plages, je pense que je m'y suis retrouvé presque chaque week-end.
Enfin au passage, ça m'a permis de faire d'autres observations scientifiques.
Darwin sévit sauvagement sur les routes de l'Ontario! Pas de la même manière que ce dont je me souviens de la Roumanie, où les nationales se transformaient en galleries d'expositions des œuvres les plus noires d'Andy Warhol (la collection Disaster de 1963, que j'ai eu la chance d'admirer récemment à l'Art Gallery of Ontario: des réplications ad nauseum de photos d'accidents de voiture), voire en cimetières de guerre. Non, ici ce sont plutôt tous ces petits animaux à 4 pattes et fourrures qui sont les victimes du processus inexorable de la sélection naturelle. Chats, lapins, ratons-laveurs, castors, écureuils, ils sont nombreux à pourrir les entrailles à l'air ou à ne plus ressembler à grand chose, touffe de poils scotchée au bitume, sur toutes les routes de l'Ontario.
Pourtant, les limites de vitesse sont drastiques, je suis le seul à me permettre de faire du 150 sur ces longues routes toutes droites et sans surprise, les autres ils paressent en général à 80... Ils n'ont donc aucune excuse pour s'auto-proclamer la Roue de Dieu dans ce génocide! Enfin sauf qu'à défaut d'aller vite, ils prennent toute la place avec leurs énormes machins, SUVs, Pick-ups, tous-terrains de tous poils. Dès qu'on arrive dans la campagne, on tombe tout de suite sur une autre population que la faune bigarrée et hétéroclyte de Toronto: les Red-Necks, les gars du terroir, bourrus, chemise à carreaux, gros pick-up et l'air pas malin pour un sou. On m'a avoué qu'ils étaient en général très accueillants, aimables, distingués, ouverts, charmants, je suis sûr que vous voyez le topo! ;-)
Enfin au passage, ça m'a permis de faire d'autres observations scientifiques.

Darwin sévit sauvagement sur les routes de l'Ontario! Pas de la même manière que ce dont je me souviens de la Roumanie, où les nationales se transformaient en galleries d'expositions des œuvres les plus noires d'Andy Warhol (la collection Disaster de 1963, que j'ai eu la chance d'admirer récemment à l'Art Gallery of Ontario: des réplications ad nauseum de photos d'accidents de voiture), voire en cimetières de guerre. Non, ici ce sont plutôt tous ces petits animaux à 4 pattes et fourrures qui sont les victimes du processus inexorable de la sélection naturelle. Chats, lapins, ratons-laveurs, castors, écureuils, ils sont nombreux à pourrir les entrailles à l'air ou à ne plus ressembler à grand chose, touffe de poils scotchée au bitume, sur toutes les routes de l'Ontario.
Pourtant, les limites de vitesse sont drastiques, je suis le seul à me permettre de faire du 150 sur ces longues routes toutes droites et sans surprise, les autres ils paressent en général à 80... Ils n'ont donc aucune excuse pour s'auto-proclamer la Roue de Dieu dans ce génocide! Enfin sauf qu'à défaut d'aller vite, ils prennent toute la place avec leurs énormes machins, SUVs, Pick-ups, tous-terrains de tous poils. Dès qu'on arrive dans la campagne, on tombe tout de suite sur une autre population que la faune bigarrée et hétéroclyte de Toronto: les Red-Necks, les gars du terroir, bourrus, chemise à carreaux, gros pick-up et l'air pas malin pour un sou. On m'a avoué qu'ils étaient en général très accueillants, aimables, distingués, ouverts, charmants, je suis sûr que vous voyez le topo! ;-)
31 juillet 2006
Mon. 31 July - Just Like Heaven [Cure]
Avertissement: Le message suivant a été classifié "PG" (Parental Guidance) parce qu'il y est présenté une série de nus féminins qui pourraient choquer les sensibilités.
----

J'adore cette photo! En fait, Lena est à cette âge de grâce photogénique qui fait qu'à peu près chaque photo qui la prend comme sujet est réussie. Sauble Beach, Lake Huron, juin.

Gozilla, en train de ravager une ville de sable sans défense... Longpoint, Lake Erie, juillet.

Les gens ont une drôle de coutume dans le coin... Un gars siffle et se met à hurler des borborigmes, puis tout le monde fait ça... Le truc, que je n'ai compris qu'une fois qu'on est partis, c'est qu'en négociant bien sa place, on peut se retrouver en très bonne compagnie. Cette plage-ci, proche de Toronto, est particulièrement bien fréquentée, il y a des hardbodies qui fleurissent dans tous les coins :-) Milton, petit lac du coin, juillet.
Un truc absolument fabuleux avec les plages des grands lacs, c'est que ces grands lacs sont des vraies mers intérieures remplies d'eau de SPA. Ca sent la mer, ça fait des belles vagues comme la mer, c'est bleu et beau comme la mer, et le sourire de la cremière: on se baigne dans l'eau minérale, elle est pas salée, c'est pas infect de boire la tasse, et on est pas tout collant en sortant!
Et alors, aller passer la journée à la plage (et y faire la sieste, existe-t-il un abandon plus absolu que de faire la sieste et se ramasser des coups de soleil en douce sur une plage?) comme ça juste sur un coup de tête le week-end, ça donne un air de vacances à la vie qui est assez fantastique lui aussi!
----

J'adore cette photo! En fait, Lena est à cette âge de grâce photogénique qui fait qu'à peu près chaque photo qui la prend comme sujet est réussie. Sauble Beach, Lake Huron, juin.

Gozilla, en train de ravager une ville de sable sans défense... Longpoint, Lake Erie, juillet.

Les gens ont une drôle de coutume dans le coin... Un gars siffle et se met à hurler des borborigmes, puis tout le monde fait ça... Le truc, que je n'ai compris qu'une fois qu'on est partis, c'est qu'en négociant bien sa place, on peut se retrouver en très bonne compagnie. Cette plage-ci, proche de Toronto, est particulièrement bien fréquentée, il y a des hardbodies qui fleurissent dans tous les coins :-) Milton, petit lac du coin, juillet.
Un truc absolument fabuleux avec les plages des grands lacs, c'est que ces grands lacs sont des vraies mers intérieures remplies d'eau de SPA. Ca sent la mer, ça fait des belles vagues comme la mer, c'est bleu et beau comme la mer, et le sourire de la cremière: on se baigne dans l'eau minérale, elle est pas salée, c'est pas infect de boire la tasse, et on est pas tout collant en sortant!
Et alors, aller passer la journée à la plage (et y faire la sieste, existe-t-il un abandon plus absolu que de faire la sieste et se ramasser des coups de soleil en douce sur une plage?) comme ça juste sur un coup de tête le week-end, ça donne un air de vacances à la vie qui est assez fantastique lui aussi!
20 juillet 2006
Thu. 20 July - Ladykillers [Lush]
J'ai une amie qui va visiter Bruxelles et Louvain avec sa petite famille début août. Elle m'a demandé de lui suggérer un hôtel au centre de Bruxelles. J'ai pas idée forcément, j'ai jamais dormi à l'hôtel là-bas. Quelqu'un a une idée d'un truc sympa et à un prix raisonnable, dans le pentagone?
Quant au petit guide touristique, les indispensables selon mes souvenirs: La Grand Place, la Bourse, le Sablon, St Michel, la rue des Bouchers, le Manneken Pis, prendre des verres dans ce coin-là, un dîner à la Place Ste Catherine, la soirée aux Halles-St-Géry. L'Atomium & Mini-Europe? Les musées intéressants: les beaux-arts, l'Afrique à Tervuren, Autoworld/Le Cinquentenaire (c'est un musée de l'armée ou d'histoire plus générale?). Y a des expos temporaires intéressantes vers le 8 août?
Ne me conseillez pas: les abattoirs d'Anderlecht, le quartier de la gare du Nord et en particulier la rue d'Aerschot, puis aller traîner du côté de la Chaussée de Haecht ou la barrière St Gilles le soir :-)
Quant au petit guide touristique, les indispensables selon mes souvenirs: La Grand Place, la Bourse, le Sablon, St Michel, la rue des Bouchers, le Manneken Pis, prendre des verres dans ce coin-là, un dîner à la Place Ste Catherine, la soirée aux Halles-St-Géry. L'Atomium & Mini-Europe? Les musées intéressants: les beaux-arts, l'Afrique à Tervuren, Autoworld/Le Cinquentenaire (c'est un musée de l'armée ou d'histoire plus générale?). Y a des expos temporaires intéressantes vers le 8 août?
Ne me conseillez pas: les abattoirs d'Anderlecht, le quartier de la gare du Nord et en particulier la rue d'Aerschot, puis aller traîner du côté de la Chaussée de Haecht ou la barrière St Gilles le soir :-)
Wed. 19 July - Son of a Preacher Man [Pulp Fiction]
Today was a kind of exceptional day, looking backwards. I woke up ... bon je vais pas faire le malin et je continue en Français. Jour hors du commun aujourd'hui, tous les indicateurs dans le vert. Je me suis réveillé reposé, grâce à une panne d'internet hier soir; j'ai eu droit à un lunch sans combattre, Theresa a étendu le contrat de tous mes développeurs pour 15 jours de plus, j'ai passé mon trajet en métro à flirter avec une grande hardbody toute noire complètement charmante, puis toute la soirée à danser le tango avec une italienne tout aussi charmante, revoir Magda et Anna (ah si, seule ombre au tableau: elle a toujours cette mauvaise habitude de traîner cet ignoble bonhomme partout où elle va...) puis, de retour chez moi, voir qu'Apple vient d'annoncer des résultats très au-dessus des attentes. Et pour couronner le tout, les cigognes viennent d'aller déposer de très bonnes nouvelles sur Bloor Street aussi...
Il est temps pour une petite photo non? Bon, voici:

Ca s'appelle des Croc's, c'est la dernière mode ici en matière de footwear pour hommes et femmes.Il paraît que ça se marie avec tout, les couleurs sont passe-partout, Ca fait très chic avec un costume ou un tailleur. Pour moi j'hésite beaucoup entre les roses et les orange fluos.
Il est temps pour une petite photo non? Bon, voici:

Ca s'appelle des Croc's, c'est la dernière mode ici en matière de footwear pour hommes et femmes.Il paraît que ça se marie avec tout, les couleurs sont passe-partout, Ca fait très chic avec un costume ou un tailleur. Pour moi j'hésite beaucoup entre les roses et les orange fluos.
17 juillet 2006
Mon. 17 July - So Like A Rose [Garbage]
Ca ne peut plus attendre, je vous présente l'ami Patrick Bateman, le héros ... hm, personnage de American Psycho. Au-delà de ce que la presse peut en dire et qui n'a aucun intérêt (des théories fumeuses sur une prétendue schizophrénie, ou une totale misogynie, homophobie, xénophobie, et autres culpabilité d'une vingtaine de meurtres sadiques), j'ai beaucoup apprécié le côté dandy fashion flegmatique, glacé et sophistiqué du bonhomme.
Genre, d'entrée de jeu, le deuxième paragraphe:
- «I'm creative, I'm young, unscrupulous, highly motivated, highly skilled. In essence what I'm saying is that society cannot afford to lose me. I'm an asset»
- «Hi. Pat Bateman,» I say, offering my hand, noticing my reflection in a mirror hung on the wall—and smiling at how good I look.
- (...) she gives me a look so hateful that it seems doubtful we will have sex later on tonight
- «What do we want to eat?» Me.
- «Something blond with big tits.» Price.
- «Oh wait, guys, listen, I got a joke.» Preston rubs his hands together.
- «Preston,» Price says, «you are a joke.»
[ils sont à 4 dans un bar after hours]
- «Where are we eating?» I ask, my patience at an all-time low. «We need to make a reservation. I'm not standing at some fucking bar»
[en arrivant à Pastels, un resto branché downtown Manhattan]
- I'm on the verge of tears by the time we arrive at Pastel's since I'm positive we won't get seated but the table is good, and relief that is almost tidal in scope washes me over in an awesome wave. (...) It's really impossible to get a reservation at Pastels and I think Van Patten, myself, even Price, are impressed by, even envious of, McDermott's prowess in securing a table. (...) Things seem to be going smoothly. The Ronettes are singing "Then He Kissed Me", our waitress is a little hardbody and even Price seems relaxed.
Scott Montgomery walks over to our booth wearing a double-washed wrinkled-cotton striped dress shirt with red accent stitching a red, white and blue fireworks-print silk tie by Hugo Boss and plum washed-wool trousers with a quadruple-pleated front and slashed pockets by Lazo. He's holding a glass of champagne and hands it to the girl he's with—definite model type, thin, okay tits, no ass, high heels—and she's wearing a wool-crepe skirt and a wool and cashemere velour coat, all by Louis Dell'Olio. High-heeled shoes by Susan Warren Edwards. Sunglasses by Alain Mikli. Pressed-leather bag from Hermès.
(...)
I was wrong. She does have an ass.
(...)
- «She is hot,» Van Patten says, ignoring the scallop sausage,
- «Hardbody.» McDermott nods in agreement. «Definitely.»
- «I'm not impressed,» Price sniffs. «Look at her knees»
While the hardbody stands there we check her out, and though her knees do support long, tan legs, I can't help noticing that one knee is, admittedly, bigger that the other one. The left knee is knobbier, almost imperceptibly thicker than the right knee and this unnoticeable flaw now seems overwhelming and we all lose interest. (...)
- «This isn't what you ordered either. That's sushi, not sashimi.»
- «Jesus,» McDermott sighs. «You don't come here for the food anyway.»
Some guy who looks exactly like Christopher Lauder comes over to the table and says, patting me on the shoulder, «Hey Hamilton, nice tan,» before walking into the men's room.
(...)
«I have,» Van Patten says, pausing for maximum impact, «a tanning bed at ... home,» and then he takes a large bite out of his scallop sausage.
(...)
The hardbody brings the check over. The total is $475, much less than we expected. We split it but I need the cash so I put it on my platinum AmEx and collect their bills, mostly fresh fifties.
Si ça continue, je vais transcrire tout le bouquin et je vais avoir la mafia des droits d'auteur sur la poire, alors que je fais de la pub en plus! Sans déconner, le meilleur bouquin que j'ai lu dernièrement. A lire en anglais je pense.
Genre, d'entrée de jeu, le deuxième paragraphe:
- «I'm creative, I'm young, unscrupulous, highly motivated, highly skilled. In essence what I'm saying is that society cannot afford to lose me. I'm an asset»
- «Hi. Pat Bateman,» I say, offering my hand, noticing my reflection in a mirror hung on the wall—and smiling at how good I look.
- (...) she gives me a look so hateful that it seems doubtful we will have sex later on tonight
- «What do we want to eat?» Me.
- «Something blond with big tits.» Price.
- «Oh wait, guys, listen, I got a joke.» Preston rubs his hands together.
- «Preston,» Price says, «you are a joke.»
[ils sont à 4 dans un bar after hours]
- «Where are we eating?» I ask, my patience at an all-time low. «We need to make a reservation. I'm not standing at some fucking bar»
[en arrivant à Pastels, un resto branché downtown Manhattan]
- I'm on the verge of tears by the time we arrive at Pastel's since I'm positive we won't get seated but the table is good, and relief that is almost tidal in scope washes me over in an awesome wave. (...) It's really impossible to get a reservation at Pastels and I think Van Patten, myself, even Price, are impressed by, even envious of, McDermott's prowess in securing a table. (...) Things seem to be going smoothly. The Ronettes are singing "Then He Kissed Me", our waitress is a little hardbody and even Price seems relaxed.
Scott Montgomery walks over to our booth wearing a double-washed wrinkled-cotton striped dress shirt with red accent stitching a red, white and blue fireworks-print silk tie by Hugo Boss and plum washed-wool trousers with a quadruple-pleated front and slashed pockets by Lazo. He's holding a glass of champagne and hands it to the girl he's with—definite model type, thin, okay tits, no ass, high heels—and she's wearing a wool-crepe skirt and a wool and cashemere velour coat, all by Louis Dell'Olio. High-heeled shoes by Susan Warren Edwards. Sunglasses by Alain Mikli. Pressed-leather bag from Hermès.
(...)
I was wrong. She does have an ass.
(...)
- «She is hot,» Van Patten says, ignoring the scallop sausage,
- «Hardbody.» McDermott nods in agreement. «Definitely.»
- «I'm not impressed,» Price sniffs. «Look at her knees»
While the hardbody stands there we check her out, and though her knees do support long, tan legs, I can't help noticing that one knee is, admittedly, bigger that the other one. The left knee is knobbier, almost imperceptibly thicker than the right knee and this unnoticeable flaw now seems overwhelming and we all lose interest. (...)
- «This isn't what you ordered either. That's sushi, not sashimi.»
- «Jesus,» McDermott sighs. «You don't come here for the food anyway.»
Some guy who looks exactly like Christopher Lauder comes over to the table and says, patting me on the shoulder, «Hey Hamilton, nice tan,» before walking into the men's room.
(...)
«I have,» Van Patten says, pausing for maximum impact, «a tanning bed at ... home,» and then he takes a large bite out of his scallop sausage.
(...)
The hardbody brings the check over. The total is $475, much less than we expected. We split it but I need the cash so I put it on my platinum AmEx and collect their bills, mostly fresh fifties.
Si ça continue, je vais transcrire tout le bouquin et je vais avoir la mafia des droits d'auteur sur la poire, alors que je fais de la pub en plus! Sans déconner, le meilleur bouquin que j'ai lu dernièrement. A lire en anglais je pense.
16 juillet 2006
Sun. 16 July - Brimful of Asha [Fatboy slim]
Today I woke up early (around 11 AM) with one clear idea right in front of my eyes: SALES! I wear a Limited edition "The Cure trilogy tour" V-shaped neckline collar short-sleeved tee-shirt by Fruit-of-the-Loom, a vintage 1980's black denim jeans and authentic 1987 Chuck Taylor "All Stars" by Converse baskets. (*).
Ca fait un petit temps que je tourne sur les mêmes chemises et pantalon (**), alors ils deviennent sales forcément, donc je dois aller en acheter de nouveaux. Ca tombe bien, le milieu du mois de juillet, c'est juste bien pour les soldes: c'est plus l'émeute, et il reste encore quelques trucs potables pour qui a le temps de chercher... Aujourd'hui c'est donc mon tour de sacrifier mon temps et mon argent durement gagné sur l'autel du matérialisme vestimentaire.
- Premier arrêt: Silver Snail, sur Queen Street. Ils vendent des bandes-dessinées (oui, bon, je me suis un peu égaré, voilà c'est tout!). Le magasin est plein de bédés, et il y en a pas une que je connais. Ah si, là, quelques Asterix, un Berthet et Persepolis. Pour le reste, que de l'inconnu. Je me fais donc conseiller par le libraire, très sympa; je vous raconte dès que j'ai fini (aucun Marvel, j'ai fait l'impasse sur les Superman, Batman, Spiderman Kleptoman et Captain America -To serve and to protect- pourtant le dernier avait l'air tout en finesse, une histoire à la «De vilains terroristes menacent la paix des honnêtes citoyens, Captain America va-t-il pouvoir nous tirer de ce mauvais pas?»).
Une bonne heure et quelques kilos plus tard, me voilà en route pour Eaton Center, le paradis du prêt-à-consommer!
- Second arrêt: la libraire du shopping center (ben oui, je dois prévoir mes prochains trajets en métro, sur base de vos intéressantes recommandations. Seulement, comme un âne j'avais juste rien noté, donc tout oublié :-/ ). J'ai donc opté pour suivre la recommandation de Branka, Cloud Atlas, (en feuilletant, je suis tombé sur «Zedelghem, Neerbeke», ça sonne pas d'ici ça!). Le Kundera, je le lirai en français et Asimov je le garde pour plus tard. Puis il y a encore ceux qui sont dans les comments du post de la semaine dernière, ça va, je vais pas mourir idiot.
- Troisième arrêt, dubitatif, chez Mexx, Zara, Mango, Le Château, Banana Republic, Sears et H&M. Eh bien je suis vraiment pas doué en matérialisme. Les soldes sont en gros terminées (elles ont commencé mi-juin, et on m'a rien dit!), il reste des tas de chemises qui m'arrivent au genou, ou que je destinerais illico à la malle à déguisements des scouts!
- Quatrième arrêt, je tombe sur Jennifer du cours de danse, qui a l'air de faire la même chose que moi, probablement de manière beaucoup plus efficace.
- Cinquième arrêt, un couple m'aborde en me demandant des nouvelles de ce fameux concert «Trilogy» des Cure. Ils ont failli venir à Bruxelles pour le voir, mais le coût du billet d'avion aller-retour pour un week-end les a refroidis. C'est des Curistes pas radicaux (forcément, vu l'endroit). On discute, le gars est DJ, ils vont voir Ladytron en octobre, je les laisse pas filer sans me laisser d'adresse ceux-là! Ah les Curistes! J'avais oublié, tiens, que tout ce que la planète compte comme gens intéressants en faisait partie!
Bilan de l'affaire: Rencontrer des Curistes: priceless, pour le reste j'ai utilisé Master... euh non, VISA™. Enfin «le reste», on parle tout de suite de un café et une chemise. Je le savais, le shopping chez moi, c'est inné!
---
(*) Si j'avais été un peu plus rigoureux avec la chronologie, je vous aurais déjà présenté le copain Bateman et vous auriez mieux compris... Je jure, je le fais bientôt (mais je suis toujours en train de fouiller le bouquin à la recherche des passages intéressants. Ce qui n'est pas facile, parce qu'entre temps j'en ai entamé un autre. Enfin, deux autres, j'ai déjà fini le best-seller vite lu-vite oublié et je suis passé à autre chose)
(**) A propos, j'aime bien le pantalon sur mesure de Véro, merci encore. Tu fais pas aussi des soldes? :-P
Ca fait un petit temps que je tourne sur les mêmes chemises et pantalon (**), alors ils deviennent sales forcément, donc je dois aller en acheter de nouveaux. Ca tombe bien, le milieu du mois de juillet, c'est juste bien pour les soldes: c'est plus l'émeute, et il reste encore quelques trucs potables pour qui a le temps de chercher... Aujourd'hui c'est donc mon tour de sacrifier mon temps et mon argent durement gagné sur l'autel du matérialisme vestimentaire.
- Premier arrêt: Silver Snail, sur Queen Street. Ils vendent des bandes-dessinées (oui, bon, je me suis un peu égaré, voilà c'est tout!). Le magasin est plein de bédés, et il y en a pas une que je connais. Ah si, là, quelques Asterix, un Berthet et Persepolis. Pour le reste, que de l'inconnu. Je me fais donc conseiller par le libraire, très sympa; je vous raconte dès que j'ai fini (aucun Marvel, j'ai fait l'impasse sur les Superman, Batman, Spiderman Kleptoman et Captain America -To serve and to protect- pourtant le dernier avait l'air tout en finesse, une histoire à la «De vilains terroristes menacent la paix des honnêtes citoyens, Captain America va-t-il pouvoir nous tirer de ce mauvais pas?»).
Une bonne heure et quelques kilos plus tard, me voilà en route pour Eaton Center, le paradis du prêt-à-consommer!
- Second arrêt: la libraire du shopping center (ben oui, je dois prévoir mes prochains trajets en métro, sur base de vos intéressantes recommandations. Seulement, comme un âne j'avais juste rien noté, donc tout oublié :-/ ). J'ai donc opté pour suivre la recommandation de Branka, Cloud Atlas, (en feuilletant, je suis tombé sur «Zedelghem, Neerbeke», ça sonne pas d'ici ça!). Le Kundera, je le lirai en français et Asimov je le garde pour plus tard. Puis il y a encore ceux qui sont dans les comments du post de la semaine dernière, ça va, je vais pas mourir idiot.
- Troisième arrêt, dubitatif, chez Mexx, Zara, Mango, Le Château, Banana Republic, Sears et H&M. Eh bien je suis vraiment pas doué en matérialisme. Les soldes sont en gros terminées (elles ont commencé mi-juin, et on m'a rien dit!), il reste des tas de chemises qui m'arrivent au genou, ou que je destinerais illico à la malle à déguisements des scouts!
- Quatrième arrêt, je tombe sur Jennifer du cours de danse, qui a l'air de faire la même chose que moi, probablement de manière beaucoup plus efficace.
- Cinquième arrêt, un couple m'aborde en me demandant des nouvelles de ce fameux concert «Trilogy» des Cure. Ils ont failli venir à Bruxelles pour le voir, mais le coût du billet d'avion aller-retour pour un week-end les a refroidis. C'est des Curistes pas radicaux (forcément, vu l'endroit). On discute, le gars est DJ, ils vont voir Ladytron en octobre, je les laisse pas filer sans me laisser d'adresse ceux-là! Ah les Curistes! J'avais oublié, tiens, que tout ce que la planète compte comme gens intéressants en faisait partie!
Bilan de l'affaire: Rencontrer des Curistes: priceless, pour le reste j'ai utilisé Master... euh non, VISA™. Enfin «le reste», on parle tout de suite de un café et une chemise. Je le savais, le shopping chez moi, c'est inné!
---
(*) Si j'avais été un peu plus rigoureux avec la chronologie, je vous aurais déjà présenté le copain Bateman et vous auriez mieux compris... Je jure, je le fais bientôt (mais je suis toujours en train de fouiller le bouquin à la recherche des passages intéressants. Ce qui n'est pas facile, parce qu'entre temps j'en ai entamé un autre. Enfin, deux autres, j'ai déjà fini le best-seller vite lu-vite oublié et je suis passé à autre chose)
(**) A propos, j'aime bien le pantalon sur mesure de Véro, merci encore. Tu fais pas aussi des soldes? :-P
10 juillet 2006
Tue. 10 July - Mass Destruction [Faithless]
Contrairement à ce qui passe pour un ptit-bonheur-la-chance dans la succession des mes histoires, j'essaye de suivre un vague fil conducteur, ou disons quelques principes conducteurs. D'abord, il y a quelques règles de forme, comme celle que j'ai déjà citée et que j'ai beaucoup de mal à suivre, qui veut que je ne profite pas d'un épisode pour m'étaler sur tout deux écrans et mes états d'âme à n'en plus finir, ça lasse ou décourage le lecteur. Ensuite, il faut une alternance de photos et pas photos: pas de photos trop longtemps, ça fait une grosse tartine de texte indigeste; trop de photos, ça laisse le lecteur sur sa faim à force d'être diet, light, 0% gras. Ou alors il faut des photos artistiques pas possibles, mais dans la famille, ce don-là est tombé sur un autre ovule que le mien. Je peux toujours ressortir quelques photos des croûtes du MoMA, j'en ai encore des tas en stock, je vais vous les resservir pour faire entracte entre les tartines, tiens... Mais là, je viens d'en mettre une grosse couche donc ça sert à rien.
Donc, pour en revenir à ma première idée, mon fil conducteur allait doucement nous conduire chez mes trois maîtres à penser du moment, Maslow, Darwin et Pat Bateman, tout en faisant un détour par quelques plages plus ou moins délicieuses, aux points de vue absolument imprenables, qu'on a joyeusement découvertes ces derniers week-ends, week-ends aux airs de vacances en Provence (à l'exception notables des chants des grillons), moments de bonheur paisible loin du tumulte de la ville et de l'agitation du boulot... (Quoique, tumulte et agitation suivent en général Noémi d'assez près :-)
Donc la première halte sera chez le sombre Pat Bateman, mais je suis encore aux fourneaux en train de faire mijoter une pleine ration de citations croustillantes qui aidera à mouler le personnage. En attendant, je peux dire que j'ai vraiment adoré le bouquin comme peu d'autres, et que le suivant fait vraiment pâle figure à ses côtés (malgré son statut de best-seller du moment) et que j'ai hâte d'en trouver un autre à la hauteur. On m'a conseillé Kundera et Amin Maalouf, d'autres idées? J'ai tendance à privilégier de loin le style littéraire à l'histoire (d'ailleurs c'est simple, american psycho n'a pas de scenario).
Donc, pour en revenir à ma première idée, mon fil conducteur allait doucement nous conduire chez mes trois maîtres à penser du moment, Maslow, Darwin et Pat Bateman, tout en faisant un détour par quelques plages plus ou moins délicieuses, aux points de vue absolument imprenables, qu'on a joyeusement découvertes ces derniers week-ends, week-ends aux airs de vacances en Provence (à l'exception notables des chants des grillons), moments de bonheur paisible loin du tumulte de la ville et de l'agitation du boulot... (Quoique, tumulte et agitation suivent en général Noémi d'assez près :-)
Donc la première halte sera chez le sombre Pat Bateman, mais je suis encore aux fourneaux en train de faire mijoter une pleine ration de citations croustillantes qui aidera à mouler le personnage. En attendant, je peux dire que j'ai vraiment adoré le bouquin comme peu d'autres, et que le suivant fait vraiment pâle figure à ses côtés (malgré son statut de best-seller du moment) et que j'ai hâte d'en trouver un autre à la hauteur. On m'a conseillé Kundera et Amin Maalouf, d'autres idées? J'ai tendance à privilégier de loin le style littéraire à l'histoire (d'ailleurs c'est simple, american psycho n'a pas de scenario).
09 juillet 2006
Sun. 9 July - Week-end à Rome [Daho]
Ce dimanche, on a décidé d'aller se manger un coin de pizza dans un p'tit resto sympa et typique de Little Italy. Une 'tite terrasse calme et paisible sur College Street, la rue italienne de Toronto.
College St., Avant...
Etonnamment, le coin n'était pas si calme que ça finalement, des grappes de gens tout en bleu agitant des drapeaux verts et rouges pendaient à chaque porte et fenêtre de tous les cafés de la rue... Il devait y avoir un truc, parce qu'à chaque carrefour il y avait une brigade de flics tentant tant bien que mal de faire la circulation.
College St., Après...
A un moment, il y a eu comme une clameur pas possible (pour être précis, 5 fois...), puis tout à coup, on ne voyait plus College Street. Les flics ont bien essayé pendant 30 secondes de faire un semblant de ciruclation, puis je crois qu'ils se sont surtout concentrés sur le fait de se sortir eux-mêmes de là. Pour le reste de la journée, College St. s'est transformée en procession géante, colorée, hurlante, sifflante, dansante, c'était tout-à-fait surprenant. Tout le monde s'est soudainement rappelé avec force émoi de son vieil aïeul italien (pour ma part, il s'agit de Massimo Il panettiere, 1072-1131, et non non, je ne pense pas avoir d'ascendant français dans ma généalogie, je ne vois pas de quoi vous voulez parler... Certains je pense ont dû aller chercher encore plus loin, ou alors profiter des voyages de Marco Polo)
College St., C'est le bordel complet...
Noémi ayant réussi à se procurer un sifflet quelque part dans cette marée humaine, a découvert le principe de l'écho amplifié: chaque fois qu'une voiture passe dans la rue avec des tas de drapeaux verts et rouges, si on siffle un coup en agitant les bras, la voiture répond au klaxon, tous les drapeaux s'agitent en retour, accompagnés d'une multitude de bras, de têtes, de corps, dont on est souvent très surpris du nombre, étant donné la contenance normale de la voiture...


(les deux dernières sont pas de moi, mais de là: http://www.flickr.com/photos/tags/toronto/

Etonnamment, le coin n'était pas si calme que ça finalement, des grappes de gens tout en bleu agitant des drapeaux verts et rouges pendaient à chaque porte et fenêtre de tous les cafés de la rue... Il devait y avoir un truc, parce qu'à chaque carrefour il y avait une brigade de flics tentant tant bien que mal de faire la circulation.

A un moment, il y a eu comme une clameur pas possible (pour être précis, 5 fois...), puis tout à coup, on ne voyait plus College Street. Les flics ont bien essayé pendant 30 secondes de faire un semblant de ciruclation, puis je crois qu'ils se sont surtout concentrés sur le fait de se sortir eux-mêmes de là. Pour le reste de la journée, College St. s'est transformée en procession géante, colorée, hurlante, sifflante, dansante, c'était tout-à-fait surprenant. Tout le monde s'est soudainement rappelé avec force émoi de son vieil aïeul italien (pour ma part, il s'agit de Massimo Il panettiere, 1072-1131, et non non, je ne pense pas avoir d'ascendant français dans ma généalogie, je ne vois pas de quoi vous voulez parler... Certains je pense ont dû aller chercher encore plus loin, ou alors profiter des voyages de Marco Polo)

Noémi ayant réussi à se procurer un sifflet quelque part dans cette marée humaine, a découvert le principe de l'écho amplifié: chaque fois qu'une voiture passe dans la rue avec des tas de drapeaux verts et rouges, si on siffle un coup en agitant les bras, la voiture répond au klaxon, tous les drapeaux s'agitent en retour, accompagnés d'une multitude de bras, de têtes, de corps, dont on est souvent très surpris du nombre, étant donné la contenance normale de la voiture...


(les deux dernières sont pas de moi, mais de là: http://www.flickr.com/photos/tags/toronto/
29 juin 2006
Wed. 26 June - Oreste et Electre [Cranes]
Il m'arrive parfois de m'arrêter devant un truc, que j'observe, puis je me dis que c'est absolument génial et que son concepteur est un vrai malin, ou à l'inverse, que c'est complètement con et qu'il faudrait tordre le cou à son incompétent inventeur.
Un exemple dans chaque catégorie.
:-) Chez David, j'ai été mis à contribution (oui, on frise l'esclavagisme, vous allez voir): il avait tondu la pelouse quelques jours auparavant et rempli des sacs d'herbe, qu'il fallait aller jeter au parc à conteneur municipal. Jusque là, rien que du très ordinaire. Les sacs. Les sacs pleins d'herbe sont en papier et se décomposent sans laisser de trace au même rythme que leur contenu! Pas besoin de vider les sacs, d'en foutre partout et de laisser traîner les sacs plastiques sur le compost. Ici, on balance les sacs sur le tas, hop, emballé c'est pesé! Seul point désagréable: c'est pas fait pour les gars organisés comme moi, qui laisseraient traîner les sacs pendant des semaines dans le garage; résultat: le sac s'est transformé en lambeaux de papier enroulés autour d'un compost déjà fort avancé... De toute façon, je commencerais déjà par pas tondre la pelouse et de toute façon j'ai pas de pelouse. En tous cas, c'est une invention maline.
:-( Il est 6h, je suis à la bourre et je dois prendre de l'argent liquide. En plus, je suis en train de raconter ma vie au téléphone. Je rentre dans un guichet automatique de ma banque, je me débrouille avec une seule main pour sortir ma carte de ma poche, la glisser dans l'appareil, faire mon opération, grouille-toi sale bête, oui allo, patati patata, non je veux pas de reçu, oui j'ai fini, rends-moi ma carte, zwouf, hop ... ah zut, l'est tombée.
...
«Attends un peu, j'ai un problème là. C'est quoi ce truc idiot?!?» Juste en-dessous de l'appareil bancaire, il y a une tablette horizontale en verre épais, juste bien pour déposer ses affaires quand on est pressé ou qu'on a qu'une main disponbile. Parfait. Au milieu de cette tablette, il y a une fente, avec écrit WASTE juste en-dessous. Au fond, en-dessous de la fente, il y a des tas de papiers, des reçus je suppose. Et ma carte, maintenant. Il m'a bien fallu trois quarts de seconde pour me rendre compte que Waste, ça se traduit par «Déchets» et que par conséquent, ce tas de papiers de dessous la fente, et ma carte par la même occasion, sont dans une poubelle! Dans sa conception débile, ce truc est bien fait jusqu'au bout: pas moyen d'aller fouiner dans les reçus... Bon, dans les situations désespérées, il faut pouvoir faire un choix: j'ai raccroché, j'ai pris les billets dans ma poche et j'ai abandonné la carte à son triste sort (c'est mieux que l'inverse!). Vous croyez que je suis le seul abruti à qui ce genre de truc arrive? Ou cette poubelle est une manne à trésor à la fin de la journée? C'est les pourboires des éboueurs? Enfin, j'en ai conclu que le concepteur de ce truc était un débile rare.
Un exemple dans chaque catégorie.
:-) Chez David, j'ai été mis à contribution (oui, on frise l'esclavagisme, vous allez voir): il avait tondu la pelouse quelques jours auparavant et rempli des sacs d'herbe, qu'il fallait aller jeter au parc à conteneur municipal. Jusque là, rien que du très ordinaire. Les sacs. Les sacs pleins d'herbe sont en papier et se décomposent sans laisser de trace au même rythme que leur contenu! Pas besoin de vider les sacs, d'en foutre partout et de laisser traîner les sacs plastiques sur le compost. Ici, on balance les sacs sur le tas, hop, emballé c'est pesé! Seul point désagréable: c'est pas fait pour les gars organisés comme moi, qui laisseraient traîner les sacs pendant des semaines dans le garage; résultat: le sac s'est transformé en lambeaux de papier enroulés autour d'un compost déjà fort avancé... De toute façon, je commencerais déjà par pas tondre la pelouse et de toute façon j'ai pas de pelouse. En tous cas, c'est une invention maline.
:-( Il est 6h, je suis à la bourre et je dois prendre de l'argent liquide. En plus, je suis en train de raconter ma vie au téléphone. Je rentre dans un guichet automatique de ma banque, je me débrouille avec une seule main pour sortir ma carte de ma poche, la glisser dans l'appareil, faire mon opération, grouille-toi sale bête, oui allo, patati patata, non je veux pas de reçu, oui j'ai fini, rends-moi ma carte, zwouf, hop ... ah zut, l'est tombée.
...
«Attends un peu, j'ai un problème là. C'est quoi ce truc idiot?!?» Juste en-dessous de l'appareil bancaire, il y a une tablette horizontale en verre épais, juste bien pour déposer ses affaires quand on est pressé ou qu'on a qu'une main disponbile. Parfait. Au milieu de cette tablette, il y a une fente, avec écrit WASTE juste en-dessous. Au fond, en-dessous de la fente, il y a des tas de papiers, des reçus je suppose. Et ma carte, maintenant. Il m'a bien fallu trois quarts de seconde pour me rendre compte que Waste, ça se traduit par «Déchets» et que par conséquent, ce tas de papiers de dessous la fente, et ma carte par la même occasion, sont dans une poubelle! Dans sa conception débile, ce truc est bien fait jusqu'au bout: pas moyen d'aller fouiner dans les reçus... Bon, dans les situations désespérées, il faut pouvoir faire un choix: j'ai raccroché, j'ai pris les billets dans ma poche et j'ai abandonné la carte à son triste sort (c'est mieux que l'inverse!). Vous croyez que je suis le seul abruti à qui ce genre de truc arrive? Ou cette poubelle est une manne à trésor à la fin de la journée? C'est les pourboires des éboueurs? Enfin, j'en ai conclu que le concepteur de ce truc était un débile rare.
27 juin 2006
Tue 27 June - Everytime [...]
Bon, là j'ose absolument pas dire qui interprète cette chanson-là, ça cadre absolument pas avec mon personnage musical. C'est même à peu près la négation de tout le reste, genre "on peut pas tomber plus bas"...
Tout ça pour dire que je reviens au plat pays pour quelques jours le 31 août. «Tonton Cristobal est revenu Des pesos des lingots il en a le cul cousu!» Ou, selon un autre auteur, «Au pays j'irai voir Margot à son doigt je passerai l'anneau», si quelqu'un voulait bien retrouver le doigt de Margot ça m'arrangerait; la seule que je connais, du haut de ses 5 ans, n'a pas les doigts assez boudinés à mon goût...
Bon voilà c'est tout pour aujourd'hui, je vais faire plouf dans ma piscine, bonne nuit à tous!
Tout ça pour dire que je reviens au plat pays pour quelques jours le 31 août. «Tonton Cristobal est revenu Des pesos des lingots il en a le cul cousu!» Ou, selon un autre auteur, «Au pays j'irai voir Margot à son doigt je passerai l'anneau», si quelqu'un voulait bien retrouver le doigt de Margot ça m'arrangerait; la seule que je connais, du haut de ses 5 ans, n'a pas les doigts assez boudinés à mon goût...
Bon voilà c'est tout pour aujourd'hui, je vais faire plouf dans ma piscine, bonne nuit à tous!
25 juin 2006
Sat. 24 June - Hasta Siempre Che Guevara
Au nightshop qui se trouve à presque 50m de l'entrée de mon immeuble, ils vendent des tas de choses intéressantes, voire indispensables (le lait, le chocolat, la crème glacée, je crois que j'ai fait le tour), et notamment des bouteilles de 1,5 litre d'eau de SPA! Excellente nouvelle, puisque depuis que j'ai découvert cette eau exquise (merci Virginie), je la place au rang de petit plaisir de l'existence (presque à égalité avec le grand verre de lait et le camembert-cacao)
18 juin 2006
Sun. 18 June - Disintegration [Cure]
Si le titre a quelque chose à voir avec ma condition acutuelle, ce n'est que strictement physique, après avoir passé le week-end outdoors, entre la plage (et quelle plage!!!) et un magnifique chemin de randonnée, sur le Bruce Trail.
Bon, suite et fin de ma palabre sur mes nouveaux concitoyens. J'avais fait un copion des différents sujets à aborder, pour pouvoir mieux les saucissonner en posts plus courts, mais dans le processus de redémarrer mon Mac (pour la première fois depuis 2 mois, les temps changent!), je l'ai perdu donc je suis foutu... Je me souviens du mot «matérialisme».
Les gens sont clairement motivés par l'argent. Gagner plus, c'est mieux (enfin, c'est pas très neuf comme concept, aussi...). Ca permet d'acheter une plus grosse maison, avec encore plus de chambres (genre 8 ou 10 chambres c'est pas rare... Je suis pas sûr quant à l'affectation des 3 ou 5 chambres supplémentaires au-delà de papa-maman, enfant#1, enfant#2, bureau-de-papa, bureau-de-maman?), une plus grosse voiture (j'ai vu des espèces de monstres à 6 roues, c'est assez affolant!), ou encore consommer plus. Consommer, posséder, c'est le bonheur! C'est du pur bonheur je vous dit! Mais c'est pas évident, même si on a l'argent, encore faut-il savoir quoi acheter! Heureusement, quand on tombe à court d'idées, arrive le meilleur allié de la consommation, la Télévision! A n'importe quelle heure de la nuit ou du jour, en moins de 10 secondes, il y a moyen de tomber sur une publicité vantant les mérites de tel ou tel truc qu'il-est-inconcevable-de-ne-pas-avoir, qu'est-ce-que-vous-attendez-pour-filer-au-magasin-le-plus-proche? Et ça tombe bien, le magasin le plus proche, il est justement ouvert, ce serait inhumain de priver les gens de bonheur non? Ah! Je m'émerveille devant tant d'à-propos! Il y a des couillons qui placent le bonheur dans les copains, dans l'amour ou ce genre de trucs, mais essayez un peu de prendre votre dose de bonheur à 4h du mat, hein? Ou de trouver un nouveau copain comme ça, hop, en 20 secondes devant la télé? Bon, alors, qui c'est qu'est le plus malin?
En revanche, la possession est quelque chose de sacré, et le vol a l'air assez inexistant dans le coin. Le Canadien ne s'approprie pas le bien d'autrui, parce que c'est pas cool pour autrui et parce que c'est la loi. Moi j'interprète ça comme «C'est cool, je peux être complètement négligent comme d'hab», je ferme jamais ma porte, ni celle de la voiture quand j'en ai une, je laisse traîner mes affaires n'importe où, je suis dans mon élément. Le Canadien moyen, par contre, «n'est jamais trop prudent» et, mettant Michael Moore en défaut, ferme sa porte à double tour, met force cadenas et verrous sur ses affaires et se méfie tout de même un peu...
Ah oui, pour revenir à la publicité, c'est une véritable infestation! Partout, tout le temps, impossible d'y échapper! Par exemple, les abords des autoroutes sont un défilé d'affiches, de machins qui bougent, qui clignotent, qui débordent de couleurs vives, parce qu'il faut être sûr de capter l'attention de tous ces automobilistes qui sont bêtement en train d'essayer de se concentrer sur autre chose! Téléphoner aux copains au volant, ça c'est dangereux et interdit! Mais lire le message publicitaire ça c'est bien!
Enfin, un autre concept omniprésent, c'est qu'on peut avoir son bonheur à prix réduit! Ca s'appelle «Save». Vous imaginez ça vous? Vous pensiez devoir payer 250$ pour être heureux aujourd'hui et voilà qu'on vous annonce Save 30$!: ce ne sera que 220$! De quoi être doublement heureux, non? Ah, qu'est-ce qu'on fait pas pour vous!
Tous les mois, quand je reçois ma facture de téléphone, j'ai une bonne raison d'être heureux: la facture n'est pas épouvantablement élevlée, mais elle est épouvantablement élevée et ça aurait pu être pire si mon opérateur ne s'était pas coupé en quatre pour me faire Sauver des dollars! Si c'est pas gentil ça!
Et moi là-dedans? Eh bien, selon cette logique, ça fait 4 mois que mon bonheur est enfermé dans des caisses aux quatre coins de Bruxelles, j'ai bien dû trouver une alternative non? Chez moi, je vis selon la logique «moins de brol = moins de désordre», et je n'ai rien acheté qui ne se mange pas, le Mac excepté (et croyez-moi, c'est tout de même le bordel chez moi, rien qu'avec ce que j'ai amené de Belgique, et ce que j'ai reçu: la vaisselle, une montagne de spams, une autre de sacs plastiques, des emballages...). Je n'ai pas allumé ma télé plus de deux fois. Je suis un être vil, malheureux et étranger aux vraies valeurs du monde, pour peu je mangerais mes enfants, comme les communistes!
Bon, suite et fin de ma palabre sur mes nouveaux concitoyens. J'avais fait un copion des différents sujets à aborder, pour pouvoir mieux les saucissonner en posts plus courts, mais dans le processus de redémarrer mon Mac (pour la première fois depuis 2 mois, les temps changent!), je l'ai perdu donc je suis foutu... Je me souviens du mot «matérialisme».
Les gens sont clairement motivés par l'argent. Gagner plus, c'est mieux (enfin, c'est pas très neuf comme concept, aussi...). Ca permet d'acheter une plus grosse maison, avec encore plus de chambres (genre 8 ou 10 chambres c'est pas rare... Je suis pas sûr quant à l'affectation des 3 ou 5 chambres supplémentaires au-delà de papa-maman, enfant#1, enfant#2, bureau-de-papa, bureau-de-maman?), une plus grosse voiture (j'ai vu des espèces de monstres à 6 roues, c'est assez affolant!), ou encore consommer plus. Consommer, posséder, c'est le bonheur! C'est du pur bonheur je vous dit! Mais c'est pas évident, même si on a l'argent, encore faut-il savoir quoi acheter! Heureusement, quand on tombe à court d'idées, arrive le meilleur allié de la consommation, la Télévision! A n'importe quelle heure de la nuit ou du jour, en moins de 10 secondes, il y a moyen de tomber sur une publicité vantant les mérites de tel ou tel truc qu'il-est-inconcevable-de-ne-pas-avoir, qu'est-ce-que-vous-attendez-pour-filer-au-magasin-le-plus-proche? Et ça tombe bien, le magasin le plus proche, il est justement ouvert, ce serait inhumain de priver les gens de bonheur non? Ah! Je m'émerveille devant tant d'à-propos! Il y a des couillons qui placent le bonheur dans les copains, dans l'amour ou ce genre de trucs, mais essayez un peu de prendre votre dose de bonheur à 4h du mat, hein? Ou de trouver un nouveau copain comme ça, hop, en 20 secondes devant la télé? Bon, alors, qui c'est qu'est le plus malin?
En revanche, la possession est quelque chose de sacré, et le vol a l'air assez inexistant dans le coin. Le Canadien ne s'approprie pas le bien d'autrui, parce que c'est pas cool pour autrui et parce que c'est la loi. Moi j'interprète ça comme «C'est cool, je peux être complètement négligent comme d'hab», je ferme jamais ma porte, ni celle de la voiture quand j'en ai une, je laisse traîner mes affaires n'importe où, je suis dans mon élément. Le Canadien moyen, par contre, «n'est jamais trop prudent» et, mettant Michael Moore en défaut, ferme sa porte à double tour, met force cadenas et verrous sur ses affaires et se méfie tout de même un peu...
Ah oui, pour revenir à la publicité, c'est une véritable infestation! Partout, tout le temps, impossible d'y échapper! Par exemple, les abords des autoroutes sont un défilé d'affiches, de machins qui bougent, qui clignotent, qui débordent de couleurs vives, parce qu'il faut être sûr de capter l'attention de tous ces automobilistes qui sont bêtement en train d'essayer de se concentrer sur autre chose! Téléphoner aux copains au volant, ça c'est dangereux et interdit! Mais lire le message publicitaire ça c'est bien!
Enfin, un autre concept omniprésent, c'est qu'on peut avoir son bonheur à prix réduit! Ca s'appelle «Save». Vous imaginez ça vous? Vous pensiez devoir payer 250$ pour être heureux aujourd'hui et voilà qu'on vous annonce Save 30$!: ce ne sera que 220$! De quoi être doublement heureux, non? Ah, qu'est-ce qu'on fait pas pour vous!
Tous les mois, quand je reçois ma facture de téléphone, j'ai une bonne raison d'être heureux: la facture n'est pas épouvantablement élevlée, mais elle est épouvantablement élevée et ça aurait pu être pire si mon opérateur ne s'était pas coupé en quatre pour me faire Sauver des dollars! Si c'est pas gentil ça!
Et moi là-dedans? Eh bien, selon cette logique, ça fait 4 mois que mon bonheur est enfermé dans des caisses aux quatre coins de Bruxelles, j'ai bien dû trouver une alternative non? Chez moi, je vis selon la logique «moins de brol = moins de désordre», et je n'ai rien acheté qui ne se mange pas, le Mac excepté (et croyez-moi, c'est tout de même le bordel chez moi, rien qu'avec ce que j'ai amené de Belgique, et ce que j'ai reçu: la vaisselle, une montagne de spams, une autre de sacs plastiques, des emballages...). Je n'ai pas allumé ma télé plus de deux fois. Je suis un être vil, malheureux et étranger aux vraies valeurs du monde, pour peu je mangerais mes enfants, comme les communistes!
17 juin 2006
Fri. 16 June - Minority [Green Day]
Something rather incredible happened to me today. I bought a few games (La guerre des moutons, le génialissime Citadelles, Guillotine) and then I was invited for dinner with friends. I took a cab and when I arrived, I found it strange the guy was kind of waiting before leaving... Then I noticed that my games were still in the car! I gave a startle, took a shoot of adrenaline and started running after the cab, that was not waiting anymore, but was slowly going away at the other end of the street now... Still, driving slowly is quicker than running at full speed, so I nearly car-jacked a poor woman that was sitting in her car, but she wouldn't help, so I ran again (ever seen Lola Rennt?...), then jumped in another cab that was stopped at a red light, enjoined the driver a very James Bondesque "Follow that car!". We chased him all along Queensquay, lost sight, spotted again, up Bay Street, lost him again, re-spotted again, is that him? All cabs f***ing look the same!, left on Wellington, right on York, and finally, hopeless, caught up the cab on Queen, and most unexpectedly, it was the good one! I thanked the guy a million times and tipped my driver quite genereously.
--
Il m'est arrivé un truc pas possible aujourd'hui alors je le raconte, même deux fois tiens!. J'ai été m'acheter quelques jeux (La guerre des moutons, le génialissime Citadelles, Guillotine), puis comme j'étais invité à aller manger au yacht-club de Nele, je prends un taxi pour y aller. Quand j'arrive, je téléphone pour qu'on m'ouvre le porche d'entrée, ça traîne un peu, je passe, et je remarque que bizarrement le taxi traîne toujours là, comme hésitant. Tout à coup, le franc tombe: mes affaires sont restées dans le taxi! Je bondis, je reçois un bon shoot d'adrénaline, j'arrive à la grille (fermée), avant de sauter au-dessus, je comprends en un quart de seconde comment cette saleté s'ouvre, et je vois, tout au bout de la rue, le taxi qui démarre pépère et s'éloigne... Je cours comme ça m'est plus arrivé depuis un moment, mais le moteur à explosion est plus rapide que mes gambettes. J'essaye de car-jacker une nana qui traîne dans sa voiture, moteur allumé, tout prêt à se lancer dans la poursuite (enfin, dans mon interprétation du monde), mais elle se montre moins que coopérative et plus que suspicieuse, donc j'abandonne et je reprends ma course. Je retrouve mon taxi, assez loin maintenant, sur QueensQuay et je continue à courir derrière, ne sachant pas trop comment je compte m'y prendre pour le rattraper (un 'tit falshback de Lola Rennt, mais j'ai pas trop idée comment reprendre le film au début moi). En arrivant à un feu rouge, j'aperçois un autre taxi libre, je m'engouffre dedans et je lance au conducteur un très James Bondesque "Suivez cette voiture!" (Que d'ailleurs je ne voyais déjà plus, mais je le sentais bien là devant nous, à deux, trois feux d'avance). Le gars, plutôt coopératif, slalome un coup entre les autres trainards, on le suit tout le long de Queens Quay, on le perd, on le repêche, il s'arrête, non c'est pas lui, il tourne sur Bay (c'est bien lui??? Ces taxis sont tous les mêmes!), à gauche sur Wellington, à droite sur York, finalement, à bout d'espoir, on rattrape un taxi orange et vert sur Queen Street... et c'est lui! J'en crois pas mes yeux, je bondis hors de la voiture, le gars assez surpris me rend mes affaires, je le remercie mille fois, je félicite l'autre, et je bénis Hollywood pour le scénario! J'ai bien écouté mais j'ai pas entendu de générique pompeux à la "We are the champions".
--
Il m'est arrivé un truc pas possible aujourd'hui alors je le raconte, même deux fois tiens!. J'ai été m'acheter quelques jeux (La guerre des moutons, le génialissime Citadelles, Guillotine), puis comme j'étais invité à aller manger au yacht-club de Nele, je prends un taxi pour y aller. Quand j'arrive, je téléphone pour qu'on m'ouvre le porche d'entrée, ça traîne un peu, je passe, et je remarque que bizarrement le taxi traîne toujours là, comme hésitant. Tout à coup, le franc tombe: mes affaires sont restées dans le taxi! Je bondis, je reçois un bon shoot d'adrénaline, j'arrive à la grille (fermée), avant de sauter au-dessus, je comprends en un quart de seconde comment cette saleté s'ouvre, et je vois, tout au bout de la rue, le taxi qui démarre pépère et s'éloigne... Je cours comme ça m'est plus arrivé depuis un moment, mais le moteur à explosion est plus rapide que mes gambettes. J'essaye de car-jacker une nana qui traîne dans sa voiture, moteur allumé, tout prêt à se lancer dans la poursuite (enfin, dans mon interprétation du monde), mais elle se montre moins que coopérative et plus que suspicieuse, donc j'abandonne et je reprends ma course. Je retrouve mon taxi, assez loin maintenant, sur QueensQuay et je continue à courir derrière, ne sachant pas trop comment je compte m'y prendre pour le rattraper (un 'tit falshback de Lola Rennt, mais j'ai pas trop idée comment reprendre le film au début moi). En arrivant à un feu rouge, j'aperçois un autre taxi libre, je m'engouffre dedans et je lance au conducteur un très James Bondesque "Suivez cette voiture!" (Que d'ailleurs je ne voyais déjà plus, mais je le sentais bien là devant nous, à deux, trois feux d'avance). Le gars, plutôt coopératif, slalome un coup entre les autres trainards, on le suit tout le long de Queens Quay, on le perd, on le repêche, il s'arrête, non c'est pas lui, il tourne sur Bay (c'est bien lui??? Ces taxis sont tous les mêmes!), à gauche sur Wellington, à droite sur York, finalement, à bout d'espoir, on rattrape un taxi orange et vert sur Queen Street... et c'est lui! J'en crois pas mes yeux, je bondis hors de la voiture, le gars assez surpris me rend mes affaires, je le remercie mille fois, je félicite l'autre, et je bénis Hollywood pour le scénario! J'ai bien écouté mais j'ai pas entendu de générique pompeux à la "We are the champions".
15 juin 2006
Wed. 14 June - Enigma of the Absolute [Dead can Dance]
Through bad management of my stomach, I found myself hungry after the tango tonight. I guess much to Mother's sadness, my options for getting food narrowed at that time/place (i.e. 11 PM/subway station) to McDonalds' fast ... thing. Back home with the stuff, bad management of the rest of my guts led me to renew that absolute metaphysical experience of the unbearable tubularity of being, that every one should attempt at least once in his lifetime. Moreover, on top of that very tubular feeling, the seemingly similar composition of the input and output of the process added another fundamental thermodynamics by Lavoisier dimension to it ("matter can neither be created or destroyed").
Et voici les sous-titres:
Suite à une gestion malheureuse de mon estomac, une faim m'est tombée dessus après le tango ce soir. Au grand dam de maman, mes options quant à trouver de quoi manger en ce lieu et temps (11h, station de métro) se résument au fast chose de McDonalds. De retour chez moi avec la mixture, une gestion tout aussi malheureuse du reste de mes entrailles (c'est pas parti pour s'arranger, avec ce que je leur offre :-/ ) m'a mené à renouveller cette expérience de métaphysique absolue de l'insoutenable tubularité de l'être, expérience que chacun devrait tenter au moins une fois dans sa vie. Qui plus est, outre cette expérience métaphysique du tube (je me demande si mon inconscient ne réclame pas de la lecture francophone, tiens...), l'étrange similarité entre ce qui entre dans le tube et ce qui en sort ajoutent une sérieuse dimension thermodynamique fondamentale par Lavoisier à l'événement ("rien ne se perd, rien ne se crée")
Et voici les sous-titres:
Suite à une gestion malheureuse de mon estomac, une faim m'est tombée dessus après le tango ce soir. Au grand dam de maman, mes options quant à trouver de quoi manger en ce lieu et temps (11h, station de métro) se résument au fast chose de McDonalds. De retour chez moi avec la mixture, une gestion tout aussi malheureuse du reste de mes entrailles (c'est pas parti pour s'arranger, avec ce que je leur offre :-/ ) m'a mené à renouveller cette expérience de métaphysique absolue de l'insoutenable tubularité de l'être, expérience que chacun devrait tenter au moins une fois dans sa vie. Qui plus est, outre cette expérience métaphysique du tube (je me demande si mon inconscient ne réclame pas de la lecture francophone, tiens...), l'étrange similarité entre ce qui entre dans le tube et ce qui en sort ajoutent une sérieuse dimension thermodynamique fondamentale par Lavoisier à l'événement ("rien ne se perd, rien ne se crée")
11 juin 2006
Sun. 11 June - Dessine-moi un mouton [Mylène Fermière]
Bon, la suite de ma diatribe (un dictionnaire des synonymes m'a proposé d'utiliser 'catilinaire' en lieu et place, j'avoue que l'idée me tente assez, ne fût-ce que par référence à notre Amélie nationale, mais sans un bon dictionnaire de la langue pour me confirmer ce que ce mot signifie vraiment, j'ai une certaine réserve...) sur ma perception de la faune locale...
Une règle sociale assez absolue ici est qu'il faut toujours montrer le meilleur de soi, voire même encore un peu mieux que ça. Autrement dit, il faut toujours positiver. C'est valable aussi aux U.S.A. (Donc pour les gens que je connais qui déménagent bientôt en Lousiane: entraîne-toi...). Qu'est-ce que ça veut dire exactement? Je dois expliquer avec soin, parce qu'en Belgique, on est plutôt les champions de exactement l'inverse.
Première règle: l'expression «de merde» ne se traduit pas: «J'ai un boulot de merde» se dit «I have a very good job, but I think I would be able to move to something else» (notez le «very good» qui remplace «wonderful», qui lui veut dire «pas trop mal» en Belge) «Il fait un temps de merde» (bon, là, je suis pas sûr que cette expression peut être comprise dans toute son ampleur par des gens ne venant pas de chez nous évidemment...), un truc du genre «I hope it gets better tomorrow»;...
Deuxième règle: La question «How are you?» n'est pas une question, c'est une invitation à dire «very good, thank you» Une réponse du genre «Not that good», «Could be better« sont proscrites.
Troisième règle: Si par hasard quelqu'un a un doute sur vos compétences ou réalisations, voire même (ô horreur!) vous accule à avouer une faiblesse ou une faute (ça, c'est la fin du monde!), toujours répondre par une tournure positive. A nouveau, nous Belges avons besoin d'un petit guide du débutant:
- «Je ne sais pas» = «Je connais bien» (j'ai la nuit pour apprendre)
- «J'ai vaguement entendu parler» = «Je domine à fond» (ce que je sais est probablement suffisant pour le bluffer)
- «J'ai une vague notion du truc» = «Je suis un expert imbattable» (de toute façon, les autres en sont à la phrase ci-dessus, je crains rien)
- «Le truc que j'ai fait est une merde» = «Le boulot est fait, c'est une version draft» (de toute façon, personne s'en rendra compte, en particulier dans le cas fréquent de la rédaction d'un document)
- «J'ai pas la moindre idée comment faire ça» = «OK je m'en charge, comptez sur moi» (j'ai jusqu'à la deadline pour qu'ils annulent de toute façon le machin)
- «C'est bourré de fautes, ta merde!» = «Ce sera nickel demain matin» (ce petit jeu-là se répète facilement, parfois jusqu'à plusieurs mois)
et hors du milieu professionnel:
- «Je vis dans Suburbia, c'est moche et loin de tout» = «C'est plus calme et loin du tumulte du centre» (ah! le calme et le charme de l'échangeur d'autoroute!)
- «J'ai des habitudes alimentaires déplorables» = «Encore un peu de ketchup sur mon double whooper meal deal with bacon and cheese, please!»
Enfin, la palme d'or revient tout de même à mon ami Philip, qui après s'être cassé la jambe en ski: «C'est sympa j'avais une chambre d'hôpital avec une super vue sur la montagne»
Il y un côté pas mal à ce positivisme, c'est que tout le monde a l'air toujours plus ou moins heureux, content de son sort, d'avoir bon espoir en un demain encore meilleur, on nage un peu dans le meilleur des mondes. Le truc pas cool évidemment, c'est que dès qu'on sous-entend que quelque chose ne va pas, c'est un peu assimilé à dire «J'ai la chaude-pisse, ou la peste», ils balancent entre la compassion et la quarantaine (ça pourrait être contagieux!). N'oublions pas qu'à chaque carrefour traîne un gars puant en haillons avec une tasse en carton qui nous rappelle au quotidien à quoi ça mène, de pas «aller bien»! De «Je déprime» au gobelet en styrofoam, il n'y a qu'un pas!
A choisir cependant, je préfère probablement cette attitude positive pour l'enthousiasme, la bonne composition et l'espoir qu'elle véhicule par rapport au négativisme plus généralisé en Belgique, qui mène en général à dénigrer, décourager, abandonner, se plaindre, être contraire. Sauf que quand à force de ne voir que le côté positif, on en devient complètement partiel ou hypocrite, c'est foireux évidemment.
Une règle sociale assez absolue ici est qu'il faut toujours montrer le meilleur de soi, voire même encore un peu mieux que ça. Autrement dit, il faut toujours positiver. C'est valable aussi aux U.S.A. (Donc pour les gens que je connais qui déménagent bientôt en Lousiane: entraîne-toi...). Qu'est-ce que ça veut dire exactement? Je dois expliquer avec soin, parce qu'en Belgique, on est plutôt les champions de exactement l'inverse.
Première règle: l'expression «de merde» ne se traduit pas: «J'ai un boulot de merde» se dit «I have a very good job, but I think I would be able to move to something else» (notez le «very good» qui remplace «wonderful», qui lui veut dire «pas trop mal» en Belge) «Il fait un temps de merde» (bon, là, je suis pas sûr que cette expression peut être comprise dans toute son ampleur par des gens ne venant pas de chez nous évidemment...), un truc du genre «I hope it gets better tomorrow»;...
Deuxième règle: La question «How are you?» n'est pas une question, c'est une invitation à dire «very good, thank you» Une réponse du genre «Not that good», «Could be better« sont proscrites.
Troisième règle: Si par hasard quelqu'un a un doute sur vos compétences ou réalisations, voire même (ô horreur!) vous accule à avouer une faiblesse ou une faute (ça, c'est la fin du monde!), toujours répondre par une tournure positive. A nouveau, nous Belges avons besoin d'un petit guide du débutant:
- «Je ne sais pas» = «Je connais bien» (j'ai la nuit pour apprendre)
- «J'ai vaguement entendu parler» = «Je domine à fond» (ce que je sais est probablement suffisant pour le bluffer)
- «J'ai une vague notion du truc» = «Je suis un expert imbattable» (de toute façon, les autres en sont à la phrase ci-dessus, je crains rien)
- «Le truc que j'ai fait est une merde» = «Le boulot est fait, c'est une version draft» (de toute façon, personne s'en rendra compte, en particulier dans le cas fréquent de la rédaction d'un document)
- «J'ai pas la moindre idée comment faire ça» = «OK je m'en charge, comptez sur moi» (j'ai jusqu'à la deadline pour qu'ils annulent de toute façon le machin)
- «C'est bourré de fautes, ta merde!» = «Ce sera nickel demain matin» (ce petit jeu-là se répète facilement, parfois jusqu'à plusieurs mois)
et hors du milieu professionnel:
- «Je vis dans Suburbia, c'est moche et loin de tout» = «C'est plus calme et loin du tumulte du centre» (ah! le calme et le charme de l'échangeur d'autoroute!)
- «J'ai des habitudes alimentaires déplorables» = «Encore un peu de ketchup sur mon double whooper meal deal with bacon and cheese, please!»
Enfin, la palme d'or revient tout de même à mon ami Philip, qui après s'être cassé la jambe en ski: «C'est sympa j'avais une chambre d'hôpital avec une super vue sur la montagne»
Il y un côté pas mal à ce positivisme, c'est que tout le monde a l'air toujours plus ou moins heureux, content de son sort, d'avoir bon espoir en un demain encore meilleur, on nage un peu dans le meilleur des mondes. Le truc pas cool évidemment, c'est que dès qu'on sous-entend que quelque chose ne va pas, c'est un peu assimilé à dire «J'ai la chaude-pisse, ou la peste», ils balancent entre la compassion et la quarantaine (ça pourrait être contagieux!). N'oublions pas qu'à chaque carrefour traîne un gars puant en haillons avec une tasse en carton qui nous rappelle au quotidien à quoi ça mène, de pas «aller bien»! De «Je déprime» au gobelet en styrofoam, il n'y a qu'un pas!
A choisir cependant, je préfère probablement cette attitude positive pour l'enthousiasme, la bonne composition et l'espoir qu'elle véhicule par rapport au négativisme plus généralisé en Belgique, qui mène en général à dénigrer, décourager, abandonner, se plaindre, être contraire. Sauf que quand à force de ne voir que le côté positif, on en devient complètement partiel ou hypocrite, c'est foireux évidemment.
06 juin 2006
Tue. 6 June - Dear Jessie [un truc dance]
Hey did you notice, we're the 6/6/6? Besides, that may read the 666, maybe this is the end of the World? Well, seems somewhat unlikely however.
Bon, j'étais là à traîner en ville, un peu déprimé(*) parce que touseul, quand mes pas m'ont mené dans le magasin de jeux tout près de chez moi, ouvert bien tard le soir comme le reste des commerces de première urgence ici (vous avez jamais eu besoin d'un Loup Garou en toute urgence à 11h du soir vous?). Du coup j'ai bien passé une heure à fureter, regarder toutes ces boîtes qui me rappellent tant de bons souvenirs (Puerto Rico, Citadelles, les moutons, Bang, Kahuna, les rails, Amon Ré -d'une découverte très récente, ...) et rêvassant à la possibilité de me refaire une ludothèque ici, j'ai tout ce qu'il me faut sous la main... Sauf les joueurs :-/
Donc, c'est pas question de faire de la ségrégation linguistique, mais plutôt par souci de proximité et donc de faisabilité que je passe à l'Anglais pour la suite, que je mets d'ailleurs dans le post suivant pour être plus clair. Enfin, en gros je fais ça dans un élan d'enthousiasme très spontané, ne me confirmez pas que c'est parfaitement inutile, un morceau rationnel de mon cerveau me l'a déjà signalé, merci.
---
(*) Je me rends compte que mes jours "déprimés" sont complètement sur-représentés ici, puisque chaque fois, j'en profite pour venir écrire, alors que quand je suis occupé, forcément, j'ai pas le temps d'écrire quoi que ce soit.
Bon, j'étais là à traîner en ville, un peu déprimé(*) parce que touseul, quand mes pas m'ont mené dans le magasin de jeux tout près de chez moi, ouvert bien tard le soir comme le reste des commerces de première urgence ici (vous avez jamais eu besoin d'un Loup Garou en toute urgence à 11h du soir vous?). Du coup j'ai bien passé une heure à fureter, regarder toutes ces boîtes qui me rappellent tant de bons souvenirs (Puerto Rico, Citadelles, les moutons, Bang, Kahuna, les rails, Amon Ré -d'une découverte très récente, ...) et rêvassant à la possibilité de me refaire une ludothèque ici, j'ai tout ce qu'il me faut sous la main... Sauf les joueurs :-/
Donc, c'est pas question de faire de la ségrégation linguistique, mais plutôt par souci de proximité et donc de faisabilité que je passe à l'Anglais pour la suite, que je mets d'ailleurs dans le post suivant pour être plus clair. Enfin, en gros je fais ça dans un élan d'enthousiasme très spontané, ne me confirmez pas que c'est parfaitement inutile, un morceau rationnel de mon cerveau me l'a déjà signalé, merci.
---
(*) Je me rends compte que mes jours "déprimés" sont complètement sur-représentés ici, puisque chaque fois, j'en profite pour venir écrire, alors que quand je suis occupé, forcément, j'ai pas le temps d'écrire quoi que ce soit.
Tue. 6 June - Fascination Street
After 4 months of abstinence, I badly need to play some games. Settlers of Catan, Citadelles, Diplomacy (the best!), the Werewolf, anything will do. I can provide the place, the game, the drinks, even the food (no comment please!), but I desesperately need a bunch of players. So if you are one, or know some friends, neighbours, remote friends, collegues, whatever, that are, please put them in contact with me. Thanx.
04 juin 2006
Mon. 22 May - Jef [Brel]
Retour à quelques images du MoMA...

Non non, de près, on ne voit rien de plus que d'ici...
Si on en juge par le temps que les gens passent devant, la notice est plus artistique que la toile.

De l'art éphémère: moi parti, il a dû perdre une bonne partie de son intérêt.
Un autre dans le même genre, mais que j'ai trouvé plus intriguant:

Non non, de près, on ne voit rien de plus que d'ici...


De l'art éphémère: moi parti, il a dû perdre une bonne partie de son intérêt.
Un autre dans le même genre, mais que j'ai trouvé plus intriguant:

03 juin 2006
Sat. 3 June - 10:15 Saturday Night [Cure]
... But my tap doesn't drip under the strip light, drip drip drip drip drip drip ....
On the other hand, would it drip (drip drip drip etc.), I would hear it because I'm having a quiet indoors Saturday evening (translate that into watching TV for most people; for me it means doing stuff on the Mac and gobbling up ice cream by Häagen Dazs -- I'm currently reading American Psycho and I simply love the main character, the handsome preppy sophisticated and passably deranged yuppie dandy Patrick Bateman, I'll talk a little bit more about him later), since Saturday came so suddenly at the end of the week and I haven't had the time to make up any plan and so I'm just there comme un con. The bright side of that is it leaves me plenty of time to write. It is well known that boredom and sadness are greater drivers for creativity, expression and art. Happy or lazy people don't have any reason to be creative, so they are just not. The best artists are the ones that are sad, depressed, bored. Traits usually come from needs, so efficiency and speed come from fear; perseverance from hunger and, as said, creativity from boredom. Happiness and comfort mean no more need, so nothing to drive development anymore. One should never see comfort as a goal in life, at most make it a short restful break on the otherwise rocky path of your life. Ambition is a great yet dreadful tool to make it so. Well, so much for la psychologie à deux balles/de comptoir.
Bon, la suite dans mon point sur ma vie ici, je vais me hasarder un étage plus haut et parler d'un délicat point de vue social: comment je perçois les gens ici. Perception qui est bien entendu un mélange entre les tas de préjugés que j'avais, les quelques personnes que j'ai rencontrées ici et les impressions partagées avec les copains d'ici.
La première chose qui saute aux yeux, du moins une fois qu'on a dépassé les bouledogues de la douane (qui n'arrivent pas à la cheville de leurs collègues états-uniens, qui ont dû passer un Master en Mépris&Rusticité avec mention), c'est que les gens sont affables, courtois, polis, avenants. Par exemple, dire bonjour ne se résume pas à «'lut!», mais relève du véritable dialogue «Good morning, how are you today? - I am very well, how are you? - feeling fine, thank you». Je crois que je n'ai pas croisé beaucoup d'exceptions à cette règle, même les mendiants font preuve de courtoise quand je refuse de leur donner quoi que ce soit (je n'ai pas encore adopté le comportement de ma nouvelle idole Pat Bateman vis-à-vis des clochards, mais là pour le coup, la pudeur m'empêche d'en dévoiler plus...).
Si d'aventure mon interlocuteur pense qu'il existe une possibilité que notre relation se concrétise dans le court-terme en un cash-flow de ma poche vers son tiroir-caisse, alors l'amabilité se transforme en empressement et la courtoise en serviabilité, c'est absolument insupportable! Personne ne se soucie que le service soit effectivement rendu avec une quelconque qualité, ce qui importe c'est que le serveur soit poli, déférent, ne me lâche pas une seconde et me montre et me démontre qu'il fait tout ce qui est humainement possible pour s'occuper de mon problème. Le problème, justement, c'est que du coup il est tellement occupé à essayer de me convaincre qu'il agit au mieux de mes intérêts, qu'il néglige l'aspect fondamental du machin, qui est finalement de faire ce que je lui demande. L'exemple typique est le sevice dans les restos, où les serveurs montrent un empressement zélé, mais la bouffe traîne du côté "infect" de l'échelle, ou le gars au guichet de la banque qui m'explique avec moult excuses et déférence qu'il ne peut pas me donner cette information, que je suis prié d'appeler ce numéro de téléphone - quoique dans ce dernier cas, le gars du guichet c'est Heidi, que c'est une bimbo à tomber raide ("tomber"?) et que donc elle était tout excusée d'avance!
J'ai encore des tas de trucs à raconter sur le sujet, mais j'ai lu qu'un auteur ne devait pas lourder ses lecteurs avec des tartines interminables, donc je vais la jouer à l'américaine (John Gray, des phrases courtes, des petits chapitres, peu d'idées pour un gros livre, on en a pour son argent et en plus c'est vite lu et tout le monde comprend, pas de malaise; on saute troic chapitres et on n'a rien perdu! Que du bonheur!) et pas à la Française (Balzac, des phrases de 5 pages, un livre de 5kg imprimé sur papier-bible en caractères minuscules, t'es dérangé par une mouche pendant 2 secondes et t'as perdu le fil du bouquin).
A demain, donc!
31 mai 2006
Wed. 31 May - Les brunes comptent pas pour des prunes
Ah, la petite Lio... c'est toute mon enfance qui se repointe...
Enfin, je voulais juste pas oublier celle-là, et ce coup-ci, ça sert à rien de jouer en Anglais.
Avec David, on parlait cinéma, puis on est tombé sur Poelvoorde dans Le Boulet et on se remémorait la scène de l'arrivée à l'aéroport, dans les toilettes, où il est aux urinoirs, déguisé en noir, et que le gars à côté de lui le regarde en haut, en bas, puis très perplexe. Perplexité que David interprète (comme moi) par le fait que si Poelvoorde (sais plus son nom dans le film) a la figure et les mains peintes en noir, sa clenche, elle, est toute rose. Et là, Carolina nous annonce que ça devrait pas le surprendre, que c'est comme ça aussi sur tous les noirs naturels. C'est vrai ça???
Enfin, je voulais juste pas oublier celle-là, et ce coup-ci, ça sert à rien de jouer en Anglais.
Avec David, on parlait cinéma, puis on est tombé sur Poelvoorde dans Le Boulet et on se remémorait la scène de l'arrivée à l'aéroport, dans les toilettes, où il est aux urinoirs, déguisé en noir, et que le gars à côté de lui le regarde en haut, en bas, puis très perplexe. Perplexité que David interprète (comme moi) par le fait que si Poelvoorde (sais plus son nom dans le film) a la figure et les mains peintes en noir, sa clenche, elle, est toute rose. Et là, Carolina nous annonce que ça devrait pas le surprendre, que c'est comme ça aussi sur tous les noirs naturels. C'est vrai ça???
29 mai 2006
Mon. 29 May - A Forest [Cure]
Due to the increasing success of my stories and by popular request (a whole two!), here comes the very first entry in English, sign that I may after all start to somehow blend into the cultural/linguistic landscape. So I'll continue my trip through the various facets of my vision of this country after 3 months being here. Ce qui est cool, c'est que je peux toujours passer au français pour disséminer quelques sarcasmes, ça me donne l'impression qu'ils resteront un peu privés, c'est pas plus mal pour la liberté de calomn... euh, d'expression. Today, georgaphics, an introduction to the second largest country in the world. Well, that's not that different from back home, I live in the 211th largest country in the world. The similarities don't end there, for one, Canada is as flat as Jane Birkin and as Flanders. I'm sure cycling is a very convenient way to travel here. Except that at the very instant I jump on a bike, flatness somehow vanishes and I am all panting and breathless in less than five minutes. L'autre jour, on est partis dans un bled perdu pour faire du mountain bike. Dans la voiture, on ricanait pas mal devant tout ce plat pays qui nous rappelait les reliefs de Middelkerke, puis tout à coup, tout autour du loueur de vélos, c'était le mur de Huy (en plus petit) et j'étais mort-fait en 5 minutes!
In Canada, there's one single direction: North. Everything seems to happen North: skiing, camping, biking, sailing, bear-touring, Hudson Bay, beaches, natural parks, 4x4-ing, skidooing, wildlife, unexplored country, primary forest, oil sands, goldrush, the great outdoor, canoeing, you name it. Well, except a bunch of irréductibles Gaulois qui résistent toujours et encore à l'envahisseur anglo-saxon, East; higher, greater, better skiing, West; et les fous dangereux, South.
Soit les Canadiens ne connaissent pas les «3 petits cochons», soit il n'y a pas de grand méchant loup par ici; toujours est-il qu'ils construisent toutes leurs maisons en bois. Impensable en Belgique! About building houses, it seems that the smaller unit of construction is the Village, most as was the case in the 70's in eastern Europe and Russia, or in the 90's in SimCity: one day, the mayor declares "Those fields be residential area!" and the next thing you know, 1,200 new wooden houses, all identical two-stories, four-windows, small neat lawn-and-flowers frontyard are sitting there, open for human colonization. Now comes the heart of the village, that crowdy, animated, living, swarming, never-sleeping place, the home to the spirit of the Village: the Shopping Mall! Such prestigious names as Tim Horton's (café to-go), Mac Donalds [with Drive thru™] (burgers to-go), Wendy's (carton-pâte to-go), Blockbusters (DVD to-go), CIBC drive-in (money to-go, sisi je vous assure, des MisterCash où qu'on doit pas sortir de sa voiture pour ramasser le magot, j'vous jure!), Petro-Canada (comme le Burger King, mais une autre fraction de la colonne de distillation, to-go), Home Depot (tout le reste), Ikea (pour ranger ce qu'on a acheté dans tous les autres). And voilà! a new village is born. Oops, sorry, forgot to mention the Church. The Catholic Church. And the Anglican Church. And the Ukrainian Baptist Church. And the Lithuanian Evangeslist Church. And the Judean People's Front Revival Church. Not to forget some Mosques, Temples, Synagogues and the Irish Pub.

Toronto is a pure-style Northern American city: grid pattern, compact financial district, wide streets, lots of cars everywhere. In a way, there are really two cities: on the lake shore, there's a lovely cité balnéaire, pier, quays, big towering condos with view on the lake, sails, recreation centre, promenade des Anglais, very nice. Then, again, everything goes North: an ugly urban twin highway + parking lots everywhere (right under my window, mmmmh I'm lovin' it!™), next financial skyscrapers (forming the famous Toronto skyline, nice looking), next some more city plus shopping centre (Eaton, where I work), next the northmost part of the city is Bloor street, with Bloor and Yonge being shopping area for lazy people: you spend there (Gucci, Prada, Dolce & Gabana, Dior,...) on one single item much more than what would otherwise take you the whole day and lots more weight to carry in an ordinary shopping session.
Then, to the West is High Park and the Humber river, an amazing green and peaceful and quiet area right in the center (well, not quite, in fact, a little West as I just said...) of the city. Very beautiful. Then I think there's a little more to the city that I don't know probably.
I've heard that up North, between Bloor and the polar circle, far away in the wild, stands Eglington and then Finch and then even some more, I just learned today. That's probably right next to Barrie or Ottawa. I think some of my teammates actually live there, with mooses and polar bears in their garden probably. I suppose it's midnight sun and all, up there, I must manage to get invited there once for the unique experience.
In Canada, there's one single direction: North. Everything seems to happen North: skiing, camping, biking, sailing, bear-touring, Hudson Bay, beaches, natural parks, 4x4-ing, skidooing, wildlife, unexplored country, primary forest, oil sands, goldrush, the great outdoor, canoeing, you name it. Well, except a bunch of irréductibles Gaulois qui résistent toujours et encore à l'envahisseur anglo-saxon, East; higher, greater, better skiing, West; et les fous dangereux, South.
Soit les Canadiens ne connaissent pas les «3 petits cochons», soit il n'y a pas de grand méchant loup par ici; toujours est-il qu'ils construisent toutes leurs maisons en bois. Impensable en Belgique! About building houses, it seems that the smaller unit of construction is the Village, most as was the case in the 70's in eastern Europe and Russia, or in the 90's in SimCity: one day, the mayor declares "Those fields be residential area!" and the next thing you know, 1,200 new wooden houses, all identical two-stories, four-windows, small neat lawn-and-flowers frontyard are sitting there, open for human colonization. Now comes the heart of the village, that crowdy, animated, living, swarming, never-sleeping place, the home to the spirit of the Village: the Shopping Mall! Such prestigious names as Tim Horton's (café to-go), Mac Donalds [with Drive thru™] (burgers to-go), Wendy's (carton-pâte to-go), Blockbusters (DVD to-go), CIBC drive-in (money to-go, sisi je vous assure, des MisterCash où qu'on doit pas sortir de sa voiture pour ramasser le magot, j'vous jure!), Petro-Canada (comme le Burger King, mais une autre fraction de la colonne de distillation, to-go), Home Depot (tout le reste), Ikea (pour ranger ce qu'on a acheté dans tous les autres). And voilà! a new village is born. Oops, sorry, forgot to mention the Church. The Catholic Church. And the Anglican Church. And the Ukrainian Baptist Church. And the Lithuanian Evangeslist Church. And the Judean People's Front Revival Church. Not to forget some Mosques, Temples, Synagogues and the Irish Pub.

Toronto is a pure-style Northern American city: grid pattern, compact financial district, wide streets, lots of cars everywhere. In a way, there are really two cities: on the lake shore, there's a lovely cité balnéaire, pier, quays, big towering condos with view on the lake, sails, recreation centre, promenade des Anglais, very nice. Then, again, everything goes North: an ugly urban twin highway + parking lots everywhere (right under my window, mmmmh I'm lovin' it!™), next financial skyscrapers (forming the famous Toronto skyline, nice looking), next some more city plus shopping centre (Eaton, where I work), next the northmost part of the city is Bloor street, with Bloor and Yonge being shopping area for lazy people: you spend there (Gucci, Prada, Dolce & Gabana, Dior,...) on one single item much more than what would otherwise take you the whole day and lots more weight to carry in an ordinary shopping session.
Then, to the West is High Park and the Humber river, an amazing green and peaceful and quiet area right in the center (well, not quite, in fact, a little West as I just said...) of the city. Very beautiful. Then I think there's a little more to the city that I don't know probably.
I've heard that up North, between Bloor and the polar circle, far away in the wild, stands Eglington and then Finch and then even some more, I just learned today. That's probably right next to Barrie or Ottawa. I think some of my teammates actually live there, with mooses and polar bears in their garden probably. I suppose it's midnight sun and all, up there, I must manage to get invited there once for the unique experience.
Sun. 28 May - With or without you
Comme me le signalait Olivier tout à l'heure, il y a pas mal de chance que je ne voie pas Noémi cette semaine, parce que j'ai un delivery vendredi, ce qui veut probablement dire quelques longues journées en perspective. Il fait complètement estival ici, et la chaleur et le relatif inintérêt de la phase palliative du projet OTIS plongent tous mes collègues dans une oisiveté assez patente. Je suis le seul à encore foutre quelque chose dans tout ce bordel... du coup je me venge et je fais bosser mon équipe plus tard :-)
Hier on s'est retrouvés à la plage, quelque part au nord de Finch (pour situer, Finch c'est le nord de Toronto, on est déjà quasi dans le cercle polaire). Jolie plage, du style sable + mer, sauf que la mer ici n'est pas salée, plus bungalows et nids à touristes, mais les touristes n'ont pas encore éclos cette saison, c'était donc plutôt agréable.
Lena n'a pas encore complètement intégré la localisation exacte de la bouche sur sa tête...
Noémi, dans une interprétation très personnelle de «I like to move it move it»


Les mêmes, deux mois plus vieilles.
Attention, photo adultes non-admis / interdit aux plus de 6 ans...
Hier on s'est retrouvés à la plage, quelque part au nord de Finch (pour situer, Finch c'est le nord de Toronto, on est déjà quasi dans le cercle polaire). Jolie plage, du style sable + mer, sauf que la mer ici n'est pas salée, plus bungalows et nids à touristes, mais les touristes n'ont pas encore éclos cette saison, c'était donc plutôt agréable.




Les mêmes, deux mois plus vieilles.
Attention, photo adultes non-admis / interdit aux plus de 6 ans...
27 mai 2006
Mon. 22 May - Last Stop: This town [Eels]
J'ai ramené l'équivalent d'une bonne dizaine de milliers de mots du MoMA, selon le taux de change habituel de l'image ou du dessin...

A tout seigneur tout honneur, le tableau le plus célèbre de la gallerie, le «Starry Night», où les initiés reconnaîtront le village de Tourinne-la-grosse


Il y a aussi une collection impressionnante de Picasso, ici le plus laid et un insolite que j'ai trouvé comique
Un autre compatriote qui a émigré ici...

Et pour finir, un autre Daliesque (ils ont ici l'excellent «Persistence de la mémoire», que j'ai trouvé étonnemment minuscule), dont je viens de retrouver le nom sur le net (et même sur le site du MoMA lui-même): L'«interno metafisico» Giorgio de Chirico

Après ces peintures somme toutes fort classiques, je passerai la semaine prochaine aux croûtes et objets plus ésotériques, ou autrement dit, comment faire profiter à tous de mon ignorance en la matière...
Un aperçu?

Ah non, zut, ça c'est une photo du gribouilli que Noemi a offert à sa mère pour la fête des mères...

A tout seigneur tout honneur, le tableau le plus célèbre de la gallerie, le «Starry Night», où les initiés reconnaîtront le village de Tourinne-la-grosse


Il y a aussi une collection impressionnante de Picasso, ici le plus laid et un insolite que j'ai trouvé comique
Un autre compatriote qui a émigré ici...

Et pour finir, un autre Daliesque (ils ont ici l'excellent «Persistence de la mémoire», que j'ai trouvé étonnemment minuscule), dont je viens de retrouver le nom sur le net (et même sur le site du MoMA lui-même): L'«interno metafisico» Giorgio de Chirico

Après ces peintures somme toutes fort classiques, je passerai la semaine prochaine aux croûtes et objets plus ésotériques, ou autrement dit, comment faire profiter à tous de mon ignorance en la matière...
Un aperçu?

Ah non, zut, ça c'est une photo du gribouilli que Noemi a offert à sa mère pour la fête des mères...
24 mai 2006
Sun. 21 May - Eden [Hooverphonic]
Ce week-end, je rends visite à David et sa petite famille, dans le Connecticut (ça ressemble un peu à Rhodes-St-Genèse). Entre deux parties de Kahuna, on va rendre visite aux éléphants de Central Park. Bruno (c'est le fils de David) aime beaucoup les éléphants, qu'il appelle des "Dumbos", ce qui représente tout de même près de 25% de son vocabulaire!

Pour éviter qu'ils ne troublent l'ordre public, les Dumbos ont été emapaillés et parqués dans un grand bâtiment juste à côté du parc, avec plein d'autres animaux, quelques autres expos, des guichets et pas mal de touristes -- les touristes ne sont pas empaillés, eux.


A côté des éléphants importés d'Afrique ou d'Asie, on y trouve aussi diverses autres bestioles (ici, quelques rongeurs malheureux et un oiseaux des plaines) typiques de la région.
Darwin est à l'honneur cette année, une partie du musée lui est consacrée. L'expo relate la vie de Darwin, raconte et illustre les principes de la sélection naturelle, puis nous rappelle que cette théorie, aussi vieille, fondée et évidente soit-elle, est cependant mise en doute dans certains coins reculés du monde, où l'obscurantisme religieux entrave encore la marche du progrès et de la Connaissance: dans les peuplades primitives du fin-fond de la jungle de Bornéo; dans les peuplades incultes de l'Arkansas ou du Tennessee...

Une tache noire au centre d'une tache verte au centre d'une tache grise sur la planète bleue...
Pour le lunch, on a trouvé un endroit vraiment sympa sur Broadway (au coin de la 58ème rue si mes souvenirs sont bons), un resto où on mange, sur des grandes tables conviviales, des tartines avec toutes sortes de bon chocolat... Ca m'a semblé très bon et m'a ramené pleins de bons souvenirs en bouche. Ca s'appelle le "Pain Quotidien", ça vous dit quelque chose?
Demain, je visite le MoMA, un musée rempli d'œuvres de petits artistes locaux pas très connus chez nous: Picasso, Matisse, Magritte, Monet, Miro, Van Gogh,...

Pour éviter qu'ils ne troublent l'ordre public, les Dumbos ont été emapaillés et parqués dans un grand bâtiment juste à côté du parc, avec plein d'autres animaux, quelques autres expos, des guichets et pas mal de touristes -- les touristes ne sont pas empaillés, eux.


A côté des éléphants importés d'Afrique ou d'Asie, on y trouve aussi diverses autres bestioles (ici, quelques rongeurs malheureux et un oiseaux des plaines) typiques de la région.
Darwin est à l'honneur cette année, une partie du musée lui est consacrée. L'expo relate la vie de Darwin, raconte et illustre les principes de la sélection naturelle, puis nous rappelle que cette théorie, aussi vieille, fondée et évidente soit-elle, est cependant mise en doute dans certains coins reculés du monde, où l'obscurantisme religieux entrave encore la marche du progrès et de la Connaissance: dans les peuplades primitives du fin-fond de la jungle de Bornéo; dans les peuplades incultes de l'Arkansas ou du Tennessee...

Une tache noire au centre d'une tache verte au centre d'une tache grise sur la planète bleue...
Pour le lunch, on a trouvé un endroit vraiment sympa sur Broadway (au coin de la 58ème rue si mes souvenirs sont bons), un resto où on mange, sur des grandes tables conviviales, des tartines avec toutes sortes de bon chocolat... Ca m'a semblé très bon et m'a ramené pleins de bons souvenirs en bouche. Ca s'appelle le "Pain Quotidien", ça vous dit quelque chose?
Demain, je visite le MoMA, un musée rempli d'œuvres de petits artistes locaux pas très connus chez nous: Picasso, Matisse, Magritte, Monet, Miro, Van Gogh,...
18 mai 2006
Wed. 17 May - Sexy boy [Air]
J'ai pas fait exprès pour la chanson... Et bon anniversaire à Magdalena, c'est dans 1 minute.
Bon, le point sur ma vie sentimentale, sexuelle et affective, donc.
Eh bien le voilà
Bon, le point sur ma vie sentimentale, sexuelle et affective, donc.
Eh bien le voilà
|
|
|
|
|
|
|
|
V
.
|
|
|
|
|
|
|
V
.
14 mai 2006
Sun. 14 May - In between days
J'ai bien failli prolonger ma soirée tango (quel con je fais, avec mon expérience de toute une heure de tango argentin, j'ai pas été foutu d'inviter ma cavalière à une seule danse décente, pourquoi j'ai pas été me fourrer dans une soirée de Samba, de valse viennoise ou encore de Paso Doble?) par un night-club jusqu'aux petites heures, mais les files d'attente m'ont découragé. Donc, j'ai tout le temps pour finir ce point sur le travail de manière un peu plus personnelle, maintenant que j'ai planté le décor (dans le post d'hier, enfin de ce matin).
Je suis le DevManager de mon projet. Je ne suis pas le big boss du projet, il y a une Project Manager au-dessus de moi: elle gère la hiérarchie, les budgets et les plannings et moi je gère tout le reste. Si on poursuit la métaphore avec le navire (j'ai regardé La Planète au Trésor récemment, ça m'a marqué), j'en suis le capitaine et elle l'armateur. Tous les DevManagers de OTIS sont des gars qui comprennent que dalle au développement, gèrent leur projet comme une chaîne de mise en bouteille de Coca-cola et passent leurs journées dans des meetings. Les seuls qui font exception sont Olivier et moi, et je crois que nos développeurs apprécient beaucoup d'avoir des managers qui sont capables de les comprendre et de leur donner des directives pas totalement absurdes. Et à l'inverse, le management apprécie aussi qu'on sache de quoi on parle et ce qui se cache effectivement derrière les chiffres des rapports.
Je trouve mon boulot absolument passionnant, chaque jour m'amène son lot de surprises, défis, enseignements, discussions, débats d'idées, satisfaction du travail accompli,... Je m'endors chaque soir avec la volonté de profiter du lendemain pour résoudre un paquet de problèmes qui m'attendent et en général, la fin de la journée arrive sans prévenir alors que j'avais encore des tas de trucs à faire (notamment il m'arrive parfois de rater la pause café, quelle horreur), ou que j'avais justement une discussion d'architecture à mener avec l'un ou l'autre qui est en train de faire ses paquets ou qui est déjà parti. Si ça ne tenait qu'à moi et si je faisais pas un peu attention, je resterais parfois bien travailler, discuter,... jusqu'au bout de la nuit. Il n'est pas rare que je m'y remette le soir chez moi.
Un côté particulièrement intéressant est la composante de gestion de l'équipe. A l'opposé des modèles que j'ai connus auparavant, je gère mes 8 bonshommes de très près, j'essaye de faire le point avec chacun au moins tous les deux jours, j'essaye d'anticiper et de pourvoir à tous leurs besoins (je les invite même à manger avec moi), je m'intéresse à ce qu'ils font et revois leur travail avec eux, je les implique dans les décisions d'architecture,... ce qui est parfois épique, entre les différences de langues, de cultures, d'habitudes, de manières, les attitudes des uns et des autres (le buté, l'influençable, le fonceur, les juniors, le qui-s'en-fout,...). Une petite note au passage sur la différence entre gérer une équipe de contractants par rapport à des bénévoles, que j'ai eu à gérer dans une vie antérieure: les contractants, eux, ils font ce qu'on leur demande, ce qui fait 2 différences majeures!
Enfin, je suis assez satisfait du résultat, qui est qu'après 3 semaines de travail, j'ai une première version du programme qui tient la route, avec un environnement fonctionnel et efficace, un processus et une équipe sous contrôle, des gars motivés qui ont dû tout au plus aligner quelques heures supplémentaires les deux-trois derniers jours (la normale étant plutôt de travailler 10 heures par jour y compris les week-ends), une batterie de tests automatiques qui tourne en permanence.
En plus, comme je rapporte directement à un Partner de Capco, je bénéficie d'une très bonne visibilité sur ce que je fais... Professionnellement donc, je suis très content de ma situation, j'accumule une expérience incroyable et je vois l'avenir assez sereinement.
Bon, on peut dire que sur ce coup-ci j'ai assez violemment dérogé à mon principe d'humilité. Question de remettre la balance d'équerre, je peux faire demain le point sur ma vie sexuelle et affective. Ca va aller vite.
Je suis le DevManager de mon projet. Je ne suis pas le big boss du projet, il y a une Project Manager au-dessus de moi: elle gère la hiérarchie, les budgets et les plannings et moi je gère tout le reste. Si on poursuit la métaphore avec le navire (j'ai regardé La Planète au Trésor récemment, ça m'a marqué), j'en suis le capitaine et elle l'armateur. Tous les DevManagers de OTIS sont des gars qui comprennent que dalle au développement, gèrent leur projet comme une chaîne de mise en bouteille de Coca-cola et passent leurs journées dans des meetings. Les seuls qui font exception sont Olivier et moi, et je crois que nos développeurs apprécient beaucoup d'avoir des managers qui sont capables de les comprendre et de leur donner des directives pas totalement absurdes. Et à l'inverse, le management apprécie aussi qu'on sache de quoi on parle et ce qui se cache effectivement derrière les chiffres des rapports.
Je trouve mon boulot absolument passionnant, chaque jour m'amène son lot de surprises, défis, enseignements, discussions, débats d'idées, satisfaction du travail accompli,... Je m'endors chaque soir avec la volonté de profiter du lendemain pour résoudre un paquet de problèmes qui m'attendent et en général, la fin de la journée arrive sans prévenir alors que j'avais encore des tas de trucs à faire (notamment il m'arrive parfois de rater la pause café, quelle horreur), ou que j'avais justement une discussion d'architecture à mener avec l'un ou l'autre qui est en train de faire ses paquets ou qui est déjà parti. Si ça ne tenait qu'à moi et si je faisais pas un peu attention, je resterais parfois bien travailler, discuter,... jusqu'au bout de la nuit. Il n'est pas rare que je m'y remette le soir chez moi.
Un côté particulièrement intéressant est la composante de gestion de l'équipe. A l'opposé des modèles que j'ai connus auparavant, je gère mes 8 bonshommes de très près, j'essaye de faire le point avec chacun au moins tous les deux jours, j'essaye d'anticiper et de pourvoir à tous leurs besoins (je les invite même à manger avec moi), je m'intéresse à ce qu'ils font et revois leur travail avec eux, je les implique dans les décisions d'architecture,... ce qui est parfois épique, entre les différences de langues, de cultures, d'habitudes, de manières, les attitudes des uns et des autres (le buté, l'influençable, le fonceur, les juniors, le qui-s'en-fout,...). Une petite note au passage sur la différence entre gérer une équipe de contractants par rapport à des bénévoles, que j'ai eu à gérer dans une vie antérieure: les contractants, eux, ils font ce qu'on leur demande, ce qui fait 2 différences majeures!
Enfin, je suis assez satisfait du résultat, qui est qu'après 3 semaines de travail, j'ai une première version du programme qui tient la route, avec un environnement fonctionnel et efficace, un processus et une équipe sous contrôle, des gars motivés qui ont dû tout au plus aligner quelques heures supplémentaires les deux-trois derniers jours (la normale étant plutôt de travailler 10 heures par jour y compris les week-ends), une batterie de tests automatiques qui tourne en permanence.
En plus, comme je rapporte directement à un Partner de Capco, je bénéficie d'une très bonne visibilité sur ce que je fais... Professionnellement donc, je suis très content de ma situation, j'accumule une expérience incroyable et je vois l'avenir assez sereinement.
Bon, on peut dire que sur ce coup-ci j'ai assez violemment dérogé à mon principe d'humilité. Question de remettre la balance d'équerre, je peux faire demain le point sur ma vie sexuelle et affective. Ca va aller vite.
13 mai 2006
Sat. 13 May - Taste [Ride]
Je continue mon petit point de la situation après 2 (qui entre temps sont devenus 3) mois ici, aujourd'hui: le travail.
Capco a signé il y a 3 ans un contrat avec la banque CIBC pour moderniser leur chaîne de traîtement des opérations bancaires contre un chèque gros comme un maison (enfin, gros comme tout un quartier serait plus proche de la réalité): «OTIS». Les impératifs du staffing (excusez l'anglicisme: le Robert&Collins me propose «dotation en personnel», vous trouvez ça mieux?) ont généré une belle vague d'immigration des 4 coins du monde vers downtown Toronto: Capco fournissait tous les cadres et directeurs du projet, qui sont donc des Belges et des Anglais pour la plupart, et tous les développeurs étaient des contractants trouvés ici (souvent des gars tout aussi importés que nous, à l'exception que ceux-là se sont importés tout seuls).
On m'a raconté qu'à l'époque, tous les expatriés de Capco, vivant tous frais remboursés, menaient la belle vie, sortaient comme des sauvages (les Anglais et les Flamands sont déjà pas des clenches dans cette discipline, mais quand en plus ils arrivaient à tout faire passer sur la note de frais, j'ai du mal à imaginer les têtes des lendemains!...). A côté de ça, il faut reconnaître que l'expat est rarement syndicaliste ou près de ses heures: certains d'entre eux ont passé la majorité de leurs week-ends à bosser. Sans belle-famille chez qui aller prendre la tarte le dimanche midi, avec des copains qui sont justement les collègues qui bossent eux aussi le samedi, il a pas grand chose à perdre à bosser tout le temps (enfin, pas trop tôt le matin, surtout!)
Tous ces gens travaillaient donc gaiment à la construction d'un système informatique géant destiné à réduire les coûts de la banque (je crois d'ailleurs que le chèque de Capco n'est pas autre chose que le reflet des économies réalisées par la banque). Ca ne fait de secret pour personne, ici comme ailleurs, "réduire les coûts", c'est avoir moins de personnel: ne pas remplacer ceux qui s'en vont, remplacer des spécialistes coûteux par des agents polyvalents moins qualifiés ou à l'inverse, remplacer plein d'agents peu qualifiés par deux spécialistes, virer les consultants, virer quelques employés aussi,... Comme je l'ai déjà raconté, cette banque fourmille de gars qui font tous une toute petite tâche très précise, dirigés par des couches et des couches de contremaîtres, sergents et autre sous-chefs, le tout chapeauté par des managers qui pilotent le tout à partir de rapports foireux issus de systèmes informatiques hétéroclytes et aléatoires. Tout ce machin tient surtout par la force de l'habitude, qui mène à un équilibre assez lointain de celui atteint par la force de la logique... Je suis sûr qu'à y regarder de plus près, on peut trouver des départements complets où chacun a honnêtement l'impression de faire correctement son travail, mais qui au final n'apportent strictement aucune valeur ajoutée au mastodonte (Qui a parlé de l'administration belge???). Mon expérience personnelle avec cette banque est probablement assez illustrative: dès la première semaine de mon arrivée ici, j'ai fait une première demande pour avoir une carte de crédit. Après 3 mois, j'en suis à ma 4ème demande (une à l'agence, deux par formulaire et la dernière par le web), j'ai dû parler à 4 personnes différentes, prendre 3 rendez-vous à mon agence et leur faxer 3 paquets de documents. Tout ça pour avoir une carte de crédit pour laquelle ils me demandent d'immobiliser en garantie la totalité de la limite d'utilisation... où est le "crédit" dans tout ça? Je pense qu'effectivement, ils ont de la marge pour améliorer le service.
En capitalisant sur le succès d'OTIS, à la fin de l'année dernière, quelqu'un a vendu l'idée de «EBO», mon petit projet, 40 fois plus petit qu'OTIS. Pas de volonté d'économie ici, mais simplement le fait de remplacer un système dépassé et inadéquat qui leur cause pas mal de soucis de fiabilité. Je devenais donc le capitaine du petit chalutier qui navigue à côté du paquebot transatlantique.
OTIS arrive maintenant en fin de course, ce qui devait être conçu l'a été, ils en mettent d'ailleurs une partie en production aujourd'hui même. C'est un succès pour des tas de gens, le projet a effectivement modernisé le traitement des opérations, plus fiable, plus rapide,... Dans la foulée, les vendeurs de Capco se sont dit qu'ils allaient surfer sur ce succès pour proposer de refaire le coup avec la division d'à-côté. Il y a 3 mois donc, on sentait assez bien l'effervescence de l'équipe qui préparait tout ça dans un grand secret, l'excitation des premiers jours était de retour!... OTIS-2 le retour, nouveau projet intéressant, du travail pour tous, rien que du bonheur! Mon projet devenait en quelque sorte le pont entre ces deux géants, destiné surtout à conserver le savoir-faire et ne pas laisser ces gars compétents s'évaporer dans la nature. Sauf que petit à petit, le manque d'une annonce fracassante, les rumeurs, les doutes, les expats Anglais qui rentrent à Londres,... ont fini par avoir raison de notre optimisme et laissé place à une certitude croissante que la fin d'OTIS n'allait céder la place à juste rien d'autre. Ca commence à sentir sérieusement la démobilisation, ils se barrent tous l'un après l'autre; ceux qui restent passent leur temps sur le web à éplucher les annonces et chercher leur prochain emploi, on pense en refourguer certains chez moi, question de les prolonger pour quelques mois. M'en vais donc me retrouver dans un rôle de dernier des Mohicans sous peu, moi...
Enfin, la vie continue et Capco a déjà mis les pieds dans un autre gros projet à Mississauga. C'est un endroit tout à fait charmant à 50 km de Toronto: un zoning comme ils en sont les champions ici. Il y a là-bas: des buildings, des routes et des parkings. Le scénario le plus proche de "on va manger un bout ce midi" est: on sort du building, on traverse des étendues de parkings, on traverse l'autoroute, encore quelques parkings et au bout de dix minutes, la terre promise: un Mac Donalds (un drive-in?). Alternative: on prend une voiture, puis on a le choix entre un restoroute, un autre drive-in ou un truc convenable à une demi-heure de route. Ajouter à ce tableau déjà alléchant les navettes matin et soir, l'obligation d'avoir accès à une voiture, et ça devient carrément attirant: plus besoin de se casser la tête pour savoir dans quel pub on va aller boire un verre ou quel film on va aller voir à la sortie du boulot! Mmmmh, la vie comme les vrais d'ici: travail-voiture-dormir, j'en rêvais!
Capco a signé il y a 3 ans un contrat avec la banque CIBC pour moderniser leur chaîne de traîtement des opérations bancaires contre un chèque gros comme un maison (enfin, gros comme tout un quartier serait plus proche de la réalité): «OTIS». Les impératifs du staffing (excusez l'anglicisme: le Robert&Collins me propose «dotation en personnel», vous trouvez ça mieux?) ont généré une belle vague d'immigration des 4 coins du monde vers downtown Toronto: Capco fournissait tous les cadres et directeurs du projet, qui sont donc des Belges et des Anglais pour la plupart, et tous les développeurs étaient des contractants trouvés ici (souvent des gars tout aussi importés que nous, à l'exception que ceux-là se sont importés tout seuls).
On m'a raconté qu'à l'époque, tous les expatriés de Capco, vivant tous frais remboursés, menaient la belle vie, sortaient comme des sauvages (les Anglais et les Flamands sont déjà pas des clenches dans cette discipline, mais quand en plus ils arrivaient à tout faire passer sur la note de frais, j'ai du mal à imaginer les têtes des lendemains!...). A côté de ça, il faut reconnaître que l'expat est rarement syndicaliste ou près de ses heures: certains d'entre eux ont passé la majorité de leurs week-ends à bosser. Sans belle-famille chez qui aller prendre la tarte le dimanche midi, avec des copains qui sont justement les collègues qui bossent eux aussi le samedi, il a pas grand chose à perdre à bosser tout le temps (enfin, pas trop tôt le matin, surtout!)
Tous ces gens travaillaient donc gaiment à la construction d'un système informatique géant destiné à réduire les coûts de la banque (je crois d'ailleurs que le chèque de Capco n'est pas autre chose que le reflet des économies réalisées par la banque). Ca ne fait de secret pour personne, ici comme ailleurs, "réduire les coûts", c'est avoir moins de personnel: ne pas remplacer ceux qui s'en vont, remplacer des spécialistes coûteux par des agents polyvalents moins qualifiés ou à l'inverse, remplacer plein d'agents peu qualifiés par deux spécialistes, virer les consultants, virer quelques employés aussi,... Comme je l'ai déjà raconté, cette banque fourmille de gars qui font tous une toute petite tâche très précise, dirigés par des couches et des couches de contremaîtres, sergents et autre sous-chefs, le tout chapeauté par des managers qui pilotent le tout à partir de rapports foireux issus de systèmes informatiques hétéroclytes et aléatoires. Tout ce machin tient surtout par la force de l'habitude, qui mène à un équilibre assez lointain de celui atteint par la force de la logique... Je suis sûr qu'à y regarder de plus près, on peut trouver des départements complets où chacun a honnêtement l'impression de faire correctement son travail, mais qui au final n'apportent strictement aucune valeur ajoutée au mastodonte (Qui a parlé de l'administration belge???). Mon expérience personnelle avec cette banque est probablement assez illustrative: dès la première semaine de mon arrivée ici, j'ai fait une première demande pour avoir une carte de crédit. Après 3 mois, j'en suis à ma 4ème demande (une à l'agence, deux par formulaire et la dernière par le web), j'ai dû parler à 4 personnes différentes, prendre 3 rendez-vous à mon agence et leur faxer 3 paquets de documents. Tout ça pour avoir une carte de crédit pour laquelle ils me demandent d'immobiliser en garantie la totalité de la limite d'utilisation... où est le "crédit" dans tout ça? Je pense qu'effectivement, ils ont de la marge pour améliorer le service.
En capitalisant sur le succès d'OTIS, à la fin de l'année dernière, quelqu'un a vendu l'idée de «EBO», mon petit projet, 40 fois plus petit qu'OTIS. Pas de volonté d'économie ici, mais simplement le fait de remplacer un système dépassé et inadéquat qui leur cause pas mal de soucis de fiabilité. Je devenais donc le capitaine du petit chalutier qui navigue à côté du paquebot transatlantique.
OTIS arrive maintenant en fin de course, ce qui devait être conçu l'a été, ils en mettent d'ailleurs une partie en production aujourd'hui même. C'est un succès pour des tas de gens, le projet a effectivement modernisé le traitement des opérations, plus fiable, plus rapide,... Dans la foulée, les vendeurs de Capco se sont dit qu'ils allaient surfer sur ce succès pour proposer de refaire le coup avec la division d'à-côté. Il y a 3 mois donc, on sentait assez bien l'effervescence de l'équipe qui préparait tout ça dans un grand secret, l'excitation des premiers jours était de retour!... OTIS-2 le retour, nouveau projet intéressant, du travail pour tous, rien que du bonheur! Mon projet devenait en quelque sorte le pont entre ces deux géants, destiné surtout à conserver le savoir-faire et ne pas laisser ces gars compétents s'évaporer dans la nature. Sauf que petit à petit, le manque d'une annonce fracassante, les rumeurs, les doutes, les expats Anglais qui rentrent à Londres,... ont fini par avoir raison de notre optimisme et laissé place à une certitude croissante que la fin d'OTIS n'allait céder la place à juste rien d'autre. Ca commence à sentir sérieusement la démobilisation, ils se barrent tous l'un après l'autre; ceux qui restent passent leur temps sur le web à éplucher les annonces et chercher leur prochain emploi, on pense en refourguer certains chez moi, question de les prolonger pour quelques mois. M'en vais donc me retrouver dans un rôle de dernier des Mohicans sous peu, moi...
Enfin, la vie continue et Capco a déjà mis les pieds dans un autre gros projet à Mississauga. C'est un endroit tout à fait charmant à 50 km de Toronto: un zoning comme ils en sont les champions ici. Il y a là-bas: des buildings, des routes et des parkings. Le scénario le plus proche de "on va manger un bout ce midi" est: on sort du building, on traverse des étendues de parkings, on traverse l'autoroute, encore quelques parkings et au bout de dix minutes, la terre promise: un Mac Donalds (un drive-in?). Alternative: on prend une voiture, puis on a le choix entre un restoroute, un autre drive-in ou un truc convenable à une demi-heure de route. Ajouter à ce tableau déjà alléchant les navettes matin et soir, l'obligation d'avoir accès à une voiture, et ça devient carrément attirant: plus besoin de se casser la tête pour savoir dans quel pub on va aller boire un verre ou quel film on va aller voir à la sortie du boulot! Mmmmh, la vie comme les vrais d'ici: travail-voiture-dormir, j'en rêvais!
05 mai 2006
Fri. 5 May - Elle tricote du vieux pain sur son balcon [Philippe Lavil]
Une fois de plus, je fais du real-time. J'ai mis la main sur un podcast de Pure-fm et je suis plongé dans un excellent "5 heures cinéma" de Hugues Dayez et Rudy Leonet, qui sont toujours très flatteurs sur leur programmation musicale (par ailleurs choisie avec un soin tout particulier dans les bacs les plus poussiéreux des invendus des disquaires les plus reculés)...
Point cinéma, donc, aujourd'hui. Deux excellentes raisons de me réjouir:
D'abord ce podcast, qui va me permettre de me remettre à jour au niveau de l'affiche cinéma, question d'aller plutôt voir "Inside man" plutôt que le top des entrées, "R.V."... Depuis que je suis ici, j'ai un peu perdu mes repères de ce côté-là, en l'absence de Pure fm, de Laurent et des avis des uns et des autres. Les affiches ne m'inspirent rien du tout, je ne reçois aucune recommandation et la radio ne diffuse aucune critique valable. Il me reste le classements des meilleures entrées, mais en général, ça se traduit plutôt la liste des 10 films à ne pas aller voir (actuellement, 2 sur 10 obtiennent une cote décente sur IMDB).
Ensuite, j'ai découvert le cinéma Carlton, sur College St., à deux pas du boulot. Il me fait penser plus au Vendôme qu'au Kinépolis, donc il a tout pour plaire... J'ai trouvé un super-plan: comme le film est à 9h, ça ne sert à rien de rentrer chez moi entre la fin du boulot et le début du film. Donc, je reste bosser jusque vers 8h, je m'arrange pour faire bosser deux ou trois gars avec moi (en règle générale, dès que je plie bagage, il faut pas 10 minutes à mes bonshommes pour se barrer aussi), je vais manger avec eux puis je file au cinéma: tout le monde est content, j'ai boosté la productivité (4 personnes x 2 heures, ça fait un jour gratuit), je mange en agréable compagnie et je profite du film. Bon, le plan ne marche pas avec tout le monde: le tire-au-flanc qui s'est volatilisé à 4h30 (je pars prendre un café avec Olivier vers 3h30, on papote quelques minutes et quand je reviens, il a disparu!), la jeune mère qui doit s'occuper de son bébé et les deux chinois avec qui je dois communiquer par écrit sont clairement hors de ce genre de coup...
En élargissant le champ des activités culturelles, la ville offre quelques musées (mais je crois rien qui ne vaille celui d'Ottawa), trois ou quatre cinémas pas trop loin de chez moi, des salles de théâtre où ils passent notamment en première mondiale le Lord of the Rings: la comédie musicale, une salle de concert (genre Forest National) juste en bas de chez moi (mais rien d'intéressant en vue, dommage...), des tas de galleries d'art.
Je me suis fait inviter la semaine dernière au vernissage des travaux de fin d'année d'étudiants en tournage et réalisation (3h de projection d'ultra-courts métrages en noir et blanc, des tas de trucs assez plats, quelques-uns très chouettes, souvent comiques, pas mal de scènes violentes (au moins 5 films avec des armes à feu, du sang, de la boucherie, j'étais assez étonné, surtout le contraste par rapport au sentiment de sécurité que je ressens ici un peu partout), quelques foutages de gueule qui sentent la toute-dernière minute, quelques technofreaks qui font 5 minutes de générique pour 1 minute de film,...
Hier soir, c'était un vernissage d'une exposition de 3 jeunes artistes (peinture, photo) sur Queen St. East, où j'ai apprécié, dans l'ordre et comme un goujat: les autres visiteurs, la bouffe, les drinks et enfin les croûtes (non, ça c'est assez irrespectueux... en plus certaines peintures étaient assez réussies). Enfin, comme toujours avec ces plans de dernière minute (j'y ai été invité par une fille que j'avais croisée 10 minutes dans une soirée polonaise il y a des semaines), j'ai plutôt pas regretté, ça m'a donné l'occasion de rencontrer la neuropsycho, sa copine qui danse le tango, le latinisite, l'autre gars et sa femme qui voulait pratiquer son Français, la peintre... (tous des Polonais). Je dois dire que ça c'est le côté vraiment sympa des relations sociales ici (quoique... ils sont "d'ici" depuis quelques années de plus que moi, c'est tout), c'est que en sortie, on connaît vite plein de monde et tout le monde a l'air d'apprécier la compagnie des autres. En plus, ils craquent tous pour l'accent français et trouvent que c'est une siiiii beeeellllle langue, c'est assez surprenant. Enfin, c'est pas moi qui vais les contredire, finalement j'aime aussi vraiment bien cette langue qui nous réserve tant de surprises et qui nous permet autant de créativité dans la formulation des idées. Allez, je serais même presque fier d'écouter Indochine et Mylène Farmer, c'est dire! Bah, rayon musique, les Polonais m'ont avoué avoir appris le Français avec "Voyage Voyage", "Ca va comme ci, comme ci comme ça" (ça a un vrai titre ce machin?) et "La danse des canards"; tout ça vaut presque le magnifique "Schnappi"!
Point cinéma, donc, aujourd'hui. Deux excellentes raisons de me réjouir:
D'abord ce podcast, qui va me permettre de me remettre à jour au niveau de l'affiche cinéma, question d'aller plutôt voir "Inside man" plutôt que le top des entrées, "R.V."... Depuis que je suis ici, j'ai un peu perdu mes repères de ce côté-là, en l'absence de Pure fm, de Laurent et des avis des uns et des autres. Les affiches ne m'inspirent rien du tout, je ne reçois aucune recommandation et la radio ne diffuse aucune critique valable. Il me reste le classements des meilleures entrées, mais en général, ça se traduit plutôt la liste des 10 films à ne pas aller voir (actuellement, 2 sur 10 obtiennent une cote décente sur IMDB).
Ensuite, j'ai découvert le cinéma Carlton, sur College St., à deux pas du boulot. Il me fait penser plus au Vendôme qu'au Kinépolis, donc il a tout pour plaire... J'ai trouvé un super-plan: comme le film est à 9h, ça ne sert à rien de rentrer chez moi entre la fin du boulot et le début du film. Donc, je reste bosser jusque vers 8h, je m'arrange pour faire bosser deux ou trois gars avec moi (en règle générale, dès que je plie bagage, il faut pas 10 minutes à mes bonshommes pour se barrer aussi), je vais manger avec eux puis je file au cinéma: tout le monde est content, j'ai boosté la productivité (4 personnes x 2 heures, ça fait un jour gratuit), je mange en agréable compagnie et je profite du film. Bon, le plan ne marche pas avec tout le monde: le tire-au-flanc qui s'est volatilisé à 4h30 (je pars prendre un café avec Olivier vers 3h30, on papote quelques minutes et quand je reviens, il a disparu!), la jeune mère qui doit s'occuper de son bébé et les deux chinois avec qui je dois communiquer par écrit sont clairement hors de ce genre de coup...
En élargissant le champ des activités culturelles, la ville offre quelques musées (mais je crois rien qui ne vaille celui d'Ottawa), trois ou quatre cinémas pas trop loin de chez moi, des salles de théâtre où ils passent notamment en première mondiale le Lord of the Rings: la comédie musicale, une salle de concert (genre Forest National) juste en bas de chez moi (mais rien d'intéressant en vue, dommage...), des tas de galleries d'art.
Je me suis fait inviter la semaine dernière au vernissage des travaux de fin d'année d'étudiants en tournage et réalisation (3h de projection d'ultra-courts métrages en noir et blanc, des tas de trucs assez plats, quelques-uns très chouettes, souvent comiques, pas mal de scènes violentes (au moins 5 films avec des armes à feu, du sang, de la boucherie, j'étais assez étonné, surtout le contraste par rapport au sentiment de sécurité que je ressens ici un peu partout), quelques foutages de gueule qui sentent la toute-dernière minute, quelques technofreaks qui font 5 minutes de générique pour 1 minute de film,...
Hier soir, c'était un vernissage d'une exposition de 3 jeunes artistes (peinture, photo) sur Queen St. East, où j'ai apprécié, dans l'ordre et comme un goujat: les autres visiteurs, la bouffe, les drinks et enfin les croûtes (non, ça c'est assez irrespectueux... en plus certaines peintures étaient assez réussies). Enfin, comme toujours avec ces plans de dernière minute (j'y ai été invité par une fille que j'avais croisée 10 minutes dans une soirée polonaise il y a des semaines), j'ai plutôt pas regretté, ça m'a donné l'occasion de rencontrer la neuropsycho, sa copine qui danse le tango, le latinisite, l'autre gars et sa femme qui voulait pratiquer son Français, la peintre... (tous des Polonais). Je dois dire que ça c'est le côté vraiment sympa des relations sociales ici (quoique... ils sont "d'ici" depuis quelques années de plus que moi, c'est tout), c'est que en sortie, on connaît vite plein de monde et tout le monde a l'air d'apprécier la compagnie des autres. En plus, ils craquent tous pour l'accent français et trouvent que c'est une siiiii beeeellllle langue, c'est assez surprenant. Enfin, c'est pas moi qui vais les contredire, finalement j'aime aussi vraiment bien cette langue qui nous réserve tant de surprises et qui nous permet autant de créativité dans la formulation des idées. Allez, je serais même presque fier d'écouter Indochine et Mylène Farmer, c'est dire! Bah, rayon musique, les Polonais m'ont avoué avoir appris le Français avec "Voyage Voyage", "Ca va comme ci, comme ci comme ça" (ça a un vrai titre ce machin?) et "La danse des canards"; tout ça vaut presque le magnifique "Schnappi"!
02 mai 2006
Tue. 2 May - No Aloha [Breeders]
Bon, allons-y pour un petit point après deux mois de tourisme, ou d'exil. Question de ne surprendre personne, et pour ne pas faire dans l'original, je peux commencer par la météo ou la bouffe. Rien qu'en évoquant le terme j'en ai déjà mal au ventre (ou est-ce la digestion de ce que j'ai avalé?), le choix se porte donc naturellement sur la bouffe.
Je sais pas si je me suis embourgeoisé depuis le temps des sandwiches rive-blanche (mets hautement réputé de la gastronomie néo-louvaniste, une demi-baguette à l'américain ou au fromage grillé, encore meilleur "à cheval", recouvert d'un œuf sur le plat), mais les plats d'ici m'inspirent au mieux une monotonie blasée et au pire un dégoût profond. Le Canadien, je veux dire celui sont les grands-parents étaient eux aussi Canadiens, tout au fond, ne l'oublions pas, c'est un Anglais. Oui oui, celui-là même des Fish&Chips, de la viande bouillie et du monopole du Cheddar. Alors pour varier un peu les plaisirs, notre Britton ami a décidé de se laisser influencer (envahir?) par ses voisins du sud, eux aussi ex-Anglais, tendance protéine grasse aux hormones.
Le résultat de cette débâcle anthropologique se paye cash dans son assiette: il s'agit systématiquement d'une portion surdimensionnée d'un truc viandu souvent gras, toujours plein de sauce, en général fade et pas bon. Pas grave, d'abord, il reste les salades! C'est bon, ça les salades, plein de bons légumes et tout et tout. Eh bien non, la salade selon le Canadien, c'est ramasser tout ce qui traîne en cuisine, mélanger le tout et servir en couvrant de fromage râpé (du Cheddar, tiens...) pour bien masquer le bazar. Puis ajouter un peu de gravy (de la sauce de cuisson de viande, arrangée de telle manière qu'elle ne goûte plus que l'épaississant), pour le goût... Parce question de goût, le cuisinier a surtout eu la main lourde sur la laitue, le navet, les machins gorgés d'eau, les carottes fourragères,...
Il ne faut pas être linguiste ou éthymologiste pour comprendre pourquoi «Bon appétit» ne se traduit pas en Anglais!
Heureusement, Toronto est plein de ces autres Canadiens, ceux dont les grands-parents vivaient à Pékin, à Katmandou, à Milan ou à Séoul. Là, on entre en terrain connu, les émincés de bœuf, les nouilles sautées, le canard laqué, la pizza 4 saisons... C'est rarement de la haute gastronomie, mais au moins on sait exactement à quoi s'attendre. Certains sont même un vrai régal (les Japonais, le grill coréen, certains Indiens)!
Mais alors de quoi je me plains? Les Thaïs, Chinois, Japonais, Indiens, Italiens, c'est les mêmes que chez nous; je suis pas un grand admirateur de la cuisine française et de son art de faire croire que les viscères sont comestibles; c'est tout de même pas le manque de Grecs?... Eh bien, j'ai trouvé: c'est le manque de toutes ces brasseries qui ne sont juste rien du tout et qui servent tous ces plats "normaux" de chez nous: le steak frites, l'agneau au thym, le demi poulet, les brochettes sauce fine champagne, les boulettes sauce tomate, le standardissime spaghetti bolo,... Ici, toute cette gamme de restos n'existe pas et est remplacée par une prolifération de snacks et fast-foods, notamment dans ces omniprésents food-courts (dans le PATH, non seulement on mange pas bien, mais en plus c'est sur une terrasse dans la galerie commerciale sous les néons!).
Du coup, j'ai trouvé l'endroit où on mange le mieux de toute la ville. C'est chez Ewa. Gratins, steaks, soupes,... Ca sent bon la bonne cuisine de chez nous (avec parfois un truc insolite qui vient de Pologne)!
Question boissons, on est tous égaux sous l'empire de Coca-Cola... L'ice-tea d'ici n'est pas pétillant. Les verres sont eux aussi plus grands que chez nous, mais par défaut ils sont remplis de galçons. C'est juste une affaire de traduction: «Un verre de Coca» se traduit par «A glass of Coke without ice».
Le service au resto est aussi assez particulier. D'abord, les gens font la file devant la porte du resto en attendant d'être amenés à leur place. Ensuite, le serveur se présente quand il arrive: «Bonjour, je m'appelle William et je serai votre serveur. Comment allez-vous?» Pendant le repas, William vient nous demander 5 fois si tout va bien et si on a ce qu'on veut. A la fin du repas, tout dépend de la longueur de la file à l'entrée: si d'autres clients attendent, la note arrive avant le dessert et les assiettes quittent la table à peine vidées. A l'inverse, si personne n'attend nos places, au moment où on veut demander la note, William est en train de faire le singe avec d'autres clients et on n'arrive plus à l'attraper. Et s'adresser à Jane, Jack, Clémentine, Robert, Mary, Claire, Andrew, Jacqueline, Walter, Li Chun ou un des douze autres serveurs qui sillonnent le resto en tous sens en permanence, c'est un crime de lèse-serveur, ça ne se fait pas!
La note elle-même est aussi source de surprise: En commandant le plat à $7.99 et une malheureuse boisson, la note montre $11.57 (ils ont ajouté les taxes au passage) et on est censé laisser un bon $13.00, pour remercier le serveur de sa sollicitude. Par contre, ils acceptent sans broncher les emmerdeurs qui payent avec 3 cartes VISA, 10$ sur celle-là, la moitié du repas sur celle-là et le reste sur la dernière!
Je sais pas si je me suis embourgeoisé depuis le temps des sandwiches rive-blanche (mets hautement réputé de la gastronomie néo-louvaniste, une demi-baguette à l'américain ou au fromage grillé, encore meilleur "à cheval", recouvert d'un œuf sur le plat), mais les plats d'ici m'inspirent au mieux une monotonie blasée et au pire un dégoût profond. Le Canadien, je veux dire celui sont les grands-parents étaient eux aussi Canadiens, tout au fond, ne l'oublions pas, c'est un Anglais. Oui oui, celui-là même des Fish&Chips, de la viande bouillie et du monopole du Cheddar. Alors pour varier un peu les plaisirs, notre Britton ami a décidé de se laisser influencer (envahir?) par ses voisins du sud, eux aussi ex-Anglais, tendance protéine grasse aux hormones.
Le résultat de cette débâcle anthropologique se paye cash dans son assiette: il s'agit systématiquement d'une portion surdimensionnée d'un truc viandu souvent gras, toujours plein de sauce, en général fade et pas bon. Pas grave, d'abord, il reste les salades! C'est bon, ça les salades, plein de bons légumes et tout et tout. Eh bien non, la salade selon le Canadien, c'est ramasser tout ce qui traîne en cuisine, mélanger le tout et servir en couvrant de fromage râpé (du Cheddar, tiens...) pour bien masquer le bazar. Puis ajouter un peu de gravy (de la sauce de cuisson de viande, arrangée de telle manière qu'elle ne goûte plus que l'épaississant), pour le goût... Parce question de goût, le cuisinier a surtout eu la main lourde sur la laitue, le navet, les machins gorgés d'eau, les carottes fourragères,...
Il ne faut pas être linguiste ou éthymologiste pour comprendre pourquoi «Bon appétit» ne se traduit pas en Anglais!
Heureusement, Toronto est plein de ces autres Canadiens, ceux dont les grands-parents vivaient à Pékin, à Katmandou, à Milan ou à Séoul. Là, on entre en terrain connu, les émincés de bœuf, les nouilles sautées, le canard laqué, la pizza 4 saisons... C'est rarement de la haute gastronomie, mais au moins on sait exactement à quoi s'attendre. Certains sont même un vrai régal (les Japonais, le grill coréen, certains Indiens)!
Mais alors de quoi je me plains? Les Thaïs, Chinois, Japonais, Indiens, Italiens, c'est les mêmes que chez nous; je suis pas un grand admirateur de la cuisine française et de son art de faire croire que les viscères sont comestibles; c'est tout de même pas le manque de Grecs?... Eh bien, j'ai trouvé: c'est le manque de toutes ces brasseries qui ne sont juste rien du tout et qui servent tous ces plats "normaux" de chez nous: le steak frites, l'agneau au thym, le demi poulet, les brochettes sauce fine champagne, les boulettes sauce tomate, le standardissime spaghetti bolo,... Ici, toute cette gamme de restos n'existe pas et est remplacée par une prolifération de snacks et fast-foods, notamment dans ces omniprésents food-courts (dans le PATH, non seulement on mange pas bien, mais en plus c'est sur une terrasse dans la galerie commerciale sous les néons!).
Du coup, j'ai trouvé l'endroit où on mange le mieux de toute la ville. C'est chez Ewa. Gratins, steaks, soupes,... Ca sent bon la bonne cuisine de chez nous (avec parfois un truc insolite qui vient de Pologne)!
Question boissons, on est tous égaux sous l'empire de Coca-Cola... L'ice-tea d'ici n'est pas pétillant. Les verres sont eux aussi plus grands que chez nous, mais par défaut ils sont remplis de galçons. C'est juste une affaire de traduction: «Un verre de Coca» se traduit par «A glass of Coke without ice».
Le service au resto est aussi assez particulier. D'abord, les gens font la file devant la porte du resto en attendant d'être amenés à leur place. Ensuite, le serveur se présente quand il arrive: «Bonjour, je m'appelle William et je serai votre serveur. Comment allez-vous?» Pendant le repas, William vient nous demander 5 fois si tout va bien et si on a ce qu'on veut. A la fin du repas, tout dépend de la longueur de la file à l'entrée: si d'autres clients attendent, la note arrive avant le dessert et les assiettes quittent la table à peine vidées. A l'inverse, si personne n'attend nos places, au moment où on veut demander la note, William est en train de faire le singe avec d'autres clients et on n'arrive plus à l'attraper. Et s'adresser à Jane, Jack, Clémentine, Robert, Mary, Claire, Andrew, Jacqueline, Walter, Li Chun ou un des douze autres serveurs qui sillonnent le resto en tous sens en permanence, c'est un crime de lèse-serveur, ça ne se fait pas!
La note elle-même est aussi source de surprise: En commandant le plat à $7.99 et une malheureuse boisson, la note montre $11.57 (ils ont ajouté les taxes au passage) et on est censé laisser un bon $13.00, pour remercier le serveur de sa sollicitude. Par contre, ils acceptent sans broncher les emmerdeurs qui payent avec 3 cartes VISA, 10$ sur celle-là, la moitié du repas sur celle-là et le reste sur la dernière!
Inscription à :
Articles (Atom)