Si mon activité diurne de ce samedi a été plus que modérée, avec en point d'orgue une visite dans la gallerie de luxe de Hazelton Lanes (pensez la Toison d'Or à Bruxelles), ce n'est qu'une fois la nuit tombée que les choses se sont mises à devenir intéressantes. Mais avant tout, je m'empresse de dissiper un doute, des fois que l'un ou l'autre distrait eût pu croire que j'allais chez Dolce & Gabbana m'acheter des chemises à huit mille balles: ce qui m'a amené là-bas est une liste de naissance déposée chez Jacadi, qui vend des salopettes pour bébé à huit mille balles. La vendeuse s'est montrée très coopérante avec moi: elle a non seulement trouvé le machin rare qui rentrait dans mon budget, mais en plus l'a emballé avec beaucoup de panache dans un énorme paquet cadeau qui le faisait complètement! J'étais très amusé à l'idée d'offrir un cadeau qui incarnait tellement ce que je ne suis pas: 95% emballages et marketing, 4,95% de frais d'importation, 0,05% matière première et conception, 0% de touche personnelle. Je n'ai donc pas pu m'empêcher, une fois cette formalité accomplie, de compléter le joli montage par un exemplaire de la bédé de M. Satrapi, emballée dans un bête sac en plastique, cadeau qui me ressemble déjà beaucoup plus.
Enfin, la soirée elle-même était particulièrement réussie, on a bien mangé, causé avec des tas de gens, discuté le coup et un peu refait le monde (et apprécié le charme du mélange culturel, en particulier celui importé de Bangalore :-). Seulement, je sais pas ce qu'ils ont tous, mais à minuit ils sont tous sur le départ (peut-être que leur GMC 4x4 va se transformer en citrouille? J'aimerais bien voir ça!), et du coup je me retrouve à la rue bien trop tôt pour un samedi soir! Qu'à cela ne tienne, je comptais justement aller rendre une petite visite à ce DJ et sa copine curistes, c'est le moment!
Me voilà donc sur Queen Street West, devant le Funhaus. Je rentre en même temps qu'un gars un peu effeminé, habillé tout en noir avec plein de rimmel autour des yeux. Je me demande si je vais pas devoir faire attention à mes fesses, là-dedans... Et une fois à l'intérieur, je me rends compte que ce gars est probablement celui qui passe le plus inaperçu du lot! Je viens de passer derrière le miroir de Siouxsie au pays des merveilles: la couleur dominante est résolument le noir, de préférence en latex ou en résilles, pas mal de tattoos, de clous et d'épingles à nourrices aussi; les cheveux longs et les habits de femmes sont partagés de manière égale entre les deux sexes; j'ai l'impression d'être à un concert des Cure, en pire.
En dépit des apparences, ce petit monde est bien sympathique et la musique d'un tout grand cru (soirée EBM, Covenant, Front242, la délicatesse du rock électro allemand,...), et derrière le rimmel, les flonflons et les déguisements se cachent parfois de fort jolis minois... Une semaine plus tard, je vois encore celui des cette magnifique Cléopatre déguisée en Goldorak, une splendide Indienne (crois-je... je suis assez bien plongé dans mon fantasme sur les Indiennes -- d'Inde, j'entends; pas les squaws alcooliques du Nunavut! -- dernièrement... pour mon malheur, je n'en fréquente pas une seule) aux yeux bleus. J'en étais à ce genre de considérations quand je suis tombé sur Monika, une autre fille de ce groupe de Polonais que je fréquente de temps en temps par hasard (avec Magda, quelques Agneskas et des tas d'Annas, puis sûrement quelques gars mais j'ai pas trop fait attention de ce côté-là). Elle était là avec quelques copines pour brûler la culotte de l'une d'entre-elles (encore d'autres Agneskas et Annas). C'était elle aussi la première fois qu'elle mettait les pieds dans cet endroit: Toronto recèle décidément de coïncidences (mais j'ai pas trop élucubré sur celle-là, Monika est mariée).
Après je suis tombé sur Rome, la curiste, qui s'est montrée fort heureuse de me retrouver, elle en a profité pour me présenter à la moitié de la boîte (à l'exception tout-à-fait regrettable de Cléopatre, bien sûr, ce serait trop simple!)
19 août 2006
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