03 juin 2006

Sat. 3 June - 10:15 Saturday Night [Cure]


... But my tap doesn't drip under the strip light, drip drip drip drip drip drip ....
On the other hand, would it drip (drip drip drip etc.), I would hear it because I'm having a quiet indoors Saturday evening (translate that into watching TV for most people; for me it means doing stuff on the Mac and gobbling up ice cream by Häagen Dazs -- I'm currently reading American Psycho and I simply love the main character, the handsome preppy sophisticated and passably deranged yuppie dandy Patrick Bateman, I'll talk a little bit more about him later), since Saturday came so suddenly at the end of the week and I haven't had the time to make up any plan and so I'm just there comme un con. The bright side of that is it leaves me plenty of time to write. It is well known that boredom and sadness are greater drivers for creativity, expression and art. Happy or lazy people don't have any reason to be creative, so they are just not. The best artists are the ones that are sad, depressed, bored. Traits usually come from needs, so efficiency and speed come from fear; perseverance from hunger and, as said, creativity from boredom. Happiness and comfort mean no more need, so nothing to drive development anymore. One should never see comfort as a goal in life, at most make it a short restful break on the otherwise rocky path of your life. Ambition is a great yet dreadful tool to make it so. Well, so much for la psychologie à deux balles/de comptoir.

Bon, la suite dans mon point sur ma vie ici, je vais me hasarder un étage plus haut et parler d'un délicat point de vue social: comment je perçois les gens ici. Perception qui est bien entendu un mélange entre les tas de préjugés que j'avais, les quelques personnes que j'ai rencontrées ici et les impressions partagées avec les copains d'ici.
La première chose qui saute aux yeux, du moins une fois qu'on a dépassé les bouledogues de la douane (qui n'arrivent pas à la cheville de leurs collègues états-uniens, qui ont dû passer un Master en Mépris&Rusticité avec mention), c'est que les gens sont affables, courtois, polis, avenants. Par exemple, dire bonjour ne se résume pas à «'lut!», mais relève du véritable dialogue «Good morning, how are you today? - I am very well, how are you? - feeling fine, thank you». Je crois que je n'ai pas croisé beaucoup d'exceptions à cette règle, même les mendiants font preuve de courtoise quand je refuse de leur donner quoi que ce soit (je n'ai pas encore adopté le comportement de ma nouvelle idole Pat Bateman vis-à-vis des clochards, mais là pour le coup, la pudeur m'empêche d'en dévoiler plus...).

Si d'aventure mon interlocuteur pense qu'il existe une possibilité que notre relation se concrétise dans le court-terme en un cash-flow de ma poche vers son tiroir-caisse, alors l'amabilité se transforme en empressement et la courtoise en serviabilité, c'est absolument insupportable! Personne ne se soucie que le service soit effectivement rendu avec une quelconque qualité, ce qui importe c'est que le serveur soit poli, déférent, ne me lâche pas une seconde et me montre et me démontre qu'il fait tout ce qui est humainement possible pour s'occuper de mon problème. Le problème, justement, c'est que du coup il est tellement occupé à essayer de me convaincre qu'il agit au mieux de mes intérêts, qu'il néglige l'aspect fondamental du machin, qui est finalement de faire ce que je lui demande. L'exemple typique est le sevice dans les restos, où les serveurs montrent un empressement zélé, mais la bouffe traîne du côté "infect" de l'échelle, ou le gars au guichet de la banque qui m'explique avec moult excuses et déférence qu'il ne peut pas me donner cette information, que je suis prié d'appeler ce numéro de téléphone - quoique dans ce dernier cas, le gars du guichet c'est Heidi, que c'est une bimbo à tomber raide ("tomber"?) et que donc elle était tout excusée d'avance!

J'ai encore des tas de trucs à raconter sur le sujet, mais j'ai lu qu'un auteur ne devait pas lourder ses lecteurs avec des tartines interminables, donc je vais la jouer à l'américaine (John Gray, des phrases courtes, des petits chapitres, peu d'idées pour un gros livre, on en a pour son argent et en plus c'est vite lu et tout le monde comprend, pas de malaise; on saute troic chapitres et on n'a rien perdu! Que du bonheur!) et pas à la Française (Balzac, des phrases de 5 pages, un livre de 5kg imprimé sur papier-bible en caractères minuscules, t'es dérangé par une mouche pendant 2 secondes et t'as perdu le fil du bouquin).

A demain, donc!

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