03 novembre 2006

Fri. 3 Nov. - Man Next Door [Massive Attack]

J'ai découvert récemment que la médisance est un besoin primaire. Selon la personne, à placer dans la pyramide des besoins juste à côté de "se nourrir" ou à peine plus haut.

J'ai toujours trouvé ça très drôle de médire sur tout le monde (Aahh! Les délicieux moments de la Mère Casier, le journal du cercle étudiant!), et je n'y ai jamais vu le mal, même quand le sujet était moi (quoi que j'arrangeais assez bien, en tant que rédacteur, pour que ça arrive assez peu). Et je pense que de tous temps, j'ai fréquenté des gens qui maîtrisaient assez bien cette matière.
Maintenant, je me rends compte que cette activité anodine et parfaitement innocente requiert en fait un ensemble d'éléments très précis pour se réaliser dans de bonnes conditions, et que comme je suis là, je sens que je vais avoir du mal à les réunir; par conséquent je suis un gens en voie de précarisation, en passe de me retrouver carrément un marginal, puis ce n'est plus qu'une question de temps pour que je vive une mort atroce par déprivation de médisance! Ouh là là, si j'étais moi, je ferais quelque chose!

Quelles sont donc ces fameux éléments essentiels pour médire? Eh bien, avant tout, il faut un pote qui compile correctement les seconds degrés (voilà tout de suite 250 millions de Nord-Américains hors course!), qui a de la répartie et aime causer, qui arrive à surenchérir correctement et qui a de la relance. En règle générale, un homme fait mieux l'affaire qu'une femme (règle qui souffre plein d'exceptions!), surtout parce que du coup, il n'y a aucun équivoque possible avec une relation de séduction qui produit pas mal d'interférences et empêche de profiter pleinement de l'instant.
Ensuite, ça aide pas mal si on arrive à fleurir la conversation de la richissime palette décorative de la langue française; médire en Anglais, c'est comme le pain sans sel ou le lait écrémé!
En enfin, il faut partager un minimum d'expérience commune, genre fréquenter les mêmes gens, avoir le même job, vivre dans la même ville, lire les mêmes news, voir les mêmes machins à la télé, enfin tout ce genre de trucs qui n'ont comme seul intérêt que d'offrir autant de sujets à médisance.

En attendant, j'ai toujours l'alternative de médire par écrit, ça ne me changera pas beaucoup, mais du coup c'est en public et je devrais faire un peu gaffe de pas trop publier d'âneries, je sens bien venir le coup foireux (en filant l'adresse d'ici à une collègue, je me suis demandé si j'avais pas trop moqué à son sujet déjà...). Ou alors, je peux aussi tomber amoureux. De mon expérience, c'est assez efficace pour faire table rase de tous les autres besoins & envies, donc en un sens ça règle le problème de la médisance. Pour un temps.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oh, oui! tombe amoureux et raconte-nous! ;-)
Bisous - Igor et la famille