Enfin, je suis donc ici pour suivre une formation, comme au bon vieux temps! Cool, horaires relax, rien à branler après 5h30, eeeeeaaaasy life! Je dirai tout le bien que je pense du système que j'apprend une autre fois... Je suis accompagné par 6 autres élèves, tous fraîchement engagés par la banque à leur sortie d'école. J'ai donc été délibérément vague quant à la raison de ma présence parmi eux.
En effet, je suis l'avant-garde de l'infanterie asiatique qui, chevauchant le spectre de la globalisation, va déferler céans assoiffée de travail, de prospérité, de croissance et d'argent facile (et de sang aussi, n'oublions pas que ces sauvages mangent leurs enfants hein!). Et donc je me suis dit que j'allais pas clamer tout ça trop fort, question de pas jeter un froid dans la classe en passant pour l'instrument de leur mise à la retraite anticipée imminente.
Ah! S'ils savaient! On est loin du compte! La globalisation vue de l'intérieur, eh bien, c'est tout autant le bordel qu'à l'ordinaire, si pas encore plus. Las! Point d'armée en marche, tous au pas comme un seul homme, courageux comme le puma mais rigoureux et empreint d'abnégation telle la fourmi, ai-je entendu de mes collègues à Bangalore:
- «Faudra faire avec ce qu'on a!» «
- «Puis, faut pas les effrayer, ou les ennuyer avec des jobs moroses, sinon ils démissionnent et vont voir chez le voisin»,
- «Puis faut les faire voyager, on leur a promis pour les faire signer»,
- «'parlent pas un mot de Français: ils sont bilingues Hindi-Kanaataka, ou Hindi-Tamoul, certains parlent aussi un drôle d'Anglais avec des R roulés et des T qui claquent vite»
Et donc moi je dois m'arranger pour que cette bande de saltimbanques s'intègre et collabore efficacement avec les gars d'ici qui se méfient d'eux comme de la peste.

:-) Encore de belles histoires en perspective!