Récapitulons... lundi je prends l'avion tout guilleret pour New-York, dans la perspective enchanteresse d'une nouvelle mission là-bas pour une durée de quelques mois: Appartement sur Times Square au milieu du Theatre district, les restos, les bars branchés, Broadway, les sorties, la belle vie, quoi! (Je vais éviter de faire référence à Patrick Bateman, des fois que d'aucuns y voient une obsession, voire un intérêt pour ses activités morbides).
Permier contact avec le sol New-Yorkais: une kyrielle de chauffeurs de taxi qui plongent sur les passagers dans le hall des arrivées de La Guardia pour leur extorquer une course à un prix nettement avantageux... pour eux! Le gars roule comme un malade et klaxonne en permanence, je me demande encore par quel miracle je suis arrivé à destination en un seul morceau. L'hotel (eh oui, l'appart, c'est pas encore réglé) est plutôt miteux, la chambre est minuscule, le seul truc un peu moderne, c'est qu'ils sont équipés d'un système de clés magnétiques, ce qui est super pratique surtout quand ledit système est en panne et que du coup tout le monde doit se faire accompagner à sa chambre par un spirou, et qu'il y a 2 sprious pour tout l'hotel. Finalement, c'est pas trop dépaysant par rapport à Cuba... Grosso modo, il y a des règles que personne ne respecte et tout marche à la débrouille.
Au-delà de ces quelques détails, deux choses s'imposent très rapidement comme premières impressions de la ville: l'énormité et la New-York attitude. Je pensais que Toronto était une grande ville Nord-Américaine; eh bien à côté de New-York, elle fait figure de charmante petite ville de province. La jungle urbaine de Toronto s'étend sur 4 pâtés de gratte-ciels (dont je profite d'une vue intégrale depuis la fenêtre de mon appartement); celle de New-York s'étend en gros sur toute l'île de Manhattan (un rectangle de 12 avenues x 150 rues). Vu d'en-dessous, ça donne un vrai sentiment d'énormité, et surtout de "où est la sortie?" Lundi soir, j'ai été faire un tour sur Times Square, où il fait clair comme en plein jour, et qui grouille de monde, probablement de jour comme de nuit. La New-York attitude, c'est aussi l'opposé de ce qu'on trouve à Toronto: les gens sont désagréables et tirent la gueule. Ah oui, et stressés et pressés aussi, pour tout arranger.
De manière similaire, je me suis rendu compte que l'antenne canadienne de la boîte fait aussi office de succursale de province par rapport aux bureaux de New York. Les bureaux y sont décorés selon le style officiel (tout en noir et blanc, très sobre et peu inspiré). On est résolument dans le monde de la consultance: c'est plein de gens pas trop malins qui se la pètent comme c'est pas permis, la technologie ici se limite à 3 péquenots qui sont vaguement capables d'installer une imprimante sur un PC. J'ai d'ailleurs appris que si l'on avait sollicité mon aide sur ce projet, en tant qu'expert en technologie, ce n'était nullement pour concevoir quoi que ce soit, mais plutôt pour réaliser un inventaire des systèmes informatiques du client (oui, oui, ça sent la stimulation intellectuelle quasi-stellaire!). Tant que je suis sur ce sujet, le chef de projet est une vraie klette, absolument incapable de gérer son temps et celui des autres, il a l'air d'être assez bien du genre à passer ses journées à les perdre et ses nuits à essayer de les retrouver. Je m'attend à une interaction assez sulfureuse avec moi...
Enfin, à part ça, la vie chez les consultants est principalement concentrée sur un concept assez absent chez les geeks (les gars versés en technologie): ça fourre dans tous les sens. Ici, la valeur d'un Homme ne se mesure pas à la vitesse du processeur de son PC, ni même au montant de son bonus, mais à la vitesse avec laquelle il se tape ses collègues femelles, et apparemment il y a des experts! On évoque même la métaphore du chien qui marque son territoire sur tout ce qui bouge, pour donner une idée...
Jeudi soir, après une semaine un peu too much, c'est donc empreint d'un enthousiasme certain que je me rend à l'aéroport JFK pour voler vers un week-end à Montréal avec Kalila. Enthousiasme qui s'écrase solidement sur le sol du terminal 3 de Delta Airlines quand je vois que c'est le bordel intégral, un millier de passagers en train d'attendre dans la pagaille que les systèmes de sécurité se remettent en marche: il y a eu une Security Breach(*).
Avec un certain désespoir, je vois les minutes s'égréner jusqu'à dépasser l'heure de mon vol, le Terminal étant toujours au point mort. Une heure plus tard, les choses se remettent à bouger, les passagers du vol pour Barcelone sont attendus porte 3, ceux du vol pour Mexico, porte 16, etc. Quand j'arrive au guichet d'enregistrement, j'apprend que mon avion s'est barré (sans moi donc!) au beau milieu de la pagaille, avec la moitié de ses passagers.
Des différentes options qui s'offrent à moi (étrangler la préposée, placer une bombe dans l'aéroport, détourner une autre avion, passer la nuit à l'hotel le plus proche et prendre l'avion demain à matines), j'avoue avoir été peu aventureux et finalement assez conservateur.
Et me voilà donc le lendemain matin à 6h30 en train de glandouiller en attendant mon vol à 8h30 (oui, cette fois j'ai compté large). Question
Vivement que quelqu'un décide d'installer une ligne de TGV dans le coin! Marre de l'avion!!!
Bah, la vie est belle, dans quelques heures je serai à Montréal dans les bras de ma blonde, comme ils disent (quoi que celle-là soit loin d'être une blonde!)
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(*) Probablement que quelqu'un a essayé de passer frauduleusement un tube de pâte à dents ou une canice de jus de canneberges; résultat: 1000 passagers en retard, 35 vols retardés, 5 annulés...
1 commentaire:
C'est "remuer le couteau dans la plaie" et "battre le fer tant qu'il est chaud"! ;-)
Grosses bibises l'amoureux!
steph.
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