27 mai 2007

Sun. 27 May - Lullaby [Cure]

Cadeaux et souvenirs

Lors de mon dernier retour en Belgique, je me suis un peu fait avoir avec mon programme d'acquisition de cadeaux et souvenirs, puisque j'étais surtout préoccupé par le fait d'avoir des billets d'avions qui partent du bon endroit sans avoir à faire des tas de correspondances inutiles (genre New-York - Toronto - Washington - Londres - Bruxelles), et être sûr d'avoir ce dont j'avais besoin (mon téléphone avec son chargeur -- inutile puisque pas la bonne prise par exemple...) au bon endroit aussi. Puis terminer ce qui était en cours sur les deux projets, enfin, de quoi ne pas trop avoir la tête à chasser la bricole kitsch dans les magasins à touristes.

Dans l'autre sens, c'est plus simple. Je dévalise un Colruyt de leur stock de chocolat, c'est vite fait et ça fait plaisir à tout le monde (à commencer par moi).

Je pressens que mon prochain retour en Belgique (j'ai un billet New-York - Londres - Bruxelles pour le 20/21 juillet) va être tout aussi foireux (si par exemple je passe mon mois de juillet à Bangalore et non à New-York comme prévu... Je me vois mal faire un Bangalore - Hong-Kong - Tokyo - New-York - Londres - Bruxelles), donc si j'anticipe un peu et que je fais la chasse aux souvenirs maintenant, j'aurai moins de mal à arranger le coup à deux jours du départ.

Donc j'ouvre le registre des cadeaux-souvenirs: si vous voulez un truc spécifique de New-York ou Toronto ou Montréal, un 'tit mail ou commentaire et je m'arrangerai pour le ramener. Quelques idées...
- J'ai appris qu'en plus des PopTarts, il existe aussi des PopToys, encore plus infects! J'enquête toujours, mais je pense que les indices pointent vers Montréal
- Quelques bidons de sirop d'érable, ils y a des accros
- Des jolis portraits du président que nous idôlatrons tous?
- Du merchandesing sportif du coin: une casquette des Mets ou des Yankees, un polo des Maple Leafs, un short des Raptors, une tasse des Canadians?...
- Une statue d'art eskimo, un petit empire state building dans un globe avec la neige, une peinture d'un artiste de rue, un petit taxi jaune, un modèle réduit de 757 de Continental Airlines?
- des queues de Castor, un donught, une poutine, un 32oz- New-York stirloin?
- du chocolat canadien ou de la bière américaine, rien que pour rire?
- La playlist ou un onglet de guitare de Manu Chao en concert au KoolHaus (à 200m de chez moi) ou à Brooklyn?

Sun. 27 May - Insane in the brain [Cypress Hill]

Pour un fois, j'ai passé un samedi à New-York, au lieu de filer le vendredi soir. J'en ai profité pour faire un petit tour dans le parc. Ce parc est un endroit assez unique, où l'on a l'occasion de voir des arbres multi-centenaires et des formations géologiques anciennes, le tout importé des 4 coins de l'Amérique en 1850. Eh oui, comme un peu tout ici, même le parc est artificiel et pensé et construit de toutes pièces (en 1850, quand ils ont trouvé que ce serait sympa d'avoir un parc, ils ont rasé les bidonvilles du coin et expulsé les pauvres pour faire place au gazon. 150 ans plus tard, on ne peut pas leur donner tort, cependant). Malgré (ou grâce à?) ça, c'est un endroit tout-à-fait charmant et idyllique.
plus d'infos sur Wikipedia


On y rencontre des tas d'espèces végétales et animales, ainsi que quelques bronzes (non non, des vrais bronzes, pas de ceux -canins - qui traînent dans les parcs Bruxellois!), dont étonnamment les mêmes idoles que celles de Castro (Simon Bolivar et José Marti, libérateurs de l'Amérique Latine et de Cuba).


Juste au sud du parc, sur la 5ème avenue (l'avenue du shopping haut de gamme, dans ce coin-là), un visite au temple s'imposait... Un cube épuré tout en verre est le portique d'entrée du plus grand Apple Store que j'ai vu, ouvert 24h/24...



Un peu plus loin sur la même avenue, entre les Escada, Gucci, Yves St Laurent, j'ai été assez amusé de voir une grosse boutique BVLGARI, et de sentir les forts relents de leurs nouvelles créations: la nouvelle saison sera très friture, avec des senteurs de donuts, de beignets, de plantin frit, de hot-dogs, de calamars grillés,... Le parfumier semble attaquer vigoureusement une nouvelle clientèle!

23 mai 2007

Wed. 23 May - You love me to death [Hooverphonic]

Comme pas mal de grandes villes americaines, Manhattan est quadrillée de rues (est-ouest) et avenues (nord-sud). Je vis à l'intersection de la 8ème avenue et de la 57ème rue. Je travaille à l'intersection de la 6ème avenue et de la 49ème rue. Comme je n'aime pas la routine, je ne veux jamais prendre le même itinéraire une seconde fois. En comptant que je fais le trajet deux fois par jour (matin et soir) chaque jour ouvrable, dans combien de jours je dois donner ma dem'?
Pour les plus malins, je vais pimenter un peu le machin: en plus des rues et des avenues, il y a Broadway, qui part en diagonale de Times Square (5ème et 42ème) vers Colombus Circle (derrière chez moi, 8ème et 60ème). Quand mon avion du vendredi soir part de Newark, je vais directement du bureau à Penn Station sans passer par la case départ, et le soir il m'arrive de rentrer par la 9ème avenue qui est sympa parce que pleine de restos dans ce coin-là.

21 mai 2007

Sun. 20 May - Tangled Up [Cranes]

Ce dimanche soir, depuis le hublot de l'avion au décollage (une heure et demie en retard, pour ne pas changer... J'avais été averti du retard et je me suis donc pointé à l'aéroport bien tard aussi: je n'ai jamais passé l'enregistrement, la douane U.S. et les contrôles de sécurité aussi vite, probablement moins de 10 minutes pour la totale), j'ai aperçu des étranges lumières dansantes dans la ville. J'en étais à m'exciter à l'éventualité d'une invasion extra-terrestre quand, quelques "belles bleues" plus tard, un de mes neurones plus terre-à-terre a avancé l'hypothèse de feux d'artifice qui semblait en effet plus probable, d'autant plus qu'on est la veille de Victoria Day.

J'ai donc eu le privilège d'assister à une bonne dizaine de feux d'artifice simultanés, par un ciel de nuit parfaitement dégagé, le spectacle était assez unique... Ca me rappelle un vague gag de Gaston, tiens...

Par contre, le chauffeur de l'avion avait dû lui aussi célébrer la vieille Victoria à sa façon et on a eu droit à quelques sensations fortes et une approche finale d'aterrissage assez rock & roll dont j'attendais un dénouement en forme de figure acrobatique. J'étais finalement assez content de l'épilogue très classique de nous délivrer tous en un seul morceau à la porte d'embarquement...
Merci au passage de ne pas me rappeler mes chances de survie dans le cas où l'avion décide d'arriver au sol d'une manière plus originale. Je me demande d'ailleurs si tout ce cinéma "consignes de sécurité, évacuation, gilet de sauvetage etc." servent à quelque chose, et si quelqu'un est déjà sorti d'un 737 posé sur l'eau avec son gilet de sauvetage en suivant les petites lumières vertes qui indiquent la voie vers la sortie d'urgence la plus proche?...

19 mai 2007

Wed. 16 May - Starblood [Cranes]

Ah merde, ça y est, client n.2 s'est aperçu que le petit jeu d'expatrier des Canadiens à Manhattan ça coûte bonbon et que finalement ils veulent pas payer. Donc petite réunion de crise dans l'équipe, appel aux bonnes idées, voyons voir comment se sortir de ce mauvais pas:
- Camping dans central park?
- Pas permis.
- Dormir dans la salle de projet?
- Non, on veut pas subir les odeurs de sales chaussettes le lendemain matin.
- Remplacer les taxis par des trains
- Euh, oui, je le fais déjà, et on parle de genre 1 à 2% du budget...

J'ai pas trop compris pourquoi la solution tout à fait logique de me remballer à Toronto n'a pas été soulevée (après tout, dans mon rôle d'expert technique, je suis assez bon pour partager mon ignorance totale du domaine et des systemes archaïques qui le composent), je suis toujours complètement abasourdi par le fait que sur toute la population consultante de Capco New-York, il n'y en a pas un qui est foutu de faire ce que je fais ici (qui n'a de technique que le nom: En fait, c'est plutôt un boulot de bibliothécaire, ou d'archéologie, voire de paléontologie: chercher des squelettes, des ruines ou des restes, et tenter d'ordonner tout ce foutoir en une classification qui a du sens).
Enfin, une solution avancée (à part celle de magouiller les contrats - au passage, j'ai appris que le nôtre n'était pas signé, tiens, c'est serieux tout ca! - trafiquer les affectations etc.) est assez logiquement de prendre des appartements moins chers. Il faut savoir que ma voisine de palier, qui a le même appartement que le mien, en version bail ordinaire sans meuble et sans service, paye la moitié du prix. A cce prix-là, je suis sûr qu'on amorti les meubles en 2 mois!

Donc je m'attends à ne plus jouir du splendide appart de luxe juste à côté de Central Park d'ici le mois prochain. Comme d'hab, la décision sera prise au dernier moment, donc je m'attends aussi à dormir dans le métro un jour ou deux, mais bon on verra de quoi demain est fait.

13 mai 2007

Sun. 13 May - Ainsi Soit Je [Mylène]

Quand j'étais petit (oh oh! J'ai entendu les sarcasmes là dans le fond!), je jouais au Jumbo Jet avec les cousins. C'est un sorte de Monopoly, mais au lieu d'acheter des terrains, on achète des aéroports. Je me souviens par exemple que la Rue Neuve (les Champs Elysées pour les gens d'outre-Dour) du jeu, c'était Sydney et Melbourne. Puis, dans les destinations prisées, il y avait Toronto, Montréal, Jakarta et Osaka par exemple. Puis New York, Anchorage, New Delhi, Nairobi. Et finalement, les destinations sans intérêt parce que ne rapportant que des cacahuètes, Stockholm, Moscou, Le Caire et Tel Aviv.

L'autre jour, dans un aéroport (oui... c'est pas un hasard), je me suis fait la réflexion que maintenant, 25 ans plus tard, je joue toujours à Jumbo Jet...

Donc, dans mes objectifs à moyen terme: Anchorage, Jakarta et New Delhi.

08 mai 2007

Tue. 8 May - Canon en D [Pachelbel]

Ce matin, deux violonistes ont illuminé ma journée à coup de Pachelbel dans la gare. C'était le point culminant de ma journée.

La semaine dernière, pendant que je racontais mes aventures à l'un ou à l'autre en Belgique, mes infortunés collègues ajoutaient un peu d'eau et de sang à mon moulin en se faisant écrémer par un gang de clients lors d'une réunion épique chez client n°1; mon chef de projet infatiguable (... et pourtant, il essaye dûment, à coup de nuits blanches et autres horaires de travail débiles!) mis KO à travers la liaison de la conférence téléphonique...

De retour sur le champ de bataille ce matin, j'arrive dans le chaos complet qui précède une réunion-fleuve de 20 personnes (fois 5h, faites le compte, ça fait 12 jours de travail, bardaf!). La partie sur laquelle je travaillais il y a 10 jours a été déscopée (euh, en français... dégommée peut-être?) violemment, les priorités ont été complètement chamboulées et on a fait venir en urgence une nouvelle intervenante de Toronto, qui va jouer à être co-chef de projet. Elle va aussi jouer au pompier (meuh non, pas faire des pompiers!), c'est-à-dire éteindre l'incendie qui fait déjà pas mal rage dans le projet qui a tout de même commencé il y a tout 3 semaines!
En ce qui me concerne, il semblerait que ce client-là n'a donc absolument pas besoin d'un gars avec mon expertise, ce qui présage pour l'avenir proche:
1) Qu'ils décident de se passer de mes services, ou
2) Que je devienne subitement le «spécialiste» d'un truc dont je ne sais rien, ou
3) Que je continue à faire du brol vaguement productif, vaguement mi-utile et totalement sous-intéressant
4) J'ai amené quelques mignonettes Côte d'or qui ont été très appréciées... Je peux continuer sur ma lancée et me spécialiser en service traîteur pour l'équipe: café, petites gâteries, massages, faire les lits de ceux qui décident de dormir dans les bureaux,...

Je pense que le client n°2 est plus relax que celui-là, mais à force, si on continue à se concentrer si intensément sur l'objectif de faire foirer le premier, on va réussir à l'impatienter et on va foirer ce projet-là aussi, sans même y avoir fait quoi que ce soit, c'est même pas drôle!


A propos de mon chef de projet, le foireux en chef, j'ai compris lors d'une soirée arrosée (chez moi d'ailleurs) pourquoi il est comme ça: C'est un «On en rira dans 10 ans!», et un champion dans sa catégorie, qui serait plutôt «On en rira dans 10 jours!»: il racontait déjà, en se marrant, l'épisode de cette course en voiture où on a tous failli perdre la vie!

07 mai 2007

Mon. 7 May - 10:15 Saturday Night [The Cure]

Avant tout, le moment me paraît opportun pour souhaîter un joyeeeeuuuuux anniversaaaiiiiire à Colin et Laurent, et un peu en avance à Roucha aussi!

Les gars qui ont installé les ascenseurs dans les grands buildings sont des malins. A priori, on pourrait penser que tous les ascenseurs servent tous les étages, et qu'en mettant suffisamment d'ascenseurs on évitera les embouteillages. Oui, pas con, sauf qu'alors il fait pas bon être le gars qui travaille au 77ème étage: il est sûr qu'à tous les coups son ascenseur s'arrêtera une bonne vingtaine de fois avant d'arriver à destination.

Et donc, ces petits malins assignent à chaque ascenseur (par grappes) une liste particulière d'étages (p. ex. du 20ème au 29ème) et il ne s'arrête qu'au rez-de-chaussée et à ces étages-là. Du coup, au pire chaque ascenseur ne s'arrête que 10 fois. Donc le gars du 77ème prend son ascenseur le matin et il monte directement au 70ème, puis commence seulement à faire l'omnibus à partir de là.

Comme on travaille à Broadway au 29ème, on doit prendre l'ascenseur qui s'arrête au 4ème, au 13ème, puis du 25ème au 33ème, ce qui laisse encore pas mal l'occasion de jouer à l'omnibus.

06 mai 2007

Fri. 4 May - The Skank Heads [Skunk Anansie]

Alors là, honte sur moi!
En demandant à mes amis de Toronto ce qui leur ferait plaisir que je leur ramène, l'un d'entre eux m'a suggéré une boîte de Marcolini, mais... pas la moindre idée de ce que c'est!

Et donc, renseignement pris, il s'agit du meilleur chocolatier de notre pays, place Stéphanie à Bruxelles. Il fallait bien que ce soit un Indien originaire de Bombay et vivant à Toronto qui m'apprenne ça, tiens!!!

27 avril 2007

Thu. 26 Apr. - The good German

Pour changer, je suis dans un avion, le premier de ceux qui me ramènent au pays pour être précis. Et je suis en train d'écrire sur mon blackberry.
Ca fait un an que je vois tous mes collègues complètement accros à cet espèce de croisement entre un GSM et un tamagochi et que je suis tout à fait convaincu que ce truc n'est pas pour moi, mais quand j'ai abordé la question d'avoir un téléphone basé aux USA (question de pas se prendre les frais du roaming dans les dents - typiquement des notes de 500 $), le chef de projet a insisté pour que je prenne ceci au lieu d'un bête téléphone. J'ai commencé par refuser vigoureusement, puis comme il faut choisir ses batailles et qu'il y en avait deja tant d'autres à l'horizon, voilà, je suis en train de masturber mon tamagochi dans l'avion. Bon, la consolation, c'est que je suis dans l'avion, au moins cette bataille-là je l'ai gagnée.

A propos d'avions, bien evidemment je commence a devenir un habitué... Ann m'a dit que je devais commencer à m'en inquieter quand je me mettrai à reconnaître les autres passagers du vol du dimanche soir. Enfin, j'en suis pas encore là puisque pour l'instant je vole dans tous les sens: Toronto, New York, Montréal, Washington, Londres, Bruxelles... Autant d'aéropoorts passionnants!

Je commence aussi à perdre la notion de voyage, par faute de savoir où ça commence et où ça finit. Genre cette semaine, j'ai quitté Kalila chez moi a Toronto pour aller chez moi à New-York, puis chez moi en Belgique, apres quoi je rentrerai chez moi à New-York, puis irai passer le week-end avec elle à Montréal (qui est aussi un peu chez moi dans la mesure où le "chez-moi" d'un homme est là ou est sa femme), puis un jour ou l'autre, je devrai bien repasser par le chez-moi-de-Toronto. Vous vous êtes perdus en chemin? Ben oui, ça m'arrive aussi... Question de pimenter l'histoire, Capco est en train de me concocter un plan pour ajouter Bangalore et Paris dans le mix. A ce momoent-là, je serai chez moi un peu partout dans le monde et en particulier dans chaque aéroport, ou je deviendrai le pote des gars de la sécurité... Reste plus qu'à choisir entre une femme dans mes valises ou une dans chaque port.

PS: Le Good German, avec Clooney, est ce que le petit écran devant moi diffusait au début du vol, mais c'était pas fameux du tout.

22 avril 2007

Fri. 20 Apr. - Pink Orange Red [Cocteau Twins]

Un petit update s'impose quant au déroulement du projet... Ca dépasse tout entendement! Le chef de projet ressemble un peu à Garcimore, en particulier sur ses talents de magicien: c'est le roi de l'illusion! Genre plonger tout le monde dans le brouillard, multiplier les vérités, ou faire disparaître le temps!

Ma vision de la direction de projet, c'est qu'il s'agit de maintenir un équilibre entre deux forces: d'une part, les circonstances, les imprévus et les gens sont source d'entropie et augmentent le désordre; d'autre part le chef de projet agit et met en place des processus et des outils pour organiser et structurer le travail et ramener l'entropie à un niveau gérable.

Dans ce cas-ci, le gars a à peu près autant de structure qu'un babouin hyperkinétique, les mots ne lui viennent pas facilement pour exprimer les vagues idées élusives qui émergent diffusément du brouillard de son cerveau et il a le don de multitasking: foirer plusieurs trucs en même temps!
Comme il dirige deux projets simultanés (plus quelques autres initiatives dont je ne veux rien savoir), ça lui arrive typiquement pendant une réunion chez client n°1 de passer une demi-heure au téléphone avec un gars de client n°2, ce qui est d'autant plus fâcheux que c'est lui qui dirige ladite réunion et que du coup les autres glandouillent en le regardant téléphoner...

A propos de réunion, vous savez bien que leur succès dépend plus ou moins de
1) une bonne préparation
2) un ordre du jour clair
3) une conclusion sous forme de liste d'actions
Donc:
1) il commence bien sûr à préparer une réunion à peu près à l'heure arrangée de son début, engendrant un retard variable entre 30 minutes et 2 heures. Les documents sont distribués dans la précipitation et ne valent en général pas grand chose
2) la réunion s'apparente à une causerie au club des bigotes de la paroisse: une litanie de ragots et de commérages sans queue ni tête
3) après quelques interruptions pour cause de téléphone, la réunion se termine précipitemment parce qu'il est en retard pour la suivante.

Autre attribution du chef de projet: répartir les tâches et suivre leur réalisation. Il m'a tout de même fallu près de 3 jours pour obtenir 15 minutes de son temps pour valider mon approche de ma part du travail. Question suivi, j'ai appris qu'il passe en général la nuit précédent la livraison d'un rapport à le revoir de fond en comble.

Et finalement, il lui revient de gérer le client et ses attentes: Selon lui, c'est très simple: il s'agit de dire oui-oui à toutes ses demandes et ses caprices. Surtout ne jamais dire "non" ou "on va réfléchir à la question", on pourrait avoir l'air malin et on n'est pas payés pour ça!

Bon, en conclusion de tout ça, j'imagine que je vais devoir instiguer un putsch. Quelqu'un voit une autre issue?

Fri. 20 Apr. - Happy House [Siouxsie]

Apres avoir couru pour attraper toutes les correspondances qui m'ont conduit de White Plains à l'aéroport de Newark, puis toute l'agitation de l'enregistrement et de contrôles de sécurité, j'ai maintenant tout le temps de raconter ma vie, d'autant plus que le vol est bien entendu retardé.

Un petit mot pratique sur les transports dans New-York. Imprimez le texte pour référence, je n'ai trouvé cette info nulle part: quel aéroport choisir et comment l'atteindre en temps voulu? Il y a une multitude de moyens de transports différents, et chacun annonce ses destinations et horaires avec pas mal de précision, mais personne ne fournit une info du genre: pour aller d'ici à là au plus rapide (ou au moins cher), quelle est la bonne combinaison?

Il y a 3 aéroports autour de Manhattan: LaGuardia et JFK dans Brooklyn et Newark dans le New Jersey. Comme Manhattan est une île, il faut jouer avec des ponts ou des tunnels, qui sont tous deux d'excellents prétextes à former des embouteillages aux heures de pointe. Auquel cas le taxi devient une espèce de lotterie: soit le chauffeur prend le temps de son client très au sérieux et on risque sa vie, soit on est en retard. Si on veut une solution un peu plus prévisible, il y a les trains et métros. C'est là qu'on se rend compte combien c'est cool à Bruxelles que toutes les gares de trains soient interconnectées. Ici, non. Donc pour aller de l'arrêt d'un train à la gare d'où part l'autre, il faut passer 20 minutes à courir dans les couloirs, bousculer des tas de gens grincheux, prendre 2 métros, trouver les guichets de l'autre côté, puis la bonne voie, se faire bousculer par quelques gens pressés et bousculer quelques petites vieilles qui traînent et retardent tout le monde...

Donc, les aéroports et comment les atteindre:
LaGuardia, taxi 35$ et 45 minutes en temps normal. Il y a aussi un bus qui prend des plombes
JFK, taxi 50$ et 1h en temps normal. Tout au bout de 2 lignes de métro, j'ai pas encore essayé combien de temps ça peut mettre, mais au pif une bonne heure aussi.
Newark, taxi 55$ et 1h en temps normal. Il y a un RER qui s'appelle le PATH et qui arrive à la station Newark Penn Station en 40 minutes (avec changement à la station Journal Square). De là, prendre le taxi pour 10 minutes de plus. Alternative: Un train (NJT) qui arrive à l'aéroport en 25 minutes depuis Penn station, puis prendre l'AirTrain, la navette de l'aéroport, genre 10 minutes de plus.

Une idée de ce que représente mon trajet boulot-dodo aujourd'hui:
5:00 Départ précipité (voir à ce sujet un autre post en gestation) du bureau à White Plains
5:22 Train Metro-North vers Grand Central Terminus à Manhattan, 42ème rue
6:05 Depuis Grand Central, prendre la ligne de métro n°7, puis la 1/2/3 pour arriver à Penn Station, 34ème rue
6:24 Dans Penn Station, trouver les guichets et la voie du train NJT vers Newark
6:50 Arrivée à la gare de Newark, prendre la correspondance AirTrain
7:05 Arrivée au Terminal C de l'aéroport, enregistrement et sécurité
7:20 Apprendre que le vol de 8:10 est retardé d'une heure et que ça servait à rien de se dépêcher
9:00 Embarquement dans l'avion du vol de 8:10
9:50 Envol de l'avion qui, entre temps, s'est perdu et a fait 3 fois le tour de l'aéroport, pour le plus grand plaisir des passagers
11:00 Arrivée à Toronto, c'est pas trop tôt!
11:20 Je suis chez moi... L'arrivée au Canada est nettement plus sympa que le départ à New York!

15 avril 2007

Fri. 13 Apr. - ... [Balais, tonneaux, seaux, ...]

Je dois bien avouer que le fait de rencontrer Isabelle et Cécile sur la 9ème Avenue avait un caractère assez surnaturel! Elles, en visite depuis la Louisiane et moi depuis Toronto. Enfin, on a donc passé quelques soirées ensemble, et ce vendredi on a décidé d'aller voir STOMP, les extravagants percussionnistes recycleurs, qui se produisent au même endroit chaque semaine depuis des années (pour ma part, ça ne fait jamais que la troisième fois que je les vois, chaque fois avec le même émerveillement).



Sur le retour, on a constaté que New-York la nuit se peuple d'une faune absolument spectaculaire, dont voici un exemplaire assez intrigant:

11 avril 2007

Wed. 11 Apr. - Scooby Snacks [Chemical Brothers]

J'ai risqué ma vie grave aujourd'hui! L'équipe avait rendez-vous avec les clients du second projet, qui habitent à White Plains, au beau milieu de nulle part, après le Bronx, imaginez la zone! Pour faire sympa, le chef de projet nous propose de tous nous prendre dans sa voiture (oui, j'ai entendu le «Mais quelle santé mes amis!» là dans le fond!), question de papoter et d'y arriver tous en même temps. Ou, alternativement, d'annuler le projet faute de combattant si la voiture se retrouve dans le canal.

On avait donc rendez-vous chez lui pour un départ à 11h30. Comme de bien entendu, on a commencé par l'attendre jusqu'à 11h50 (... il avait tout de même tout un ascenseur de 17 étages à prendre! Le gars qui est arrivé à temps en venant du Connecticut n'a aucun mérite finalement). Puis on a commencé par chercher la voiture, on s'est un peu perdus, pris l'un ou l'autre sens unique à l'envers, frôlé quelques camions d'assez près, juste de quoi être sûr d'être vraiment en retard. On comprend mieux quand on sait que c'est un peu la voiture à James Bond, avec en permanence deux ou trois systèmes qui parlent en même temps (navigation, radio, un téléphone, un autre téléphone,...), que la voiture est équipée d'une chaîne stéréo, d'un GPS, d'un central téléphonique, d'une télévision et lecteur de DVD, d'un détecteur de radars et d'un brouilleur de radar (radar jammer, comme dans les jeux videos, je suppose pour larguer les missiles et autres engins de chasse?), et que le gars est en général en train de régler l'un ou l'autre appareil, ou d'écrire un mail sur son BlackBerry en conduisant, en jetant de temps en temps un oeil distrait à la route...



(C'est la version originale, des Fun Lovin Criminals; ils n'ont pas celle des Frères Chimiques malheureusement).

09 avril 2007

Mon. 9 Apr. - 156 [Mew]


Alors là, si je m'attendais à ça!!! J'ai pu emménager dans mon nouveau chez-moi New-Yorkais un jour avant la date prévue, c'est-à-dire aujourd'hui, et je dois bien avouer que j'ai écarquillé des yeux comme des pamplemousses quand j'ai ouvert la porte: Spacieux, stylé, nickel, tout ça à 100m de Central Park (et du Pain Quotidien aussi, miam miam!)!... Dès que je peux, je poste une image. Ca s'annonce tout-à-coup nettement mieux, cette mission, quand on a un chez-soi sympa!

Ah oui, au passage, il y a un canapé convertible! Je prends les réservations dès demain... il y a des vols à partir de 500 Euros, si pas moins encore. Offre limitée dans le temps: le projet se finit fin juillet.

08 avril 2007

Thu 4 Apr. - Leaving New York [R.E.M.]

Eh non, raté, on est vendredi 5... Je suis en train de perdre mon temps dans le terminal 3 de l'aéroport JFK, et surtout en train de me dire "plus jamais"!

Récapitulons... lundi je prends l'avion tout guilleret pour New-York, dans la perspective enchanteresse d'une nouvelle mission là-bas pour une durée de quelques mois: Appartement sur Times Square au milieu du Theatre district, les restos, les bars branchés, Broadway, les sorties, la belle vie, quoi! (Je vais éviter de faire référence à Patrick Bateman, des fois que d'aucuns y voient une obsession, voire un intérêt pour ses activités morbides).

Permier contact avec le sol New-Yorkais: une kyrielle de chauffeurs de taxi qui plongent sur les passagers dans le hall des arrivées de La Guardia pour leur extorquer une course à un prix nettement avantageux... pour eux! Le gars roule comme un malade et klaxonne en permanence, je me demande encore par quel miracle je suis arrivé à destination en un seul morceau. L'hotel (eh oui, l'appart, c'est pas encore réglé) est plutôt miteux, la chambre est minuscule, le seul truc un peu moderne, c'est qu'ils sont équipés d'un système de clés magnétiques, ce qui est super pratique surtout quand ledit système est en panne et que du coup tout le monde doit se faire accompagner à sa chambre par un spirou, et qu'il y a 2 sprious pour tout l'hotel. Finalement, c'est pas trop dépaysant par rapport à Cuba... Grosso modo, il y a des règles que personne ne respecte et tout marche à la débrouille.

Au-delà de ces quelques détails, deux choses s'imposent très rapidement comme premières impressions de la ville: l'énormité et la New-York attitude. Je pensais que Toronto était une grande ville Nord-Américaine; eh bien à côté de New-York, elle fait figure de charmante petite ville de province. La jungle urbaine de Toronto s'étend sur 4 pâtés de gratte-ciels (dont je profite d'une vue intégrale depuis la fenêtre de mon appartement); celle de New-York s'étend en gros sur toute l'île de Manhattan (un rectangle de 12 avenues x 150 rues). Vu d'en-dessous, ça donne un vrai sentiment d'énormité, et surtout de "où est la sortie?" Lundi soir, j'ai été faire un tour sur Times Square, où il fait clair comme en plein jour, et qui grouille de monde, probablement de jour comme de nuit. La New-York attitude, c'est aussi l'opposé de ce qu'on trouve à Toronto: les gens sont désagréables et tirent la gueule. Ah oui, et stressés et pressés aussi, pour tout arranger.

De manière similaire, je me suis rendu compte que l'antenne canadienne de la boîte fait aussi office de succursale de province par rapport aux bureaux de New York. Les bureaux y sont décorés selon le style officiel (tout en noir et blanc, très sobre et peu inspiré). On est résolument dans le monde de la consultance: c'est plein de gens pas trop malins qui se la pètent comme c'est pas permis, la technologie ici se limite à 3 péquenots qui sont vaguement capables d'installer une imprimante sur un PC. J'ai d'ailleurs appris que si l'on avait sollicité mon aide sur ce projet, en tant qu'expert en technologie, ce n'était nullement pour concevoir quoi que ce soit, mais plutôt pour réaliser un inventaire des systèmes informatiques du client (oui, oui, ça sent la stimulation intellectuelle quasi-stellaire!). Tant que je suis sur ce sujet, le chef de projet est une vraie klette, absolument incapable de gérer son temps et celui des autres, il a l'air d'être assez bien du genre à passer ses journées à les perdre et ses nuits à essayer de les retrouver. Je m'attend à une interaction assez sulfureuse avec moi...
Enfin, à part ça, la vie chez les consultants est principalement concentrée sur un concept assez absent chez les geeks (les gars versés en technologie): ça fourre dans tous les sens. Ici, la valeur d'un Homme ne se mesure pas à la vitesse du processeur de son PC, ni même au montant de son bonus, mais à la vitesse avec laquelle il se tape ses collègues femelles, et apparemment il y a des experts! On évoque même la métaphore du chien qui marque son territoire sur tout ce qui bouge, pour donner une idée...

Jeudi soir, après une semaine un peu too much, c'est donc empreint d'un enthousiasme certain que je me rend à l'aéroport JFK pour voler vers un week-end à Montréal avec Kalila. Enthousiasme qui s'écrase solidement sur le sol du terminal 3 de Delta Airlines quand je vois que c'est le bordel intégral, un millier de passagers en train d'attendre dans la pagaille que les systèmes de sécurité se remettent en marche: il y a eu une Security Breach(*).
Avec un certain désespoir, je vois les minutes s'égréner jusqu'à dépasser l'heure de mon vol, le Terminal étant toujours au point mort. Une heure plus tard, les choses se remettent à bouger, les passagers du vol pour Barcelone sont attendus porte 3, ceux du vol pour Mexico, porte 16, etc. Quand j'arrive au guichet d'enregistrement, j'apprend que mon avion s'est barré (sans moi donc!) au beau milieu de la pagaille, avec la moitié de ses passagers.
Des différentes options qui s'offrent à moi (étrangler la préposée, placer une bombe dans l'aéroport, détourner une autre avion, passer la nuit à l'hotel le plus proche et prendre l'avion demain à matines), j'avoue avoir été peu aventureux et finalement assez conservateur.

Et me voilà donc le lendemain matin à 6h30 en train de glandouiller en attendant mon vol à 8h30 (oui, cette fois j'ai compté large). Question d'ajouter un peu d'insulte à l'injure (eh non, raté, c'est une traduction littérale et dénaturée de l'anglais) de retourner le fer dans la plaie, j'ai tiré un billet d'enregistrement gagnant à la tombola «Contrôle de sécurité renforcé» au cours duquel les cerbères très avenants (tu parles!) de la sécurité ont décrété que mon tube de dentifrice posait une menace à la sécurité aérienne et me l'ont donc confisqué (je pense que je dois m'estimer heureux de m'en être tiré sans interrogatoire, c'est ça?)

Vivement que quelqu'un décide d'installer une ligne de TGV dans le coin! Marre de l'avion!!!

Bah, la vie est belle, dans quelques heures je serai à Montréal dans les bras de ma blonde, comme ils disent (quoi que celle-là soit loin d'être une blonde!)


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(*) Probablement que quelqu'un a essayé de passer frauduleusement un tube de pâte à dents ou une canice de jus de canneberges; résultat: 1000 passagers en retard, 35 vols retardés, 5 annulés...

29 mars 2007

March - Cuba

En guise d'introduction à tout le chapitre de posts que je consacre à mes deux semaines à Cuba, voici quelques anecdotes méli-mélo.


La Havana, probablement la seule vue qui donne l'impression que tout y est propre et net! Notez les boulets de canon, j'en reparle plus bas.


La Havane est bel et bien un musée de l'automobile à ciel ouvert! On y suit clairement l'histoire du pays au gré des ancètres qui crapahutent sur les routes: Chevrolets et Oldsmobiles des années 50, Ladas sovétiques et camions Roman roumains de années 70, Hyundaïs et bus Ytong (comme les blocs du même nom?) chinois contemporains.

Un cocotaxi, ces charmants moyens de transport où l'on bénéficie en totalité de l'expérience olfactive des rues de la ville: les gaz d'échappements de tous ces moteurs vieux de 50 ans. On a même droit à ceux de la vespa elle-même! Expérience extrême - je mets fin à mes jours au CO dans mon garage - garantie!



Selon la légende (enfin, la légende en question n'est probablement rien d'autre qu'un bobard de ce poivrot d'Hemingway), la chic du chic est de se bourrer la gueule à midi au Daïquiri au Floridita et le soir au Mojito à la Bodeguita del Media. Les dits cocktails n'y sont jamais qu'à deux ou trois fois le prix, légende oblige... Donc pour ceux qui ont suivi, on est où, ici?


La photo ne rend qu'assez mal l'ambiance du bar de la Badeguita, où le comptoir et ses poivrots, les touristes et le groupe se partagent les 3 mètres carrés disponbiles... Et malgré tout, il en est toujours un pour trouver un moyen de se danser une Rumba (assez rapprochée, forcément) avec une touriste blonde...




I'm a poor lonesome Cow-boy far away from home...

March - Cuba 1 (Tropicoco)

Etonnamment, mon aventure de routard sac au dos à Cuba commence par une halte au Tropicoco, un hôtel all inclusive de 250 chambres au bord de la plage, faisant plus penser aux bronzés qu'à Nicolas Hulot.
A Cuba, il y a les forteresses espagnoles, les jolies maisons coloniales, puis une évidente influence soviétique des années 70. L'hôtel est de cette dernière catégorie: un charmant immeuble tout en finesse à l'architecture soignée et délicate. Oui, un peu comme Bucarest, c'est bien ça!

Pour une raison qui m'échappe, il s'agit - de loin - de l'option la moins chère pour dormir là-bas (si on exclut toutefois les options gratuites telles le camping sauvage et les prisons politiques, quoique pour les secondes, il faut en général compter au minimum quelques millions de dollars de support de la maffia de Miami sinon on n'est pas crédible).
Qui dit Les Bronzés dit évidemment toute la bande des personnages du film, que j'ai bien entendu retrouvés là-bas:

1) Le Jean-Claude Dusse (Michel Blanc): Un bossu Italien au regard lubrique, un peu fouineur, flairant la foufoune à 100m à la ronde, ses yeux tels une boussole rivée sur la paire de fesses la plus proche et très «ce soir, je le sens je vais conclure!». Au début du séjour, il a systématiquement abordé tout ce que l'hôtel comptait comme touristes munis d'une paire de seins («ne pouvant pas tout miser sur le physique, fonce dans le tas, on sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher!»), puis s'est rabattu sur les services - payants - des indigènes.

2) La symétrique, la Christiane (Dominique Lavanant): La célibataire femme fatale qui a déjà servi quelques fois de trop, toujours habilement assise seule aux endroits stratégiques (le petit salon près du réfectoire avant les repas, celui à la porte au moment d'aller à la plage, celui près de la réception lors des nouveaux arrivages...) à fumer et regarder passer les gens du coin de l'œil.

3) Le vieux roublard habitué du coin, qui sait comment tout marche, qui a tout vu et connaît toutes les ficelles, toujours prompt à prodiguer conseils et bons tuyaux (plus toujours très frais, les tuyaux rouillent vite à Cuba!)


4) Le pilier de bar, qui visite la carte des cocktails en long et en large chaque soir (forcément, il se souvient plus trop de la veille), toujours partant pour causer politique (et ce d'autant plus qu'il était Québecquois et passionnément indépendentiste, ce qui m'a valu quelques débats intéressants, étant personnellement farouchement fédéraliste). Très accueillant et éminemment sympathique.

5) Les poulettes Italiennes, très méticuleuses sur leur bronzage, qui déambulent avec la certitude de laisser un sillage admiratif où qu'elles aillent

6) Les frimeurs Allemands, l'équivalent masculin des précédentes, d'ailleurs pas mal souvent fourrés avec elles

7) Le vieux débris qui file le parfait amour avec une jeune et jolie Cubaine qui n'a d'yeux que pour ses fesses (en particulier la fesse droite). Les filles sont en général assez bonnes actrices, on y croirait presque



8) Des groupes d'ados canadiens en congés scolaires, qui courent dans tous les sens et font beaucoup de bruit. Le dernier de ces groupes, 20 joueuses de Volley-ball de 17 ans, n'est pas passé inaperçu, surtout auprès de la population masculine locale («Me gustas las chicas!»)

March - Cuba 2 (Vamos a la playa)

Une plage des Caraïbes, y a rien à dire, ça vaut le détour. Jolie plage, mer tout en camaïeux de bleus tout à fait ravissants, palmiers,... Qui plus est, quand on s'éloigne de Varadero (l'usine à tourisme), on échange les grosses Allemandes flasques contre des jeunes Cubaines bien fermes, ça aussi, ça contribue à l'embellissement du paysage.
Comme il fallait bien une raison de se plaindre, le vent nous a amené ces drôles d'animaux gélatineux et transparents, qui ressemblent un peu à une sorte de dessert anglais (des morceaux des touristes flasques de Varadero charriés par la mer?), les méduses. En dehors d'offrir la possibilité à la méduse du centre du banc de voir le paysage à travers les autres (merci Geluck!), elles ont aussi la subitement-moins-comique sale habitude des orties de piquer au toucher.

Un truc étonnant que je n'avais jamais vu sur une quelconque plage, c'est ce policier et ses jumelles. Je suppose qu'il s'agit d'un agent du ministère de l'embellissement du paysage, qui vérifie si les petites jeunes bien fermes font bien leur travail? (En fait, il a aussi une radio et des copains. Quand il en voit une qui se rapproche un peu trop d'un touriste, il leur envoie un copain qui vient se mêler de ce qui ne le regarde pas et, selon le cas, sépare les intéressés, envoie la fille au poste, ou plus simplement, demande 20$ pour n'avoir rien vu).

March - Cuba 3 (La Habana)

La Havane est assez bien exactement aux antipodes de Toronto, pour une ville qui est de taille similaire (3 millions d'habitants).

D'abord, il y a un centre historique, une vieille ville superbe, faite de maisons et forts aux architectures espagnoles, de ruelles principalement piétonnes, de parcs, de places envahies par les terrasses des cafés. Toute la vieille ville appartient aux piétons (circuler en voiture y est possible, mais c'est un enfer), qui sont pour moitié des touristes, l'autre moitié étant des gens qui vivient pour ou par le tourisme: horeca, vendeurs, guides, arnaqueurs de tous poils,... L'ambiance y est la même qu'à Venise ou à Carcassonne: on y est suspendu hors du temps!

L'endroit est idéal pour flâner, traîner, faire les boutiques (de souvenirs...), manger en terrasse, boire un verre au son d'un groupe "traditionnel" (... guajira Guantanamera ...) , rencontrer des gens (seulement des étrangers... les Cubains qui vous rencontrent ici n'ont qu'une seule idée en tête, même s'ils sont parfois assez habiles pour la dissimuler sous un prétexte farfelu... au bout du compte, ils demandent toujours un truc: de l'argent, leur acheter un machin, mon GSM, mes godasses (sic!),...).
Autre différence par rapport à Toronto: les bâtiments ont clairement du style, mais sont sales et tombent en ruine. Enfin, ça s'arrange, principalement sur les circuits touristiques.

Le tourisme est encore très respectable: on y trouve une majorité de Latino-Américains (Mexicains, Brésiliens,...), puis des tas de Canadiens aussi, mais très peu d'Etats-Uniens. J'ai vu plein de jeunes sac sur le dos, de gens se trimballer par 2 ou 3, et bien heureusement très peu de troupeaux de gros touristes en bedaine, chemise hawaïenne à fleurs et appareil-photo (difficiles à manœuvrer dans les ruelles étroites je suppose).

La ville moderne garde la même caractéristique que tout est sale et délabré, mais l'architecture coloniale espagnole cède le pas à l'architecture communiste à certains endroits, surtout pour les bâtiments officiels. C'est tout de suite moins romantique, voire carrément glauque après le coucher du Soleil.
Vue sur la ville (vielle et moderne) à partir de l'ancien fort de l'autre côté du chenal. Tous les soirs, il y a une cérémonie traditionnelle au cours de laquelle ils tirent un coup de canon. On comprend mieux pourquoi la ville est délabrée.

La même, quelques heures plus tard...

Etonnante et imposante représentation du Christ, précisément dans l'épisode peu connu des pets flambés (in Mt 25, 14-30)