Faut bien que ça arrive de temps en temps: j'ai un p'tit coup de blues.
Ce matin, mon collègue de Toronto est resté chez lui pour cause de malade, et du coup, je suis au bureau sans aucune connaissance de longue date. Tous mes collègues Indiens sont vraiment sympas, accueillants, charmants, attentionnés (et d'ailleurs ils viennent de m'inviter pour le lunch), mais je sais pas, je ressens là maitenant un besoin de... familiarité, plus que d'attention. Le genre de moments où j'ai envie de m'affaler dans un canapé chez les parents, ou dans les bras de Kalila, ou chez des bons amis qui parlent ma langue, voire même peut-être tout seul en écoutant un bon vieil album des Cure chargé d'un bon gros paquet de nostaligie remontant tout droit à l'adolescence (arme à double tranchant: on peut aussi verser dans la déprime solo là).
Peut-être le bon moment pour sortir faire un jogging?
Hier, j'ai assisté à une présentation sur la méditation et la santé. Un des collègues un peu versé dans tous ces machins a partagé sa vision et ses bonnes pratiques avec nous.
Présenté à coups de concepts qui heurtent violemment ma vision très scientifique et rationnelle du monde (le coup du stress représenté comme des flux d'énergie qui pénètrent notre corps par des chakras, points d'entrée spécifiques, et qui n'arrivent pas à entrer en résonnance avec les fréquences propres du corps pour nourir notre aura énergétique — irais-je même jusqu'à dire «un fatras de fadaises»?), j'y reconnais néanmoins une tentative d'expliquer des concepts qui sont eux, tout-à-fait palpables, sinon carrément universels.
Par exemple, je suis entré en résonnance (il a dû tomber sur le bon chakra) sur son modèle d'interaction de l'homme et du monde:
Le monde est composé des 3 choses : les objets, les gens et soi-même;
Pour interagir avec ces 3 choses, on devrait idéalement utiliser (dans le même ordre): son intelligence/raisonnement, ses émotions, la méditation/spiritualité;
Et si cela est fait correctement, cela nous apportera (toujours dans le même ordre): la joie, l'amour et la paix.
Et comme il y a partout des gars comme moi qui aiment tout mesurer et mettre en nombres, on a inventé les Quotients Intellectuel, Emotionnel et Spirituel. Ayant déjà vu les âneries pas possibles qu'on utilise pour mesurer le QI, j'en frémis quant à l'idée qu'on puisse tenter de "mesurer" les deux autres...
| objets | intelligence (QI) | joie |
| gens | émotions (QE) | amour |
| soi | méditation (QS) | paix |
Puis d'enchaîner avec les déboires d'utiliser le mauvais outil pour une chose, du genre aimer sa voiture ou méditer sur les autres (ou encore analyser les autres et soi-même, tiens...)
S'adressant à un public d'ingénieurs, je suppose que la dérive la plus probable est celle de vouloir mettre en équation ses relations aux autres et la compréhension de soi; je ne pense pas que je puisse honnêtement réfuter tout ça ;-)
Allez, petit atelier personnel: A qui vous fait penser chaque association, du genre "aimer soi-même" ou "méditer sur son iPhone"?
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