29 février 2008

Sun. 17th Feb. - Santa Maria del buen arye [Gotan Project]

J'ai lu dans le journal ce matin que les autorités à Bangalore on resseré les contrôles anti-danse. Les règlements de la ville stipulent que l'activité nocturne doit cesser à 11h, et qu'il est interdit de danser là où l'on boit. Et donc il y a des pubs et des bars où l'on peut boire, mais pas de boîte de nuit.
Parmi les réactions des lecteurs, certains défendaient le droit à danser et évacuer le stress, certains d'entre-eux restreignaient ce droit aux couples mariés, et une autre se félicitait parce que veiller tard dans la nuit (ouh là, après 22h!) c'est pas bien, que c'est meilleur pour la santé de se lever tôt.

Bonjour l'ambiance!.... Et encore, les 2 gars au comptoir, c'est des serveurs hein!

C'est vrai quoi, «Boire ou danser il faut choisir» Enfin, là aussi j'aurais pu faire le Bob...

Fri. 29 Feb. - Protect Me [Placebo]

J'avais trouvé ma dernière visite en Inde un peu morose, à passer mes week-ends à dormir et paresser en me remettant du décalage horaire plutôt qu'arpenter la région, découvrir des paysages somptueux, des gens exquis et me faire soigner aux petits oignons dans des palaces royaux...

Et du coup, je change le couvert cette fois et j'ai attrapé le virus de Parkinson, je ne passe pas deux nuits d'affilée dans le même lit pour la semaine à venir: ce soir dans un bus (on est une fois de plus assez loin des palaces luxueux) pour aller dans le Kerala faire un hike dans un trou perdu (Pakshipathalam, imprononçable et même Google maps ne connaît pas ce trou), demain soir dans un refuge au milieu de la jungle, dimanche ma dernière nuit dans la villa, lundi soir dans l'avion, mardi soir à Paris, mercredi soir à Zurich (puis Louvain-la-Neuve et enfin Toronto lundi prochain).

Alternativement, toute la semaine dans la jungle parce qu'on s'est perdus.
Je vous tiens au courant :) Enfin, pas dans le second cas, parce que je suis pas trop sûr des conditions d'accès à internet par là.

28 février 2008

Sun. 17th Feb. - At Night [The Cure]

Petit quizz: ces deux photos ont été prises lors de mon vol Dubaï-Bangalore, l'une au départ et l'autre à l'arrivée...







Rien à voir, mais quand je disais «Marchands»... Tapis, bijoux, or, bibelots, chameaux, père et mère, et même ça: Et ça se vend bien apparemment, puisque l'enclos est vide!

27 février 2008

Sun. 17th Feb. - Les Bourgeois [Notre bon vieux Jacques]

Et donc, j'avais laissé Dubaï à: «Quelle est donc l'explication de ce miracle?»

- La réponse immédiate est "Le pétrole". Mais une petite recherche montre que c'est loin d'être vrai, le pétrole n'y est plus pour grand chose (moins de 6% de PNB, contre par exemple 25% pour la Norvège).
D'après ce que j'ai compris, Dubai ne taxe pas l'activité économique, ce qui évidemment est un aimant très puissant pour attirer les entreprises de tous poils. Ensuite, ils se sont arrangés pour être propriétaires de tout l'espace (la terre, quoi qu'ici ce soit du sable et de l'eau de mer) et le rester, et se font du pognon sur les locations.

Ils sont assez forts, tout de même, pour morceller le désert en parcelles et les revendre à un prix moyen de 4000$/m2!
Puis ça frise l'indécence, aussi, de revendre des autres parcelles d'eau de mer (avec un peu de béton dessus) à bien plus que ça, en profitant honteusement de ces gros bêtas que sont les Tom Cruise et autres gars qui ne savent plus quoi faire de leur pognon.

Finalement, ils ont une politique de l'immigration très utilitaire, quoi que peut-être un peu discutable au niveau éthique. Situés pas trop loin de l'Inde, du Pakistan et de l'Afrique, où la main d'œuvre désœuvrée abonde, ils ont évidemment un réservoir intarissable de travailleurs bon marché (on parle de genre 3$ par jour, ça remet un peu en perspective Sarkozy qui s'alarme de la chute du pouvoir d'achat). Dubaï accueille à bras ouverts tout travailleur qui vient contribuer de ses petites menottes à son SimCity grandeur nature. Et offre généreusement le vol retour à tous ceux dont les menottes ne veulent ou ne peuvent plus travailler. Eh hop, pas de problème de sécurité sociale ici, elle revient à exactement 1 billet d'avion par personne!


Alors la bonne question évidemment, c'est pourquoi on n'a pas été assez malins pour faire ça chez nous? On a tous les bons éléments, sauf peut-être l'esprit mercantile... Le Belge travaille, au lieu de profiter du travail des autres, et si travailler rendait riche, ça se saurait!

20 février 2008

Sat. 16th Feb. - With or without you [you2]

Toujours à propos de Dubai...

- A la douane, ça a dû leur paraître louche de je sorte d'un vol intercontinental les mains en poche et sans bagage aucun, du coup ils m'ont envoyé à la fouille. Le gars a eu un air mixé de suspicion et de «ça y est j'en tiens un!» quand il est tombé dans une de mes poches sur la cuiller que j'avais chourrée après le repas dans l'avion, puis je pense qu'il a dû être déçu de ne trouver ni tube en caoutchouc, briquet ou sachet de poudre...

- Malgré tout, on m'a dit que le trafic est un peu pénible à Dubai. Réponse logique des autorités, comme à Bangalore et ailleurs dans le monde: construisons un réseau de transport en commun, genre un métro. Mais là où à Bangalore, la décision a été prise il y a 10 ans, ils ont commencé à creuser 2 ou 3 stations et polémiquent encore sur le tracé des lignes, bref, on estime que la première rame reliera vaguement 3 ou 4 stations dans 10 ans, à Dubai les piliers du métro aérien sortent de terre comme des bambous, le réseau couvrira une bonne moitié de la ville et sera fonctionnel d'ici deux ans.
Sachant que ce sont les mêmes travailleurs de part et d'autre (30% de la population à Dubai est Indienne, et représente probablement 99,9% de ceux qui y travaillent), quelle est l'explication de ce miracle?
Sur la photo, derrière le métro qu'on peut déjà facilement imaginer circuler sur son infrastructure, on voit la tour du futur parlement de l'Empire avec les appartements privés de Dark Vador au dernier étage (la tour Burj Al Dubai, la tour la plus haute du monde et qui grandit, grandit, grandit...).


- A côte de ça, les transports public existants (les bus municipaux) ont eux aussi peu à voir avec leurs équivalents en Inde. Par exemple, des bus où il y a moyen de rentrer dedans, voire même s'asseoir, et les abri-bus climatisés...



- Un peu comme les Américains, ces gens se cherchent une histoire. Du coup, ils se sont pris d'un intérêt soudain pour les vieilles pierres de leur centre-ville historique. On y retrouve un joli musée de la ville, et aussi un souk. Enfin, souk... C'est pas Marrakech non plus: toutes les petites boutiques ont l'air conditionné et ils ont informatisé leur gestion de stock. C'est d'ailleurs aussi le seul souk où les vendeurs foutent la paix aux clients et ne leur courent pas derrière.

19 février 2008

Sun. 17th Feb. - No More Sweet Music [Hooverphonic]

A mon arrivée à l'hôtel Ista, dimanche en pleine nuit, je suis accueilli par une des nombreuses réceptionnistes qui me reconnaît... et Hooverphonic en musique de fond: «No More Sweet Music», assez approprié pour ma tournée d'adieu à Bangalore.
Pour cette dernière visite, j'ai fait une infidélité à AirFrance et leur programme de fidélité, bonus miles et tout le bazar, au profit de Emirates, qui m'offrait la possibilité de faire une étape de 14 heures à Dubai.

Dubai, à mi-chemin entre le monde occidental et l'Inde, ville étape entre les deux depuis des centaines d'années... Je m'attendais logiquement à lui trouver un air lui aussi à mi-chemin entre l'Europe et l'Inde, genre quelques buildings hyper modernes dans une mer grouillante et tonitruante de piétons, cyclistes, motos (mais sans les vaches) sur des rues étroites et mal foutues.

Que nenni! Il s'agit plutôt d'une ville américaine idéalisée, sortie tout droit d'un jeu de SimCity (où le gars a bien pigé le code secret pour faire le plein de pognon) plantée au milieu du monde arabe, et vaguement décorée sur ce thème (toutes les inscriptions sont en bilingue Angalis - Arabe et les gens sont déguisés en costumes traditionnels).

La ville est ultra-moderne, peuplée de buildings aux formes recherchées et originales, munie d'infrastructures adéquates et toutes neuves; le trafic n'est pas fait d'un amoncellement hétéroclytes de vieux machins qui roulent encore péniblement, mais d'une flotte toute neuve de voitures moyennes à hors de prix; la foule ne grouille pas, mais déambule calmement, pas pressée et l'air serein, il y a des trottoirs et à certains endroits, c'est même agréable de s'y promener!

13 février 2008

Tue. 12 Feb. - Going Nowhere [Elliot Smith]

Pendant que certains en Europe arpentent déjà les terrasses de café en s'émerveillant des avantages du réchauffement climatique, de mon côté, je viens de perdre 25° en un vol: à Toronto, ce n'est pas le moment de faire de la conscientisation Global Warming, mais plutôt bien veiller à calefeutrer toutes les issues et ne pas mettre une oreille dehors, de peur de la voir tomber par terre sous forme de scampi surgelé.

Dans ces conditions, quelle n'est pas ma joie de tomber sur cette enseigne lumineuse: Chalêt Suisse, génial, je vais aller me faire une fondue, une tartiflette, une raclette, un de tous ces bons trucs bien lourds pleins de fromage qui tombe en bloc sur l'estomac, juste ce qu'il faut pour affronter ce temps!

Eh bien non, les cocos: A ce Chalêt Suisse-ci, on sert des burgers et du poulet de batterie insipide, accompagnés de frites cuites dans de l'huile qui a dû faire la guerre, plus des Perogies (des beignets polonais), des quesadillas (des machins gras mexicains) et des springrolls (d'autres machins imprégniés de gras, chinois ceux-là). Le Suisse d'ici, je suppose qu'il tient la bourse, pas les fourneaux...

12 février 2008

Thu. 7th Feb. - Et tournoie (Mylène Fermière)

Ce matin, je ressens comme un petit air de vacances. J'ai pris un bon petit déjeûner copieux, je me promène peinard dans un Paris assez calme qui respire déjà d'une bonne brise printanière.
Cela contraste assez par rapport à ce à quoi ce matin aurait dû ressembler: avaler un croissant et le faire passer à grandes gorgées de thé trop chaud, puis courir dans les escaliers du métro en espérant attraper le RER qui m'amène à l'aérogare juste avant l'heure fatidique de la fermeture de l'enregsitrement...
J'ai eu la bonne idée de vérifier en me levant l'état de mon vol AirCanada: 3h de retard!

C'est là que je me suis aussi rendu compte que toutes les compagnies ne sont pas égales... Le vol AirFrance pour Toronto étant parti, lui, juste à l'heure.

La mode dans les compagnies Nord-américaines, c'est le cost-cutting, une culture d'entreprise qui vise à supprimer tous les services qui ne sont pas directement liés au tiroir-caisse. La direction est assurée par un groupe de chef-comptables: donc service-client, confort à bord, les repas à bord, ponctualité, tout ça c'est juste des parasites qui sont situés bien au centre de la cible des cost-cutters.
Par exemple, les vols AirCanada partent de Paris du terminal 2A, ceux d'AirFrance du terminal 2E. Ca a l'air parfaitement innocent, mais pas du tout: le 2E, c'est chronologiquement le 5ème, une cinquième version où l'on voit bien que de l'eau est passée sous les ponts et du plomb dans la cervelle des architectes entre les deux... Le 2A, c'est un vieux terminal tout pourri planqué tout au bout du domaine, où il faut faire un demi-marathon pour y arriver. Le 2E, c'est un terminal tout neuf (c'est d'ailleurs pas celui-là qui était tellement neuf qu'il s'est écroulé sur les passagers un jour?) tout propre, où il y a un petit train automatique et une large salle d'attente bien confortable.

Je suppose qu'il y a une différence en prix de location d'un point d'attache dans l'un et l'autre, et si on laisse le comptable décider, eh bien, le client n'a qu'à marcher...

De mon expérience, les compagnies low-cost sont étonnamment très attentives à la qualité de leur service (WestJet au Canada, Kingfisher en Inde,... non, par RyanAir), et on m'a dit beaucoup de bien de Singapour Airlines et des nouvelles compagnies du Golfe. Ceci dit, c'est pas toujours pratique de faire le détour par Singpour ou Dubaï pour voler de Bruxelles à New-York évidemment. Par contre, Dubaî est assez bien sur le trajet entre Paris et Bangalore, tiens?.... (petits points songeurs)

09 février 2008

Thu. 31th Jan. - Le chant du Maphys [Sonnerie de téléphone]

(oui il y a un gars ici qui a le chant du Maphys sur son téléphone, alors soit il a fait ses études à Louvain-la-Neuve, soit quelqu'un a repris le chant du Maphys dans le mainstream...)

Il est 1h40 et je suis en train de glander dans l'aéroport de Bangalore en attendant l'avion qui me ramènera en France. Tout à l'heure, en faisant mes paquets à la villa, je voulais envoyer un dernier email avant le vol, mais comme de bien entendu selon la loi de Murphy (c'est bien elle qui dit que les choses qui ne vont pas le font toujours au mauvais moment), et selon la loi de Krishna (qui dit qu'en Inde, le mauvais moment en question, c'est à peu près tout le temps), le réseau était en panne et donc j'ai pas pu.

Une fois dans l'aéroport, bingo, je trouve un réseau wireless commercial qui me permettrait, moyennement payement de 3 fois rien, de me connecter. Selon le mode d'emploi, il faut entrer ses coordonnées, puis payer par visa, puis donner son adresse e-mail et ils envoyent le mot de passe du routeur par e-mail. Brillant! Ils nous ont remis au goût du jour le coup de se retrouver enfermé hors de la maison et de savoir que les clefs sont sur la commode, d'ailleurs je les vois là par la fenêtre!...

31 janvier 2008

Thu. 31 Jan. - It's over [Smiths]

Bon, voilà, rideau... Ma mission se termine en queue de boudin (a-t-elle été un jour autre chose que ça d'ailleurs?). Lors de la tantième échauffourée entre l'équipe de Paris et celle de Bangalore, j'ai pris le parti des derniers de manière un peu trop évidente, ce qui a dû être interprété comme de la haute trahison par les premiers; résultat, ils ne veulent plus de moi (et probablement qu'ils ne demandent qu'à se passer des Indiens aussi, sauf qu'ils sont tenus par les couilles par un contrat bien ficelé)... Un bon mois de préavis, puis je quitte Paris. Un second mois de préavis, et je démissionne.

Ca tombe assez bien, je suis épuisé et j'en ai ma claque de jouer au pigeon voyageur et de changer de lit tous les 5 jours, et de continent tous les 10. De toute façon, j'ai une nouvelle aventure qui promet d'être autrement passionnante qui m'attend dès avril, mais néanmoins j'aurais aimé partir la tête haute, comme un héros, acclamé de tous, sur fond d'une musique triomphante comme dans les films américains! Ca, c'était en décembre. Las! J'aurais dû me barrer là comme prévu!

Donc le temps de faire un transfert de connaissances, un dernier voyage en Inde pour dire adieu (et voir le Taj Mahal finalement?), et me voilà libéré de ce projet qui tiendra sûrement le titre de plus absurde de ma carrière pendant un bout de temps.

27 janvier 2008

Thu. 24th Jan. - Les Tzars [Indochine]

Question de rattraper l'occasion manquée la dernière fois, j'ai une nouvelle fois été invité à un mariage. La cousine au 3ème degré de mon collègue, ça rigole pas, autant dire que j'étais à compter parmi les proches!
Parmi les 5 ou 6 différentes cérémonies, on en a brossé la majorité et on en a vu deux: celle des chants et danses, et le mariage proprement dit, qu'on a en grande partie passé en voiture dans les embouteillages... on est arrivés juste à temps pour la partie cruciale: la bouffe! Malin, le collègue!

Pendant la cérémonie des chants et danses, il y a cet espèce de chant rituel où chacun à son tour est appelé à venir faire un petit pas de danse devant tout le monde. Bien sûr, mon collègue a prétexté une quelconque conf call avec Paris pour échapper au supplice, et j'ai eu le bonheur de remarquer que ma stratégie du caméléon avec la tapisserie près du bar avait marché à merveille et que je n'ai pas dû me plier à la coutume (ou alors, le chant étant en Hindi, ils m'ont peut-être appelé et j'ai rien pigé).

Après, évolution des mœurs oblige, la mama et son tambour traditionnel se sont effacés pour laisser place à un DJ, des boules disco et une soirée dansante en bonne et dûe forme. Musique dance du meilleur goût: point de Boney M, Abba, Faithless ou Beyoncé, mais toute la panoplie du Top Hits Hindi, ce qui ressemble un peu à un mélange entre des faces B de la Macarena et de la disco roumaine, le tout parfois enveloppé dans un peu de guitare Punjabi. Splendide!

Un 'tit coup d'œil du côté des platines et on a vite compris qu'on n'a pas précisément le dernier DJ hype du moment...

Une fois mon collègue en vadrouille pour sa conf call sur son BlackBerry, j'avais virtuellement perdu tout lien avec la foule avoisinante. La théorie selon laquelle on a dans ce genre d'occasions une bonne probabilité de rencontrer une tête connue ne s'étant pas vérifié, j'ai entamé une manœuvre d'approche de la tapisserie, on est tous passés par là en soirée un jour ou l'autre... J'en étais donc à me concentrer sur mon rôle de mimétisme avec la tapisserie quand la sœur du collègue me montre un groupe d'Européens qui viennent d'arriver et font la fête:
—«Ce sont aussi des Blancs, vas leur dire bonjour, tu dois les connaître»
—Ah ben bien sûr, tiens, j'y avais pas pensé... Des Blancs? Voyons,... il doit sûrement s'agir des Durant, qui habitent plus loin dans la rue, non?
Eh bien incroyable, non, ce n'était pas les Durant et je ne les connaissais pas! Ca alors!

Le jour du mariage proprement dit, on a donc raté la cérémonie. C'est dommage, il paraît qu'il y a un prêtre qui récite les droits et devoirs des époux en Sanskrit pendant 2 heures...
Enfin ça va, on est arrivés à temps pour la bouffe, c'était bien! Et pendant qu'on s'empiffrait, les mariés eux, posaient pour la photo avec, tour à tour, tous les invités. Quand on a atteint le pousse-café, eux, ils n'en avaient pas encore fini de sourire bêtement à la caméra... Super, la soirée!


Au passage, vous avez repéré la mariée, vous? Et encore, ici on peut deviner qu'elle se trouve plus ou moins au milieu du tas, mais imaginez dans une salle avec des tas de plein de gens (et pas comme chez nous des tas de gens pleins), comment faire pour ne pas aller féliciter la mauvaise (ce qui ferait certainement mauvais genre)... Il faut être nettement plus observateur que par chez nous hein? Eh bien, il y a un truc: La mariée, c'est celle qui est complètement bariolée de henné.

20 janvier 2008

Sun. 20 Jan. - Gone Away [Offspring]

Cette fois, je ne reste plus à l'hôtel, mais dans la villa que loue mon collègue. C'est moins luxueux, mais ça fait plus ambiance maison.

La villa est dans une propriété gardée pleine de villas et de belles avenues calmes bordées de palmiers. Point ici de crasses, d'égoûts à ciel ouvert, de klaxons incessants, de mendiants,... on est dans le Meilleur des mondes.
Par contre, une fois passée la première impresssion, on se rend compte que les murs d'enceinte ça marche dans les 2 sens, et que ça fait aussi un peu prison dorée ici. Après avoir profité du monde sans klaxons et regardé les palmiers, on peut continuer à passer sa journée à regarder les palmiers, parce qu'il n'y a pas grand chose d'autre à faire.

En Belgique, je me souviens qu'on peut vivre en ville ou à la campagne. En ville, c'est facile de sauter dans un bus et d'atteindre un parc, un cinéma, une rue commerçante ou un musée. A la campagne c'est un peu raté pour les musées par exemple, mais à l'inverse on peut facilement trouver une forêt, un lac ou une vallée où on peut faire des balades ou se prélasser au bord de l'eau.
Ici donc, c'est un peu le mélange des deux: il n'y a pas de bus, il faut 1h30 pour atteindre le centre, les cinémas (en hindi) ou le parc unique, mais en même temps, il n'y a aucun lac, forêt ou coin sympa pour faire une balade à moins de 2h de route. Il y a un petit centre d'amusement au milieu du machin, où on peut faire un tennis ou un squash (avec qui? Ils sont plantés devant la télé toute la journée, mes collègues...), se baigner ou boire des cocktails.

Bon heureusement, il reste Internet, quand le routeur veut bien marcher...
Allez, un peu d'optimisme... A 2h d'avion d'ici, il y a le Taj Mahal, les Maldives et le Sri Lanka. Je vais bien arriver à en débaucher l'un ou l'autre pour une petite escapade non?...

18 janvier 2008

Sun. 6 Jan. - Light From A Dead Star [Lush]

Je profite de mon séjour à Paris pour m'instruire sur la civilisation qui a donné naissance à ma langue bien aimée, et le Louvre me semblait un endroit tout indiqué pour revivre l'histoire de France. Comme je ne me suis donné que quelques heures et qu'il y aurait moyen de faire une rando d'une bonne semaine dans le musée sans voir la même vitrine deux fois, je n'ai vu qu'un mini aperçu de ladite histoire, et je me suis focalisé sur "il y a très longtemps".


En ces temps-là, à cause de la tectonique des plaques, la civilisation française a fleuri entre le Tigre et l'Euphrate, un coin qu'ils ont depuis abandonné à des tribus de barbares inclutes pour aller s'installer en Egypte, en Grèce et puis en Italie. Bien sûr, lors de tous ces déménagements, il a fallu voyager léger et les Français de l'époque ont confié pas mal de leurs affaires (des pots, des assiettes, des petites statuettes, des temples, des maisons, des pyramides, l'un ou l'autre sphynx) à des gardes-meubles. Au XIXème siècle, avec l'invention du chameau, certains Français sont retournés sur les lieux de leur histoire et ont récupéré leur bien chez les gardes-meubles, qui s'étaient d'ailleurs montrés peu scrupuleux avec le bien d'autrui, en avaient usé injustement, l'avaient laisser saccager au cours de nombreuses guerres, et avaient laissé le tout dans un état de délabrement avancé.

Bien heureusement, tous ces vieux souvenirs (oh vous savez, c'est des vieilleries, ça n'a qu'une valeur sentimentale voyons, c'est parce que c'est un souvenir de famille!) ont trouvé leur juste place dans une maison adaptée à leur valeur (sentimentale, hein?), le Louvre.


(J'aime bien l'art babylonien, parce qu'à l'inverse des Romains et des Grecs qui sculptaient de sordides guerriers et généraux qui tirent la gueule, ceux-ci font des joyeux drilles qui viennent de fumer un pétard)
On y trouve donc nombre de statuettes franco-babyloniennes, des vases franco-assyriens, des assiettes franco-persannes, des statues d'éléphants franco-indiens, des momies franco-égyptiennes (l'un ou l'autre Pharaon... probablement des aïeux de Charlemagne), , le palais royal de Sargon II, roi d'Assyrie (probablement un aïeul de la lignée des Louis, celui-là)

(Vous voyez, mécréants, qu'il s'agit bien de la culture Française (la Perse, l'Arabie etc... c'étaient des DOM-TOM, comme la Guadeloupe)

Evidemment, certains descendants des gardes-meubles de l'époque, visiblement des gens à l'esprit petit et mûs par un intérêt bas et inavouable, font les difficiles et prétendent qu'ils sont les légitimes héritiers de ces choses. Alors, en appliquant ce bon vieux principe qu'on soigne très efficacement un mal de tête en s'envoyant un bon coup de masse sur le pied, certains fervents admirateurs et par ailleurs amis proches de la civilisation française ont été distribuer quelques coups de marteau chez tous ces gens de mauvaise foi (... en invoquant d'ailleurs cet argument au premier degré!) pour leur apprendre à se mêler de ce qui les regarde!

(Ils étaient vraiment malins ces babyloniens! En faisant un bas-relef sur un petit cylindre, après on le roule sur une galette d'argile et en fait des bandes dessinées. Ils ont inventé l'imprimerie 5000 ans avant Gutenberg!)

Fri. 18 Jan. - Mmm Mmm Mmm Mmm [Crash Test Dummies]

J'ai atterri pour la quatrième fois à Bangalore cette nuit. Après une nuit trop courte (et surtout un matin beaucoup trop matinal!), je pointe mon nez dans les nouveaux bureaux (c'est la troisième fois que l'équipe déménage -- on est de retour au campus, zone industrielle sur le Ring de Bangalore, entre l'autoroute et des immeubles à bureaux en construction). La valse des bonjours, c'est pas trop éprouvant et assez relax, mais je suis néanmoins assez cassé quand je m'affale dans le taxi pour rentrer à l'hôtel.

Quand je me réveille après un petit somme, on est plantés au milieu d'un carrefour à attendre qu'un feu en panne passe au rouge pour interrompre le flux intarrissable de la circulation qui nous barre la route. Quinze minutes et cinquante mètres plus loin, je me rends compte que je n'ai pas la moindre idée de notre localisation. Pas sur la route habituelle en tous cas. J'essaye de me repérer: à gauche, un marchand de téléphones et un autre de sandales; à droite c'est de l'argenterie et des épices... Voilà qui va m'aider tiens! Je demande au chauffeur, qui me répond qu'on est sur C.M.H. Road (super! me voilà bien avancé!)

Je me rends compte alors que Bangalore c'est grand et que c'est partout la même chose: des rangées d'immeubles bas en platrât, des vendeurs de téléphones, de fringues, de bijoux,... Il n'y a pas de style d'architecture propre à différents quartiers (genre à Paris, si je roule de Montmartre à La Défense en passant par le XVIème et Neuilly, il suffit de jeter un œil dehors pour voir où on en est), pas de point remarquable (la Tour eiffel, l'obélisque de la Concorde, la Grande Arche, le Moulin Rouge,... ), les magasins sont partout les mêmes, les voitures sont toutes les mêmes et même les gens sont partout les mêmes (à l'inverse de Toronto ou Londres où on se repère facilement à voir la tête des gens du quartier: Little Italy, Chinatown, puis chez les Juifs, les Perses, les Ethiopiens, les Cubains,...)

Ah oui, autre élément de base de l'orientation en milieu urbain, les noms des arrêts de bus et de stations de métro... eh bien, ils en sont à excaver l'emplacement de la première station, donc c'est encore raté!

14 janvier 2008

Sat. 15 Dec. - California Dreaming [des cools]


Changement de décor ce week-end: on vire les Rickshaws, les embout' et la populace grouillante de la ville: place aux cocotiers, plage de sable fin, coktails en bord de piscine et bikinis. Un peu sur un coup de tête, avec un collègue on a décidé de se faire une virée à Goa, à un saut d'avion low-cost Kingfisher (C'est une marque de ... bières! Un peu comme voler sur JupilerAirlines, ou CaraAir, ça inspire confiance non? -- Sur la photo, on voit que, comme d'habitude en Inde, ils lésinent pas sur la quantité de personnel: les petits bonshommes en bleu, c'est le squad nettoyage de l'avion (presque un gars par siège), et les petites nanas en rouge derrière, c'est le personnnel de bord du vol suivant (presque plus nombreux que les passagers)) de Bangalore. Lieu mythique de pèlerinage mondial des babas-cool, l'endroit est tout-à-fait sympathique (les 33° en bord de mer aident pas mal!).


On y retrouve d'une part des plages crades, avec des échopes aux effigies de Che Guevara et John Lennon, plus de touristes que de locaux (touristes de longue durée: la chambre à 5$ la nuit et la bouffe à 3, on peut facile tenir sans rien glander pendant assez longtemps. Faire attention cependant, lors de la première visite de la chambre, de jeter un œil aux toilettes, qui deviendra le coin de prédilection pendant une bonne semaine au moins).
D'autre part, on a des plages impeccables bordées de gazon anglais et petits bungalows, piscine paradisiaque et 300 serveurs pour s'assurer que rien ne manque à votre confort. Là évidemment, on peut y passer toute une semaine sur le budget annuel des premiers...

18 décembre 2007

Sun. 18 Nov. - Searching [Young Marble Giants]

L'attraction touristique la plus proche de Bangalore, si l'on exclut les quelques collines pelées de Nandi Hills, c'est Mysore. Ancienne capitale du royaume, elle en a gardé un palais royal digne des plus grandes mégalomanies communistes. Un petit malin a eu une super idée ici pour recycler toutes ces ampoules de 60W que les gens remplacent par des lampes économiques:
en badigeonner les murs dudit palais. Et, ça cest le miracle Indien: à la tombée de la nuit, on branche la prise et ça fait même pas péter la centrale! La moitié de la ville se retrouve sans jus, mais le palais brille de milleux feux, c'est merveilleux!

La route de Mysore est parsemée de petits villages, de gars qui traversent la voie rapide, de casse-vitesses, de vaches sacrées et de temples hindous. On en a donc visité l'un ou l'autre, ce qui m'a permis d'observer les jolies statues qui en ornent le pourtour
(et qui démontrent de façon assez explicite qu'on savait s'amuser ici, au XIIè siècle — allez savoir où sont passées ces nobles traditions, enfouies désormais corps et biens dans un puritanisme qui ferait passer les Américains pour des joyeux libertins épicuriens?...). Et pour se laver la conscience d'avoir osé regardé ces choses impures, ils distribuent de l'eau bénite masala (j'ai goûté, c'est un peu épicé, pas mauvais du tout, l'eau de Vishnou)

11 décembre 2007

Tue. 11 Dec. - What you waiting for? [Gwen no doubt]

L'hotêl Ista étant plein cette fois, j'ai dû me rabattre sur le Leela Palace. En fait pour être tout-à-fait honnête, ça m'arrangeait bien puisque je ne voulais pas quitter Bangalore sans l'avoir essayé.

Dès l'arrivée, ça donne assez l'impression d'être dans un jeu vidéo. En me promenant dans ces couloirs kilométriques parsemés de grandes portes, petits salons, tentures, coffres, meubles, tables, fleurs, personnel, etc., je m'attendais à tout instant à voir sortir d'un recoin ou l'autre:
- un mort-vivant (Diablo)
- un monstre mutant (un jeu à la Doom)
- un objet insolite avec une énigme à résoudre avant de pouvoir ouvrir la porte qui mène au niveau suivant (genre Myst & co.)











Le gars que personne ne connaît, là sur la photo, c'est mon voisin d'avion, qui débarquait à Bangalore en parfait touriste en coach surfing et qui ne savait pas où il allait passer la nuit. On a sympathisé, et bon, c'était autre chose que la banquette à l'aéroport...

Tue. 11 Dec. - It's my heart [Mano Negra]

Ah, retour en Inde après une semaine romantique à Paris. Des saris, des moustaches, ça dodeline de la tête dans tous les sens, pas de doute je suis bien arrivé.

Epidémie dans mon équipe: c'est l'hiver, c'est normal c'est l'époque des angines, pharyngites et compangnie. Sauf que je vois pas trop comment ils font, avec 20° dehors. Moi je meurs de chaud si je sors pas en T-shirt...

30 novembre 2007

Au cœur de la globalisation - 7

La mi-temps

Pour fêter la fin de leur séjour, on a décidé de les amener dans une boîte. Une vraie, avec une sono et Village People et Soft Cell, la bière à 15Euros et tout le monde qui se trémousse.
Ils se sont compètement pris au jeu, ont dansé comme des macaques, se sont attaqué à tout ce qui bouge (ils sont mariés, au passage) et ont pris la moitié de la boîte en photo, genre (à un gars): tu peux me prendre en photo avec ta copine?
J'ai failli m'écrouler de rire quand j'en ai vu un s'approcher d'une nana qui dansait sur une table, se poster juste en-dessous d'elle et se mettre à la siffler avec un gros rire bênet.

Au cœur de la globalisation - 6

Première mi-temps, en coulisses

On m'avait décrit les Indiens comme un peu taciturnes, frileurx et pas trop sortir, genre boulot-dodo (oui, on les a logés à côté des bureaux, donc pas de métro).
Quand, après 3 jours à Paris, ils ont passé le week-end à Eurodisney, j'ai révisé mon jugement... Pour la suite des opérations, il visaient le Moulin Rouge, et le tour d'Europe, parce que Paris c'est un peu petit et on a vite fait le tour hein? Après avoir beaucoup étudié les possibilités d'aller à Rome (c'est dommage tout-de-même que le train mette 10h pour couvrir les 1200kms, c'est un peu long... En Inde, dans le même temps on atteint tout de suite la prochaine ville à 400 kms), ils se sont finalement contentés de Notre-Dame et le château de Versailles, jugeant les trains/avions/autos/bus européens scandaleusement chers.
Ils ont au passage pu goûter à l'autre particularité des transports français: la grève. Pour une raison que je ne pense pas être arrivé à leur expliquer complètement d'ailleurs (les régimes spéciaux de retraîtes, ah bon?)

On a aussi eu droit à un forum des employés de notre compagnie (on n'est plus au temps où ils se passaient dans des Hotêls de rêve aux Bermudes, mais on a tout-de-même eu droit au champagne dans la salle de réunion du siège à Paris), occasion pour notre PDG d'exhorter les troupes et répéter notre stratégie pour conquérir le monde. Ca tombait assez bien, il faut dire, que pour illustrer ladite stratégie, il y avait justement ce jour-là une dizaine d'Indiens: «Ils sont là, ils existent pour de vrai, voyez, on ne raconte pas [que] des mensonges!» Et donc, pour faire sympa, il fait un tour de présentation. A la fin duquel, un de mes gars lance: «Et tu es qui, toi?», qui a fait rire toute l'audience.